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La question des liaisons inter cycles, de la maternelle à l’université

III.2 L’enjeu de l’adéquation de l’offre aux besoins et motivations des publics

III.2.3 Améliorer l’attractivité des activités physiques et sportives : répondre aux

III.2.3.1 La question des liaisons inter cycles, de la maternelle à l’université

L’enseignement obligatoire de l’EPS est régi par des textes officiels qui fixent des volumes horaires hebdomadaires ; la mission a déjà alerté sur le non-respect des volumes horaires d’EPS dans le 1er degré, sujet préoccupant d’autant qu’il se double d’une baisse de l’offre d’activité physique dans le cadre de l’USEP.

La mission pourrait également alerter sur le nombre de jeunes filles déclarées inaptes totales, notamment en lycée professionnel, puisqu’il peut atteindre les 12% dans certaines académies. Pour information ce taux est en moyenne de 2% au collège, et de 3,5% au lycée général et technologique.

Nous avons vu que pour 50% des jeunes, la seule activité physique qu’ils ont se fait dans le cadre de l’enseignement obligatoire ; la « dispense » d’EPS de ces jeunes filles de lycée professionnel est d’autant plus préoccupante, que la plupart d’entre elles ne poursuivront pas d’études, et ne trouverons probablement pas de source de motivation de s’engager dans une activité physique régulière, dont on connait les bénéfices.

Le décrochage dans la pratique régulière d’une activité physique intervient : - dès lors qu’elle n’a plus de caractère obligatoire ;

- et d’autant plus que l’on avance en âge.

Nous avons pu montrer (cf. tableau 9) que c’est à la période de l’adolescence, vers 13-14 ans, et particulièrement pour les jeunes filles, que ce décrochage s’opère, pour devenir

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très préoccupant après le lycée, quand la plupart des études supérieures ne proposent plus d’EPS dans le cursus de formation.

La mission a déjà souligné que le sport scolaire doit investir davantage son rôle de double passerelle entre l’EPS et le monde sportif.

Dans ce chapitre, la mission identifie également le sport scolaire comme un levier pour renforcer les liaisons inter-cycles et lutter contre le décrochage de la pratique physique notamment au moment de l’adolescence.

En effet, la mission constate que chaque changement de cycle (voire d’établissement et/ou de structure) s’accompagne d’une baisse des taux de licenciés.

Concernant la pratique volontaire des élèves dans le cadre de sport scolaire :

•Les 20 à 25% de taux de licenciés à l’UNSS sont une moyenne ; force est de constater que le taux de participation volontaire des élèves au sport scolaire et universitaire s’étiole, plus on avance en âge.

•Les liaisons inter cycles sont des moments de rupture, et si l’on s’intéresse plus en détail aux différents licenciés, le taux baisse en collège à partir de la 4e, et si l’on distingue LGT et LP, les taux en LP peuvent être très bas, notamment concernant la pratique féminine.

C’est d’autant plus nécessaire que ce phénomène se retrouve dans les pratiques extra scolaires, que ce soit concernant le taux de licenciés en club ou le taux d’activité physique « libre » des jeunes, ainsi que l’écart entre filles et garçons.

Par ailleurs, le décrochage constaté à l’université, quand les cours d’EPS ne sont plus obligatoires, amène la mission à s’interroger sur le rôle du lycée pour préparer les futurs étudiants à maintenir un « style de vie actif ».

En effet, dans la continuité de la réforme de la scolarité obligatoire, il faut s’intéresser au maillon suivant de la scolarité, communément appelé « Bac -3 / Bac + 3 ». Et pour ce qui est du sujet de notre mission, le lycée actuel prépare-t-il suffisamment les lycéens à poursuivre une activité physique régulière, dont nous avons démontré tous les bénéfices, quelle que soit la situation dans laquelle ils vont se retrouver après le lycée ? Afin d’endiguer le phénomène actuel, alarmant, d’un décrochage fort dès que ce n’est plus un enseignement obligatoire, la mission considère que c’est le rôle du lycée, et notamment sur l’année de Tale, d’inscrire les lycéens dans une démarche autonome et responsable de prise en charge de leur vie physique et de leur permettre de construire, avec plaisir et convivialité, un style de vie actif et solidaire.

En positionnant les épreuves d’EPS de manière anticipée, en fin d’année de 1re, les élèves pourraient se voir offrir en Tale une EPS modulaire, avec différents parcours de formation :

- répondant aux différents besoins et appétences des lycéens ;

- les armant davantage pour poursuivre une pratique physique de manière autonome ;

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- leur permettant de s’ouvrir et de s’engager dans le tissu associatif local.

Un renforcement de l’horaire en 2nd et en 1re, qui passerait alors de 2h à 3h, permettrait aux lycéens d’acquérir les compétences visées des programmes d’EPS, et de rester sur la même chance de réussite aux épreuves d’EPS du baccalauréat.

La mission regrette que les étudiants en BTS, qui sont pourtant intégrés dans les lycées, ne bénéficient pas d’heures d’EPS obligatoires. Ils pourraient également bénéficier de cette EPS modulaire.

Préconisation 19 : Créer un comité de pilotage national du sport scolaire et universitaire (USEP-UNSS-UGSEL-FFSU), décliné en comités académiques

Préconisation 20 : Confier à un recteur une mission nationale sur la fluidité des parcours sportifs entre école primaire, collège et lycée, en portant une attention particulière sur le cycle 3

Préconisation 21 : Varier l’offre d’activités physiques et les modalités de pratiques, pour éviter le décrochage et favoriser la mixité dans le second degré

Préconisation 22 : Renforcer l’horaire d’Éducation Physique et Sportive – EPS - en 2nd et en 1re (3h) ; anticiper l’épreuve d’EPS au BAC en fin de 1re et proposer une EPS modulaire en Tale

Préconisation 23 : Rendre effectives les 2 heures d’Éducation Physique et Sportive en classes préparatoires aux grandes écoles

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