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De plus, la CSDM doit aussi tenir compte de la particularité du milieu

montréalais dans lequel elle évolue et qui a une « identité propre, une manière d'être et de faire, de concilier pluralisme et spécificité québécoise, qui le rend unique»

(2006)13, 133 écoles montréalaises, dont 84 d'enseignement primaire, répondaient au

critère de concentration multiculturelle, soit présentaient un taux de 50 % et plus de

clientèles multiethniques. Dans les faits, les élèves qui fréquentent les écoles de la CSDM proviennent de 193 pays différents, où entre autres sont pratiquées diverses religions dont le bouddhisme, le catholicisme, le protestantisme, l'hindouisme, l'islamisme, les religions juive, orthodoxe et sikhe. En 2008-2009, 25 % d'entre eux

étaient nés à l'extérieur du Québec et 50 % avaient le français comme langue

maternelle (plus de 150 langues maternelles ont été recensées). La CSDM devient, pour eux, un foyer d'intégration et de cohésion sociale, leur permettant de s'imprégner de la langue française et de sa culture, celles-ci étant au cœur de l'identité montréalaise et québécoise. Encore là, il lui faut s'adjoindre des alliés pour

mener à bien sa tâche et son mandat d'intégration et d'accueil et ainsi créer les

conditions essentielles à la réussite scolaire de ses élèves. Afin de soutenir ses élèves,

la CSDM doit valoriser certaines stratégies pour rallier autour d'eux, leurs parents, les

personnels de la commission scolaire, les acteurs du quartier et de la grande

communauté montréalaise, et ce, en s'appuyant sur les valeurs qu'elle juge inhérentes

à sa mission que sont l'égalité et le respect, la coopération et la solidarité (Idem) ? C'est dans ce sens, qu'en 2006, une politique culturelle et linguistique a été instaurée.

En 2009, la CSDM comptait 204 établissements scolaires, tous niveaux

confondus. Avec un nombre si élevé d'écoles et de centres éducatifs, il n'est pas

étonnant qu'elle se considère comme étant un levier social, économique et culturel important. Les établissements de la CSDM sont répartis en huit réseaux, soit cinq réseaux géographiques (Réseau des établissements scolaires nord, Réseau des

établissements scolaires sud, Réseau des établissements scolaires est, Réseau des

établissements scolaires ouest, Réseau des établissements scolaires centre) et trois

Ces données ont été recueillies par Québec en forme afin de dresser un portrait démographique, socioéconomique et scolaire de la région de Montréal. Le document duquel elles sont tirées est téléaccessible à l'adresse <http://www.centrel23go.ca/upload/documents/62A2B479-2DA8-0507- B71E-33334FA1 13D1-portrait montreal QEF.pdf>. Rappelons que Québec en forme administre

les projets présentés dans le cadre du Fonds pour la promotion des saines habitudes de vie et qui

réseaux institutionnels (Réseau des établissements scolaires de la formation générale pour adultes, Réseau des établissements scolaires pour la formation professionnelle, Réseau des écoles spécialisées pour les élèves handicapés en difficulté d'adaptation

ou d'apprentissage ou EHDAA).

Au sein de ces cinq réseaux géographiques sont répartis les établissements qui

constituent les réseaux institutionnels. De plus, les réseaux géographiques sont

divisés en 21 quartiers qui correspondent aux circonscriptions électorales scolaires, tels que présentés dans le tableau 1 qui suit. On y retrouve les écoles d'enseignement primaire et celles accueillant les EHDAA, les écoles d'enseignement secondaire, celles d'enseignement primaire et secondaire EHDAA, celles d'enseignement secondaire EHDAA, les centres pour adultes et les centres de formation

Tableau 1

Réseaux et quartiers de la CSDM : répartition des établissements scolaires

Réseaux et quartiers de la CSDM : répartition des établissements scolaire (2008-2009)

Primaire / service de garde Primaire EHDAA Sec. Primaire- sec. EHDAA Sec. EHDAA Centre adultes Réseau des établissements scolaires centre

Bordeaux/Ahuntsic Parc-Extension/Villeray Villeray/Petite-Patrie St-Michel Sud Rosemont Nord Rosemont Sud Louis-Riel/ Nouv-Rosemont

Réseau des établissements scolaires est 10 Louis-Riel/

Nouv-Rosemont

Voir Réseau centre

Tétreaultville 12 Mercier

13 Hochelaaa/Maisonneuve

Réseau des établissements scolaires nord Cartiervielle

Bordeaux/Ahuntsic Voir Réseau centre

Ahuntsic

St-Sulpice/St-Michel

Nord

St-Michel Sud Voir Réseau centre

Réseau des établissements scolaires ouest 17 Westmount/Côte-des- Neiges Sud 3 Côte-des- Neiges/Snowdon 10 St-Henri/ Petite-Bourgogne/ Pointe-St-Charles 20 Ville-Emard/ Côte-St-Paul Notre-Dame-de-Grâce 1

Réseau des établissements scolaires sud

14 Plateau-Mont-Royal 1 15 Les Faubourgs Saint-Louis/Mile-End 17 Westmount/Côte-des- Neiges Sud 14

Il est à noter que certains quartiers chevauchent deux réseaux, comme c'est le cas pour le quartier

St-Michel Sud (Réseau nord et Réseau centre), pour le quartier Bordeaux-Ahuntsic (Réseau centre et Réseau nord) et le quartier Louis-Riel-Nouveau-Rosemont (Réseau est et Réseau centre).

Cette répartition de son territoire en cinq réseaux géographiques (ou naturels) qui, selon leur situation, regroupent des établissements de différents niveaux établis dans divers quartiers, est une autre réalité avec laquelle la CSDM doit composer. Dans cette grande ville qu'est Montréal, chacun de ces quartiers constitue presque un village, avec son histoire, ses enjeux, ses besoins, ses solidarités aussi, et dont l'école devient le point central (Commission scolaire de Montréal, 2008). Pour répondre aux nouveaux mandats qui lui sont confiés, comment la CSDM peut-elle favoriser la mise en place de moyens locaux permettant à un établissement scolaire de proximité, ancré

dans son milieu, de réaliser sa mission éducative ?

2.2 La collaboration entre les milieux scolaire et communautaire montréalais

Au niveau national, régional et local, divers programmes et mesures ont été instaurés dans plusieurs régions où sont identifiés des bassins de défavorisation. Ceux-ci sont tous majoritairement articulés autour de la nécessité d'établir des partenariats avec les acteurs du milieu, particulièrement les organismes communautaires, pour répondre aux besoins de la clientèle scolaire. Le Québec étant

fondamentalement une société communautaire (Rhéaume, 2007), il nous apparaît

important, à ce stade de notre réflexion, de présenter un portrait de ses approches

dans ce domaine.

2.2.1 L'action communautaire

L'organisation communautaire est une pratique sociale qui « tire son fondement de l'affirmation selon laquelle les problèmes sociaux sont de nature collective et requièrent des solutions collectives » (Bourque, Comeau, Favreau et Frechette, 2007, p. 8). Son intérêt pour les milieux populaires vient de la reconnaissance de la force et du potentiel dont ils disposent, et non du fait qu'ils sont démunis (Idem). L'école contribue largement à ponctuer le rythme familial et, par le fait même, les conditions de vie au quotidien qui se veulent être les premiers champs

de pratique de l'action communautaire. Celle-ci s'adresse généralement à une communauté ciblée. Trois types de communautés sont différenciés. Il y a la communauté géographique qui comporte trois dimensions : une démographique et géographique (territoire commun), une psychosociale et socioculturelle (sentiment d'appartenance) et une institutionnelle (réseau avec un objectif commun). Il y a aussi la communauté d'intérêts, alors que ce sont ceux-ci qui rassemblent les membres qui la constituent. Finalement, il y a Ia communauté d'identité, caractérisée par son sentiment d'appartenance. Le terme communauté fait ici référence à un espace de

vivre ensemble, un lieu d'appartenance sociale (Ibid.).

Ainsi, à la fin des années 1970, est née une nouvelle tradition de l'action communautaire au Québec, pour répondre aux besoins croissants de la population, et ce, face aux crises économiques qui se sont succédées et à l'éclatement des formes traditionnelles de solidarité (Duval, Fontaine, Fournier, Garon et René, 2005). En

effet, ces auteurs retracent historiquement quatre traditions de l'action

communautaire, à savoir : 1) avant 1960, une tradition de nature caritative; 2) 1960 à

début 1970, une tradition d'animation sociale; 3) depuis la fin des années 1970, une

tradition à perspective identitaire; 4) finalement, depuis la fin des années 1980, une tradition axée sur le partenariat et la concertation. Ces quatre traditions s'emboîtent les unes dans les autres et révèlent celle qui se vit aujourd'hui. Ainsi, les initiatives se sont poursuivies sous la forme d'une diversification de plus en plus grande des

services offerts en milieu communautaire. En ce sens, les organismes ont dû s'adapter aux orientations du réseau de la santé et des services sociaux, aux exigences de la

complémentarité, mais aussi adopter des approches plus ciblées afin de répondre aux