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Des prises en charge différenciées selon l’âge et le sexe

Qui sont ces enfants protégés ?

2.2 Des prises en charge différenciées selon l’âge et le sexe

La protection de l’enfance intervient lorsqu’un enfant est en danger ou en risque de danger dans son lieu de vie habituel. Chaque fois qu’il est possible, l’enfant doit être maintenu dans son milieu familial.

L’Aide sociale à l’enfance ou le juge des enfants désigne alors un service pour apporter aide et conseil à la famille, afin de surmonter les difficultés matérie

domicile (AED) ou l’action éducative en milieu ouvert (AEMO). S’il est nécessaire de retirer l’enfant de son milieu, l’Aide sociale à l’enfance

prennent une décision de placement. Un large éventail de prises en charge est alors disponible selon l’âge et les besoins de l’enfant : placement chez un tiers digne de confiance (généralement un autre membre de la famille), dans un foyer, un internat sc

autonome…

20 À titre de comparaison, seuls 7 % des jeunes de moins de 20 population générale (Monnier A., Pennec S. Le nombre d’orphelins Enfants d’aujourd’hui, diversité des contextes, pluralité des parcours

21 Frechon I. et al. Les politiques sociales à l’égard des enfants en danger placement est de 3 ans.

22 Le juge des enfants peut placer un enfant sans le consentement des parents mais il doit toujours s'efforcer de recueillir l'adhésion de la famille à la mesure envisagée.

Des contextes d’origine souvent difficiles

La prise en charge est souvent associée à des contextes familiaux difficiles. Les jeunes concernés sont ainsi fréquemment issus de familles nombreuses, séparées et/ou recomposées. Ainsi, 43

frère ou une demi-sœur ; seuls 5 % n’ont ni frère ni sœur. Leurs parents ont eu leur premier enfant relativement précocement : en moyenne deux ans plus tôt qu’en population générale.

Bon nombre de parents ont vécu eux-mêmes une enfance difficile : 13 % des enfants ont un père et/ou e et/ou placé-e. Par ailleurs, près d’un jeune sur cinq est orphelin d’au , et 8 % n’ont pas été reconnus par leur père.

Par ailleurs, un jeune enquêté sur cinq est né à l’étranger. Si cette proportion diffère peu selon le sexe, les parcours se distinguent nettement. Les filles d’origine étrangère sont arrivées relativement tôt en tifs d’entrée en protection de l’enfance similaires aux autres filles de la cohorte.

Les garçons, quant à eux, arrivent plus tardivement sur le sol français et sont pris en charge en tant que

» à l’aube de leur majorité. Ils connaissent en moyenne quatre lieux de placements différents et restent placés 4,6 ans21.

Des prises en charge différenciées selon l’âge et le sexe

La protection de l’enfance intervient lorsqu’un enfant est en danger ou en risque de danger dans son habituel. Chaque fois qu’il est possible, l’enfant doit être maintenu dans son milieu familial.

ou le juge des enfants désigne alors un service pour apporter aide et conseil à la famille, afin de surmonter les difficultés matérielles ou morales qu’elle rencontre

domicile (AED) ou l’action éducative en milieu ouvert (AEMO). S’il est nécessaire de retirer l’enfant Aide sociale à l’enfance - avec le consentement de la famille - ou le juge des enfants prennent une décision de placement. Un large éventail de prises en charge est alors disponible selon

: placement chez un tiers digne de confiance (généralement un autre membre de la famille), dans un foyer, un internat scolaire, une famille d’accueil, un hébergement

% des jeunes de moins de 20 ans sont orphelins de père et/ou de mère en (Monnier A., Pennec S. Le nombre d’orphelins : une inconnue démographique. In Aidelf Enfants d’aujourd’hui, diversité des contextes, pluralité des parcours. INED, 2006, p. 44-55.

Les politiques sociales à l’égard des enfants en danger… Op. cit.

Le juge des enfants peut placer un enfant sans le consentement des parents mais il doit toujours s'efforcer de recueillir l'adhésion de la famille à la mesure envisagée.

La prise en charge est souvent associée à des contextes familiaux difficiles. Les jeunes concernés sont nombreuses, séparées et/ou recomposées. Ainsi, 43 % ont au

% n’ont ni frère ni sœur. Leurs parents ont eu leur : en moyenne deux ans plus tôt qu’en population générale.

% des enfants ont un père et/ou e. Par ailleurs, près d’un jeune sur cinq est orphelin d’au

Par ailleurs, un jeune enquêté sur cinq est né à l’étranger. Si cette proportion diffère peu selon le sexe, les parcours se distinguent nettement. Les filles d’origine étrangère sont arrivées relativement tôt en tifs d’entrée en protection de l’enfance similaires aux autres filles de la cohorte.

Les garçons, quant à eux, arrivent plus tardivement sur le sol français et sont pris en charge en tant que aissent en moyenne quatre lieux de

La protection de l’enfance intervient lorsqu’un enfant est en danger ou en risque de danger dans son habituel. Chaque fois qu’il est possible, l’enfant doit être maintenu dans son milieu familial.

ou le juge des enfants désigne alors un service pour apporter aide et conseil à lles ou morales qu’elle rencontre : c’est l’aide à domicile (AED) ou l’action éducative en milieu ouvert (AEMO). S’il est nécessaire de retirer l’enfant ou le juge des enfants22 prennent une décision de placement. Un large éventail de prises en charge est alors disponible selon

: placement chez un tiers digne de confiance (généralement un autre olaire, une famille d’accueil, un hébergement

ans sont orphelins de père et/ou de mère en : une inconnue démographique. In Aidelf.

55.

La durée médiane de

Le juge des enfants peut placer un enfant sans le consentement des parents mais il doit toujours s'efforcer de

La proportion d’enfants protégés par une mesure en milieu ouvert ou une mesure physique augmente de la naissance jusqu’à l’âge de 18 ans (Figure 1). La majorité marque la fin de la prise en charge pou de nombreux jeunes, un « couperet

caractère contractuel entre l’institution et le jeune, dans le cadre de mesures « proportion de ces mesures décroît rapidement

protection. L’âge à la prise en charge distingue aussi mesures physiques et mesures en milieu ouvert, les dernières étant principalement proposées entre 8 et 18 ans et rarement présentes en fin de parc

Par ailleurs, jusqu’à l’âge de 8 ans, la proportion d’enfants placés est identique parmi les filles et les garçons de l’enquête : elle culmine à 16

mesures en milieu ouvert, ce qui les amèn

dès l’âge de 3 ans. À partir de 8 ans, la part des garçons protégés augmente plus rapidement que celle des filles, pour les prises en charge physiques et comme pour celles en milieu ouvert (la di

atteint 5 à 10 %). Vers 16 ans, la proportion de garçons placés se stabilise aux environs de 45 s’ajoutent 10 % de mesures en milieu ouvert

dépasser les 50 % de mesures physiques

« couperet » de la majorité atteint également filles et garçons même si les filles sont plus nombreuses à bénéficier d’une mesure « Jeunes Majeurs

commence et s’achève légèrement plus tard pour les filles que pour les garçons.

Plusieurs interprétations peuvent expliquer ce décalage.

inhibé que les garçons, ce qui rendrait le danger moins visible à l’év

situation de danger est alors connue plus tard et un placement rapide s’impose, sans qu’une mesure préventive (comme les mesures en milieu ouvert) ne soit mise en place en amont.

jeunes filles expriment leur mal

alimentaires, qui constituent souvent les premiers signaux d’alerte pour les professionnels. Les violences subies parfois depuis plusieurs années sont alors révélées plus tardiv

sorties plus précoces des garçons, elles s’expliqueraient par l’adhésion moindre des garçons aux mesures contractualisées25 et par les pratiques genrées des professionnels

23 Plagès M. Observation des dispositifs de prises en charge psychologiques chez des a sociale à l’enfance présentant des conduites de rupture.

pathologique. Université de Caen, 2007

24 Boujut S., Frechon I. Inégalités de genre et protection de l'enfance p. 1003-1015.

25 Turcotte M.-E., Bellot C. Vers une meilleure compréhension de la contribution des services sociaux à l’insertion sociale de jeunes adultes en difficulté

La proportion d’enfants protégés par une mesure en milieu ouvert ou une mesure physique augmente de la naissance jusqu’à l’âge de 18 ans (Figure 1). La majorité marque la fin de la prise en charge pou

couperet ». Passé cet âge, les mesures de protection de l’enfance prennent un caractère contractuel entre l’institution et le jeune, dans le cadre de mesures « Jeunes Majeurs proportion de ces mesures décroît rapidement : après 21 ans, tous les jeunes sont sortis du système de protection. L’âge à la prise en charge distingue aussi mesures physiques et mesures en milieu ouvert, les dernières étant principalement proposées entre 8 et 18 ans et rarement présentes en fin de parc

Par ailleurs, jusqu’à l’âge de 8 ans, la proportion d’enfants placés est identique parmi les filles et les : elle culmine à 16 % à 8 ans. Les garçons sont davantage pris en charge par des mesures en milieu ouvert, ce qui les amène à être légèrement plus présents en protection de l’enfance partir de 8 ans, la part des garçons protégés augmente plus rapidement que celle des filles, pour les prises en charge physiques et comme pour celles en milieu ouvert (la di

%). Vers 16 ans, la proportion de garçons placés se stabilise aux environs de 45

% de mesures en milieu ouvert - alors que celle des filles continue de croître jusqu’à

% de mesures physiques (plus 8 % de mesures en milieu ouvert) à 18 ans. L’effet

» de la majorité atteint également filles et garçons même si les filles sont plus nombreuses à Jeunes Majeurs ». Au final, la prise en charge en protection de l’e commence et s’achève légèrement plus tard pour les filles que pour les garçons.

Plusieurs interprétations peuvent expliquer ce décalage. Les filles auraient un comportement plus inhibé que les garçons, ce qui rendrait le danger moins visible à l’évaluation par les professionnels situation de danger est alors connue plus tard et un placement rapide s’impose, sans qu’une mesure préventive (comme les mesures en milieu ouvert) ne soit mise en place en amont.

iment leur mal-être par les fugues, les tentatives de suicides ou les troubles alimentaires, qui constituent souvent les premiers signaux d’alerte pour les professionnels. Les violences subies parfois depuis plusieurs années sont alors révélées plus tardiv

sorties plus précoces des garçons, elles s’expliqueraient par l’adhésion moindre des garçons aux mesures et par les pratiques genrées des professionnels26.

Observation des dispositifs de prises en charge psychologiques chez des adolescents placés à l’Aide sociale à l’enfance présentant des conduites de rupture. Master recherche de psychologie clinique et

2007.

Inégalités de genre et protection de l'enfance. Revue du Droit sanitaire et social

Vers une meilleure compréhension de la contribution des services sociaux à l’insertion sociale de jeunes adultes en difficulté. Sociétés et jeunesses en difficulté. 2009, 8.

La proportion d’enfants protégés par une mesure en milieu ouvert ou une mesure physique augmente de la naissance jusqu’à l’âge de 18 ans (Figure 1). La majorité marque la fin de la prise en charge pour

». Passé cet âge, les mesures de protection de l’enfance prennent un Jeunes Majeurs ». La près 21 ans, tous les jeunes sont sortis du système de protection. L’âge à la prise en charge distingue aussi mesures physiques et mesures en milieu ouvert, les dernières étant principalement proposées entre 8 et 18 ans et rarement présentes en fin de parcours.

Par ailleurs, jusqu’à l’âge de 8 ans, la proportion d’enfants placés est identique parmi les filles et les

% à 8 ans. Les garçons sont davantage pris en charge par des e à être légèrement plus présents en protection de l’enfance partir de 8 ans, la part des garçons protégés augmente plus rapidement que celle des filles, pour les prises en charge physiques et comme pour celles en milieu ouvert (la différence

%). Vers 16 ans, la proportion de garçons placés se stabilise aux environs de 45 % - à cela alors que celle des filles continue de croître jusqu’à

% de mesures en milieu ouvert) à 18 ans. L’effet

» de la majorité atteint également filles et garçons même si les filles sont plus nombreuses à

». Au final, la prise en charge en protection de l’enfance

Les filles auraient un comportement plus aluation par les professionnels23 : la situation de danger est alors connue plus tard et un placement rapide s’impose, sans qu’une mesure préventive (comme les mesures en milieu ouvert) ne soit mise en place en amont. À l’adolescence, les être par les fugues, les tentatives de suicides ou les troubles alimentaires, qui constituent souvent les premiers signaux d’alerte pour les professionnels. Les violences subies parfois depuis plusieurs années sont alors révélées plus tardivement24. Quant aux sorties plus précoces des garçons, elles s’expliqueraient par l’adhésion moindre des garçons aux mesures

dolescents placés à l’Aide Master recherche de psychologie clinique et

anitaire et social. 2009, 6,

Vers une meilleure compréhension de la contribution des services sociaux à 8.

Figure 1

Source : enquête Elap, 2008

Il existe de nombreuses formes de placements. On en distingue ici 5 catégories, dont l’importance varie selon l’âge (Figure 2) :

‐ Les familles d’accueil : elles regroupent à la

départemental, associatif, les familles d’accueils spécialisées ou les villages d’enfants. C’est le type de placement majoritaire jusqu’à l’âge de 12 ans.

‐ Les placements en milieu collectif

d’enfants à caractère social, établissements sanitaires et éducatifs, internats scolaires, centres maternels, lieux de vie, foyers d’accueil et d’orientation, centres de placement immédiat, entre éducatif renforcé ou fermé… Ce type de placement domine largement entre 15 et 18 ans.

‐ Les tiers dignes de confiance

et tantes, fratrie, beaux parents…). Cette forme de placement reste relativement

‐ Les placements « cousu-placements simultanément

26 Boujut S., Frechon I.Inégalités de genre l’enfance : une affaire de professionnels métiers de service : Cache-sexe ou révélateur Seismo (Coll. Questions de genre), 2013.

Figure 1 - Prise en charge selon l’âge et le sexe

: enquête Elap, 2008 - Champ : l’ensemble des 809 jeunes de l’enquête

Il existe de nombreuses formes de placements. On en distingue ici 5 catégories, dont l’importance varie : elles regroupent à la fois les familles d’accueil gérées par un service départemental, associatif, les familles d’accueils spécialisées ou les villages d’enfants. C’est le type de placement majoritaire jusqu’à l’âge de 12 ans.

Les placements en milieu collectif : ils regroupent les foyers de l’enfance, pouponnières, maisons d’enfants à caractère social, établissements sanitaires et éducatifs, internats scolaires, centres maternels, lieux de vie, foyers d’accueil et d’orientation, centres de placement immédiat, entre

forcé ou fermé… Ce type de placement domine largement entre 15 et 18 ans.

Les tiers dignes de confiance : l’enfant est placé en milieu familial élargi (grands et tantes, fratrie, beaux parents…). Cette forme de placement reste relativement

-main » : certains enfants ont bénéficié de plusieurs formes de placements simultanément ; il ne s’agit pas toujours de ce que l’on nomme « pratiques

Inégalités de genre…Art. cit. Boujut S., Frechon I. Construire la mixité en protection de l’enfance : une affaire de professionnels. Actes du Colloque international « La dimension relationnelle des sexe ou révélateur du genre ? », 2-3 septembre 2010. UNIL, Lausanne, Suisse

, 2013.

: l’ensemble des 809 jeunes de l’enquête

Il existe de nombreuses formes de placements. On en distingue ici 5 catégories, dont l’importance varie fois les familles d’accueil gérées par un service départemental, associatif, les familles d’accueils spécialisées ou les villages d’enfants. C’est le type les foyers de l’enfance, pouponnières, maisons d’enfants à caractère social, établissements sanitaires et éducatifs, internats scolaires, centres maternels, lieux de vie, foyers d’accueil et d’orientation, centres de placement immédiat, entre

forcé ou fermé… Ce type de placement domine largement entre 15 et 18 ans.

l’enfant est placé en milieu familial élargi (grands-parents, oncles et tantes, fratrie, beaux parents…). Cette forme de placement reste relativement marginale.

certains enfants ont bénéficié de plusieurs formes de

; il ne s’agit pas toujours de ce que l’on nomme « pratiques

Construire la mixité en protection de

« La dimension relationnelle des UNIL, Lausanne, Suisse :

innovantes »27, mais plutôt des aménagements liés soit à une scolarité ou

éloignés du lieu d’accueil, soit à une semaine partagée entre deux modes de placements. Les placements « cousu-main » sont assez peu nombreux, même si leur utilisation augmente durant les dernières années avant la majorité.

‐ Les placements en autonomie

sans éducateur ou famille d’accueil sur son lieu de vie mais avec un accompagnement éducatif externe. Les placements en autonomie sont utilisés après 16 ans et surtout entre

Figure 2 - Proportion d’enfants placés par âge et type de placement