• Aucun résultat trouvé

1. INTRODUCTION

6.2.1   Pratiques  communicationnelles

Le fait de questionner les parents est une pratique qui ressort très fortement des propos de l’échantillon (N=4) pour s’inscrire dans une posture de partenariat. Cette manière de faire se retrouve également, sur le terrain, avec les intervenantes qui l’utilisent pour atteindre divers objectifs. La présentation des résultats s’articule autour de trois questions, qui permettent de structurer la richesse des données recueillies, en lien avec cette dimension :

• À quel(s) sujet(s) questionnent-elles les parents ?

• Sur quel mode ?

• Qu’ est-ce que cela engendre ?

Thématiques abordées par cette pratique

Entretiens

Pour les professionnelles, le fait d’interroger les parents permet d’aborder diverses thématiques, en lien avec le quotidien de la famille, dont deux apparaissent de manière récurrente, dans le codage de MAXQDA. En premier lieu, cette pratique permet d’obtenir de l’information sur l’enfant, pour que les intervenantes puissent prendre connaissance de ses centres d’intérêt, de ses habitudes, ou encore de son comportement, dans les divers milieux qu’il fréquente.

« P1 : par rapport à ce qu’il aime faire, ça c’est pendant la première séance, quand je leur demande à quoi il aime jouer, voilà, quels sont ses centres d’intérêt, ça c’est à la toute première séance, quand j’ai encore pas rencontré l’enfant. » (P1, TDP 130)

« P2 : OUI, alors oui toujours : qu’est-ce que l’enfant aime faire ? Est-ce qu’il adore les petites voitures ? Parce que j’ai souvent eu … j’ai beaucoup d’enfant qui sont fans des petites voitures, les garçons, mais voilà, oui oui bien sûr, je demande, comme ça ben je … pis je note et comme ça quand je prépare la première séance réelle de jeu, là j’essaie d’amener des choses qui vont l’intéresser. » (P2, TDP 107)

« P3 : Alors là c’est vrai, autour, je dirais de la mise en place de la séance, là c’est important de savoir, est-ce que c’est un enfant qui a l’habitude de rester assis, est-ce que c’est un enfant… est-ce que c’est une maman qui joue, qui partage des jeux déjà avec l’enfant, ou est-ce que c’est un enfant qui est… qui a l’habitude de faire, de jouer seul, ou au contraire d’être très fusionnel et qui a toujours besoin de sa maman avec… Donc tout ça va faire que voilà : comment faire pour que l’enfant rapidement, se sente bien et puisse participer à la séance… ? » (P3, TDP 90)

« P4 : Pis en même temps l’enfant est là, ça c’est sur qu’il est là et je regarde, en même temps, je pose déjà des questions sur l’enfant : qu’est-ce qu’il aime faire ? Qu’est-ce qu’il aime bien ? Pis

souvent la maman dit : Ah ben ça, ça va bien, ça, ça va bien… ça il n’aime pas… ça c’est difficile » (P4, TDP 76).

De cette manière, elles peuvent mieux situer l’enfant dans son développement et commencer à cibler les domaines pour lesquels il sera nécessaire de mettre l’accent dans les stimulations proposées. Cela va également permettre de favoriser l’implication de ce dernier, dans l’intervention, en partant de choses qu’il aime faire. Les informations que les parents fournissent, à propos de leur enfant, viennent ainsi compléter celles que les professionnelles vont pouvoir recueillir, au fil de leur suivi.

Deuxièmement, en sollicitant les parents, les intervenantes espèrent les amener à dévoiler leurs attentes, leurs besoins vis-à-vis de l’intervention. Il s’agit, pour commencer, de revenir à l’origine de la demande, de mettre à jour ce qui les inquiète:

« P2 : Ouais donc je leur dis ben voilà, moi, les informations que j’ai, quelles autres informations vous pourriez me donner ou quelles sont vos inquiétudes, par rapport à votre enfant ? » (P2, TDP 91)

« P1 : Euh oui j’ai déjà… oui oui j’ai déjà posé les questions… enfin plutôt pas au niveau des besoins mais plutôt qu’est-ce qui les inquiétait.

C : Hmm, ok au niveau du développement de leur enfant ?

P1 : Hmm, pourquoi est-ce qu’ils avaient envie qu’il y ait un professionnel qui vienne. » (P1, TDP 108-110)

Le fait de les solliciter, à ce propos, permet de savoir s’ils sont réellement demandeurs du suivi ou s’ils entrent en matière car il leur a été fortement « recommandé » de le faire, par des intervenants externes. Cette pratique est également à mettre en lien avec le fait de connaître ce que les parents considèrent comme important de stimuler chez leur enfant. Il s’agit, en définitive, de leur laisser un espace pour formuler leurs souhaits :

« P3 : Qu’est-ce que vous vous imaginez, qu’il est important de stimuler ou de développer » ? Alors, des fois, des parents ont des réponses claires : « C’est la communication », ou d’autres c’est : « Ah, il faut que… c’est au niveau moteur », enfin voilà pis d’autres parents, des fois, c’est assez flou et pis ça peut être : « Ben c’est vous qui savez » ! Il y a comme le fait que nous on est le professionnel ! Bon si c’est ça, je peux entendre, oui MAIS ? mais … » (P3, TDP 70)

Cette citation indique que les parents ne savent pas toujours, directement, mettre en mots leurs attentes vis-à-vis du suivi à construire pour l’enfant. Le rôle de la professionnelle est, alors, de les aider à les formuler avec plus de précision. Ce questionnement concerne, non-seulement, les attentes du moment, avec ce qui se fait en séance SEI mais également les attentes pour le futur de l’enfant, en tenant compte de leurs souhaits pour l’orientation scolaire :

« P4 : Parce qu’il y avait déjà le SEI, avant que je sois là, qui avait abordé cette entrée à l’école et ils savaient que les deux filières existaient pis quand j’allais aux séances, je leur disais : « Ben voilà, est-ce que vous avez un peu réfléchi » ? Mais ils savaient que les deux existaient après ils ne savaient pas quelles structures… et puis j’ai dit qu’après ça c’était en fonction des difficultés de l’enfant et puis qu’en général, ils proposent telles ou telles structures. Mais je précise bien que c’est l’inspecteur qui propose les structures et que ça n’est pas moi qui leur dis : Il y a ça ou ça ! » (P4, TDP 323)

D’autres thématiques sont énumérées mais elles ne se retrouvent pas dans les propos de l’ensemble de l’échantillon. Il y a, notamment, le fait de questionner les parents pour savoir ce qu’ils vivent au quotidien, que ce soit un stress dans leur activité professionnelle (P4, TDP, 263), ou encore pour recueillir leur ressenti, par rapport à un réseau qui approche, pour l’enfant (P3, TDP 256). En définitive, il s’agit de choses plus informelles mais qui permettent, finalement, aux parents de sentir l’intérêt réel qui leur est porté. Certaines professionnelles relèvent également que ce questionnement est utilisé pour établir le cadre de la séance, pour qu’ils puissent choisir ce qui leur convient, au niveau de l’horaire, ou encore au niveau de l’espace où se déroulera la séance (salon, chambre de l’enfant etc.). Plus tardivement dans le suivi, les intervenantes interrogent également les parents pour connaître leur satisfaction, vis-à-vis de l’intervention qui leur est proposée.

Observations

Durant les observations, les temps d’échange entre les professionnelles et les parents se sont très vite distingués comme étant une grosse part de l’intervention, en parallèle des activités menées avec l’enfant : soit les parents prennent la parole spontanément, soit la professionnelle la favorise, en allant justement les questionner. Pour la professionnelle P1, la répartition de la prise de parole se fait de manière relativement équitable : elle questionne la maman et cette dernière peut, également, prendre spontanément la parole ou la questionner en retour, sur le suivi fourni. Pour la professionnelle P2, la maman est plus silencieuse, dans une posture plus en retrait :

P2 amène le premier temps d’échange qui dure une bonne trentaine de minutes. Ces échanges sont majoritairement apportés par la professionnelle : elle questionne la maman sur les vacances d’été, sur ce qu’elle a fait avec son fils. Cet échange se fait en parallèle du jeu de l’enfant. La maman entame peu la discussion mais va initier, une fois, spontanément l’interaction autour du JE de Senarclens.

(P2, Observation 1 : 24.08.16)

Cette intervenante en SEI prend, donc, majoritairement la parole, en allant la questionner ou en verbalisant ce qu’elle-même fait, à travers les activités. Il est nécessaire de relever que les sujets abordés rejoignent fortement ceux indiqués dans les entretiens. En effet, aussi bien P1 que P2 cherchent à connaître l’enfant, ses intérêts, ses habitudes mais aussi à le situer plus finement dans son développement, en partant des connaissances des parents :

En lien avec les difficultés de langage, P1 demande si la petite montre un intérêt à regarder des livres avec ses parents et si ces moments de lecture peuvent être des occasions pour faire des bruitages, notamment autour des cris des animaux. Elle enchaîne sur cette discussion pour demander si elle reconnaît les animaux de la ferme

. (

P1, Observation 2 : 06.09.16)

Enfin, une bonne partie de ce questionnement est également utilisé pour obtenir de l’information sur les milieux externes à la famille, fréquentés par l’enfant, par exemple, à propos des activités qu’il effectue chez la physiothérapeute (P1), en passant par son comportement au Jardin d’enfants (P2).

Les modalités selon lesquelles s’opère cette pratique

Entretiens

Dans les entretiens, les professionnelles expliquent que ce questionnement ne va pas forcément de soi, qu’il s’agit d’une pratique subtile :

«P1 : Et puis, voilà, de poser … je pose les questions et puis j’essaie de pas trop en poser non plus, pas que le parent ait l’impression que c’est un interrogatoire.

C : // Oui c’est subtil//

P1 : //Les questions viennent//, au fur et à mesure, des séances. » (P1, TDP 260-262)

Les familles doivent se sentir libres de se livrer ou non, de se dévoiler au rythme qui leur convient.

Elles ne doivent pas percevoir ce questionnement comme de la curiosité « mal placée ». Au contraire, il s’agit d’avoir des discussions porteuses de sens, vis-à-vis de l’intervention pour l’enfant. En lien avec cet aspect, elles expliquent rebondir sur les apports des parents, sur ce qu’ils laissent entrevoir, pour aller plus loin dans les échanges.

«P3 : Voilà, en arrivant dans une situation, on voit qu’une maman… je sais pas, voilà, il y a eu un conflit ou quelque chose qui s’est mal passé, l’enfant qui a fait une crise parce qu’il n’a pas pu se faire comprendre, de pouvoir rebondir sur ça et puis de lui dire : « Ben qu’est-ce qui s’est passé » ?

« Ah ben, est-ce que là on pourrait imaginer, peut-être, voilà, mettre quelque chose en place pour faciliter ? » (P3, TDP 72)

Il est donc important de ne pas brusquer les familles dans ce qu’elle désirent confier et de partir sur des bases de discussion concrètes, qui font référence à leur quotidien. Cela constitue également un moyen, pour les professionnelles, de montrer aux familles l’attention qui est portée à leurs besoins.

Observations

La délicatesse accordée à ces échanges, se retrouve dans les observations. Les deux professionnelles veillent à ne pas submerger les parents de questions, en s’orientant dans une posture de dialogue, d’échange d’informations. Pour illustrer, P2 encourage la maman à lui poser des questions, après qu’elle se soit présentée personnellement (Observation 1 : 24.08.16). Cette manière de faire permet de mettre en évidence que ce questionnement ne doit pas se faire de manière unilatérale mais que la maman peut se sentir libre de formuler ses interrogations :

Les questions qu’elle pose se font sur le mode d’un dialogue : « Mais là qu’est-ce que vous en pensez » ? « Parce que moi je pense que…. » (P2, Observation 3 :07.09.16)

Il ressort également, de ce moment de recueil de données, que l’observation de l’enfant entre la professionnelle et la maman, constitue un tremplin pour mettre en œuvre cette pratique communicationnelle :

P2 relève que l’enfant est très posé dans les activités. La maman acquiesce et lui dit que cela dépend de l’heure à laquelle il se réveille et que ce matin là, justement, il ne s’est pas réveillé trop tôt et qu’il est donc en forme. P2 rebondit, là-dessus, pour la questionner, sur le sommeil de son fils. (P2, Observation 2 : 31.08.16)

Cette manière de faire se retrouve chez la professionnelle P1 qui, lors de la séance, observe l’enfant se diriger vers la cuisine pour attraper un paquet de biscuits, sans toutefois y parvenir. À partir de cet événement, l’intervenante peut alors demander à la maman comment sa fille fait pour exprimer ses désirs, alors qu’elle ne possède pas le langage verbal.

Les buts visés par le fait de questionner les familles

Ce questionnement semble très important pour le partenariat car il constitue un moyen, utilisé par les professionnelles, pour montrer qu’elles valorisent les compétences des familles et leur

« input » dans l’intervention. Cette dimension révèle, ainsi, la manière dont se traduit, en actes, leur reconnaissance de l’expertise parentale, qui avait été soulevée sur le plan des conceptions.

Cette reconnaissance ne se limite pas aux aspects en lien avec l’enfant car les professionnelles peuvent les solliciter pour obtenir les coordonnées d’autres intervenants du réseau, ou encore pour leur demander de décrire ce qu’il se passe dans différents contextes. Voici deux extraits issus des observations, qui indiquent comment les professionnelles utilisent cette pratique pour solliciter l’expertise des parents, notamment pour valider le regard, qu’elles-mêmes, portent sur l’enfant :

La petite est en train de vocaliser et la professionnelle interprète ces productions sonores comme le mot « maman ». Devant l’air dubitatif de cette dernière, l’intervenante sollicite son avis, à propos de cette interprétation: « Vous ne trouvez pas qu’elle cherche à dire maman » ? Cette dernière lui répond que pour elle, ces sons ne font pas réellement de sens, que sa fille les utilise depuis longtemps sans qu’ils lui soient réellement adressés. La discussion se poursuit, à ce propos, avec comme objectif qu’elles restent attentive à ce que la petite vocalise de manière dirigée. (P1, Observation 2 : 06.09.16)

P2 trouve que l’enfant semble triste, lorsqu’ils regardent les pictogrammes des émotions. Elle questionne d’abord l’enfant : « Ah mais ça te rend triste de voir le monsieur pleurer » ? Avant de se tourner vers la maman pour savoir si cette dernière partage son interprétation « Vous trouvez également que ça le touche » ? (P2, Observation 4 : 14.09.16)

Cette pratique, adoptée par les professionnelles, permet également de rendre les familles plus actrices, que ce soit sur un plan d’actions concrètes mais également dans l’expression de leurs besoins, désirs ou remarques. Cela est d’autant plus important pour celles qui restent en retrait, dans un premier temps:

«C : Ok, donc ça… ouais pour toi c’est important que les familles soient investies, qu’elles soient présentes, qu’elle aient…

P1 : Oui pis les familles qui sont justement moins bavardes, moins actrices, enfin qui se mettent plus en retrait, ben j’essaie quand même de… de leur poser les questions jusqu’au bout, en donnant des exemples, pour avoir vraiment l’impression qu’elles sont d’accord avec ce que je propose. » (P1, TDP 87-88)

« C : Donc finalement, tu essaies de favoriser cette prise de parole si elle ne vient pas spontanément ?

P2 : Bien sûr, oui

C : Tu vas aller questionner toi les parents, parce que c’est vrai, que je pense qu’il y a des familles qui sont plus en retrait, des familles qui vont beaucoup plus parler…

P2 : Oui ! » (P2, TDP 200-203)

« P3 […] Au niveau corporel, qu’est-ce qu’on peut amener, qu’est-ce qu’on pourrait apporter ? Comment les parents comprennent ce que vit l’enfant durant son sommeil ? Enfin, voilà, je pense que là, c’est important qu’eux puissent aussi dire, qu’est-ce qu’eux, vivent au quotidien…

C : Finalement des choses qu’ils n’oseraient, peut-être pas forcément dire si on ne va pas les questionner, parce qu’on se focaliserait sur l’enfant ?

P3 : Oui, oui, exactement, ouais, ouais » (P3, TDP 260-262)

Il s’agit, alors, de créer un cercle vertueux, en les questionnant pour qu’elles se sentent accueillies lorsqu’elles prennent la parole et ainsi les inviter à s’exprimer sur n’importe quel aspect de la prise en charge. En outre, cela permet de créer un lien avec les familles, en leur témoignant un intérêt, par rapport à ce qu’elles vivent au quotidien. Un lien que ce questionnement semble, également, favoriser dans la durée car les professionnelles interrogent les familles sur l’évolution de diverses situations. Pour illustrer, dans les observations, la professionnelle P2 s’inquiète, de semaine en semaine, de savoir comment se passent les journées de l’enfant, dans une structure collective, dans laquelle il vient d’effectuer sa rentrée.

Pour conclure sur cet aspect, en allant questionner les parents, les professionnelles en SEI montrent qu’elles ne vont pas agir seules de leur côté, mais que leur présence est, au contraire, nécessaire. Pour cela, elles aménagent des espaces d’échanges, en parallèle des activités menées avec l’enfant et qui peuvent, parfois, être plus intenses en début et fin de séance, tout en laissant l’enfant vaquer à ses occupations (Observation P1).

6.2.1.2 Ecouter

Entretiens

Cette pratique semble être le pendant du questionnement évoqué précédemment. En effet, si les parents sont encouragés à formuler leurs besoins, il s’agit ensuite de les écouter dans leurs verbalisations :

« P1 : [..] s’il faut les ajuster ou écouter d’autres besoins que les parents ils ont, ben ça sera avec plaisir ! » (P1, TDP 174)

Cette écoute s’étend à des aspects qui ne sont pas toujours directement en lien avec l’enfant mais que les parents vont confier aux professionnelles :

« P2 : Parce que souvent, il y a des familles où j’arrive et puis on me déverse un petit peu tout et puis aussi des choses qui ne sont pas du tout en lien avec l’enfant. Alors c’est des difficultés que je prends en compte et puis voilà, mais je dis : « Ben écoutez, je vois que vous avez beaucoup besoin de parler, mais je prends un moment avec l’enfant qui est là et qui attend et puis après on prend un moment les deux. » (P2, TDP 165)

La citation précédente illustre une tendance qui se retrouve, pour l’ensemble de l’échantillon : un espace d’écoute est laissé aux parents, s’ils en ressentent le besoin, quel que soit le sujet. Une professionnelle relève qu’il lui est même arrivé de proposer un moment, hors présence enfant, pour permettre aux parents de se confier. D’autres relèvent qu’elles vont écouter ces préoccupations, par exemple un conflit conjugal mais qu’elles ne vont pas les aborder spontanément, tout en orientant les parents vers les professionnels compétents, à ce propos :

« P1 : […] Mais c’est vrai que pour la situation qui est difficile, entre le père et la mère, ben j’ai quand même entendu tout ce que la maman voulait dire et je me suis assurée que pour elle ça allait et tout ça, voilà. Mais ensuite, je laisse surtout le parent m’en parler mais c’est vrai que moi je ne vais pas alimenter ça non plus. » (P1, TDP 248)

Ces résultats illustrent bien cet ancrage dans la perspective centrée sur la famille, en laissant les parents s’exprimer sur des aspects de la vie familiale, qui pourraient influer sur le bien-être de l’enfant accompagné.

Observations

Cet espace d’écoute se retrouve dans les observations, avec des comportements très similaires chez les deux professionnelles. Premièrement, elles n’interrompent jamais les parents dans ce

Cet espace d’écoute se retrouve dans les observations, avec des comportements très similaires chez les deux professionnelles. Premièrement, elles n’interrompent jamais les parents dans ce