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Projets Educatifs de Territoire (Renaud Morel)

2. Présentation du corpus et construction des données

Le corpus de plaquettes initialement transmis par les collectivités aux services de l’Observatoire Poloc comprenait 113 documents. Un premier tri a été effectué sur ce corpus initial, de manière à retirer les documents purement « administratifs » (parfois des documents type vierges) qui ne présentaient pas suffisamment de contenu sémantique pouvant faire l’objet d’une analyse textométrique (contenu des activités, argumentation générale, etc.). D’autres documents se sont révélés inexploitables par le logiciel en vertu de leur format, et ont dû être à leur tour retirés du corpus. A l’issue de cette phase de tri, seuls 61 fichiers ont été retenus, répondant à la double exigence de contenu et d’exploitabilité par le logiciel.

L’analyse textométrique nécessite, pour ne pas tourner « à vide », l’insertion de variables dites « métadonnées », qui renseignent le statut des textes étudiés et permettent leur comparaison.

Par souci de lisibilité, et à titre exploratoire, le nombre de ces variables a été limité à 6 :

Situation géographique de la commune. Nombre d’habitants de la commune. Orientation politique de la municipalité.

Présence ou non d’un collège en Réseau d’Education Prioritaire sur le territoire de la commune.

Appartenance ou non de la commune au Réseau Français des villes éducatrices.

Situation économique de la commune, saisie par deux indices, la médiane du revenu disponible et le taux de pauvreté en 2012.

On peut détailler successivement ces variables, leur construction, et la répartition du corpus dans chacune d’entre elle.

Pour la situation géographique de la commune, 5 grandes zones régionales ont été délimitées : Nord-Est (13 communes), Nord-Ouest (15 communes), Sud-Est (13communes), Sud-Ouest (19 communes) et Outre-Mer (1 commune).

Rapport scientifique Observatoire PoLoc 53 Les communes ont été réparties pour les besoins de l’analyse en 4 catégories en fonction de leur nombre d’habitants : - de 1000 habitants, entre 1000 et 10 000 habitants, entre 10 000 et 50 000 habitants, + de 50 000 habitants. Les villes se répartissent équitablement entre ces 4 catégories.

Pour ce qui est de l’orientation politique des communes, les villes ont été réparties entre 3 catégories : Droite (10 communes), Gauche (41 communes) et « Sans étiquette » (10 communes). On remarque une forte prévalence des communes de gauche dans le corpus. Celle-ci provient en partie du fait qu’une proportion importante des communes de droite du corpus étaient des communes de moins de 10 000 habitants. Or, beaucoup de ces communes ont transmis des documents purement administratifs qui ont été retirés du corpus. L’échantillon plus restreint des communes de droite devra donc nous inciter à prendre avec précaution les conclusions qui seront tirées à leur sujet.

La présence d’un collège en Réseau d’éducation prioritaire sur la commune a été vérifiée à l’aide de la carte de l’Education prioritaire refondue à la rentrée 2015 et publiée sur le site du Ministère de l’Education nationale8. 17 communes de notre corpus sont dotées d’un collège en REP ou REP+.

La liste complète des villes appartenant au Réseau Français des Villes Educatrices est disponible sur le site du Réseau9. 18 villes du corpus en font partie. Cette carte recoupe, dans notre corpus, assez largement celle de l’éducation prioritaire.

Les données sur la situation économique des communes sont celles publiés par l’INSEE10, dans la rubrique « Données locales ». La médiane du revenu disponible est la valeur du revenu déclaré au fisc (donc avant impôts et effets redistributifs) partageant la population en deux groupes de tailles strictement égales : la moitié de la population gagne plus de ce seuil et l’autre moitié, moins11.Cet indice est plus fiable

que le revenu moyen pour saisir les inégalités économiques car il est moins affecté par les valeurs extrêmes (les plus hauts et les plus bas revenus). Là encore, pour les besoins de l’analyse, les villes ont été réparties en 4 catégories : - de 17 000 euros par unité de consommation et par an, entre 17000 et 20 000 euros, entre 20 000 et 25 000 euros, et au-delà de 25 000 euros. Enfin une dernière variable a été insérée dans le corpus, tirée elle aussi des données de l’INSEE : le taux de pauvreté en 201212. Ici encore, 4 catégories ont été

retenues : au-delà de 20% de la population, entre 15 et 20%, entre 10 et 15%, - 10% de la population. Ces deux indicateurs ne prétendent évidemment pas saisir la complexité des territoires concernés, mais ils ne

8 Carte accessible en ligne à l’adresse : http://www.education.gouv.fr/cid187/l-education-prioritaire.html 9 Liste accessible en ligne à l’adresse : http://www.villeseducatrices.fr/page.php?page_id=17

10 Données consultables en ligne à l’adresse : http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/

11 Pour de plus amples précisions sur cet indice, on peut consulter le document suivant, d’où est tirée cette définition :

https://sig.ville.gouv.fr/uploads/iris_files/documents/Ind311.pdf

12 L’INSEE en donne la définition suivante : « Le taux de pauvreté correspond à la proportion d'individus (ou de ménages) dont le niveau de vie est inférieur pour une année donnée à un seuil, dénommé seuil de pauvreté (exprimé en euros). L'Insee, comme Eurostat et les autres pays européens, mesure la pauvreté monétaire de manière relative alors que d'autres pays (comme les États-Unis ou l'Australie) ont une approche absolue. Dans l'approche en termes relatifs, le seuil de pauvreté est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population. On privilégie en Europe le seuil de 60 % du niveau de vie médian. »

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sont pas redondants et apportent, quand on les combine, un éclairage supplémentaire des situations locales. Certaines communes cumulent en effet une médiane du revenu élevée et un taux de pauvreté élevé. D’autres, à l’inverse, se caractérisent par une médiane du revenu plus faible, mais un taux de pauvreté également plus faible. Bien entendu, certaines communes apparaissent dans les catégories les plus défavorisées, ou les plus favorisées selon les deux indices. Il faut encore noter que la variable du taux de pauvreté est le plus souvent indisponible pour les communes de moins de 1000 habitants.