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Les besoins émergents : qui pratique ? Quelles activités ? Pourquoi ?

III.2 L’enjeu de l’adéquation de l’offre aux besoins et motivations des publics

III.2.1 Les besoins émergents : qui pratique ? Quelles activités ? Pourquoi ?

Des études assez récentes soulignent une tendance forte que tout un chacun aura pu observer : de plus en plus de personnes, jeunes ou moins jeunes, s’adonnent à des activités physiques en dehors de toute structure, de manière individuelle ou collective, pour ne pas dire conviviale.

Cet engouement et ce développement assez massif, notamment pour certaines activités (jogging, fitness, marche, etc.) interroge d’emblée sur les raisons qui poussent à pratiquer, en dehors surtout de l’offre classique et habituelle faite par le mouvement sportif.

A l’évidence, la mission pointe un décalage entre les aspirations des citoyens (leurs motifs d’agir, de se mouvoir, de bouger, etc.) et l’offre d’activités physiques et/ou sportives qui leur est proposée.

Le ministère des sports, directement concerné, faisait déjà ce constat dans son document

« Stat-Info » publié en 201131.

31LEFEVRE Brice, THIERY Patrick, « Les principales activités physiques et sportives pratiquées en France en 2010 », Bulletin de statistiques et d’études – Stat –Info n°11 – 02, MVJS, novembre 2011

Préconisation 18 : Prendre en compte les parcours sportifs et d’engagement associatif dans le cadre des parcours d'excellence vers l'enseignement supérieur et l'insertion professionnelle pour les collégiens de Refondation de l’Éducation Prioritaire + REP+

68 Promouvoir l’activité physique et sportive pour tous et tout au long de la vie : Des enjeux partagés dans et hors de l’école

« Il est légitime de s’interroger sur l’apparition de pratiques nouvelles dans les 10 ou 15 dernières années. « L’exercice » est cependant difficile. La taille de l’échantillon de l’enquête 2010, bien qu’ayant été étoffée, ne permet pas, en effet, d’identifier des disciplines très peu répandues et, inversement, la taille de l’échantillon 2000 était trop petite pour balayer l’ensemble des pratiques existantes. Néanmoins, il est possible d’identifier quelques pratiques d’implantation récente en France. Ainsi, l’accrobranche (parcours sécurisé dans les arbres) qui apparaît dans le début des années 90, prend-il son essor en France dans les années 2000. La marche nordique, discipline venue des pays scandinaves et qui combine la marche et l’utilisation de bâtons propulseurs, se développe au milieu des années 2000. Des pratiques « hybrides » mixant des disciplines existantes apparaissent, telles le trail et l’ultra-trail (combinaison de course à pied et de randonnée), le kitesurf (planche à voile et aile de traction), le jorkyball (mélange de football et de squash) ou le speedminton (variante du badminton). La patinette constitue un cas spécifique.Très répandue à l’origine chez les enfants, la patinette devient à la mode à la fin des années 90 chez les adultes pour constituer une activité physique avec une orientation utilitaire. »

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Activités physiques ou

Tableau 12 : Enquête sur « Les Pratiques physiques et sportives en France en 2010 », CNDS – Direction des Sports, INSEP, MEOS32

32Les activités physiques ou sportives ont été reprises telles qu’elles ont été déclarées. Sur près de 280 activités différentes recensées, ont été retenues les 18 activités pratiquées par plus de 5 % de la population des 15 ans ou plus.

Note de lecture : au total, 47,1 millions d'individus âgés de 15 ans ou plus vivant en France, soit 89 % de la population des 15 ans ou plus, ont pratiqué au moins une activité physique ou sportive au cours des douze mois précédant l'enquête. Celle-ci a été réalisée au début de l'année 2010.

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Familles d’activités et activités Taux 2000 Taux 2010

Marche 45 57 + 12 points

Nage 31 41 + 10 points

Course hors stade 14 20 + 6 points

Gymnastique 12 17 + 5 points

Sports mécaniques 1 6 + 5 points

Vélo 27 32 + 5 points

Danse 2 7 + 5 points

Tennis de table 5 8 + 3 points

Musculation 6 8 + 2 points

Ski 11 13 + 2 points

Football 10 12 + 2 points

Pêche 7 9 + 2 points

Sports de boules 14 13 Non significatif

Tennis 8 6 - 2 points

Tableau 13 : Évolution des activités les plus déclarées de 2000 à 2010

Il semblerait que le premier motif de pratiquer une activité physique soit lié à un objectif de santé :

« Notre mode de vie actuel est propice à une diminution de l’exercice physique et à une plus grande sédentarisation. Cette évolution n’est pas sans conséquence sur notre état de santé, avec l’augmentation du nombre de personnes présentant des facteurs de risque comme la surcharge pondérale, l’hypertension artérielle ou atteintes de maladies non transmissibles telles que le diabète, le cancer et les maladies cardio-vasculaires.

L’enquête de 2010 portant sur les pratiques physiques et sportives en France a révélé que 20% des personnes âgées de 15 ans et plus ont déclaré avoir pratiqué, au cours des douze derniers mois, une activité physique ou sportive APS moins d’une fois par semaine.

D’autres enquêtes réalisées entre 2006 et 2007 montrent que pas loin de 40% des français n’atteignent pas les recommandations d’activité physique pour obtenir un effet bénéfique sur leur santé. Enfin, une récente enquête réalisée en 2012 via internet par le CCM

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Benchmark Group a dévoilé qu’un français sur deux ne sait pas que l’activité physique peut aider à prévenir de nombreuses maladies.

La promotion de l’exercice physique sous toutes ses formes est une priorité de santé publique qui vise notamment, à prévenir les maladies chroniques non transmissibles et la perte d’autonomie. Un point de la littérature sur tous les sujets qui concernent les bienfaits de l’activité physique sur la santé pour toutes les catégories de population, notamment pour prévenir ou contribuer au traitement de certaines maladies chroniques non transmissibles ainsi que les risques liés à la pratique intensive d’un sport a été réalisé dans le cadre d’une expertise collective de l’Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (INSERM), à la demande du ministère chargé des sports ».

La mission note avec intérêt que l’évolution récente des activités physiques et de leurs modalités de pratique, a provoqué une perte du monopole des fédérations sur le développement des nouvelles pratiques. Bien que le nombre de licences délivrées par les fédérations ait augmenté entre 1950 et 2006 (de deux à quatorze millions), le nombre des pratiquants a augmenté plus vite que le nombre des licenciés. En 1985, pour une personne sur deux, l’activité se faisait dans un cadre associatif ; aujourd’hui, cette proportion est passée à une personne sur quatre.

Cette tendance est confirmée dans l’étude INSERM 2008 (expertise collective de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale).

Selon les enquêtes du MVJS, les activités les plus populaires pratiquées par plus de 10 millions de personnes sont, dans l’ordre, la marche et la natation sous leurs différentes modalités puis le vélo. Suivent la course à pied, les jeux de boules, les activités gymniques et les sports d’hiver. Dans ce classement, parmi les sports organisés, figure au premier plan le football avec cinq millions de pratiquants suivi du tennis avec quatre millions d’adeptes.

Ainsi deux objectifs paraissent dominer l’entrée dans la pratique sportive. D’un côté, la recherche du bien-être et d’un équilibre personnel liée à des préoccupations de santé ou du besoin d’exercice. De l’autre, l’affirmation d’une forme de sociabilité, celle des liens familiaux ou amicaux, loin devant la recherche de la performance ou la compétition et loin plus encore de la prise de risque.

Il convient toutefois de ne pas axer les politiques publiques du développement du sport uniquement sous l’angle des bénéfices pour la santé sous prétexte que ce sont les seuls éléments chiffrés et d’analyse fondés scientifiquement.

La mission sera attentive à encourager des évolutions et faire des préconisations qui visent bien les deux enjeux : enjeu de santé et de bien-être, mais aussi enjeu de cohésion sociale et de « vivre ensemble ».

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III.2.2 Un défi à relever pour le monde sportif : au-delà de la compétition,