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Autres phénomènes remarquables concernant les voyelles :

1. Les « prologues » : une marche timide vers l’acte d’écriture.

Cinq pièces se succèdent avant le début du « Registre sur les religieux » : Une « lamentation », une « méditation », des prières, un « prologue » couplé à une « narration », et un véritable ovni littéraire, l’« Etat du monastère », un mélange de coutumier et d’histoire de Saint-Martin de Tournai. Ces titres, à peine plus explicites dans la Table, ne nous apprennent pas grand chose sur le contenu des différentes pièces. On ne voit pas bien ce qui distingue une méditation d’une lamentation, ni pourquoi le

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Les orisons étaient achevées avant l’écriture de la Lamentation : la première « de lonc temps faite », d’après son titre, les autres datées de l’épidémie de 1349. Une version latine de l’Etat du monastère était écrite dès 1347. Le traité sur les moines (Mon dans le Registre) a également été achevé bien avant son insertion dans le livre. Gilles Le Muisit affirme dans un passage du « registre sur le siècle » qu’il a écrit successivement le traité sur les moines noirs et celui sur les papes : « Acomplit et finet un traitiet des noirs monnes c’on dist l’ordene saint Benoit, volentés me prist de registrer briefment aucune cose des pappes nos sains peres qui ont esté de men temps ; et commenchai dou pape Celestin qui fu sainte personne, car des autres devant ne saroie jou parler, pour chou que jou estoie uns jovenechiaus et pensoie pau a tels coses ». Dans le Registre, ces deux pièces sont séparées par Non, Beg, OM, et un prologue sur les « Etats en général ». Il semble que l’abbé ait entrepris un traité de moindre ampleur, avant de songer au Registre qui devait se décomposer entre remarques sur les religieux et traités sur le monde civil ; il a alors séparé les pièces d’origine en les insérant dans un nouveau plan. Le souci de composition est donc plus que manifeste.

prologue se trouve après une trentaine de feuillets. C’est que visiblement, l’auteur avait besoin de ce temps pour admettre que son livre avait commencé ; ces cinq pièces sont autant de justifications de l’existence du livre aux yeux de l’auteur comme à ceux de ses lecteurs.

a. La lamentation : entre autobiographie et prêche, sous le signe du repentir.

La première pièce du Registre commence par égarer son lecteur : Gilles Le Muisit s’y lamente très peu. En l’an 1350, dit-il pour commencer, il lui prend l’idée de considérer sa vie et de louer Dieu pour lui avoir permis d’atteindre son grand âge dans de bonnes conditions. Cette action de grâces liminaire l’amène bien vite à une dissertation sous-tendue par la théologie augustinienne sur le péché : face à la tentation, chacun est heureusement libre de ne pas céder, avec l’aide d’un ange gardien et face aux assauts permanents du diable. Suit une brève exposition de la nature contagieuse du péché : l’un amène l’autre, jusqu’à la sanction du Jugement Dernier. Gilles Le Muisit cesse ici ses prétentions à l’autobiographie en laissant échapper au vers 141 la première exhortation à son public : « Oyés peckeur et ascoutés »... La suite de la Lamentation se déroule ainsi, dans des va-et-vient entre intermèdes à la première personne, riches parfois de données biographiques, et vastes passages didactiques : sur la grâce et le repentir, sur les différents âges de la vie, sur l’écoulement inéluctable du temps vers la fin de tout ; un passage sur sa cécité le fait confronter les yeux corporels aux yeux spirituels, les « oels dou coer » (789) . La tendance à entremêler les passages autobiographiques à de véritables prêches s’accentue à partir du vers 893 et de la formule latine « Quis ? quid ? ubi ? quando ? quotiens ? cur ? quomodo? per quos ? », tout droit sortie des pénitentiels ou manuels pour la confession si connus à partir du treizième siècle. Désormais l’abbé prend la posture du prêtre face au pécheur et donne les enseignements qui feront la bonne confession : un questionnement discret sur les péchés, une dissertation méthodique sur les cinq sens qui poussent à la faute, sur les dix commandements qui guident le chrétien, sur les bienfaits de la science et des livres, sur les deux jugements, à la mort et à la fin des temps, qui attendent le pécheur. La fin de la Lamentation se déroule entre des demandes d’indulgence à Marie, aux saints, au Saint- Esprit, et de brèves considérations soi-disant autobiographiques, tellement mêlées aux passages didactiques que l’on se demande dans quelle mesure elles ne sont pas que prétexte.

La première pièce du Registre déploie donc un vaste mode d’emploi du repentir qui amène invariablement le lecteur de la figure discrète de l’abbé à sa propre personne. Quand Gilles Le Muisit parle de lui, c’est pour faire de son existence un exemple plein d’imperfections à ne pas trop suivre, sinon dans sa démarche de contrition. L’auteur s’y met en scène sous les traits d’un humble pêcheur qu’il tance lui- même, comme s’il s’entendait en confession1 ; le dédoublement ne laisse pas d’étonner. Il s’explique peut-être par la nécessaire ouverture à autrui du livre. Ce dernier n’est pas une œuvre d’égoïste, et parler de soi n’a rien d’évident dans la démarche du Registre. Tout y est dirigé vers deux saluts, celui de l’auteur, qui dit composer pour ne pas s’attirer la damnation par trop d’oisiveté, et celui du lecteur ; celui de l’auteur passant nécessairement par celui de son public, une lamentation plus intimiste, qui nous paraîtrait plus sincère, est impossible. Cette première pièce est là pour introduire l’œuvre en prenant comme point de départ la personne de son auteur, dont les souvenirs et pensées pleines de regrets suscitent et justifient l’écriture. Ce sont, au début de la lamentation, les idées sur le temps passé et l’âge qui amènent les premiers passages didactiques. Aux v. 269 et 270, le fait d’être le dernier survivant donc l’ultime témoin des années 1300 arrête un instant l’auteur : « Tout sont mort, et jou seus vivoie / Quant cest registre pourpensoye ». On notera que le projet du Registre est bien défini et que la Lamentation n’est plus envisagée isolément. En revanche, dans un premier temps, l’objet de l’œuvre doit rester Gilles Le Muisit et lui seul : on lira, après une digression sur les « états » de la société, « De ces estas me vorai taire » (v. 331) ; plus loin : « De ces estas plus ne parrai/Fors du mien, anchois m’en tairai. /Mes quant temps et lieus en venra,/Moult bien, par Dieu, m’en souvenra2 » ; et presque à la fin de la pièce : « Byaus dous Diex, or me volrai taire / De tels materes, et retraire / A mi doloir et lamenter ». La tentation est grande de passer à d’autres sujets, mais dans le temps de la Lamentation, il n’est permis de parler que de soi.

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Parler de soi en tant que pécheur à la troisième personne pouvait être une démarche exemplaire de contrition réussie : on examine ses péchés avec une telle objectivité que l’on en arrive à faire du fautif une autre personne, que le chrétien repenti voit de l’extérieur. Voir Jean-Charles Payen, Le motif du repentir

dans la littérature française médiévale (des origines à 1230), Genève : Droz , 1967, p. 37 : « la

conversion procède à partir d’une démarche repentante qui est la connaissance de soi comme pécheur, le

gnôthi seauton de toute la théologie médiévale. C’est aussi la fuga mundi, ce thème par excellence

monastique du dépassement et du dégoût en face des terrestres réalités. S’il parvient à ce détachement, le moine surmonte son propre repentir et se souvient de ses péchés comme s’ils étaient ceux d’un autre. »

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b. Des prières liminaires : l’imprimatur de Dieu et de ses saints.

Après le long temps du repentir censément à la première personne, Gilles Le Muisit s’adresse directement aux autorités célestes. Sept prières implorent le pardon avant l’œuvre comme si l’auteur devait se concilier Dieu et ses saints pour s’octroyer le droit d’écrire. Il est intéressant de confronter ce début de Registre à sa fin. Avant l’oeuvre se succèdent une lamentation consistant en une déploration des péchés, affirmant la nécessité du repentir et brandissant la menace du Jugement, et des prières fort sombres ; à la fin du livre, en un jeu de symétries assez significatif, la joyeuse action de grâce de la Louange et regrasciement précède des prières finales beaucoup plus canoniques : gloses sur le Pater, l’Ave Maria et le Credo. La symétrie peut se déceler jusque dans le détail des prières à Marie, prière pour implorer le pardon des Orisons face au poème final sur « Marions est grosse », action de grâces plutôt triomphante 1. Dans leur ensemble, les prières du début sont des prières suppliantes. L’oraison à Marie « de lonc temps faite » se rapproche par son incipit des prières dites « de Théophile », sur le modèle de celle que l’on attribue au malheureux évêque qui avait vendu son âme au diable en échange de quelques richesses ; au plus profond de son désespoir, le réprouvé s’adressait à la Vierge, pour implorer son pardon et la supplier d’intercéder pour son salut auprès de Dieu. L’auteur veut-il s’attirer de même la bienveillance du ciel en intercalant ici cette prière ? Les six suivantes, composées selon les dires de leur auteur à l’occasion des épidémies de peste de 1348-49, saisissent également par leur tonalité presque macabre. Chacune réserve quelques vers à un tableau des morts et des mourants, vus comme coupables et donc justement punis. Chacune supplie son destinataire pour qu’il transforme la sentence et change la punition en pardon. Aucune de ces prières n’est d’actualité au sens propre : quand Gilles Le Muisit écrit son Registre, l’épidémie est terminée depuis un an. Mais métaphoriquement leur insertion se justifie pleinement. A ce stade, le livre n’est pas commencé, l’auteur vient de s’étendre sur ses péchés, il y a nécessité du pardon, pour l’abbé et pour son public.

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c. La méditation : le livre et ses inspirateurs.

Dans la troisième pièce du Registre, l’auteur évoque pour la première fois son projet littéraire avec précision. La lamentation ne mettait en scène que le pécheur et le prédicateur ; la méditation renseigne un peu son lecteur sur la conception de la création littéraire par l’abbé. Le projet paraît tout d’abord auto-centré :

Me pourpensai et m’avisai, Et en men coer pris avis ay, Comment porai bien employer Me temps, et bien ensonnÿer Pour aucune chose trouver Dont on ne me puist reprouver1.

Mais peu après des motivations plus précises viennent justifier l’œuvre : pour l’abbé, le livre permet à ses lecteurs de s’améliorer et de tendre au savoir. Il s’agira d’opposer les temps anciens aux temps présents car les jeunes gens n’écoutent plus leurs aînés ; seul le livre peut assurer cette transmission. Gilles Le Muisit désire donc « mettre par lettre / Chou que li gent anchien disoient » (46-47). Les livres ont d’autres vertus ; ils adoucissent les mœurs en évitant des querelles souvent dues à l’ivresse, ils sont une nourriture pour l’âme (« peuture », v.239). Plusieurs scrupules pourraient cependant retarder l’ entreprise de l’abbé, déjà ajournée longtemps selon ses dires2 : la crainte de voir se déchaîner ces gens qui critiquent à tort et à travers, et la conscience de n’être qu’un débutant maladroit vis-à-vis des auteurs qu’il admire, morts ou contemporains. Et de citer des célébrités et des inconnus : Guillaume de Machaut, les auteurs du Roman de la Rose, Jean de la Motte, le Renclus de Molliens, un certain Philippe de Vitri avec son frère, un Colart Haubiert. Ceux que nous connaissons sont des auteurs d’ouvrages didactiques, souvent allégoriques, et certains, Guillaume de Machaut ou Jean de la Motte, sont connus comme musiciens ; Gilles Le Muisit signale à propos de ce dernier que « bien le lettrë et le notte / Troeve et fait de moult biaus dis » (331-332). L’auteur confesse ainsi ses goûts littéraires, avant d’opposer les œuvres de distraction aux œuvres pieuses en affirmant sa nette préférence pour les secondes. A ce prologue « littéraire » succède comme dans la lamentation un retour sur soi (« Or a my retourner volrai », 405). L’auteur y reprend certains des sujets de la première pièce comme la nécessité de se pourvoir de bons avocats face à la mort ou un développement sur sa cécité. Mais on

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Med 7-12.

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« Une matere m’est venue ; / En men coer l’ay lonc temps tenue », Med 183-184 ; ou ailleurs : « Or voel mes pensees desclore : /Attendut ay moult grant tempore ! », Med 755-756

retrouve régulièrement des passages consacrés à l’entreprise littéraire, avec des constantes : il s’agit d’un projet longuement mûri, longtemps réfréné par crainte des reproches et médisances ; l’auteur se montre timide face aux auteurs reconnus et aux œuvres existantes, mais tout livre est utile et il se sent un rôle à jouer en tant que témoin d’un autre temps.

Un pas a manifestement été franchi : l’ensemble des pièces du prologue fonctionne en tension vers un but qui est le commencement de l’œuvre. Après l’entrée en matière de la Lamentation qui apparaît comme une version très développée de certains prologues traditionnels, après des prières liminaires appelant le pardon de Dieu et des ses aides, la Méditation justifie l’écriture, à la fois au niveau individuel – il faut éviter les pensées néfastes qu’induit l’oisiveté – et collectif – les livres en général sont une bonne chose, et celui-ci, en confrontant deux époques, devrait malgré ses imperfections être riche d’enseignements. La littérature n’est certes pas un passe-temps agréable. Les mots employés font plus penser au patient labeur, souvent pénible mais gratifiant à long terme, de l’artisan. Les poètes sont désignés par le nom « faiseurs » ; les verbes « labourer », « embourer » (44), « paine mettre » (45), renvoient à une tâche ardue. L’auteur en attend d’ailleurs moins de la gloire que des critiques, et les apparentes digressions sur les jaloux médisants ou le Jugement (métaphore pour le verdict des lecteurs ?) sont en fait intimement liées au reste du texte. A se demander dans quelle mesure l’écriture n’est pas un sacerdoce, le pendant pour cet abbé aveugle du minutieux travail des copistes.

d. Le prologue et la narration : sur l’importance d’écrire et de diffuser le savoir.

Ces deux textes assez différents sont regroupés dans la table comme dans le manuscrit, puisqu’aucun titre ne vient séparer la narration en quatrains du prologue en prose. On notera au sujet de la narration qu’elle est la première pièce en quatrains d’alexandrins, rythme que préfèrera définitivement l’auteur aux distiques d’octosyllabes adoptés jusque là.

Le Prologue, en une trentaine de lignes très denses, résume en l’explicitant le projet évoqué dans la Méditation. Il l’enrichit de données précises : l’abbé y dresse un inventaire de ce qu’il a déjà écrit, pour encore justifier l’œuvre présente et à venir ; il y donne en quelques traits lapidaires ses intentions, et affirme l’importance de la transmission des savoirs et des œuvres. Un nouveau modèle apparaît, celui de Vincent

de Beauvais (l.11). Son nom ne figurait pas dans la Méditation parce qu’il n’était pas un poète. Mais son influence sur la genèse du registre n’est pas négligeable. Vincent de Beauvais avait entrepris de dresser un tableau complet des connaissances de son époque pour les transmettre aux générations futures1 ; Gilles Le Muisit se réclame de la même démarche, et dans le monde qu’il approuve, les « bons étudiants » se réjouissent et s’instruisent en lisant de tels ouvrages. Il dit aussi très clairement tout le bien que peut faire son livre , écrit pour que « les gens presens et li futur sachent le bien qui soloit iestre, pour yauls corrigier et amender ; et se tout ne le font, se Dieus plaist, si le feront pluseur » (Prol 21-23).

La « matière » des « bons étudiants » sera le sujet de la narration. L’auteur y rappelle la belle époque qu’il a connue dans ses propres années d’études, avant 1300. Importance des études et du savoir en général face au dévoiement de la société contemporaine : au milieu du quatorzième siècle, les études ne garantissent plus une bonne situation, puisque l’on n’octroie plus les bénéfices et les rentes que sur recommandation ou entre connaissances, « par prières » ; le mérite ne compte plus. Le corollaire, c’est la médiocrité des clercs en place après désertion des étudiants écoeurés ; ces « prestiots » ne peuvent plus donner le bon exemple à leurs ouailles ; toute la société se délite. Plaidoyer pour les études et la transmission du savoir, la narration se fait critique des professions lucratives, et là encore la tentation de parler des « grands », princes ou prélats, surgit, mais vite réprimée :

Des princes, des prelas a present me tairai ; Quant tamps et lieus sera, tost assés je rarai Reprise le matere si que faire sarai, Et ensi le couroc de nullui je n’arai 2.

L’auteur avance à petits pas et ne veut pas mélanger les sujets. Il consacre cependant deux cent vers aux rois de l’Ancien Testament, mais c’est, dit-il, parce que le « siecle mauvais » l’amène à prêcher plus qu’il ne le devrait. Là encore, la digression qui irrite le lecteur n’est pas si éloignée du sujet que cela. On pourrait émettre l’hypothèse d’une démarche assez contournée de l’abbé dans ses différents « prologues », chaque pièce annonçant un aspect de l’œuvre. La « narration » doit introduire les chapitres encore lointains du « registre sur le siècle », avec une partie sur les « grands » et une sur les

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Sur cette importance de la transmission de l’histoire, voir OM. 179-180 : « Freres Vinchans a fait livres as successeurs, / Et trop bien ordenés, de tous predecesseurs. » Sur Vincent de Beauvais et ses œuvres, voir la note à Prol 11.

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étudiants, tous des séculiers par opposition aux gens du premier registre dont le prologue attitré serait l’ Etat du monastère .

e. L’Etat du monastère : l’histoire, le cloître et le témoignage.

Dans le manuscrit, l’Etat du monastère s’inscrit dans la continuité du Prologue et narration, dont il n’est distingué que par une rubrique ; la pièce sur les Moines Noirs qui suit est annoncée par une miniature et un titre. C’est ce qui nous a fait considérer cette curieuse pièce comme un prologue plutôt que comme une première partie du « registre sur les religieux ». L’édition ancienne oublie tout simplement le titre et intègre l’Etat du monastère au prologue et narration, supposant peut-être que le terme « narration » s’appliquait mieux à l’Etat du monastère qu’à la pièce en quatrains qui le précède.

On se demande bien un peu ce que viennent faire les quelques pages en prose de l’Etat du monastère dans le Registre. La chronique s’y mêle à des consuetudines, ou « habitudes » des moines : l’Etat du monastère est en partie un coutumier d’abbaye. Ces documents en principe à usage interne exposent l’application locale et concrète des principes de vie édictés dans la Règle de saint Benoît ; l’abbé livre ici les consuetudines de Saint-Martin de Tournai au public. L’objectif étant pour l’auteur d’expliquer comment une abbaye florissante et prospère est devenue l’établissement endetté et presque vide dont il a pris la charge en 1332, les saines habitudes d’antan y sont opposées aux dérives les plus récentes ; les explications sont aussi bien historiques, comme les guerres de Flandres et les différents conflits qui ont ruiné la région, que purement internes comme la succession d’administrations désastreuses sous la conduite