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1. DEFINITIONS ET RÔLES DE LA COMMUNICATION INTERNE ET DE

1.2 Qu’est-ce qu’une SCOP : avantages et limites

Nous avons pu voir que l’entreprise était qualifiée comme une société ouvrière et participative. On peut ainsi se demander ce que révèle ce statut, voir les avantages à créer une SCOP et étudier ainsi ses limites. Les premières associations ouvrières ont existé dès le début du XIXème siècle, mais de façon clandestine. La loi Chapelier de 1791 interdisait en effet toute coalition sous forme d’organisation ou d’association. C’est vers 1900 que les premiers regroupements ressemblent le plus aux SCOP d’aujourd’hui, ce sont des coopératives de production. Cette forme d’entreprise s’est tellement développée qu’en 1985 la France ne

24 Source wikipédia

65 dénombre pas moins de 1300 SCOP qui n’emploie pas moins de 40 000 travailleurs. En 2010, la société coopérative de production se fait maintenant appeler la société coopérative et participative, afin de refléter la disparité et la pluralité de formes de SCOP.

La SCOP est une forme de SA (société anonyme) ou SARL (société anonyme à responsabilité limitée) créée par ceux qui y travaillent. Elle repose sur une organisation particulière impliquant étroitement le salarié à la construction et donc à la prise de décisions au sein de l’entreprise. Soumise à des exigences de rentabilité, comme toutes les autres entreprises, elle se démarque par sa gouvernance démocratique et par la répartition des résultats favorisant ainsi la préservation des emplois existants et la satisfaction des travailleurs qui sont employés au sein de l’entreprise. Nous allons ici voir comment la SCOP met en place une gouvernance démocratique :

Un actionnariat majoritairement salarial : La SCOP doit associer les salariés par le biais de l’actionnariat. En effet les salariés doivent détenir au moins 51% du capital social et 65% des droits de vote. Ils sont donc majoritaires au sein de l’entreprise et du groupe.

La redistribution des bénéfices : l’entreprise reverse les bénéfices non plus aux actionnaires, mais à l’ensemble des salariés par le biais de plan d’épargne, d’investissement, de plan de participation ou d’intéressement.

L’assemblée générale démocratique : l’assemblée générale de l’entreprise promeut l’égalité entre les salariés, car peu importe le montant de capital détenu, le principe est « une personne, une voix ». Ce sont les salariés associés uniquement qui participent aux assemblées.

Un fonctionnement coopératif : la forme de cette structure implique que le dirigeant favorise la diffusion, circulation de l’information entre l’ensemble des salariés et des dirigeants. De plus, il doit aussi stimuler l’échange et le partage, ainsi que la formation afin de motiver les salariés, les inciter à se responsabiliser mais aussi à travailler ensemble. C’est le collectif qui prend le dessus, tout en laissant une place importante à chaque salarié pour s’exprimer.

On constate ici que la SCOP favorise la participation des salariés au sein de l’entreprise, mais ne les oblige en rien d’être actionnaires. Stimulant la motivation, l’implication, le partage des richesses et de l’information, la SCOP repose sur un principe simple et efficace : savoir travailler ensemble tout en étant autonome et en ayant chacun le droit de s’exprimer au sein de l’entreprise. De plus elle repose sur l’idée qu’il faut favoriser la cohésion sociale au sein de l’entreprise. Cette cohésion sociale s’applique aussi entre les SCOP elles-mêmes. En effet,

66 l’ensemble des SCOP créées en France fonctionnent en réseau. La confédération générale des SCOP met en place des mécanismes pour appuyer, aider et faire travailler en réseau les différentes structures afin d’accompagner la création et la gestion de l’entreprise. La confédération regroupe ainsi les SCOP par corps de métier afin de favoriser l’entraide entre elles, et donc la solidarité entre les différentes structures créées.

Toutefois, même si les SCOP mettent en avant un modèle de gouvernance démocratique, il faut quand même signaler que ce modèle de gouvernance varie selon les entreprises. Certaines structures préfèrent associer la majorité des salariés au capital, tandis que d’autres favorisent seulement une minorité. La participation varie donc d’une SCOP à l’autre. Les processus de décisions différent également en fonction des entreprises. Enfin, on peut également remarquer que la SCOP est une entreprise comme une autre, c'est-à-dire qu’elle est elle aussi soumise à une pression concurrentielle, à une exigence de rentabilité. Les SCOP licencient donc aussi des salariés, mais tentent de préserver les emplois en passant par le temps partiel. On constate quand même que « les SCOP ont plutôt mieux résisté à la crise économique et le taux de survie à 5 ans y est sensiblement supérieur : 57 % contre 52 % au niveau national »25

Les sociétés coopératives et participatives ne sont donc peut-être pas le modèle idéal pour l’entreprise, mais on peut leur reconnaître qu’elles favorisent la participation des salariés et l’association des employés au fonctionnement de l’entreprise. C’est donc une façon de raisonner sur le long terme, plutôt que sur le coût terme. Au-delà de la rentabilité recherchée, les SCOP perçoivent l’entreprise comme un investissement humain où chaque salarié pourrait s’épanouir au sein de la structure. C’est donc un fonctionnement coopératif, collectif qui repose sur le savoir-vivre ensemble. Toutefois, on constate que dans un contexte économique difficile, ce type de sociétés doit investir dans la formation ainsi que dans la transmission des savoirs entre les salariés pour assurer la pérennité des emplois et le développement économique de l’entreprise.

Le Groupe chèque déjeuner fait partie des entreprises pionnières qui ont mis en place une société où les salariés peuvent participer activement au sein de l’entreprise, non plus uniquement en profitant des résultats de l’entreprise, mais en participant aussi activement aux

25 Source : INSEE

67 décisions prises par la structure. Comment cette organisation assure le bien-être des salariés ? C’est ce que nous allons étudier dans cette seconde sous-partie.

2. « UNE ENTREPRISE SOCIALE OU IL FAIT BON TRAVAILLER »26

Il s’agit maintenant d’analyser en quoi cette société coopérative et participative assure, par le biais d’une organisation et d’une structure de travail différente, une amélioration des conditions de travail et le bien-être des salariés au sein de l’entreprise.