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CHOPATHOLOGIE DEVELOPPEMENTALE

4.1. Composition des items du questionnaire

4.1.2. Référentiel d'observation à l'usage des médecins

Le ″référentiel d'observation pour le repérage précoce des manifestations de souffrance psy- chique et des troubles du développement chez l'enfant (6 à 11 ans) à l'usage des médecins″ a été conçu en par le Collège de Pédopsychiatrie de la Fédération Française de Pédopsy- chiatrie (2006). Il s’agit d’un support au repérage précoce des manifestations de souffrance psychique et des troubles du développement pour les médecins généralistes et les pé- diatres. Ce recueil d’informations offre aux médecins la possibilité de réaliser une première évaluation lors de contrôles de routine en vue d’une orientation pour un diagnostic spécifique ou d’un examen plus approfondi. Sa fonction consiste à sensibiliser et à former aux souf- frances psychiques les médecins de premier recours en contact direct avec la population infanto-juvénile (Schmid, 2006). Selon plusieurs rapports de l’OMS, « de nombreux enfants et adolescents, peut-être ceux dont la situation environnementale est la moins favorable, n’ont pas accès aux soins malgré des difficultés psychologiques manifestes » (Schmid, 2006, p. 389). La mise à disposition d’outils d’évaluation pour identifier la population à risque sert à pallier le manque d’identification et se justifie à tous les services communautaires en charge des enfants (soins médicaux, garderie, école, etc.).

Ce référentiel d’observation se compose de trois parties distinctes qui répertorient les signes d’appel des enfants de zéro à cinq ans, des enfants de six à onze ans et des adolescents. Pour chaque période de développement, des facteurs de risque et de vulnérabilité sont mis en exergue et complètent l’observation des manifestations de souffrances psychiques (Col- lège de pédopsychiatrie de la Fédération Française de Psychiatrie, 2006). L’utilisation de cet outil d’observation requiert une connaissance approfondie des enjeux développementaux à chaque stade de développement. La compréhension de ces changements développemen- taux se révèle déterminante pour l'évaluation clinique car un même comportement peut être approprié à un âge donné et être un indicateur de pathologie à un autre âge (Frick et al., 2010). Ce référentiel à l’usage des médecins répond aux mêmes buts et aux mêmes utilisa- tions que l’outil de dépistage en cours d’édification à l’intention des enseignants.

Plusieurs raisons ont motivé le choix des signes d’appel de la catégorie d’âge de 6 à 11ans du référentiel d’observation (version courte). Bien que non issu du champ de la psychopatho- logie développementale, le référentiel d’observation a l’avantage d’en préserver les concepts théoriques. Les problèmes rencontrés chez l’enfant scolarisé en classe primaire décrit dans les signes d’appel des 6 à 11 ans viennent renforcer les caractéristiques des difficultés com- portementales et émotionnelles manifestées par la population ciblée. Le choix du référentiel

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se justifie culturellement dans le sens qu’il s’agit de la seule taxonomie rédigée en français. Il a donc une fonction de facilitateur dans la rédaction des items tant d’un point de vue séman- tique que syntaxique. Les signes d’appel sont classés dans le tableau ci-dessous (première colonne), chacun d’entre eux est composé de plusieurs items décrivant des comportements manifestés par les enfants.

Tableau 20. Référentiel d’Observation à l’usage des médecins, signes d’appel 6 à 11 ans (Collège de pédopsychiatrie de la Fédération Française de Psychiatrie, 2006)

Inhibition

 L’enfant est timide et renfermé.

 L’enfant a une participation langagière limitée dans la relation aux adultes,

allant jusqu’à l’inhibition complète parfois.

 L’enfant est mutique dans des situations sociales spécifiques dans lesquelles

il est supposé parler (p. ex., à l'école, en famille, en présence d’adulte, etc.) alors qu’il parle dans d'autres situations.

Isolement

 L’enfant n’a pas de camarades.

 L’enfant a tendance à s’isoler en classe ou dans la cour de récréation.  L’enfant recourt de manière excessive aux jeux vidéo.

Tristesse

 L’enfant semble s’ennuyer en classe.  L’enfant n’éprouve pas de plaisir à jouer.

 L’enfant manifeste un sentiment d’échec, d’inutilité et de non-valeur  L’enfant tient des propos morbides.

Immaturité

 L’enfant joue à des jeux de la petite enfance et avec des enfants plus jeunes.  L’enfant ne réalise pas ou peu d’apprentissages (cognitifs, moteurs ou so-

ciaux).

 L’enfant n’est pas autonome en rapport avec son âge.

Inattention  L’inattention de l’enfant gêne ces apprentissages.  L’enfant est présenté comme « papillonnant ».

Bagarre

 L’enfant présente des problèmes relationnels en milieu scolaire, social et

familial.

 L’enfant a tendance à passer à l’acte.

Perturbateur

 L’enfant ne tient pas en place et bouge beaucoup.  L’enfant fait du bruit et est facilement distrait.  L’enfant est happé par le moindre stimulus extérieur.

Opposition

 L’enfant manifeste de l’opposition à toute proposition d’apprentissage jusqu’au

refus scolaire.

 L’enfant est intolérant à la frustration, il manifeste de la colère, de l’hostilité, de

la provocation et des menaces.

Apprentissages

 L’enfant présente des difficultés d’apprentissage en lecture, écriture ou en

calcul.

 L’enfant est lent dans ses apprentissages

 L’enfant est précoce dans l’acquisition des apprentissages en rapport avec

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Tableau 20 (suite).

Anxiété

 L’enfant manque de confiance en lui.

 L’enfant présente une association fréquente à des plaintes somatiques et à

des difficultés relationnelles.

 L’enfant pleure lorsqu’il doit se séparer de sa mère.  L’enfant a des rituels, des phobies ou des tics.

 L’enfant présente un absentéisme scolaire et des phobies scolaires.

Sexualité

 L’enfant tient des propos à connotation sexuelle ou/et a un comportement trop

sexué en rapport avec son âge.

 L’enfant a une éventuelle implication sexuée avec d’autres enfants.

Mise en danger

 L’enfant s’auto-agresse.

 L’enfant se met en situation physique dangereuse.  L’enfant fugue.

 L’enfant a des accidents à répétition.  L’enfant consomme des produits toxiques.

Manifestations cor- porelles

 L’enfant manifeste des plaintes somatiques (douleurs abdominales, cépha-

lées, etc.).

 L’enfant se plaint de troubles du sommeil.  L’enfant a des troubles alimentaires.  L’enfant est en surpoids ou a maigri.  L’enfant fait de l’énurésie, de l’encoprésie.  L’enfant a des absences répétées pour maladies.

Bizarrerie  L’enfant est bizarre dans son comportement ou ses modes de relations.

Seules les manifestations observables en classe (en italique) sont inclues dans la banque d’items. Elles sont réparties selon qu’elles correspondent à la facette internalisée ou à la facette externalisée. Les signes d’appels sont abandonnés.