• Aucun résultat trouvé

Partie 2 prise en charge de l'incontinence urinaire

2.1 Règles hygiéno-diététiques

Il faut conseiller de boire maximum 1,5 litre d'eau par jour et surtout de répartir cette quantité tout au long de la journée à intervalles réguliers mais pas trop en une fois ce qui pourrait surcharger la vessie et rendre le contrôle vésical plus difficile. Mais cette mesure ne doit pas s'appliquer aux personnes âgées qui risquent la déshydratation car elles ressentent moins le besoin de boire.

La caféine, le tabac et l'alcool sont à éviter car ces substances favorisent l'incontinence. Il faut revoir l'usage notamment des diurétiques et de tous les médicaments pouvant augmenter par différents mécanismes l'incontinence (voir partie polymédication).

La perte de poids est une recommandation de première intention chez les personnes en surpoids qui souffrent majoritairement d'incontinence urinaire mixte. Une perte de poids de 10 % pourrait réduire la fréquence des fuites de 47 % (32).

De plus, augmenter les heures d'activité physique de faible intensité permet de diminuer l'incidence de l'incontinence (33). En cas de pratique d'exercices d'abdominaux ou de sports intenses qui augmentent la pression intra-abdominale, comme la course à pied, le volley, le basketball, le handball, il est nécessaire de muscler également le périnée.

Lors d'un effort de toux, de mouchage, de rire, il faut avoir le réflexe de contracter son périnée. Au moment d'uriner, il ne faut pas pousser car cela accroît la pression sur les

sphincters et il faut être bien assis, relâcher le ventre et avoir le dos droit afin de bien vider la vessie. Enfin il est essentiel de traiter les facteurs favorisant l'incontinence comme la confusion mentale, la dépression, le diabète, la constipation et d'éviter l'automédication.

2.2 Les matériels palliatifs

Ils ne permettent pas de traiter l'incontinence mais évitent aux patients la gène liée aux fuites urinaires en attendant qu'un traitement soit efficace. Le pharmacien doit orienter le patient vers une prise en charge globale de l'IU quand de telles demandes sont énoncées. - La pince de cunningham ou l'uriclip (Fig. 19)

sont des dispositifs destinés à l'homme formés de deux barrettes et qui permet de clamper le pénis pour comprimer l’urètre. Ils ne doivent pas être trop serrés pour ne pas abîmer la peau et ne doit pas être maintenu plus de quatre heures car la circulation sanguine pourrait être bloquée provoquant une ischémie de la verge ou une nécrose du gland. Ces dispositifs ne sont pas pris en charge par l'assurance maladie.

- L'urinal (Fig. 20)

peut disposer d'un système anti-reflux, permet de recueillir les urines d'un homme ou d'une femme alité.

- Le pessaire (Fig. 21)

Ce dispositif médical est un anneau en silicone, latex ou caoutchouc utilisé en cas de prolapsus utérin, vésical ou rectal. Une fois introduit dans le vagin de la femme, il permet de soutenir ces organes. Son diamètre extérieur, de 55 à 90 mm, est fonction de la taille de la cavité vaginale. Il peut être remboursé par l'assurance maladie.

Figure 20: Un urinal

(A) Smith; (B) Hodge; (C) Hodge with support; (D) Gehrung; (E) Risser; (F) Ring with diaphragm; (G) Ring; (H) Cube; (I) Shaatz; (J) Rigid Gellhorn; (K) Flexible Gellhorn; (L) Incontinence ring; (M) Inflatoball; (N) Donut

- La chaise garde robe (Fig. 22) disposant d'un seau est une autre solution pour le maintien à domicile, quand les toilettes sont difficilement accessibles.

- Les étuis péniens (Fig. 23) sont proposés aux hommes en cas d 'IU modérée à sévère et leur diamètre dépend de la circonférence du pénis. Ils s'adaptent à une poche de recueil des urines munie d'une tubulure et fixée à la jambe ou au lit du patient. Les poches sont soit en version diurne (jusqu'à 750 ml) ou nocturne (jusqu'à 2L). Ce dispositif est pris en charge par l'assurance maladie.

Figure 21: Différents types de pessaires. D' après Jones

Figure 22: Chaise garde- robe

- Les protections urinaires : il existe une large gamme de protections urinaires et/ou fécales absorbantes. Elles sont constituées d'une partie interne non tissée hydrophobe en contact avec la peau, d'une couche médiane formée d'un gel acrylique qui gélifie l'urine et empêche son relargage vers l'intérieur et d'un film externe en polyéthylène intraversable. ● Les coquilles sont destinées aux hommes et aux incontinences légères.

● Les protections anatomiques (Fig. 24) : la partie la plus large se place à l'avant chez l'homme et à l'arrière chez la femme. Des élastiques créent un godet à l'entrejambe pour assurer la discrétion et le confort.

● Les couches pour incontinence légère (Fig. 25) tiennent pas des adhésifs. Celles qui sont plus absorbantes sont maintenues par des slips filets en polyamide élastique (Fig. 26) qui permettent une aération de la peau et

empêchent la macération

.

● Les changes complets (Fig. 27) sont destinés aux incontinences importantes, surtout pour des personnes alitées et grabataires. Ils ont une forme anatomique et sont munis d'adhésifs repositionnables afin de les fermer. Des indicateurs d'humidité permettent de juger le moment de les changer et on choisit leur taille en fonction du tour de hanche du patient.

Figure 25: Une couche pour incontinence légère

Figure 24: Une protection anatomique

Figure 26: Un slip filet

● Les culottes jetables (Fig. 28) sont similaires à un sous-vêtement dans lequel la couche est intégrée. Cette présentation est mieux acceptée par les patients car elle ressemble à un sous-vêtement ordinaire.

● Les alèses (Fig.29) protègent le lit ou les sièges quelque soit l'importance des fuites.

On choisit la protection en fonction du volume des pertes, de leur rythme (diurne ou nocturne : les protections pour la nuit sont plus absorbantes), de la corpulence du sujet et de son style de vie: un patient actif préférera des protections moins absorbantes qu'il changera plus souvent alors que les soignants qui s'occupent d'une personne dépendante préfèrent les changes complets plus faciles à manier que les couches. Des fuites continues nécessitent l'usage de 4 à 6 protections par jour et celles-ci doivent être changées régulièrement afin d'éviter la macération.

Le pharmacien peut proposer des échantillons mais les protections ne sont pas remboursées par la sécurité sociale, elles n'appartiennent pas à la liste des produits et prestations remboursables. Il doit conseiller au patient de laver la peau et les muqueuses avec un savon doux et de sécher sans frotter. Les demandes spontanées de telles protections sont l'occasion pour le pharmacien de conseiller les traitements médicaux rééducatifs ou pharmacologiques qui existent, il faut insister sur le fait que ces protections ne doivent être utilisées qu'en attente d'un traitement efficace.

Figure 28: Une culotte jetable

Documents relatifs