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Chapitre II La réflexion sur associer les deux FL Magn et Oper i aux autres outils et

2.2 La réflexion sur associer les FL Magn et Oper i aux CM

Un problème majeur de terrain que nous avons voulu résoudre grâce à notre recherche consiste au fait qu’en classe de FLE en Chine, on laisse de côté des mesures qui

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permettrait d’aider les apprenants à mémoriser. Cependant nous sommes d’avis que « l’aide à la mémorisation reste au cœur de l’apprentissage et de l’enseignement d’une langue étrangère » (Cavalla, 2016 : 100). Raison pour laquelle, afin d’apporter un changement positif dans l’aspect tant du sujet de l’enseignement du lexique que de la méthode pédagogique, nous avons introduit les collocations modélisées par Magn et

Operi dans notre recherche, tout en prenant en considération la mise en place des CM.

Nous avons ainsi obtenu une meilleure compréhension de la didactisation de cet outil pédagogique et de son association aux FL Magn et Operi.

2.2.1 La faisabilité d’associer des FL Magn et Operi aux CM

D’un champ sémantique, comme le précise Cavalla (2014), les CM tel que colère, joie, sont développées par les lexies. A cet égard, nous avons également considéré les deux FL Magn et Operi qui décrivent la relation sémantique entre la base et le collocatif des

collocations comme des champs sémantiques spéciaux. Ce faisant, nous avons interprété ces deux FL avec l’intensification et la verbalisation afin qu’il soit possible pour les apprenants d’élaborer des CM autour des concepts Magn et Operi. Avec ces

deux « champs sémantiques », les apprenants ont enfin réussi à élaborer leurs CM.

2.2.2 L’intérêt de la mise en place des CM pour enseigner les collocations modélisées par les FL Magn et Operi

L’intérêt de la mise en place des CM pour l’enseignement-apprentissage des collocations modélisées, au-delà d’une méthode mnémonique efficace sur le plan didactique, est de favoriser la combinaison de deux approches privilégiées par l’enseignement du lexique : l’entrée onomasiologique et l’entrée sémasiologique (Cavalla, 2016). Ainsi, les apprenants ont établi leurs CM à partir de deux concepts définis par Magn et Operi, à savoir, l’intensification et la verbalisation tout en suivant

une voie onomasiologique. Ils ont ensuite classé toutes les collocations autour de ces deux concepts avec une approche sémasiologique.

En effet, laisser les apprenants élaborer leurs CM permet également de nous aider à connaître leur niveau de connaissances et de les aider à aboutir à un inventaire de leur savoir classé et mémorisé (Cavalla, 2016). Il est important de noter que la notion des CM est de plus en plus à la mode ces dernières années en Chine dans le domaine de

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l’apprentissage, notamment grâce au développement d’applications sur smartphone ou tablette tactile. Les apprenants connaissaient bien cet outil et nombre d’entre eux avaient une expérience de conception de CM afin de mémoriser des connaissances sur l’histoire, l’anglais, la chimie etc. Ils étaient donc persuadés que les CM aidaient à classer et à mémoriser ce qu’ils avaient appris, et trouvaient que leur construction était un processus intéressant. Ils étaient donc motivés de créer pour la première fois une CM sur le lexique du français.

2.2.3 La réflexion sur la méthodologie de la didactisation des CM

Rappelons que nous n’avons pas donné de consigne au sujet de l’élaboration des CM afin de pousser les apprenants à réfléchir par eux-mêmes de façon pertinente. La seule demande concernait le sujet des CM, à savoir, l’intensification et la verbalisation. En définitive, nous avons une impression mitigée à propos des résultats. Dans le domaine du positif, les apprenants ne se sont pas limités en termes de forme pour réaliser leurs CM. Si l’on prend le cas des CM élaborées par Lin, elle s’est habituée à les réaliser verticalement. De ce fait, ce processus d’élaboration était réalisé en fonction des goûts et habitudes des apprenants. Après la réflexion, certains d’entre eux ont indiqué dans leurs CM des propriétés linguistiques et des phénomènes particuliers observés dans les concordances, tels que la place différente des adjectifs d’intensité, le même adjectif qui intensifie les divers mots-clés etc. C’est pourquoi nous sommes arrivée à un consensus que :

Il peut être utile dans le cadre de la classe de faire émerger régulièrement d’autres représentations, d’autres raisonnements, d’autres méthodes de mémorisation afin que chacun se sente libre d’adopter la démarche qui lui convient et non de suivre un modèle (Scheidecker, 2011 : 42).

Pourtant, le manque de consigne précise a entrainé des problèmes à propos des CM établies par les apprenants. A titre d’exemple, l’ordre entre la base et le collocatif s’est révélé parfois confus car les collocations n’étaient pas toujours parfaitement classées, entraînant ainsi des difficultés de mémorisation. Par conséquent, nous constatons que la précision des consignes pour l’élaboration aide aussi à la mémorisation, car :

plus la consigne est détaillée et mieux l’apprenant comprend ce qu’il doit faire […] les consignes doivent être précises à deux niveaux : au plan

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linguistique pour le type d’éléments à classer et au plan structurel pour les outils à utiliser (couleur, flèches…) (Cavalla, 2016 : 100).

Nous pourrions ainsi donner des consignes concernant la couleur qui indique les mêmes adjectifs d’intensité ou verbes supports ; ou encore des flèches indiquant l’ordre des mots ; ou les caractères permettant d’indiquer la haute occurrence d’adjectifs d’intensité ou de verbes supports, etc.

Au regard de ce bilan, en tant qu’enseignante de FLE, il est préférable de ne donner de liberté de consigne aux apprenants que modérément. Certes, les apprenants sont acteurs du processus de l’enseignement-apprentissage des collocations, et il est important de leur donner de l’autonomie pour élaborer leurs propres CM, mais l’acquisition de l’autonomie doit se faire progressivement et à l’aide des consignes précises.