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Chapitre 5 : Pour une alternative portée vers l’autonomisation des acteurs par les TIC

5.2. La problématique des TIC dans la prévention du VIH/sida avec les clubs EVF

5.2.2. La problématique

Tout au début de la pandémie, les politiques de prévention des IST et du VIH/sida se

confondaient avec les différentes politiques de limitations de naissances. Mais de nouvelles

approches sont mises en œuvre pour les associer au domaine de la sensibilisation à la SDR ou

de l’éducation à la sexualité. Ces approches sont soutenues par les programmes des

organismes qui s’activent dans les questions de développement et des questions de population

et des politiques de prévention entre autres en vue de ralentir ou de combattre la propagation

de la maladie. Dans ce contexte, la prise en compte de la sexualité des jeunes devient alors un

sujet préoccupant dans les stratégies et les politiques de population. Ce qui justifie les

conférences du Caire 1994 (conférence internationale sur la population et le développement)

et celle de Beijing en 1995 (4

ème

conférence mondiale de la femme) où la sensibilisation à la

santé de la reproduction est encouragée sur le plan international, au regard de la place très

importante qui lui est accordée.

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Au même moment, des déclarations ont été adoptés soulignant que les programmes en

matière de santé de la reproduction devraient être accessibles aux hommes et aux femmes

quels que soient leur âge et leur situation, particulièrement les adolescents (Adjamagbo et al.

2007). Il suffit d’observer avec intérêt les activités menées par les organismes et les projets

des partenaires du développement dans la prise en charge de la prévention des maladies, de la

sexualité des jeunes et de la sensibilisation à la santé de la reproduction des adolescents pour

voir que des avancées significatives ont été réalisées.

Malgré ces efforts pour préserver la population, la prévalence continue à croître dans de

nombreux pays avec des répercussions démographiques, sociales, économiques,

psychologiques très importantes. Cependant, parmi les initiatives de prévention du VIH/sida,

celles qui s’inscrivent spécifiquement dans le cadre scolaire sont très peu développées. On

note aussi quasiment une absencede stratégies et d’actions mobilisant les technologies de

l’information et de la communication, en tant qu’outils favorisant la disponibilité des

informations, les échanges, la communication médiatisée et les apprentissages. Au Sénégal la

mise en place et l'amélioration des programmes de prévention, de prise en charge

psychosociale et clinique des personnes vivant avec le VIH constitue les axes prioritaires du

plan stratégique national de lutte contre l’épidémie.

Le pays dispose d’un cadre de référence matérialisé par le plan stratégique national de lutte

contre le sida (PNLS) et d’un système de surveillance de l’épidémie du VIH fonctionnel

depuis 1986 à travers des sites sentinelles. Des rencontres avec les autorités administratives,

coutumières et religieuses et une forte mobilisation ont permis d’installer le débat au Sénégal

et en Afrique à travers ses grands axes régionaux. Entre 1995 et 1996, les pouvoirs publics

ont organisé deux conférences nationales sur la prévention du VIH/Sida au cours desquelles

les chefs islamiques et chrétiens ont approfondi leurs connaissances et défini le rôle et les

responsabilités qu'ils devaient assumer pour avoir une position stratégique et d’influence dans

ce domaine.

C’est dans ce contexte que le clergé, les imams, les réseaux population et développement

avec les jeunes ont participé à la construction de projets importants en collaboration avec les

journalistes en santé pour faire face à l’épidémie. Dans la société sénégalaise,

particulièrement en milieu scolaire, le sujet a suscité des débats en raison du caractère tabou

de la sexualité, du poids des traditions pour affronter certaines réalités.

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A ces facteurs, s’ajoutent des considérations religieuses qui n'encouragent malheureusement

pas les jeunes à communiquer librement dans ce domaine. Ces jeunes ne sont d’ailleurs pas

suffisamment informés. Toutefois, les campagnes de prévention n’éludent pas l’éducation à la

sexualité et vise l’apprentissage d’un comportement responsable dans le respect de soi et des

autres. Cependant, ces dispositions ne semblent pas porter leurs fruits, car malgré toutes les

campagnes et les stratégies mises en place, le problème du sida est loin d’être réglé. Les

nouvelles contaminations auprès des jeunes sont de plus en plus fréquentes.

La généralisation ou la mise à disposition des outils technologiques auprès des élèves est

encore loin d’être la réalité pour découvrir et participer à ce mode d’enseignement tout

comme l’existence des clubs EVF dans tous les établissements du territoire sénégalais. Dans

ce contexte, nous pensons qu’il plus facile d’atteindre un large public à travers les

ordinateurs, les tablettes, les téléphones avec les technologies numériques. Les divers

appareils connectés à Internet, renfermant divers outils de communication comme la

messagerie, le chat, le forum, les applications digitales tout comme les réseaux sociaux,

permettent de diffuser des informations de sensibilisation. Ils participent au contournement

des tabous pour installer le dialogue autour des questions de sexualité et éviter des

conséquences déplorables sur le comportement et le devenir de la jeunesse, notamment

lorsque ce travail de sensibilisation et de prévention effectuée par la communication n’est pas

contrôlé.

En somme, nous avons nourri un questionnement qui vise à valider la place accordée aux TIC

dans la prévention du VIH/sida en milieu scolaire, laquelle se fait dans le cadre des clubs

EVF avec les élèves le plus souvent, les professeurs encadreurs sous la conduite du GEEP

accompagné de ses partenaires. Il s’agit donc de s’interroger sur les informations relevant des

personnes impliquées et sur ces activités avec les TIC, tout en prenant en compte la santé de

la reproduction, l’éducation à la sexualité. Autrement dit, il s’agit de voir comment les TIC,

en tant que moyen de communication, contribuent à favoriser le dialogue sur ces questions et

en quoi l’utilisation des TIC dans la prévention du VIH/sida à l’école contribue à l’autonomie

des activités des clubs EVF et des apprentissages scolaires en général ?

Partant du principe d’inclure plusieurs approches tels que le plaidoyer, le travail collaboratif,

l’approche par les pairs ou par les compétences, le GEEP développe une panoplie de

stratégies visant à intégrer les TIC dans le système éducatif et à innover dans le secteur.

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Le développement technologique, s’il a facilité la disponibilité des outils et les moyens de

communication tels les ordinateurs, les appareils mobiles (téléphones, tablettes), l’internet, la

messagerie électronique, les réseaux sociaux, les émissions de la radio, la télévision, les

vidéos, a-t-il pour autant contribué à assurer les échanges entre les acteurs et les systèmes de

prévention et donné l’opportunité de développer une certaine autonomie dans les activités des

clubs EVF ?