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« Et entre les improvisations religieuses des débuts et la représentation officielle qui seule nous est

connue, les transitions font défaut : l’on est réduit aux hypothèses et les modalités s’enveloppent de mystère ».

(J. de Romilly, La tragédie grecque, 1970, p.15).

Dans un premier temps, le projet de réaménagement est présenté, entouré de son contexte, dans le détail, à travers des objectifs municipaux, des temps du projet, des acteurs. Au-delà des apparences, écrire l’histoire de ce projet à travers ses documents officiels, ses dates précises mais aussi à travers le vécu que nous avons pu avoir n’a pas été chose aisée. Comme pour l’auteure de La tragédie grecque, les transitions font parfois défaut et les modalités s’enveloppent de mystère. Au-delà des manques, il y a la superposition des objectifs, l’arrivée progressive d’acteurs, les hésitations et tâtonnements. Il s’agit de commencer ce manuscrit de thèse par l’exposition du déroulement de ce projet. Pour ce faire, il s’agit autant que possible de proposer un récit simple en apparence et linéaire.

Ce premier chapitre est consacré à un récit du projet : un premier récit qui s’attache aux faits, à la reconstitution de la chronologie des événements à travers des documents officiels, des articles de presse, des entretiens formels ou informels et/ou des enregistrements faits en concertation. Une seconde narration s’attache à faire le récit du projet à travers notre expérience et les enchevêtrements décelés dans ce projet, car, nous l’avons compris, il y a autant de points de vue que de personnes. Au-delà des collages et de la reconstruction des temps du projet, l’observation et l’expérience que nous avons eu du projet nous permet d’en livrer un récit. Un récit parmi d’autres qui a pour vertu de livrer une histoire à travers notre vécu et le vécu des services de la Ville de Paris, à la fois maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre et récepteurs des objectifs municipaux.

Ce récit présente l’intégration du projet dans la mandature de la Maire de Paris, le réaménagement de la Place des Fêtes lancé dès 2012 puis les objectifs et sites choisis du programme « Réinventons nos places » (Section 1). Il propose également de présenter les professionnels impliqués dans le projet. La Ville mobilise un large panel d’acteurs, depuis ses services techniques jusqu’à des professionnels nommés « experts » aux compétences de design industriel. La présentation de ces acteurs qui se veut à la fois englobante et précise permettra de comprendre plus facilement les échanges décrits par la suite. Une deuxième section présente plus précisément les acteurs du projet (Section 2).

Cette première présentation du projet dans son ensemble ne présente pas – volontairement – les productions finales des services de la Ville (scénario définitif, programmation) ni les réalisations, tardives dans le temps du projet, faites par les collectifs sur les places. L’ensemble de ces productions effectives sera peu à peu présenté au fil du manuscrit et fera office d’une section à la fin de la deuxième partie du

manuscrit. Pour suivre cette idée du récit, le projet puis le travail des professionnels sont présentés, pour finir sur les productions validées pour le projet et les interventions sur site avant la phase de travaux.

Cette première partie vise à :

- Présenter le projet de réaménagement « Réinventons nos places » autant par des éléments factuels que par l’analyse située du projet ;

- Soulever de premiers questionnements ;

- Présenter les professionnels impliqués dans ce projet et tout particulièrement, les services de la Ville de Paris, à la fois centraux dans le projet et dans notre travail ;

- Placer ce projet et ces évolutions dans les jeux d’acteurs dans le contexte de la politique municipale parisienne ;

- Proposer plusieurs documents (schémas, frises, organigrammes et repères) afin d’étayer le manuscrit et la présentation des différentes facettes de ce projet.

Section i — Un RÉcit DU PRoJet DeS SePt PLAceS : De LA PLAce DeS FÊteS AUX SePt PLAceS PARiSienneS, DeS oBJectiFS MUniciPAUX et DeS PRotAGoniSteS noMBReUX

Cette première section a pour visée de présenter le projet de réaménagement des sept places dans sa globalité à travers le contexte de son lancement à la Ville de Paris, les objectifs affichés par la Ville, les sites choisis et les schémas d’acteurs.

Avant d’entrer dans tous ces enchevêtrements, il s’agit de présenter le projet une première fois dans son ensemble. Cette première étape ne peut, pour autant, se faire sans une certaine attention au détail, en raison des nombreuses péripéties du projet. Elle est alors l’occasion de présenter certaines logiques spécifiques à la Ville, des concepts propres au projet ou qui lui sont associés afin d’offrir la lecture la plus claire possible du reste du travail de thèse. Il ne s’agit ici que d’un premier regard porté au projet de réaménagement des sept places.

Il s’inscrit dans une nouvelle mandature (2014-2020) et se démarque du réaménagement de la Place de la République (2008-2014) tout en reprenant pour beaucoup d’anciens principes d’aménagement de l’espace public à Paris. Il est le lieu de l’expérimentation, tant dans les types d’usages ciblés par exemple que dans les méthodologies de travail des professionnels. Les différents sites sélectionnés ont par ailleurs changé entre le programme de la Maire de Paris et le programme d’aménagement effectif (le projet concerne toujours la Place d’Italie mais plus la Place Denfert-Rochereau). La Place des Fêtes, dont la démarche de concertation pour son réaménagement a débuté deux années plus tôt, est rattachée aux six autres places désignées (Gambetta, Italie, Nation, Bastille, Madeleine et Panthéon). La Mairie de Paris propose des objectifs communs aux réaménagements de ces places tout en prenant en compte les spécificités de chacune d’entre-elles.

La présentation de ces espaces publics et des objectifs municipaux en question dresse le portrait de projets urbains presque traditionnels : ce sont de grands projets d’espaces publics visant à réduire la place de l’automobile au profit des modes doux. En réalité, il s’agit de montrer que les objectifs et préconisations se multiplient - aménager par le genre, avec le numérique, faire un espace public événementiel et festif, etc. - et touchent aussi aux activités de travail - méthodes, outils et cultures professionnelles. Par moments, deux récits se croisent – à travers une reconstitution de documents officiels et à travers notre expérience de terrain – afin de présenter les péripéties du processus de projet ; un projet qui vise à faire évoluer l’aménagement des espaces publics parisiens tant sur le fond - les usages concernés, les idées et thématiques à aborder - que sur la forme - façon de voir un espace public, façon de travailler et forme d’équipements et/ou d’aménagements sur site.

La Ville de Paris suscite souvent des débats et la narration qui est faite du projet change dans le temps et selon la position de la personne qui la fait. Selon l’angle de vue adopté, le projet peut être compris de façon très différente. C’est la raison pour laquelle il est pris le parti de retracer ces temps du projet « sept places » à travers des éléments factuels et une lecture personnelle des choses, des questionnements et une expérience qui nous est propre.

A. LA PLACE DES FÊTES : UN PROCESSUS DE RÉAMÉNAGEMENT DÉBUTÉ EN 2012

a. Le réaménagement de la Place des Fêtes : le travail engagé en amont du lancement du projet des sept places

Une place qui a un statut particulier

Le réaménagement de la Place des Fêtes (illustration : « Localisation de la Place des Fêtes ») débute en 2012 avec des questionnaires distribués aux habitants. Le projet est rattaché aux six autres places par la suite en 2014. La Place des Fêtes, qui fait partie de nos trois cas d’études, a un statut particulier. Elle se distingue dans notre travail de terrain. Différents documents ont dû être recueillis pour prendre connaissance des démarches précédemment engagées avant le rattachement du projet au projet « Réinventons nos places », tandis que les autres aménagements de places évoluaient chaque semaine et suivaient le cours du travail de thèse. La démarche à avoir n’était donc pas la même entre la Place des Fêtes et les deux autres. C’est aussi l’équipe des services qui a en charge le réaménagement de la Place des Fêtes qui, la première, nous a aidé à intégrer les réunions de la Ville, à comprendre l’organisation de l’administration municipale, nous a intégré dans la boucle des mails. L’histoire de cette place et du travail qui y est attaché est donc particulière46. La Place des Fêtes a également un statut particulier dans le projet pour les professionnels. Elle a donc d’ores-et-déjà été lancée, elle est petite en termes de superficie, peu connue des touristes mais populaire et portée par des associations d’habitants et la mairie du 19e arrondissement. Elle a toujours un statut particulier au fil du temps (elle débute ses travaux en premier, les habitants attendent depuis longtemps son aménagement, elle bénéficie avec la Place de la Bastille du travail des spécialistes du genre, etc.) mais intègre peu à peu le projet des sept places. Dans les productions des équipes, la transition est visible, ne serait-ce qu’à travers la mise en page et la charte graphique (changement de charte avec l’intégration au projet des sept places). Quant à l’équipe de la Ville, maître d’ouvrage et maître d’œuvre de la Place des Fêtes depuis 2012, elle intègre son travail au projet des sept places qui débute tout juste. Nous nous attachons alors à retranscrire le projet de réaménagement de la Place des Fêtes et les actions menées jusqu’à son rattachement au projet. Ci-contre figurent une carte de localisation de la Place des Fêtes à l’échelle de Paris et quelques photographies du site.

La Place des Fêtes débute donc son réaménagement en amont : cette particularité offre des repères. Cet aménagement se déroule, jusqu’en 2014, comme « un projet classique » : la consultation des partenaires, le travail des services et la place donnée aux contraintes techniques et à la programmation des usages permettent de faire des comparaisons avec le futur projet des sept places. L’intégration du projet de la Place des Fêtes aux autres et l’avancement ou la reprise du travail de l’équipe de la Ville en intégrant de nouveaux objectifs permettent aussi de prendre la mesure de l’exception que représente le projet des sept places.

46 Un nombre important de documents est disponible sur le projet de la Place des Fêtes : notamment, des documents liés à la concertation menée en amont du projet « Réinventons nos places », des documents de travail mais aussi les différentes publications annexes (Emission sur France Culture du 5 novembre 2014, un article dans Elle Magazine qui est passée entre les mains de plusieurs acteurs du projet, mailing liste des associations du quartier, etc.).

Illustration 3 — Carte de localisation de la Place des Fêtes

Illustration 5 — Kiosque du square Monseigneur Maillet, Place des Fêtes, 24 juin 2015, Source : M. Delarc.

Illustration 7 — Passage Compans, Place des Fêtes, 24 juin 2015, Source : M.Delarc.

Une place populaire, réaménagée dans les années 1990

L’histoire de la place est liée à celle de Belleville (source : DAC47). Une première place se dessine dès le XVIIIe siècle entre les voies de la route du Pré-Saint-Gervais. L’étude menée par la DAC indique que le XIXe siècle voit arriver une population laborieuse venue de la campagne mais aussi des parisiens modestes parfois expropriés suite aux modernisations opérées par Haussmann. Ces migrations en faveur de Belleville constituent une population d’artisans et d’ouvriers. En 1836, est créée la Place dite « de la Fête » afin d’accueillir les manifestations publiques de la Ville. En 1861, les services de la préfecture y installent un réseau d’équipements afin de relier les faubourgs à Paris. La Place des Fêtes est alors transformée en « square de la place des Fêtes ». Dès la fin du XIXe siècle, le tissu urbain se densifie rapidement. La hauteur du bâti alentour est encore limitée à quatre ou cinq niveaux. Cette histoire de Belleville est aussi marquée par d’importants flux migratoires (juifs ashkénazes puis Grecs et Arméniens en 1915, puis les Espagnols après 1939). La période historique qui marque encore aujourd’hui la Place des Fêtes est l’opération de rénovation et de résorption des îlots insalubres dès 1956. Il ne semble pas que ce secteur urbain ait été sujet à l’insalubrité de ses îlots. La justification était davantage celle de l’adaptation à la vie moderne, aux nouvelles conditions de vie et de déplacements. Au début des années 70, la place est réaménagée. La Place des Fêtes aujourd’hui garde des traces de cet aménagement. Des tours d’habitation sont construites ainsi qu’une dalle commerciale et un parc de stationnement souterrain. Le milieu associatif, encore très présent aujourd’hui, porte l’idée d’une rénovation de la

47 La Direction des Affaires Culturelles a d’ores-et-déjà publié des documents très fournis et synthétiques à la fois sur l’histoire de la Place des Fêtes et sur les six autres places. Publication de la DAC (Direction des Affaires Culturelles, Sous-Direction du Patrimoine et de l’Histoire, Département Histoire de l’Architecture et Archéologie de Paris). Mairie de Paris, Historique des sept places. Ici, historique de la place des Fêtes (19e arr.), 26 p.

place dans les années 1990 auprès de Jacques Chirac. Une étude menée sur la place met en évidence trois objectifs que sont une meilleure identification de la place, la définition d’un parti d’aménagement pour une place « fédératrice » et le soutien du dynamisme économique local. Cette étude soulignait des points à nouveau mis en avant aujourd’hui. En effet, il s’agissait d’éloigner le stationnement au profit du piéton, de favoriser le marché qui se tient sur la Place des Fêtes. Une consultation a lieu en 1991 et retient six candidats : API Paysage-Farrah & Soppopriso ; Atelier Ruelle ; M. Corajoud - M. Berri ; B. Fortier - I. Rota ; B. Huet - P. Raguin et enfin L. Tribel - F. Tribel. Le projet retenu fut celui de Bernard Huet. L’aménagement de Bernard Huet, qui date de 1995, a été le point de départ de la réflexion de l’architecte-voyer et des équipes de la Direction de la voirie et des déplacements pour le réaménagement de la Place des Fêtes. Il ne s’agit plus de faire « table rase » du passé. Les ouvertures Nord-Sud réalisées par Bernard Huet sont réaffirmées ou encore les pavés conservés. Le proche passé de la Place des Fêtes continue donc de marquer son identité.

Une vaste concertation lancée dès 2012 : des préconisations d’aménagement déjà connues au lancement du projet « Réinventons nos places »

Dès 2012, soit deux années avant son rattachement aux six autres places, une large concertation est menée. L’agence Traitclair, qui sera désignée par la suite pour mener la concertation sur les six autres places, conduit ces premiers temps d’échanges avec les habitants et usagers de la place. Ce temps débute par des questionnaires distribués aux habitants et usagers, puis une marche a été organisée ainsi que des réunions publiques et ateliers participatifs, pour finir par la votation en décembre 2014. La concertation Place des Fêtes est portée par Traitclair48, AME, la Direction de la voirie mais aussi les habitants et notamment les associations. L’engagement des associations d’habitants49 est une particularité de la place. Leur travail et leurs courriers pour soutenir ou proposer des aménagements sur la place permettent à la fois de retracer dans le temps le travail réalisé par les équipes de la Ville mais aussi de lire les différents enjeux, tels que perçus par les riverains et tels qu’affichés par la Ville. Ci-dessous, est repris un extrait d’une des réunions d’une association de riverains de la Place des Fêtes – Les Amis de la Place des Fêtes. Leur travail a permis de suivre l’avancement du projet mais aussi de voir quelles étaient les attentes quant au réaménagement de la place.

Extrait d’une réunion (non enregistrée) des Amis de la Place des Fêtes du 11 février 2015, centre d’animation rue des Lilas, 19e arrondissement de Paris (retranscription de notes prises à la main) : C. : C. est allé sur géoportail, rubrique « Remonter le temps ». On y trouve des photographies de 1945, mises depuis sur le site de l’association sur Facebook. Du coup, il manque le square Monseigneur Maillet construit en 1965.

[Les différents participants parlent ensuite de la date de construction du kiosque. Ils hésitent : non pas dans les années 40 ou 30 mais en 1897].

C. rappelle que c’est la 1ère réunion depuis le référendum en concertation (19 novembre). Au sujet du référendum : il traitait de l’extension du marché. Ce quartier s’est mobilisé. 2700

48 Les termes entre guillemets sont utilisés par l’agence de communication de projet et de concertation. 49 Sont mentionnées ici les associations de la place et notamment des Amis de la Place des Fêtes : si dans le corps de la thèse, il nous est plus difficile de les inclure dans le travail de projet et de programmation, ils sont très importants à chaque étape de la concertation mais aussi pour notre travail de thèse (suivi de leurs échanges, lecture de leurs lettres adressées à la Mairie et plusieurs entretiens menés).

votants. Notamment sur le marché (ce n’était pourtant pas le point principal). Il rappelle qu’ils ont alors écrit une charte avec les grandes orientations.

Iil y a une grande importance des invariants. Il ne faut pas une opposition entre le groupe A et B50. Maintenant que le marché est sur la face Sud, il faut penser aux améliorations communes aux scénarios A et B. Au sujet des invariants : le talus va être élargi vers le Nord, la place de la voiture est réduite, le toit de la galerie commerciale51 va sauter et les passages piétonniers doivent être sécurisés.

Il y a une question budgétaire encore importante.

Que sera la végétalisation du cœur de place ? encore une question. Le maire s’est engagé à la poursuite de la concertation.

(Ils ne veulent pas qu’un embellissement de la voirie (remarque de la salle), ils veulent aussi un pôle culturel qui va centraliser les usages).

(Autre intervention de la salle : sur les arrêts de bus et l’aménagement des Buttes Chaumont. On pourrait regarder ce qu’il s’y passe).

(… ).

Ces différentes étapes de la concertation ont été retracées par des documents publiés avant l’entrée en thèse puis en suivant en direct la concertation (en réunions publiques, ateliers, et aux côtés parfois d’associations).

L’agence Traitclair s’engage dans plusieurs activités. Depuis décembre 2013, l’agence conduit cinq ateliers participatifs pour discuter avec les participants des usages et de la programmation. Elle a également organisé deux rencontres pendant le marché et à la sortie d’écoles, une réunion avec les commerçants, un démarchage avec l’ensemble de ces derniers, une réunion publique de restitution des ateliers de concertation et une réunion avec les représentants du marché forain. Traitclair organise plusieurs marches avec les participants afin de recueillir une parole des habitants et usagers, un vécu et constituer un premier diagnostic de la place (illustration ci-dessous) L’agence dans le cadre de cette concertation a également un travail avec les services, les bailleurs (ICF La Sablière et Paris Habitat), la RATP, la Préfecture de Police et les gestionnaires de parking (sous le cœur de place). Les usagers et habitants pouvaient également remplir « une boîte à idées » mise à disposition par l’agence Traitclair au centre d’animation, et dialoguer avec l’équipe via une adresse mail, placedesfetes@traitclair.fr (Document Ville de Paris, TraitClair) »52.

50 C. fait mention d’une des étapes de la concertation. 51 Casquette sur le passage Compans.

52 Document de la Ville de Paris (Mairie de Paris et Mairie du 19e arrondissement), de Traitclair et d’AME, « Réaménagement de la Place des Fêtes et de ses abords, présentation des scénarios, 19 novembre 2014 », 25 p.

Illustration 8 — Carte des parcours réalisés par Traitclair et les habitants Place des Fêtes. Source : réalisation Traitclair,