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7.3.11 “Nature” du bassin versant (géologie et occupation du sol)

PLUSIEURS CONSTATS :

7.4.2 Préférences des groupes biotiques

7.4.2.1 Flore

Outre sa relation avec l’altitude, la richesse floristique d’un étang est connue pour être dépendante de la surface des plans d’eau (voir par exemple Rorslett, 1991a), du pH, de la conductibilité et de l’ombrage des rives (Gee et al., 1997). Nos résultats soulignent surtout l’importance de l’altitude et de la surface, mais ils laissent supposer que d’autres facteurs peuvent aussi jouer un rôle important, comme par exemple, la concentration en nutriments azotés, la profondeur moyenne et l’ombrage.

Les modèles prédictifs élaborés ici, ainsi que l’étude des relations entre la richesse et les variables prises individuellement, soulignent les caractéristiques que doit avoir un étang donné 1 pour héberger une richesse spécifique floristique maximale :

˜˜˜ - nutriments azotés (azote minéral) : concentrations faibles (correspondant aux stades oligotrophes décrits par Wetzel, 1983),

˜˜ - surface : la plus grande possible,

˜ - connectivité avec d’autres plans d’eau : aussi élevée que possible (nombreux étangs de surface importante dans un rayon de 1000 m),

˜ - ombrage : faible (ombrage des rives entre 1 et 5%),

˜ - profondeur moyenne : inférieure à 3 m.

Les modèles prédictifs élaborés ici, ainsi que l’étude des relations entre la valeur de conservation et les variables prises individuellement, soulignent les caractéristiques que doit avoir un étang donné pour que sa communauté végétale atteigne une valeur de conservation maximale:

˜˜ - azote minéral : concentrations faibles (correspondant aux stades oligotrophes décrits par Wetzel, 1983),

˜˜ - transparence : bonne (valeur de Snellen > 35 cm),

˜ - surface : la plus grande possible.

7.4.2.2 Faune

Gastéropodes

La richesse en Gastéropodes d’un étang est connue pour être fortement dépendante (relation positive) de la surface, de la diversité végétale et de la connectivité avec d’autres plans d’eau riches en Gastéropodes (Brönmark, 1985). Nos résultats confirment l’importance de la surface des étangs et de la présence de la végétation aquatique submergée et flottante, et soulignent l’importance primordiale de l’altitude ; d’autres facteurs pourraient aussi jouer un rôle important, comme le niveau trophique et la transparence de l’eau (agissant probablement sur la présence de végétation submergée et de périphyton).

1 Le nombre d’étoiles symbolise l’importance du paramètre. ˜ : faible ˜˜ : moyenne ˜˜˜ : forte Les étoiles sont attribuées selon l’importance prise par la variable dans les différents modèles et relations testées.

Les modèles prédictifs élaborés ici, ainsi que l’étude des relations entre la richesse spécifique et les variables prises individuellement, soulignent les caractéristiques que doit avoir un étang donné pour héberger une richesse spécifique maximale en Gastéropodes :

˜˜˜ - surface : la plus grande possible,

˜˜˜ - recouvrement du plan d’eau par la végétation aquatique à feuilles flottantes : important (le plus fort possible),

˜˜ - recouvrement du plan d’eau par la végétation aquatique submergée : moyen à fort,

˜˜ - transparence de l’eau : moyenne à bonne (valeur de Snellen > 25 cm).

Les modèles prédictifs élaborés ici, ainsi que l’étude des relations entre la valeur de conservation et les variables prises individuellement, soulignent les caractéristiques que doit avoir un étang donné pour que son peuplement de Gastéropodes atteigne une valeur de conservation maximale:

˜˜˜ - nutriments phosphorés (phosphore total) : les concentrations élevées seraient favorables (stades eutrophes à hypertrophes, selon les catégories de l’OCDE (1982),

˜˜˜ - transparence de l’eau : moyenne à bonne (valeur de Snellen > 30 cm),

˜˜˜ - recouvrement du plan d’eau par la végétation aquatique à feuilles flottantes : moyen à fort (plus de 20% de la zone littorale recouverte par ce type de végétation),

˜ - âge : jeune à moyennement âgé (devrait être inférieur à 1000 ans),

˜ - surface : la plus grande possible,

˜ - recouvrement du plan d’eau par la végétation aquatique submergée : moyen à fort.

Coléoptères

La richesse en Dytiscidés des étangs temporaires de la région Paléarctique serait liée à une combinaison de facteurs locaux et régionaux (Kholin & Nilsson, 1998) : la surface, la profondeur, la température (relations positives), l’ombrage et la fréquence d’assèchement (relations négatives). Le facteur régional en cause est la richesse spécifique régionale, elle-même dépendante de l’histoire de la région et des particularités du groupe biologique choisi (Kholin & Nilsson, op.cit.). Nos résultats confirment l’importance de la température (intégrée ici dans le facteur « altitude ») et de la profondeur et laissent entrevoir que d’autres facteurs peuvent aussi jouer un rôle important, comme par exemple la présence de végétation aquatique submergée, la conductibilité de l’eau et le développement des rives.

Les modèles prédictifs élaborés ici, ainsi que l’étude des relations entre la richesse spécifique et les variables prises individuellement, soulignent les caractéristiques que doit avoir un étang donné pour héberger une richesse spécifique maximale en Coléoptères :

˜˜ - recouvrement du plan d’eau par la végétation aquatique submergée : aussi fort que possible,

˜˜ - conductibilité : inférieure à 500 µS/cm,

˜˜ - développement des rives : élevé,

˜ - nutriments azotés (azote minéral) : éviter les concentrations excessives (correspondant au stade hypertrophe décrit par Wetzel, 1983),

(˜) - poissons : absence,

(˜) - profondeur moyenne : inférieure à 3 m.

Les modèles prédictifs élaborés ici, ainsi que l’étude des relations entre la valeur de conservation et les variables prises individuellement, soulignent les caractéristiques que doit avoir un étang donné pour que son peuplement de Coléoptères atteigne une valeur de conservation maximale:

˜˜ - recouvrement du plan d’eau par la végétation aquatique submergée : aussi fort que possible,

˜˜ - conductibilité : inférieure à 500 µS/cm,

˜˜ - développement des rives : élevé,

˜ - nutriments azotés (azote minéral) : éviter les concentrations excessives (correspondant au stade hypertrophe décrit par Wetzel, 1983),

˜ - nutriments phosphorés (phosphore total) : l’optimum se situe au stade mésotrophe (selon catégories de l’OCDE, 1982).

Odonates

La diversité des Odonates est fortement dépendante de la surface des plans d’eau, comme nous l’ont d’ailleurs indiqué des études précédentes sur la plaine fluviale de la Saône et sur le Canton de Genève (résultats non publiés). Nos résultats confirment le rôle central de ce facteur et soulignent aussi l’importance de l’altitude ; d’autres facteurs pourraient aussi avoir un rôle important, comme l’ombrage du plan d’eau et le pH.

Les modèles prédictifs élaborés ici, ainsi que l’étude des relations entre la richesse spécifique et les variables prises individuellement, soulignent les caractéristiques que doit avoir un étang donné pour héberger une richesse spécifique maximale en Odonates :

˜˜˜ - surface : la plus grande possible,

˜ - ombrage de l’étang : faible (5 à 25% des rives devraient être ombragées),

˜ - pH : neutre ou basique.

Les modèles prédictifs élaborés ici, ainsi que l’étude des relations entre la valeur de conservation et les variables prises individuellement, soulignent les caractéristiques que doit avoir un étang donnépour que son peuplement d’Odonates atteigne une valeur de conservation maximale:

˜˜ - surface : la plus grande possible, (˜) - ombrage de l’étang : faible.

Certaines autres variables pourraient aussi être en cause, mais des investigations plus étendues seraient nécessaires pour cerner leur effet : l’agriculture dans le bassin versant (relation négative), la nature de l’alimentation en eau.

Amphibiens

La surface des étangs ne semble pas être un paramètre déterminant pour la richesse en Amphibiens ; aucune relation n’a été trouvée par Hecnar & M'Closkey (1998). En revanche, il peut exister une relation entre la physico-chimie des eaux et la richesse en Amphibiens. Par exemple, celle-ci s’avère être corrélée négativement à 5 variables (Cl, conductibilité, Mg, dureté totale, turbidité) dans un set de 180 étangs canadiens, mais leur rôle apparaît mineur (Hecnar & M'Closkey, 1996). Le pH serait important, et l’acidification des habitats aquatiques pourrait être une cause possible du déclin des populations de certaines espèces d’Amphibiens (Harte & Hoffman, 1989; Beebee, 1996). Les paramètres liés à l’écologie du paysage, tels que la connectivité des plans d’eau ou les types et tailles de « patches » des habitats terrestres (forêts, zones humides, zones urbaines, zones agricoles) sont d’une importance cruciale pour les Amphibiens (voir par exemple Kolozsvary & Swihart, 1999, Knutson et al., 1999). La prédation par les poissons peut aussi constituer une menace importante pour

les Amphibiens et affecter leur richesse et leur abondance (Hecnar & M'Closkey, 1998 ; Smith et al., 1999 et la littérature citée par ces auteurs).

Notre étude étant dirigée essentiellement sur des étang riches en Amphibiens, elle ne permet pas de mettre clairement en évidence des facteurs régulant leur diversité, excepté l’altitude. Certaines variables, comme l’âge, la teneur en nutriments (P total), la transparence de l’eau, la présence de poissons et la connectivité, pourraient être en cause, mais d’avantage d’investigations (incluant aussi des sites pauvres en Amphibiens) seraient nécessaires pour cerner leur effet.

Les modèles prédictifs élaborés ici, ainsi que l’étude des relations entre la richesse spécifique et les variables prises individuellement, ne permettent pas de mettre en évidence les caractéristiques que doit avoir un étang donné pour héberger une richesse spécifique maximale en Amphibiens.

L’âge, le degré d’eutrophisation (Ptotal), la transparence de l’eau et la connectivité, pourraient également influencer la richesse en Amphibiens.

Les modèles prédictifs élaborés ici, ainsi que l’étude des relations entre la valeur de conservation et les variables prises individuellement, soulignent les caractéristiques que doit avoir un étang donné pour que son peuplement d’Amphibiens atteigne une valeur de conservation maximale:

˜˜ - âge : un âge intermédiaire serait le plus favorable (entre 10 et 100 ans),

˜ - nutriments phosphorés (phosphore total) : les concentrations élevées seraient favorables (stades eutrophes à hypertrophes, selon les catégories de l’OCDE (1982),

˜ - connectivité (dans un rayon de 1000 m) : élevée (beaucoup de plan d’eau de grande surface).

Certaines autres variables, comme la profondeur moyenne et la présence de poissons, pourraient aussi être en cause, mais davantage d’investigations seraient nécessaires pour cerner leur effet.