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7 2 Questionnaire de la Grille d’Observation

8. D ISCUSSION SUR L ’ EDIFICATION D ’ UN OUTIL DE

8.3. Implantation de la Grille d’Observation sur le terrain

Plusieurs critères sont à évaluer avant d’implanter la Grille d’Observation dans les écoles. Même si un outil de dépistage possède les qualités techniques indispensables à l’identification des troubles émotionnels et comportementaux, il est nécessaire d’évaluer la

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faisabilité de son implantation sur le terrain. Comme il l’a déjà été mentionné certaines con- sidérations éthiques doivent figurés aux conditions de mise en place d’un tel instrument. Pour commencer, il importe de mettre à disposition une procédure de dépistage conçue en partenariat avec tous les intervenants, cette dernière garantit le respect des droits des en- fants et des parents, ainsi que la confidentialité des données récoltées (Levitt et al., 2007). Les enseignants doivent bénéficier d’une formation sur les troubles émotionnels et compor- tementaux (Walker, 2010) et acquérir des connaissances sur l’utilisation des outils de dépis- tage (Chafouleas et al., 2010). Il est impératif que des services soient à disposition pour prendre en charge les enfants identifiés (Dowdy et al., 2010). Avant de mettre en place une procédure de dépistage et de signalement, il faut vérifier la disponibilité de ces ressources (Glover et Albers, 2007). Un état des lieux systématique des pratiques pédagogiques et des ressources existantes aux trois niveaux de prévention est nécessaire.

A l’heure actuelle, dans la plupart des cantons romands, la majorité des interventions se si- tuent au niveau de la prévention tertiaire. Il s’agit principalement de prises en charge théra- peutiques lorsqu’un diagnostic spécifique de troubles émotionnels et comportementaux est posé. En général, les services de psychologie scolaire et des cabinets de pédopsychiatrie privés sont à disposition de l’enfant en souffrance et de ses parents pour assurer une prise en charge thérapeutique. Dans le canton de Fribourg, des interventions ambulatoires et en milieu hospitalier sont proposées par le réseau de santé mentale, secteur de psychiatrie et de psychothérapie pour enfants et adolescents10. Une équipe mobile d’intervention nommée PsyMobile11 est disponible pour intervenir à la demande dans l’environnement psychosocial de l’enfant lors de situations de crise. Dans le cadre de cette prévention tertiaire, la Grille d’Observation est utilisée par l’enseignant pour signaler un élève en vue d’un bilan chez le psychologue scolaire ou chez un clinicien au choix des parents.

Dans le domaine de la prévention primaire et secondaire, chaque canton a mis en place un certain nombre de ressources à disposition des enseignants confrontés à la gestion difficile de problèmes émotionnels et comportementaux en classe. Dans le canton de Fribourg, le

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Réseau de santé mentale dans le canton de Fribourg, secteur de psychiatrie et de psychothérapie pour enfants et adolescents.

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Le service PSYMOBILE : l’enfant vit une crise psychosociale importante. Avec l’accord des parents ou du représentant légal ainsi que celui d’un médecin ou d’un autre professionnel, il est possible de contacter PsyMobile, offre de soins de proximité. L’équipe d’intervention assure des prestations de soins à des mineurs, pour lesquels un traitement ambulatoire n’est pas possible. L’intervention se fait donc dans l’environnement social de l’enfant ou de l’adolescent. (Source :

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Senof12 propose trois services apparentés aux interventions des deux premiers niveaux de prévention exposés plus haut (voir 2.3.1.) :

a) La médiation scolaire : le médiateur scolaire intervient lorsqu’il y a des difficultés de communication. Sa mission est de favoriser un climat positif, sain et accueillant dans les écoles et en classe.

b) La prise en charge des difficultés comportementales : une unité mobile composée d’une équipe pluridisciplinaire intervient lors de mission spécifique (situation de crise, renfor- cement des compétences présentes sur le terrain, conseil aux établissements). Des classes relais sont à disposition pour accueillir momentanément les adolescents en crise ou avec des problèmes comportementaux importants.

c) La promotion de la santé : différentes activités de promotion de la santé et de prévention sont à disposition des écoles.

Ces trois mesures sont offertes à la demande des enseignants sur la base de leurs besoins et de ceux des élèves. En présence d’importantes difficultés comportementales, une dé- marche graduée, de l’intervention la moins à la plus invasive, est proposée.

Vingt-et-une écoles fribourgeoises font parties du Réseau suisse d’écoles en santé13. La fondation RADIX soutient des programmes de promotion de la santé à l’école qui visent à favoriser une bonne santé mentale, une bonne hygiène alimentaire et une activité physique suffisante. Des programmes de prévention des addictions et des violences, ainsi que des offres pour améliorer la santé des professionnels de l’école figurent dans cet éventail de pro- positions. Par exemple, dans le canton de Fribourg, l’association REPER14 propose des me- sures ciblées de prévention dans les situations à risque et de dépendance chez les adoles- cents, certaines activités sont conçues pour être mises à disposition des écoles. De 2007 à 2009, une quinzaine d’établissements scolaires romands (niveau primaire, secondaire I et II) ont développé des projets en lien avec un programme de dépistage et de prévention précoce sur les thématiques de la santé mentale, du climat de classe, de la consommation de subs- tances, des comportements à risque et de la violence, etc. L’existence de toutes ces me-

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Service de l’enseignement obligatoire de langue française du canton de Fribourg. (Source : https://www.fr.ch/senof/fr/pub/education/m_diation_scolaire.htm)

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« Sur mandat de l'Office fédéral de la santé publique et de Promotion Santé Suisse, la fondation RADIX gère le Réseau suisse d'écoles en santé (RSES). Le RSES coordonne 21 réseaux cantonaux et deux réseaux régionaux linguistiques : le réseau romand et le réseau alémanique d’écoles en san- té. Plus de 1700 écoles font partie du réseau suisse. » (Source : http://www.radix.ch/Ecoles-en- sante/Reseau-suisse-decoles-en-sante/PXoYa/).

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REPER est une association Fribourgeoise qui « a pour buts de contribuer à la promotion de la santé et de développer toutes mesures utiles à la prévention des dépendances et des situations à risques. Elle s’adresse à un large public, tout en privilégiant son action auprès des jeunes » (Source : http://www.reper-fr.ch/a_presentati.php).

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sures offre un terreau favorable à l’implantation de l’identification précoce des troubles émo- tionnels et comportementaux en classe à l’aide d’un outil de dépistage. Les besoins des en- fants en matière de prévention sont définis par la Grille d’Observation. Pour faire concorder les mesures disponibles sur le terrain et les interventions proposées à la fin du cahier de passation, un inventaire exhaustif des interventions existantes en prévention primaire et se- condaire s’avère nécessaire. Une évaluation de leur efficacité devra être menée à la lumière des recherches récentes sur les pratiques fondées sur les preuves.