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Chapitre 4 Cadre méthodologique

4.3 Présentation du questionnaire

4.3.1 Dans le fond

La justification des blocs et un résumé des questions sont donnés pour chacun des quatre. Le bloc A aborde les expériences. Il se justifie par le fait que l’attachement est issu d’une satisfaction cumulée d’expériences (Gouteron, 2011) et que la fidélité peut être motivée par des besoins psychologiques mais aussi financiers (Achour, 2006). L’espace collectif est composé d’espaces formels et de sociabilisation. Il doit être fréquenté à plusieurs reprises et avec plaisir pour que le résident se l’approprie et ensuite s’y attache.

Résumé du bloc A : le répondant est invité à donner le nombre de fois qu’il a utilisé les services offerts au Château Frontenac (parmi une douzaine), pour raisons personnelles et professionnelles et ce depuis les 12 derniers mois. On lui pose aussi la question sur les éventuels rabais dont il aurait profité et à quelle(s) occasion(s). Ensuite, il lui est demandé sa fréquentation d’établissements de même catégorie que celle du Château Frontenac et, si c’est le cas, à quelle(s) occasion(s) (dormir, manger, boire un verre, …). Puis, on cherche à savoir s’il s’est promené et combien de fois au cours des 12 derniers mois autour du Château, sur la terrasse Dufferin en particulier et dans le Vieux-Québec en général. Enfin, sur une ÉVA allant de « Certainement pas » à « Assurément », on lui demande, parmi une liste de douze raisons, dans quelle mesure un résident ne voudrait pas se rendre au Château Frontenac,

que ce soit à cause de la situation géographique, du coût des aménités, du peu de sentiment d’appartenance voire du rejet sans explication pour cet endroit.

Le bloc B a pour thème les perceptions. Il se justifie par le fait que les significations au lieu sont des symboles sur lesquels repose l’attachement (Stedman et al., 2014) et que le haut-lieu suscite l’imaginaire (Bédard, 2002). De plus, les identités sociales sont coextensives aux identités géographiques (Debarbieux, 2006), la culture renvoie au territoire (Bonnemaison, 1981) et le patrimoine est une matière vivante qui tire sa richesse de sa relation avec le temps (Clais, 2002 ; Mélin, 2005) et qui s’articule autour du rationnel et du sensible (Clais, 2002 :84). Les questions prennent en considération que l’esprit du lieu est constitué d’éléments matériels et immatériels (ICOMOS, 2008). Les huit affirmations sur lesquelles le répondant doit se prononcer sont issues d’études sur l’attachement à des lieux religieux (Mazumbar et al. 2004) pour le caractère rassembleur du lieu sacré, à des lieux de plein air (Kyle et al., 2005) pour l’aspect récréatif, à l’expérience touristique (Gross et al. 2006) ou à la destination touristique (Hou et al., 2005) pour la singularité des « choses à voir » dans les yeux des visiteurs.

Résumé du bloc B : on demande d’abord au répondant s’il trouve que le Château Frontenac est médiatisé, sur une ÉVA de « Tout le temps » à « Jamais ». Puis on cherche à connaitre le sentiment du répondant sur l’ampleur du rayonnement géographique de l’icône comme moteur économique, allant du territoire du Vieux-Québec au Canada tout entier. La question suivante est sur le symbole qu’il représente, allant du Vieux-Québec à l’Amérique du nord. On cherche ensuite à mesurer l’image que renvoie le Château Frontenac par des substantifs tels que « Luxe », « Nouvelle-France », « Vanité », « Authenticité ». Ensuite, une question ouverte permet au répondant de donner les éléments qui font du Château Frontenac un bâtiment patrimonial. Puis on demande directement au répondant dans quelle mesure le Château Frontenac est une icône touristique, sur une ÉVA allant de « Pas du tout » à « Tout à fait » et s’il pense qu’il est mondialement connu en justifiant sa réponse en quelques mots. Sous un angle marketing, on cherche ensuite à savoir si le répondant peut citer l’établissement hôtelier directement en concurrence avec le Château Frontenac, quel est le profil-type des clients du Château et si le répondant le recommanderait et pourquoi. Enfin, on lui demande d’évaluer, sur une ÉVA, huit affirmations concernant le Château Frontenac,

telles que « Aucun autre lieu n’est comparable à celui-ci », « Je me définis à travers ce lieu » ou « Je serais triste si ce lieu ne devait plus exister ».

Le bloc C porte sur les connaissances sur le Château Frontenac. L’attachement comme lien affectif ou identitaire se traduit par le maintien d’une relation dans le temps (Giuliani et Feldman, 1993) qui s’alimente par le besoin de mieux connaitre la personne ou l’objet auquel on est attaché. Il est en effet difficile de concevoir être attaché à « sa » ville sans être curieux de savoir d’une façon ou d’une autre ce qu’il s’y passe, sans pour autant apprécier chacun des événements qui s’y déroulent. Ainsi, même s’il est impossible de vérifier si le répondant connaissait déjà les bonnes réponses ou s’il a pris le temps de les chercher, cela ne change en rien, pour notre étude, l’interprétation de l’intérêt qu’il témoigne pour le Château Frontenac. Ce bloc fournira un score de connaissances qui servira de modérateur (Cf. 4.8.4 Construction d’indices et de catégories).

Résumé du bloc C : quatre questions à choix multiple, une sur l’âge du Château, une sur les personnes célèbres qui y ont dormi, une sur le nom du chef des restaurants et enfin une sur la date de création du programme Château boréal.

Enfin, le bloc D a pour thème les interactions possibles avec le Château Frontenac qui répondent au besoin d’identité à un groupe et les raisons de ce besoin ; la satisfaction sensorielle dans l’espace collectif par le plaisir de la magie ou de l’esthétique du lieu (De Sablet, 1991) ainsi que le processus comportemental et affectif (Scannell et Gifford, 2010) avec le partage de valeurs qui peut faire ressentir de la fierté (Lalli, 1992).

Résumé du bloc D : le répondant précise d’abord s’il habite la Ville de Québec et depuis combien d’années, s’il a l’intention de déménager dans les 12 prochains mois et enfin s’il est propriétaire, locataire ou co-locataire. Puis on cherche à savoir s’il est membre des Amis du Château et pour quelle(s) raisons, sur une ÉVA allant de « Pas du tout » à « Tout à fait », parmi cinq propositions telles que son attachement pour le Château Frontenac, la possibilité de profiter de rabais ou pour le privilège de faire partie d’un club select. On lui demande ensuite s’il travaille ou a travaillé au Château. Enfin, on cherche à savoir si le répondant a la possibilité de voir le Château de chez lui, de son quartier, de son arrondissement et lors de trajet régulier. La question suivante propose au répondant de choisir parmi quatre photos du

Château Frontenac (avec le parterre UNESCO, en hiver, de nuit et en été), laquelle est la plus représentative. Enfin, on lui demande s’il va habituellement dans le Vieux-Québec lorsque ses amis ou sa famille le visitent et, dans la positive, s’il prend le funiculaire et/ou le traversier, s’il entre au Château Frontenac et/ou se promène aux alentours.

En conclusion du questionnaire et juste après ces quatre blocs, nous avons demandé à nouveau, sur la même échelle de 0 à 100 sans graduation visible, où le répondant situait maintenant son degré d’attachement, dans le but de vérifier si le fait de répondre à des questions qui font appel à notre mémoire, notre perception et nos connaissances influence le degré d’attachement que nous estimions avoir juste avant.

Le questionnaire se termine par un bloc sur les données sociodémographiques (E) : sexe, nombre d’années d’études, groupe d’âge, revenu familial annuel et code postal.

Après avoir cliqué sur le bouton « Envoyer mes réponses », il était possible de laisser ou non une adresse courriel pour participer 1) au tirage au sort et/ou 2) à une éventuelle suite de la recherche dans les 12 prochains mois. Cette dernière option, qui déborde de l’étude actuelle, donnait la possibilité d’effectuer une étude longitudinale, trop rare sur l’attachement au lieu d’après Hernandez et al. (2014 :135), alors que ce sentiment est susceptible d’évoluer avec le temps.

4.3.2 Dans la forme

Pour l’affichage d’une adresse significative sur la barre des navigateurs internet, nous avons créé et acheté un nom de domaine (chez Gandi avec qui nous avions déjà eu affaire). Nous l’avons voulu court, sous la forme d’un acronyme : ARIT2018.city, pour « attachement des résidents à l’icône touristique », et avec l’extension « city » pour la référence au territoire urbain. De plus, l’image professionnelle que nous voulions donner à notre étude était renforcée par la silhouette du Château Frontenac en favicon.

L’élaboration du questionnaire et sa mise en ligne ont été faites sur la plateforme Wordpress, facile d’installation et mise à jour régulièrement (nouvelles fonctionnalités, renforcement de la sécurité, …). Elle a permis d’installer Gravity, un module d’extension de sondage

type de réponses souhaité pour notre étude (case à cocher, champ avec texte ou nombre, conditions logiques pour les questions-filtres, compteur de temps, etc.) et de présenter le questionnaire à notre convenance (emplacement des libellés, changement de page au besoin, personnalisation des boutons, …). De plus, la consultation d’un rapport généré automatiquement permettait, tout au long de la collecte de données, de visualiser des statistiques telles le nombre d’entrées validées, la proportion des personnes qui ont laissé leur adresse courriel pour le tirage au sort ou pour la suite de la recherche.

Nous avons testé et fait les correctifs nécessaires pour que notre site internet puisse être accessible et le questionnaire lu avec la même facilité et la même qualité sur plusieurs types d’appareils, eu égard à l’enquête sociale générale (Statistique Canada, 2016) qui précise que les principaux appareils utilisés sont le téléphone intelligent (76 %), l’ordinateur portatif (71 %), la tablette ou liseuse (54 %) et l’ordinateur de bureau (50 %). Enfin, nous avons choisi un thème aux couleurs contrastées, avec une police de caractères facile à lire et d’une taille plus grande que celles rencontrées habituellement, et ce pour rendre le site internet accessible à un plus large éventail de répondants.