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2.1  Question  et  objectifs  de  recherche  

En regard de la problématique et des constats que la recension d’écrits nous permet de faire, nous en venons donc à nous interroger à savoir dans quelle mesure il serait possible d’utiliser un processus de DP pour tenter de palper l’expérience de marche d’un aîné, en considérant les leçons que les recherches en urbanisme participatif auprès d’aînés recensées nous suggèrent. Plus concrètement, quel sera l’impact d’utiliser un processus de design participatif pour en arriver à qualifier l’expérience qu’ont les aînés dans l’environnement ? Nous nous attarderons donc à leur environnement familier (leur territoire de mobilité). Pour ce faire, nous tenterons de décrire la perception que les aînés ont de leur environnement à l’intérieur d’un processus qui aura pour objet d’imaginer des changements potentiels à celui-ci (un réaménagement), ayant pour objectif plus précis de rendre l’environnement plus aisé, dans une perspective de stimulation optimale par rapport à leurs capacités. Comme il s’agit d’un processus participatif, nous pourrons ainsi mettre les aînés en contact avec des professionnels de l’aménagement qui auront nécessairement une vision plus objective ou à tout le moins plus « technique » de cet environnement. Ainsi, nous chercherons aussi à déterminer si une certaine

création de valeur peut avoir lieu, au sens où Sanders l’entend. En d’autres termes, y a-t-il une

valeur ajoutée à mettre en contact des aînés et des professionnels de l’aménagement pour procéder au réaménagement de l’environnement de marche d’aînés ?

Voici donc notre question de recherche:

Quel est l’impact d’utiliser un processus de design participatif pour procéder à l’élaboration de scénarios de réaménagement de l’environnement de marche d’un aîné ?

Nos objectifs de recherche opérationnalisés :

1- Décrire la perception qu’ont les aînés, les professionnels (et les futurs professionnels) d’un environnement de marche.

2- Déterminer si le processus de design participatif mène à une « création de valeur » / de la « valeur ajoutée ».

Le quatrième chapitre étayera de manière explicite l’analyse de l’objectif un. Le deuxième objectif, quant à lui, pourra être approfondi grâce à l’analyse des données obtenues pour le premier objectif, auquel nous ajouterons une analyse transversale d’autres dimensions mesurées en entrevues et durant tout le processus. Cette analyse sera présentée en début du chapitre cinq.

2.2  Cadre  conceptuel    

2.2.1  Concepts    

Pour répondre à cette question, nous devons d’abord préciser les termes que nous utilisons ainsi que le cadre conceptuel que nous utiliserons pour ce faire.

Pour construire notre processus, mais aussi pour analyser nos données, nous nous baserons sur le modèle de l’Environmental Press (Lawton et Nahemow, 1973) pour appréhender la relation qu’entretient l’aîné avec son environnement. Pour envisager l’effet que peut avoir un processus participatif sur les résultats, nous nous baserons sur le modèle théorique de l’agir communicationnel (Habermas, 1981) en tentant de le bonifier, considérant à la base que le croisement des savoirs de tous nos participants créera un savoir en soit. Nous tenterons donc, grâce au potentiel de co-création issu du design participatif, de soustraire le professionnel de son rôle de facilitateur en lui attribuant un rôle plus proactif. Enfin, nous souhaitons ici préciser le terme « valeur ajoutée » afin qu’il n’en fasse aucun doute pour nos lecteurs.

Valeur ajoutée

Tel que nous l’avons dérivé du concept de création de valeur de Sanders (ou co-création, lorsque cette création de valeur s’effectue en commun (Sanders, 2013)), la « valeur ajoutée » se retrouve dans l’extension du concept de nature économique et d’ingénierie de processus qui fait référence, dans sa plus simple expression, à l’extrant additionnel résultant de la transformation en entreprise d’une matière première11F

12. Nous postulons qu’il est possible de qualifier cette « valeur ajoutée » plutôt que de la quantifier comme elle l’est habituellement.

12

« Pour chaque agent économique, c'est un des soldes intermédiaires de gestion qui correspond à la différence

Ce faisant, dans le contexte de notre étude et en fonction de nos propos, la « valeur ajoutée » pourra se retrouver, d’une part :

1) dans les propos de nos participants qui nous donnent accès à de l’information à laquelle nous n’aurions pas pu avoir accès dans un exercice de réaménagement d’un environnement de marche effectué dans un cadre traditionnel, en dehors du cadre que nous avons mis en place;

ou, d’autre part,

2) à même les propos de nos participants qui nous donnent accès à de l’information à laquelle nous n’aurions pas pu avoir accès grâce à un processus de consultation ou de participation publique normalisé, tel que reconnu par nos institutions démocratiques.

2.2.2.  Schémas  conceptuels  

La figure 6 présente le processus entier de manière schématique. Celui-ci nous sert à conceptualiser les deux objectifs de notre travail.

Figure 6. Schéma conceptuel du processus participatif (objectifs 1 et 2)

Le second schéma (figure 7) nous servira, à dresser les liens qui subsistent entre le modèle de (marchandises, consommations intermédiaires : matières premières, services...). »

l’Environemental Press de Lawton, la marche et le territoire de mobilité, issu du concept de « chez-soi ». Ce deuxième schéma est particulièrement utile pour l’analyse de notre premier objectif, bien que la mesure de la valeur ajoutée comprend aussi l’analyse de la perception de l’environnement.

Figure 7. Schéma conceptuel objectif 1 : Perception de l’environnement, marche et territoire de mobilité

Le prochain chapitre s’attarde à vous exposer le cadre méthodologique retenu.