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La prise en compte de la réversibilité dans la conception du stockage

La démarche de conception d’un stockage sûr et réversible

2.2 La prise en compte de la réversibilité dans la conception du stockage

2.2.1 Des architectures de stockage intégrant et favorisant la réversibilité

Simplicité et robustesse des concepts, durabilité des matériaux, modularité : les architectures de stockage proposées par l’Andra intègrent l’exigence de réversibilité et en facilitent la mise en œuvre.

2.2.1.1 Des concepts de stockage simples et robustes

Les études d’ingénierie ont visé à proposer des concepts de stockage simples et robustes. La simplicité est liée au souci de faisabilité technique ainsi qu’à la maîtrise du comportement. Les options proposées par l’Andra facilitent la description de l’évolution de ces concepts dans le temps ainsi que leur modélisation.

2.2.1.2 Des matériaux durables et des dispositifs pour faciliter le retrait éventuel des colis

Le souci de faciliter une éventuelle récupération des colis par les générations futures a conduit l’Andra à privi-légier des matériaux durables pour les colis et les ouvrages (béton, acier inox, etc.), leur maintien en état étant la condition de base de la réversibilité. Leur durabilité dans un environnement de stockage peut être estimée à plusieurs siècles.

En outre, plusieurs dispositions concourent à faciliter la gestion réversible du stockage et l’éventuel retrait des colis : par exemple, le regroupement des colis en conteneurs standardisés, le recours à des dispositifs de manutention identiques pour la mise en place et le retrait des colis, etc.

2.2.1.3 Une modularité des installations souterraines pour une gestion souple et une évolution de la conception

Les architectures proposées sont modulaires. Elles permettent ainsi une gestion souple du stockage, par exemple la construction et l’exploitation par étapes, qui facilite en outre l’intégration du retour d’expérience.

Chaque catégorie de colis de déchets est accueillie dans une zone de stockage dédiée, construite, exploitée et fermée de façon indépendante. Chaque zone de stockage est conçue pour être construite et exploitée progressivement en sous-ensembles successifs d’alvéoles. Comme l’exploitation, la fermeture est conçue de manière progressive et s’organise en plusieurs étapes : fermeture de sous-ensembles d’alvéoles, qui peut être menée parallèlement à la création de nouveaux sous-ensembles, fermeture des accès à ces sous-ensembles, puis des installations de stockage de cette catégorie de déchets, et enfin de l'ensemble des installations.

Au fur et à mesure du développement du stockage par étapes, les nouveaux ouvrages peuvent être conçus (ou re-conçus) en bénéficiant de l’expérience et des connaissances acquises au cours de l’exploitation et de l’observation des ouvrages antérieurs, des attentes de la société ainsi que des progrès techniques réalisés par ailleurs. Il est ainsi possible d’intégrer des données provenant de l’environnement social, technique et scientifique.

2.2.2 La faisabilité technique d’un retour en arrière

L’Andra a étudié la faisabilité technique d’un retour en arrière aux différentes étapes du stockage : moyens technologiques, conditions opératoires et précautions nécessaires.

Le stockage est ainsi conçu pour permettre, dans la première étape, un retrait des colis par simple inversion du processus de mise en alvéole (comme dans un entreposage). Pour les étapes ultérieures, l’Andra a intégré des dispositions pour pouvoir rouvrir les installations fermées et installer les équipements nécessaires au retrait des colis, si cela était décidé. Elle a examiné les différents processus permettant le retour en arrière.

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La démarche de conception d’un stockage sûr et réversible

Ce dernier est possible à chaque étape, avec des conditions plus ou moins aisées selon les stades. En tout état de cause, l’étude de la réversibilité implique de disposer, à chaque étape, des outils permettant de revenir en arrière, avant le franchissement de toute nouvelle étape.

2.2.3 Un programme d’observation en support à la gestion réversible du stockage

Conserver les possibilités de choix au cours du processus de stockage implique de connaître son évolution et sa situation à tout moment, donc de l’observer et de mettre en place les moyens et dispositifs de mesures nécessaires. L’Andra a étudié les possibilités d’intégrer des capteurs de mesures dans les ouvrages sans en perturber le fonctionnement, ni la sûreté.

Au-delà des mesures de surveillance liées à la sûreté opérationnelle, ce programme d’observation vise à vérifier la conformité du fonctionnement du stockage avec les prévisions, proposer au besoin des actions pour préserver les choix de gestion, tirer le retour d’expérience pour améliorer la conception et la gestion du stockage. Les données acquises contribuent aussi à améliorer la modélisation et à accroître la fiabilité des prévisions.

Différentes technologies ont été passées en revue en fonction des paramètres à mesurer. Le retour d’expé-rience lié à la surveillance d’autres ouvrages permet de disposer d’un éventail de solutions pour les principales mesures sur des durées compatibles avec le besoin de réversibilité et de surveillance.

A l’étranger : consensus sur une approche par étapes

Une action concertée menée dans le cadre de l’Union européenne a montré la pertinence d’un découpage du processus de stockage en étapes pour appréhender la réversibilité et fournir un cadre progressif à la prise de décision.

Pour l’Agence pour l’énergie nucléaire de l’OCDE, l’approche de la réversibilité par étapes successives, suivant un processus prudent et souple, s’inscrit dans les « bonnes pratiques ». L’AEN insiste sur la nécessité de mettre en place des dispositions d’ordre institutionnel, organisationnel, réglementaire, politique et financier, en complément des solutions techniques, pour assurer la récupérabilité des colis et la réversibilité du stockage.

Aux Etats-Unis, la démarche par étapes présentée par le National Research Council (NRC) offre aux décideurs un large éventail de choix à chaque étape et peut être rapprochée de celle proposée par l’Andra. Le NRC met en avant les avantages techniques mais aussi sociaux, politiques et économiques de cette approche par rapport à une approche « linéaire ».

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