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Classification et typologie des étangs

4 Caractérisation générale des étangs et petits lacs

4.5 T YPOLOGIE MESOLOGIQUE

4.5.3.2 Classification et typologie des étangs

Le résultat de la classification hiérarchique peut être représenté comme la subdivision progressive du lot de 80 étangs (Figure 4-8). Les niveaux de subdivision faisant apparaître deux à six groupes sont conservés. Les groupes d’étangs produits sont désignés par des codes (M1, M112, ...) identifiant leur filiation dans la hiérarchie. Les six groupes du niveau le plus détaillé sont nommés G1 à G6 par simplification (Figure 4-9).

Les sept variables locales et régionales identifiées comme étant les plus actives dans l’ordination des étangs peuvent être utilisées pour constituer une « clef » de la typologie hiérarchique des étangs (Figure 4-10). Au premier niveau de la hiérarchie, les deux groupes primordiaux (M1 et M2) se distinguent clairement par l’altitude, la population proche et l’indice trophique de Landolt. Ces deux groupes sont ensuite subdivisés plus finement par ces trois mêmes variables auxquelles s’adjoignent des variables morphométriques (surface, profondeur moyenne) et des variables décrivant le degré de boisement du bassin versant et de l’environnement immédiat (Figure 4-10).

La distribution des valeurs prises par ces sept variables dans les groupes typologiques G1 à G6 est représentée graphiquement (Figure 4-11 et Figure 4-12). L’Annexe 8 restitue la légende complète de la typologie des étangs. La légende typologique simplifiée que représente la Figure 4-10 peut ainsi être enrichie par l’examen d’autres variables telles que la saturation hivernale en oxygène, qui participe, par de faibles valeurs, à la caractérisation des groupes G3 et G4 (Figure 4-13).

Figure 4-8. Plans factoriels (F1 x F2 et F1 x F3) issus de l’analyse de Hill & Smith.

Aux plans factoriels ordonnant les 80 étangs, sont superposés des enveloppes montrant la séparation hiérarchique des groupes typologiques (voir le dendrogramme de la Figure 4-9 pour la nomenclature et l’identification des étangs).

M1

M2

M21

M22 M111

M112

M1111

M1112 M21111

M21112

M1 M2

M21

M22 M111

M112 M1111

M1112

M21111

M21112

F1 x F2

F1 x F3

2 groupes 3 groupes 4 groupes 5 groupes 6 groupes

M1 M2

M21 M22

M111 M112

a b c d e f g h i j k l m n

M11121

M11111 M11211 M21111 M21112 M22111

a

Figure 4-9. Dendrogramme montrant la classification des 80 étangs (classification hiérarchique par la méthode de Ward, appliquée aux trois premiers axes factoriels issus de l’ordination des étangs par la méthode de Hill & Smith).

M1 M2

Altitude (m) (I.Q.) < 1000 (430-730) > 1000 (1210-1950)

Indice troph. de Landolt (4 classes) 3 (59%) - 2 (22%) 1 (45%) - 2 (39%)

Pop. dans l'envt. immédiat (3 classes) 3 (69%) - 2 (31%) 1 (52%) - 2 (26%)

¦ ¦

¦ M21 M22

Altitude (m) ¦ < 1500 (1090-1410) > 1500 (1910-2170)

Indice troph. de Landolt (4 classes) ¦ 2 (61%) 1 (92%)

Pop. dans l'envt. immédiat (3 classes) ¦ - 1 (85%)

Bassin versant boisé (%) (I.Q) ¦ 31 - 98 0

Envt. immédiat forestier (%) (I.Q.) ¦ 29 - 78 0

¦ ¦ ¦

M112 M111 M21111 M21112 ¦

Surface (m2) (I.Q.) 5800 - 28300 415 - 440 120 - 870 1760 - 11900 ¦

Profondeur (cm) (I.Q.) 130 - 350 70 - 120 40 - 130 210 - 300 ¦

¦ ¦ ¦ ¦ ¦

¦ M1111 M1112 ¦ ¦ ¦

Bassin versant boisé (%) (I.Q) ¦ 0 - ¦ ¦ ¦

Envt. immédiat forestier (%) (I.Q.) ¦ < 30 (1 - 33) > 30 (33 - 61) ¦ ¦ ¦

¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦

G5 G1 G2 G3 G4 G6

(19 étangs) (13 étangs) (17 étangs) (10 étangs) (8 étangs) (13 étangs)

BE0254 AG0303 AG0305 AG0307 AI0012 BE0341

BE0524 AG0461 AI0036 BE0383 FR0201 BE0756

BE0649 AG0931 AR000a FR0053 GL0018 FR0052

BE1139 BS0010 BE0010 GR0102 GR0012 GR0212

BL0114 GE0028 BE0065 GR0159 GR0106 GR0339

GE0014 GR0118 BE0262 NE0001 GR0569 OW0167

GR0045 JU8400 GE0010 SH003a OW0201 TI0126

JU5606 JU8700 GE0041 TI0019 VS0132 TI0281

JU7000 SG0140 JU7501 TI0061 VS0273

LU0331 SG0506 JU9999 VS0308 VS0360

LU0434 VD0093 SH003b VS0364

NE0058 VS0050 SO0083 VS0417

SZ0002 ZH0002 TG0166 VS0427

SZ0010 TI0026

TG0034 VD0078

VS0297 VD0101

VS0311 ZG0023

ZG0025 ZG0043

Figure 4-10. Légende de la classification hiérarchique des 80 étangs en 6 groupes typologiques (G1 à G6).

La légende est établie à partir des sept variables de milieu identifiées comme étant les plus actives dans

l’ordination des étangs. Pour les variables continues, l’intervalle interquartile (I.Q.) est donné comme indicateur de l’ordre de grandeur de la variable dans le groupe typologique considéré. Pour les variables en classes, les classes les plus représentées sont indiquées avec leur fréquence dans le groupe typologique (pourcentage entre parenthèses).

G1 G2 G3 G4 G5 G6 6 groupes

0 500 1000 1500 2000 2500

altitude (m)

G1 G2 G3 G4 G5 G6

6 groupes 101

102 103 104 105

surface (m2)

G1 G2 G3 G4 G5 G6

6 groupes 0

200 400 600 800

profondeur (m)

G1 G2 G3 G4 G5 G6

6 groupes -10

10 30 50 70 90

% environnement forestier

G1 G2 G3 G4 G5 G6

6 groupes -10

10 30 50 70 90 110

% bassin versant boisé

Figure 4-11. Gammes de valeurs prises dans chacun des six groupes typologiques (G1 à G6) par les cinq variables continues les plus actives dans l’ordination des étangs.

Ligne horizontale épaisse : médiane du groupe ; rectangle blanc : intervalle interquartile ; rectangle gris : intervalle de confiance à 95% de la médiane.

1 2 3 1 2 3 Population dans l'environnement immédiat (3 classes) 0

5 10 15

0 5 10 15 0

5 10 15

G1 G2

G3 G4

G5 G6

1 2 3 4 1 2 3 4

Indice trophique de Landolt (4 classes) 0

2 4 6 8 10 12

0 2 4 6 8 10 12 0

2 4 6 8 10 12

G1 G2

G3 G4

G5 G6

Figure 4-12. Pour les deux variables catégorielles les plus actives dans l’ordination des étangs : représentation de leurs catégories dans les six groupes typologiques (G1 à G6).

Figure 4-13. Gammes de valeurs prises dans chacun des six groupes typologiques (G1 à G6) par la saturation hivernale en oxygène.

Ligne horizontale épaisse : médiane du groupe ; rectangle blanc : intervalle interquartile ; rectangle gris : intervalle de confiance à 95% de la médiane.

G1 G2 G3 G4 G5 G6

6 groupes -10

40 90 140

Saturation hivernale en oxygène

4.5.4 Conclusions

Cette typologie, basée sur des variables locales et régionales, permet de classer les 80 plans d’eau. La version à six groupes d’étangs a été retenue. Les variables les plus actives à séparer les étangs sont l’altitude, l’indice trophique de Landolt (bioindication par les plantes), la densité de la population dans l’environnement immédiat (à 50 m), la superficie du plan d’eau, la profondeur moyenne, la proportion de forêt dans le bassin versant et dans l’environnement immédiat (à 50 m) (Figures 4-11 à 4-13).

Le type 1 regroupe 13 étangs localisés principalement en plaine. Assez densément peuplé, leur environnement est rarement boisé, de même que leur bassin versant. L’étang type a une profondeur plutôt faible (profondeur moyenne d’environ 1 mètre) et est de superficie moyenne (de 500 à 3’000 m2).

Le type 2 regroupe 17 étangs localisés essentiellement en plaine. Ces étangs ne sont jamais pauvres en nutriments, et sont de type mésotrophe à hypertrophe. Assez densément peuplé, leur environnement est en partie boisé, de même généralement que leur bassin versant. L’étang moyen de ce type a une profondeur plutôt faible (profondeur moyenne d’environ 1 mètre) et une superficie moyenne (de 300 à 5’000 m2).

Le type 3 regroupe 10 étangs localisés principalement aux étages montagnard et subalpin.

L’environnement de ces étangs est moyennement à densément peuplé, avec un environnement et un bassin versant assez fortement boisé. L’étang type est de surface petite (100 à 1’000 m2), avec une profondeur assez faible (profondeur moyenne entre 0.5 et 1.5 mètre).

Le type 4 regroupe 8 étangs localisés principalement à l’étage subalpin. Leur environnement immédiat est en partie boisé. Leur bassin versant est généralement riche en forêts. Ils sont assez grands (superficie > 1’500 m2) et profonds (profondeur moyenne entre 2 et 3 mètres).

Le type 5 regroupe 19 étangs localisés en plaine et à l’étage montagnard. Ces étangs possèdent des eaux moyennement riches en nutriments (mésotrophes à eutrophes), et un environnement immédiat densément peuplé. L’environnement immédiat et le bassin versant sont en partie boisés. Les étangs de ce type ont une superficie relativement élevée (>5’000 m2) et sont souvent assez profonds (profondeur moyenne entre 1 et 4 m).

Le type 6 regroupe 13 étangs localisés à l’étage alpin. Les eaux de ces plans d’eau sont en général pauvres en nutriments (oligotrophes). L’environnement est peu peuplé et la forêt absente de l’environnement immédiat et du bassin versant. Les étangs de ce type ont une surface moyenne à assez élevée (700 à 7000 m2) et une profondeur plutôt faible (profondeur moyenne entre 0.75 et 1.50 m).