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Chapitre 4 Cadre méthodologique

4.8 Préparation de la base de données

La période de collecte de données du 26 juin au 7 août 2018 a permis de recueillir 567 questionnaires. Avant toute analyse, la préparation de la base de données s’est déroulée en quatre étapes : 1) vérification des questionnaires reçus, 2) corrections des données, 3) codification des questions/réponses, et 4) construction d’indices et de catégories.

Nous avons choisi de ne pas pondérer notre base de données, et ce pour plusieurs raisons. La principale est que notre échantillon est non-probabiliste et, par conséquence, les résultats de notre recherche ne prétendent pas représenter l’ensemble des résidents de la Ville de Québec, d’autant plus que les questionnaires des répondants qui ne demeurent pas sur ce territoire (17 %) ont été conservés.

Nous avons choisi que 48 réponses soient faites par une échelle visuelle analogue (ÉVA). Cet outil d’auto-évaluation, franco-québécois apparu à la fin des années 90 et couramment utilisé dans le domaine de la santé pour mesurer l’intensité du stress (Lesage et Chamoux,

2008 :667), a l’avantage d’offrir une plus grande précision dans les résultats qu’avec l’échelle de Likert. De plus, d’après Fortin et Gagnon, elle est « assez sensible pour détecter […] la qualité des expériences », ce qui était pertinent pour le sujet de notre recherche. Les résultats de notre collecte ont été traités comme des données de proportions, permettant ainsi « d’obtenir des moyennes et d’utiliser des statistiques paramétriques » (2010 :442). Cette échelle a aussi l’avantage d’être peu ou pas limitée dans la construction de catégories puisque les réponses de type qualitatif (par exemple de « Pas du tout » à « Tout à fait ») ont été traduites numériquement sur une graduation de 0 à 100.

4.8.1 Vérification des questionnaires reçus

Pour Blais et Durand, quatre conditions doivent être satisfaites pour qu’un questionnaire de sondage soit valide (2010 :449). La première est que les personnes interrogées soient disponibles et coopératives (« disponibilité des informateurs ») et la deuxième qu’elles comprennent le sens des questions et possèdent l’information qui leur est demandée (« capacité de répondre »). Notre questionnaire était rempli sur une base volontaire, sans limite de durée et accessible sur plusieurs types d’appareil (téléphone, ordinateur de bureau) pour faciliter les plages de temps disponible. Nos questions ont été soigneusement testées quant à leur clarté et neutralité, les expériences et interactions du répondant devaient s’être déroulées dans les 12 derniers mois seulement, et l’on pouvait passer d’un bloc à l’autre sans jamais répondre aux questions et/ou en spécifiant, le cas échéant, ne pas savoir. Nous n’avons donc pas retenu les questionnaires présentant les caractéristiques suivantes :

– Temps passé (de l’ouverture du questionnaire à son envoi) inférieur à dix minutes sachant

que le temps initialement proposé était de 15 puis publié à 20 minutes sur demande du Comité éthique (85 enregistrements),

– Plus de la moitié des 48 ÉVA au total, laissée au centre (par défaut) et sans cocher l’option

« Ne sait pas » (13 enregistrements),

– Trois ou les quatre questions ouvertes (nécessitant quelques mots et sans tenir compte

– Source du lien envoyé codée comme « inconnue » alors que les listes d’envoi étaient

clairement retraçables. Il a pu s’agir d’un copier-coller du même lien par un utilisateur pour multiplier sa participation au tirage au sort (5 enregistrements),

– Des réponses qui pouvaient faire douter de la qualité générale du questionnaire

(ex.: « un esprit dans un corps » à la question « sexe »), des réponses manquantes à plusieurs questions sachant qu’il était bien précisé que les données recueillies étaient anonymes (i.e : résident de la Ville de Québec, raison du rabais au Château).

Nous avons préféré supprimer les 97 enregistrements qui répondaient à au moins un de ces cinq critères.

Bien qu’un des deux critères pour répondre au questionnaire était de résider dans la Ville de Québec, nous n’avons pas exclu les 82 participants simplement pour avoir déclaré habiter à l’extérieur du territoire, dans la mesure où être abonné à l’une ou l’autre des listes d’envoi du questionnaire (Université Laval et Amis du Château) impliquait un lien physique avec le territoire. Au-delà donc du découpage administratif, nous avons considéré que leurs réponses pouvaient quand même apporter des informations pertinentes à notre étude, qu’ils habitent dans la Ville de Québec, dans les municipalités limitrophes ou dans la région de Chaudière-Appalaches.

Notre étude a ainsi été faite avec un échantillon de 471 enregistrements.

4.8.2 Correction des données

La troisième condition de validité pour Blais et Durand est que les personnes veulent et peuvent communiquer sans distorsion (« transmission fidèle de l’information »). Des études montrent qu’elles le font généralement dans un esprit de collaboration (p.454) d’autant plus lorsque c’est, comme dans notre étude, sous couvert de l’anonymat.

Cependant, en comparant la réponse à la question « Habitez-vous la Ville de Québec ? » (Bloc D) avec le code postal (Bloc E), 17 participants ont répondu « oui » avec un code postal d’un autre territoire et deux ont répondu « non » avec un code postal de la Ville de Québec. Hormis l’interprétation qui pourrait en être donnée, nous avons fait les corrections nécessaires sur la base du code postal fourni pour remédier ainsi à des incohérences géographiques.

4.8.3 Codification des questions/réponses

La quatrième et dernière condition de validité pour Blais et Durand est que l’information doit être enregistrée correctement par le chercheur (« Enregistrement fidèle de l’information »). Notre questionnaire était auto-administré et transmis électroniquement mais il fallait néanmoins porter une attention à la codification des questions (variables) et des réponses (mesures) et particulièrement pour les quatre questions qualitatives ouvertes, en regroupant les termes utilisés dans des catégories pertinentes (Gauthier, 2010 :620). Au besoin, il a donc fallu créer des variables temporaires pour traitement additionnel aux fins de regroupement ou de calcul.

4.8.4 Construction d’indices et de catégories

La construction d’indices et de catégories a été envisagée dès l’élaboration du questionnaire, avec pour but de servir de modérateur lors de l’interprétation des résultats.

Origine d’envoi du questionnaire

Comme énoncé au point 4.6 Méthode d’échantillonnage, les deux listes d’envoi importantes de notre questionnaire étaient « Recherche-Recrutement » de l’Université Laval et « Amis du Château ». Le peu de réponses obtenues suite à l’envoi du sondage aux employés du Château (29) et à la publication sur la page Facebook (43) ont été regroupées avec celles des « Amis ». Cette décision a été motivée par le fait que deux catégories supplémentaires pour isoler ces quelques réponses n’étaient pas pertinentes dans notre recherche. De plus, cette variable « Source » (codée en arrière-plan et donc transparente pour le répondant) a été créée pour repérer s’il pouvait y avoir une différence significative entre les réponses des participants issus de l’Université Laval et ceux du Château Frontenac. Le regroupement que nous avons fait en deux catégories seulement correspond effectivement à cet objectif.

Auto-évaluation de l’attachement au Château

Comme expliqué précédemment, le répondant devait mesurer son degré d’attachement au Château Frontenac, au tout début (avant le premier bloc) et à la fin (avant le bloc sur les données socio-démographiques), sur une ÉVA de 0 à 100 sans graduation visible par le participant et avec le curseur placé par défaut au centre. Nous avons ensuite décidé que les résultats seraient regroupés en trois catégories dont la priorité n’était pas qu’elles soient d’étendue égale (les bornes seraient définies selon la courbe des résultats) mais qu’elles

répartissent le mieux possible les répondants pas à peu attachés, modérés à beaucoup attachés et très attachés.

Score de connaissances

Les quatre questions sur le Château Frontenac ont permis de construire un score de connaissances qui servira de modérateur lors de l’analyse et de l’interprétation des résultats. Selon l’Institut de la statistique du Québec, un indicateur synthétique non pondéré pose problème car cela sous-entend que chaque indicateur qui le compose a une contribution positive, égale et indépendante au concept (2015 :18). En accord avec cette vision, nous ne voulions donc pas attribuer le même nombre de points à chaque bonne réponse. Nous avons alors rédigé les questions et choix de réponses en conséquence, comme l’explique le tableau suivant.

Sujet attribués Points Explication des questions et du pointage 1. Âge du Château

(125 ans)

4 Une grande étendue dans le choix des réponses (75, 125 et 250 ans) et le fait que depuis six mois (à la date de la collecte de données) les nombreuses festivités planifiées tout au long de l’année pour le 125e anniversaire étaient largement

relayées par les différents médias. 2. Stars qui ont dormi

au Château

2 L’information est moins pertinente pour mesurer l’attachement mais le choix « Toutes ces réponses » facilitait la possibilité de répondre correctement.

3. Chef des restaurants (Stéphane Modat)

3 Stéphane Modat est en poste depuis 2013 après avoir animé une émission culinaire télévisée (« Papilles »), il a publié un livre en 2016 et passe régulièrement dans les médias à titre de Chef du Château Frontenac.

4. La durée d’existence du programme Château boréal (2 ans)

1 L’information est moins accessible, d’une part parce que ce programme est récent mais aussi, et a fortiori pour un résident, puisqu’il est expliqué au client lors de la réservation d’une chambre.

Tableau 4-1 : Construction du score de connaissances

Notes :

 Un score de 10 est obtenu en répondant correctement aux quatre questions, un score de 9 ou 8 signifie que seule la réponse à la question 4 ou 2 est erronée, et enfin lors d’un total de 7 points, que la question 3 ou les questions 2 et 4 n’ont pas été répondues correctement.