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2.3 - Préparer les populations et les territoires aux conséquences prévisibles du changement climatique

Avec le changement climatique, les épisodes de canicule, de sé-cheresse devraient s’intensifier et porter potentiellement atteinte à la sécurité des biens et des personnes par l'amplification d'un certain nombre de risques (feux de forêt, risques en montagne, séismes, retrait-gonflement des argiles, pollution atmosphé-rique…). Par ailleurs, certains polluants atmosphériques at-teignent des seuils problématiques, en particulier sur les agglo-mérations de Toulouse, de Montpellier et de Nîmes.

Les conséquences prévisibles du changement climatique vont également impacter les paysages et les activités des territoires de montagne et des zones littorales. La réduction des vulnérabili-tés territoriales face aux conséquences du changement clima-tique doit être un axe majeur des policlima-tiques d'aménagement et de développement des territoires. L'aptitude à la réversibilité doit dé-sormais guider les principes d'aménagement et de développe-ment des territoires soumis à des risques.

La réduction de la vulnérabilité face aux inondations constitue également une préoccupation majeure, ayant un impact sur l’aménagement du territoire.

Ainsi, sans lister l’ensemble des risques naturels auxquels les ter-ritoires régionaux sont soumis, l’État considère primordial de por-ter la réflexion à destination de trois types de por-territoire, particuliè-rement affectés par ces problématiques :

les territoires de montagne

Le tourisme hivernal, qui représente une part importante de l'activité économique en montagne est directement fra-gilisé par un enneigement de plus en plus aléatoire et un raccourcissement de la saison d'hiver. Le modèle de déve-loppement qui a structuré les territoires de montagne doit être réinterrogé à l'occasion de l'élaboration du SRADDET et les stratégies d'aménagement à venir doivent viser à adapter et à diversifier les activités traditionnelles de la montagne, tout en préservant le capital environnemental et paysager. Ainsi, les questions de vulnérabilité de l'agricul-ture de montagne et du tissu industriel des fonds de vallée, ainsi que de réhabilitation du parc immobilier touristique doivent être posées.

les secteurs exposés au risque d’inondation (fluviale et ruissellement)

La région Occitanie se caractérise notamment par des crues rapides de ses cours d’eau, en régime cévenol ou dans les vallées pyrénéennes ; s’ajoute une vulnérabilité importante, au vu des volumes et des débits potentiels, des crues plus lentes mais souvent désastreuses, du Rhône, de l’Aude et de la Garonne.

Selon les termes de la Directive européenne du 23 octobre 2007, dite « Directive Inondation », la région Occitanie comprend 15 territoires à risques importants d'inondation (TRI). Pour ces territoires à risque important et, plus large-ment, pour tous les territoires en zone inondable de la ré-gion, il s'agit :

◦ d'améliorer la résilience des secteurs exposés (conscience du risque, surveillance, alerte, gestion de crise…) ;

◦ d'augmenter la sécurité des populations par la préser-vation, la reconquête ou la création de capacités d'écoulement ;

◦ d'apprendre à vivre avec les inondations en favorisant la réduction de la vulnérabilité du bâti ;

◦ d'éviter d'aggraver la vulnérabilité en orientant le déve-loppement urbain en dehors des zones à risque.

Carte des territoires à risques importants d'inondation et des zones inondables

Le risque littoral

Le littoral de la région Occitanie est soumis au risque de submersion marine, au phénomène d'érosion côtière et au risque inondation lié à la présence de nombreux fleuves côtiers connus pour la violence de leurs crues.

Le littoral régional comprend 7 territoires à risques impor-tants d'inondation (TRI) sur lesquels sont concentrés un grand nombre d'enjeux, notamment des populations, des réseaux publics et des activités économiques. A titre d'illustration, ces 7 TRI représentent une population glo-bale de plus 1,4 millions d'habitants dont 54% habitent en zone inondable. De plus, 58 % des emplois présents sur ces territoires sont en zone inondable.

La réduction de la vulnérabilité du bâti, l'orientation du dé-veloppement urbain en dehors des zones à risque et la vo-lonté de recourir à des systèmes d'adaptation raisonnée pour la protection du littoral, promue par la stratégie de gestion intégrée du trait de côte, interpellent les politiques d'aménagement et de renouvellement urbain du littoral. Il est nécessaire d'anticiper l'urgence de demain, de planifier dès maintenant et de préparer les acteurs locaux à la mise en œuvre de relocalisation des activités et des biens, de maîtriser à long terme l'occupation du rivage de la mer.

Cependant, si cette perspective de recomposition spatiale du littoral doit être pensée et définie pour le long terme, elle doit aussi réfléchir aux conditions de sa mise en œuvre en explorant des solutions novatrices, des mon-tages juridiques et financiers innovants, en intégrant la mise en œuvre de dispositifs transitoires.

L’approche « risque » est prégnante dans la bande littorale soumise à la fois à une multiplicité d’aléas et à des enjeux humains et économiques forts, mais doit être abordée d’un point de vue plus large pour définir une vision du littoral languedocien de demain : voir, sur ce point, le développe-ment du paragraphe III-3-5.

Sur ces territoires en mutation, soumis aux risques naturels et aux conséquences du changement climatique, le SRADDET doit construire une vision stratégique de long terme particulièrement intégratrice, décloisonnée, multisectorielle, partenariale et rési-liente, afin de guider la transformation de ces territoires dans ses usages présents et futurs. Il s’agit de repenser le littoral, pour dé-cliner ses territoires en autant de secteurs qui se complètent plu-tôt qu’ils ne se concurrencent.

III.2.4 - Construire un cadre de vie de qualité et une identité