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qui étaient déjà présents que ceux qu'il faut maintenant considérer) est appelée à

prendre une forme différente permettant que ceux-ci deviennent de véritables acteurs de la mission éducative et aussi de la mission pédagogique. Le partenariat école-

communauté est défini comme la connexion entre les écoles et les membres de la

promouvoir le développement social, émotionnel, physique et intellectuel des élèves. La communauté n'est donc pas simplement considérée en termes de frontières géographiques mais fait référence aux interactions sociales qui ont lieu à l'intérieur et également à l'extérieur de ces frontières (Nettles, 1991; Sanders, 2001).

En ce qui concerne la pratique partenariale elle-même, il faut prendre d'abord en considération le palier auquel s'actualise le partenariat (national, régional ou local), puis à quel niveau il se situe au sein du système éducatif, selon les établissements scolaires concernés (primaire, secondaire, etc.) et en rapport avec les visées éducatives ou sociales qui sous-tendent leur mission : en somme, le domaine concerné par le partenariat. Pour Landry et Serre (1994), les types de partenariats peuvent être classés selon les relations qui unissent les partenaires et leur mode de fonctionnement ou selon les types et les statuts des organisations en relation. Dans ce sens, Demailly et Verdiere (1999) parlent de partenariat institutionnel, lorsque c'est la dimension financière qui prédomine, et de partenariat d'action, alors que des acteurs d'institutions entrent en jeu, comme un supplément de leurs fonctions (par exemple, les policiers) ou en tant que pratique assurant leur existence (organismes communautaires, sociaux, etc.). Ces auteurs font aussi une distinction en ce qui concerne le partenariat avec les parents qui, lui, se veut être plutôt une collaboration avec des usagers du système scolaire. Ils parlent de trois orientations : les parents prestataires qui apportent aide et soutien; les parents objets du partenariat qui reçoivent de l'aide pour développer leurs habiletés parentales; les parents qui coopèrent au développement de l'école. Quant à Zay (19946), dont les travaux portent particulièrement sur le partenariat dans le cadre de la formation des personnels enseignants, elle a établi une typologie des partenaires selon la nature et le rôle de ceux-ci, les enjeux, leur influence et leur implication. Ainsi, il est question de : partenaire-bénéficiaire, visiteur; partenaire-cible, visité; partenaire-clé, qui pilote, coordonne; partenaire-médiateur, qui rend possible; partenaire-secondaire, qui facilite; partenaire, qui collabore simplement.

En somme

i Le partenariat est une des formes du "faire ensemble".

4* Un partenaire, c'est quelqu'un avec qui l'on réalise une tâche.

4 L'action en partenariat est plutôt de type institutionnel et nécessite un dispositif opérationnel pour qu'entrent enjeu les acteurs de celui-ci. i Une dynamique relationnelle est à l'origine et supporte l'agir

commun.

Nous l'avons vu, pour certains auteurs, le partenariat est une pratique de collaboration (Landry et Serre, 1994, Larivée, Kalubi et Terrisse, 2006). Pour d'autres, par contre, il est un contexte dans lequel la collaboration prend forme comme pratique relationnelle mais aussi en tant que mode de participation (Decker et

Decker, 2000, Franklin et Streeter, 1995). Dans les deux cas, il est question d'un agir

commun rendu possible grâce à une dynamique relationnelle aux caractéristiques variées qui s'établit entre les partenaires de cette action qui vise un but partagé. L'expression "en partenariat" fait plutôt référence à un projet, donc à un dispositif opérationnel, issu d'une relation formelle, et initié généralement par des instances institutionnelles. C'est pourquoi nous abondons dans le choix de Merini (2006è) de délaisser ce terme au profit de celui de travail conjoint, ou de dynamique collective de travail, pour mener à bien une ou des activités. Mais, comme elle l'exprime,

« travailler avec d'autres est sans doute un des faits nouveaux introduits dans les

systèmes éducatifs occidentaux » (Idem, p. 14) et il est à se demander si les prescriptions sont suffisantes pour que cette forme de travail se développe.

1.4 Des lieux de collaboration d'une communauté : au cœur d'un quartier

En somme, il est ici question de mobilisation d'une communauté que plusieurs auteurs se sont attardés à définir selon : les compétences et les savoir-faire pour réussir ce travail conjoint (Guerdan, 2002; Merini, 2006a, 2006Ò); le processus de sa mise en oeuvre (Decker et Decker, 2000; Keyes et Gregg, 2001); les techniques pour résoudre les conflits (Bilodeau et al., 2003); les éléments essentiels à une action

collective (Cook et Friend, \99\a, 1991e; Duperré, 2005), dont l'importance d'une équipe d'action ou de collaboration (Fox et Wes, 1991; Sanders, 2001); les dimensions qu'elle comporte (Adelman et Taylor, 2000, 2006); les caractéristiques

d'une collaboration effective (Adelman et Taylor, 2006; Cohen, Linker et Stutts, 2006; Decker et Decker, 2000; Sanders, 2001); les obstacles (Gray, 1995); et les

impacts de celle-ci (Booth et Crouter, 2001; Epstein, 2001). Si, ici aussi, la notion de mobilisation peut être qualifiée de différentes manières, qu' est-il entendu par le terme

communauté et quel rôle celle-ci est-elle appelée à jouer ? 1.4.1 La communauté : une vision écosystémique

Une communauté peut être définie par la loi et la géographie, la culture et la langue, la classe ou la caste. Elle peut être hétérogène ou homogène, unie ou conflictuelle, riche ou pauvre. Le terme peut faire référence à un lieu commun ou un

environnement; ou encore à un lien entre des personnes, celles-ci constituant un

groupe spécifique (Merz et Furman, 1997), ce que Keyes et Gregg (2001) nomment

un état de confrérie ou de relations. Notons que ces deux angles de vision de la communauté ne sont pas exclusifs.

Pour Fortin (1994), la communauté est l'espace de la vie quotidienne. Elle est « composée de réseaux où des liens sont créés par des identités communes qui font

naître des solidarités essentielles à la sociabilité » (p. 1). S 'appuyant sur les travaux

de Simmel (1949), Fortin (1994) définit la sociabilité comme étant les rencontres

sociales désintéressées, celles-ci se produisant entre semblables. Quant au

communautaire, il fait partie de la communauté, il est sa portion organisée (Idem). La communauté peut aussi être définie au regard de la qualité de cohésion d'un groupe, voire d'une école. Pour Sergiovanni (1994), les écoles sont des communautés de par leurs valeurs, partagées entre les membres qui les constituent, et

leur but commun. Leur forme d'organisation a donc dû se modifier en ce sens puisque les relations qui y sont entretenues sont orientées par un même engagement.

Ainsi, il demeure une certaine ambiguïté lorsqu'on utilise ce terme, à savoir à qui fait-on vraiment référence ? En effet, la communauté est généralement appréhendée comme étant une entité extérieure à l'établissement scolaire (Lenoir, Kalubi et Lenoir-Achdjian, 2006). Parfois, on parle de la communauté de l'école, en ciblant les personnels scolaires, les élèves et leurs familles plus particulièrement, mais aussi quelques représentants du milieu qui font partie intégrante de l'école. Il y a aussi la communauté environnante, d'appartenance ou locale, incluant la communauté de l'école, donc les familles utilisatrices, mais aussi les entreprises et les institutions locales (éducation, santé et services sociaux, etc.), les organismes, et la municipalité aussi. En somme, ce qui compose un quartier, un réseau, un village même parfois. La communauté devient un terme peut-être encore plus général et englobant, alors qu'au- delà des institutions et des organismes, il fait davantage référence aux divers paliers gouvernementaux (provincial et fédéral).

La communauté est constituée de diverses parties interreliées en un système

complexe et continuellement changeant qui constitue l'environnement dans lequel chacun évolue. Selon l'approche écologique, ou écosystémique, les interactions au sein des différents niveaux, ou systèmes, et entre ceux-ci, influencent directement ou indirectement le développement de chaque individu (Bronfenbrenner, 1 979, Terrisse, 2002). Les systèmes s'emboîtent, telles des poupées russes, comme le montre la figure 4. Il y a donc le microsystème, qui réfère aux relations entre la personne et son environnement immédiat; le mésosystème qui correspond aux réseaux de services dans l'environnement immédiat de la personne; et l'exosystèrne, constitué des services sociaux qui concernent la personne mais dans lesquels elle n'est pas