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Proposition d’un mode de caractérisation spatiale des flux élémentaires 2

Phase 4 : Interprétation et analyse i Jolliet et al (2010) indique que :

4.3.1 Proposition d’un mode de caractérisation spatiale des flux élémentaires 2

La comparaison des différents modes de caractérisation spatiale existants (tableau 4-1) a per- mis d’identifier qu’il est plus intéressant d’effectuer une caractérisation des flux élémentaires pour favoriser le potentiel de représentativité des valeurs utilisées pour la modélisation ACV. Le mode de caractérisation spatiale des flux élémentaires 1.0 laisse aussi place à un partage plus simple des infor- mations entre les BDDs qui utilisent différents niveaux d’agrégation lors de la définition des proces- sus.

Le plus grand potentiel de précision spatiale du mode de caractérisation des processus 1.0 n’est pas relié aux liens établis entre les processus et les caractéristiques spatiales, mais bien au format utilisé. Puisque ce format n’est pas strictement relié à un mode de caractérisation, il devient intéressant de proposer un transfert de ce format vers le mode de caractérisation spatiale des flux élémentaires 1.0. La création de ce troisième mode a comme objectif de tirer profit de la flexibilité offerte par le mode de caractérisation des flux élémentaires 1.0 et du potentiel de précision offert par le mode de caractérisation des processus 1.0.

Il est nommé, mode de caractérisation des flux élémentaires 2.0. Sa description et son évalua- tion à partir du cadre d’évaluation de la pertinence sont présentées dans les paragraphes suivants. Description du mode de caractérisation spatiale des flux élémentaires 2.0

Une nouvelle plage de caractérisation spatiale doit être ajoutée pour caractériser tous les flux élémentaires décrits dans une fiche de donnée. Il s’agit du changement majeur de ce nouveau mode par rapport au mode de caractérisation spatiale des flux élémentaires 1.0. Cette information est en supplé- ment de la caractérisation spatiale par compartiment et sous-compartiment puisque ces caractéristiques restent nécessaires à la modélisation des impacts environnementaux.

Le format de description des régions pour les différents flux élémentaires reprend le format utilisé dans le mode de caractérisation spatiale des processus (voir tableau 2-4, page 2-21). Un exemple de fiche de données utilisant ce mode de caractérisation est proposé à l’annexe 9.

Chapitre 4 : Mode de caractérisation spatiotemporelle 4-19 La caractérisation spatiale des processus par région qui est proposée par le mode de caractéri- sation des processus 1.0 est conservée, mais cette information ne sert plus à l’étape de la modélisation des impacts. Elle sert plutôt comme balise d’identification du processus. Cette balise permet de choisir le processus le plus représentatif de la spatialité lors de la modélisation d’un système. La caractérisa- tion spatiale des processus peut aussi être utile pour le partage d’information entre BDDs et pour l’analyse du système.

Analyse selon les critères de développement

Critère 1 : minimiser le temps de travail

Recherche d’informations

La recherche d’informations pour établir une caractérisation spatiale précise devrait être équi- valente à celle nécessaire pour l’utilisation du mode de caractérisation des processus 1.0. Il sera donc attendu qu’un effort supplémentaire sera nécessaire pour la description des flux élémentaires avec ce mode de caractérisation, mais seulement parce que ce type d’information n’est pas renseigné dans la plupart des BDDs actuelles.

Définition des fiches de données

Une plage d’information supplémentaire devra être remplie pour chaque flux élémentaire d’un processus afin d’obtenir une information sur la région des flux élémentaires. Il y aura donc une aug- mentation du temps de travail pour définir les fiches de données par rapport aux deux modes de carac- térisation spatiale existants. Encore une fois, ce temps de travail supplémentaire est probablement faible par rapport au travail de recherche d’informations et de création d’une fiche de données com- plète.

Modélisation des systèmes

Le mode de caractérisation spatiale des flux élémentaires 2.0 permet de définir les systèmes avec des structures équivalentes à celles utilisées aujourd’hui dans les BDDs. Les systèmes peuvent donc être décrits avec des processus agrégeant plus ou moins d’information (allant du processus élé- mentaire au processus systèmes). Le choix d’agrégation peut alors se faire en fonction des besoins identifiés par la personne responsable de la modélisation du système. Il ne semble donc pas que la modélisation de système avec ce mode de caractérisation requiert plus de temps de travail que la mo- délisation de systèmes liée au mode de caractérisation des flux élémentaires 1.0.

Analyse des résultats et des systèmes

La caractérisation spatiale sur les flux élémentaires et de processus liée au mode de caractéri- sation spatiale des flux élémentaires 2.0 permet d’obtenir une description très détaillée lors de l’analyse du système. Cette analyse est simplifiée par le fait que la caractérisation spatiale est rendue disponible dans l’ICV, dans la description des chaînes de production et potentiellement dans la des- cription des impacts environnementaux.

Critère 2 : potentiel de précision

Description des systèmes

Ce nouveau mode de caractérisation permet d’obtenir un niveau équivalent de précision à celui du mode de caractérisation des processus puisqu’il utilise le même format de description spatiale. Une description des compartiments et sous-compartiments est aussi donnée pour chacun des flux élémen- taires. La précision sur les compartiments et sous-compartiments n’est, quant à elle, pas modifiée.

4-20 Chapitre 4 : Mode de caractérisation spatiotemporelle Modélisation des impacts environnementaux

Les limites de précision ne sont plus fixées par la taille des infrastructures reliées aux proces- sus puisque la caractérisation est liée aux flux élémentaires. Le maillage des régions de caractérisation des flux élémentaires peut donc être défini par une taille qui permet d’utiliser des FCs avec une faible variabilité spatiale. L’évaluation des dimensions de ce maillage ne fait toutefois pas partie du cadre de cette étude et devra être évaluée avec la participation des experts dans le domaine de la création de méthodes de modélisation des impacts environnementaux.

Vérification des conditions de viabilité

Capacité de gestion d’une précision variable – Méthode itérative

Cette condition est respectée au même niveau que le mode de caractérisation spatiale des pro- cessus le permet. Il est donc possible de gérer une grande variabilité de précision avec ce mode.

Possibilité de propager la caractérisation dans l’ICV

Le lien entre les caractéristiques spatiales et les flux élémentaires qui est utilisé par ce mode est de même nature que celui utilisé par le mode de caractérisation spatiale des flux élémentaires 1.0. Il est donc possible de faire propager la caractérisation spatiale de même manière dans l’ICV. Les flux élémentaires sont donc différentiés, non seulement en fonction des substances, mais aussi en fonction des régions.

Utilité du format pour la modélisation des impacts environnementaux

La caractérisation spatiale étant spécifique à chaque flux élémentaire, il est possible de choisir une région de taille correspondant à une faible variabilité de l’état de l’environnement recevant le flux. Donc, comme indiqué précédemment, la région de caractérisation des flux élémentaires peut avoir une taille permettant d’utiliser un FC avec une faible variabilité pour un certain maillage spatial. Si ce maillage optimal n’est pas utilisé à cause d’un manque de précision lors de la description du système, il est suggéré de prendre le FC de la région qui englobe la région de caractérisation du flux et de con- sidérer la variabilité de l’impact provenant de cette incertitude sur la spatialité.

Résumé des aspects distinctifs de ce mode de caractérisation

Ce mode de caractérisation combine les avantages des deux modes existants (sous-section 4.2.1) et annule leurs plus importants inconvénients respectifs. Le potentiel de précision est donc accru de manière importante en utilisant le format du mode de caractérisation spatiale des processus 1.0 qui vient s’ajouter à celui des compartiments et sous-compartiments. Le lien direct et spécifique entre la caractérisation spatiale et un flux élémentaire permet ensuite une plus grande flexibilité dans la struc- ture de modélisation du système ce qui permet d’utiliser les flux (de processus et élémentaires) repré- sentatifs, qu’ils soient agrégés ou non.

Conclusions de l’évaluation

Ce nouveau mode de caractérisation spatiale possède un potentiel important de maximisation de la précision qui est en lien avec les besoins des méthodes de modélisation d’impacts environnemen- taux. Le mode de caractérisation spatiale des flux élémentaires 2.0 requiert une augmentation de la charge de travail pour la recherche d’informations sur la spatialité des systèmes, mais n’a pas le désa- vantage de complexifier la structure de modélisation de ces mêmes systèmes. Ces différentes observa- tions nous mènent à la conclusion que :

Le mode de caractérisation spatiale des flux élémentaires 2.0 présente des avantages notables pour le développement des considérations spatiales dans la méthode ACV

Chapitre 4 : Mode de caractérisation spatiotemporelle 4-21 Finalement, il est important d’indiquer que le mode de caractérisation spatiale des flux élé- mentaires 2.0 est fonctionnel pour toutes les BDDs et améliore donc le potentiel de partage d’information. Cette capacité de partage reste importante pour diminuer le temps de travail lié à la modélisation des systèmes.