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Portrait de l’impact social

Dans le document Liste des figures et des tableaux (Page 89-93)

5. L’impact social

5.1 Définition

5.1.3 Portrait de l’impact social

Chacune des études présentées ci-haut propose une définition de ce que nous avons désigné dans notre recherche comme l’impact social. Elles catégorisent les différents aspects de celui-ci afin d’identifier son étendue tout en visant une compréhension des liens unissant chaque élément.

Matarasso présente l’impact social de la participation dans les arts en six catégories, soit le développement personnel, la cohésion sociale, l’autonomisation des communautés et

l’autodétermination, l’identité et l’image locale, l’imagination et la vision, ainsi que la santé et le bien-être. De leur côté, Bernard et al. divisent le développement social en deux dimensions, soit les potentiels (santé, sécurité économique et connaissances) et les conditions de vie (emploi, vie familiale et vie civique). Leur conception du développement social inclut également des niveaux d’inclusion passant d’individu, à famille, à environnement local, puis à société/époque. Bernard et al.

proposent une conception cumulative du développement social. Enfin, Mgnui & Bacon mesurent le bien-être selon trois aspects, le soi, le support, ainsi que les structures et les systèmes.

Nous avons créé une grille d’analyse (Annexe 7) afin de comparer les visions présentées par chacune de ces études. Cette grille synthétise la vision de chaque auteur et permet d’identifier leurs

similitudes, ainsi que leurs différences. La principale similitude des trois études est qu’elles divisent

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toutes leur sujet d’étude selon deux grands aspects, soit l’individuel et le collectif et organisent les différentes idées en thématiques. Considérant que même les auteurs mettent en garde leurs lecteurs quant à la fluidité de leurs thématiques, nous réitérons dans le cadre de notre recherche la

perméabilité de celles que nous avons retenues.

Aspect individuel

L’aspect individuel regroupe généralement différentes caractéristiques permettant de décrire en quelque sorte la situation socio-économique d’un individu donné. Premièrement, les trois études s’entendent pour dire que l’état de santé est une thématique à prendre en considération. Soulignons toutefois que Matarasso considère la santé et le bien-être comme une catégorie de l’aspect

individuel, alors que le bien-être est l’un des concepts centraux de Mguni & Bacon et celui sur lequel est dressé en quelque sorte le portrait de santé général d’une communauté, incluant la santé physique et mentale des individus qui la composent. Bernard et al. considèrent également la santé physique et mentale comme un élément distinct chez les individus. Bref, bien que les trois études considèrent la santé comme un élément essentiel de leur analyse, il n’existe pas de véritable consensus sur sa définition et son utilisation.

Deuxièmement, les trois études s’entendent aussi pour considérer l’éducation comme une thématique de l’aspect individuel. Matarasso fait référence à l’éducation dans sa catégorie développement personnel, dans laquelle il mentionne également les habiletés et la confiance : « Personal development, dealing with change at an individual level, including confidence, education, skills, social networks, etc. » (Matarasso, 1997 : 12). Dans notre grille d’analyse, nous avons souligné l’adjacence de cette thématique avec celle d’ « imagination et vision » de Matarasso, qui selon l’auteur concerne non seulement la créativité, la pratique professionnelle, mais aussi les attentes et les symboles (Matarasso, 1997). Cette décision est encouragée par les choix de mots de Bernard et al.

afin de décrire l’éducation, soit « l’univers des connaissances », permettant d’élargir la

compréhension de cet élément au-delà de la scolarité. Puisque seul Matarasso fait allusion à certains éléments dans ses deux catégories, tels que créativité et confiance, et des liens unissant les éléments

de chacun, tels que créativité et habileté ou prise de risque positive et confiance, il nous apparaît plus juste de les synthétiser avec l’éducation.

Troisièmement, Bernard et al. et Mguni & Bacon prennent également en considération la situation financière et professionnelle des individus en incluant dans leurs analyses des éléments tels que le revenu. Bernard met l’accent sur la « précarité », les « travailleurs », avoir un emploi « de bonne qualité » et la « situation économique de base », alors que Mguni & Bacon mettent l’accent sur le « salaire », la « richesse » et le « chômage ». Malgré la diversité des termes utilisés, les deux études vont sensiblement dans la même direction, tentant de décrire la relation entre le revenu et l’emploi sur le développement des individus et leur degré de satisfaction à l’égard de la vie. La considération de la situation financière des individus est écartée chez Matarasso, ce qui peut s’expliquer, entre autres, par l’objectif de recherche distinct chez celui-ci par rapport aux deux autres.

Quatrièmement, seules Mguni & Bacon mentionnent considérer l’âge et le genre dans les éléments constituant l’aspect individuel dans leur étude. Dans le cadre de notre recherche, nous mettons de l’avant cette singularité, au même titre que les autres thématiques de l’aspect individuel sur lesquels les auteurs se ressemblent, en raison de la pertinence de la démarche des auteures. Les

caractéristiques retenues par celles-ci sont basées sur différentes études, provenant majoritairement du Royaume-Uni, et ont été sélectionnées en raison de leur impact positif ou négatif sur le sentiment de bien-être des individus. Mguni & Bacon expliquent à propos du genre: « Women tend to report higher levels of subjective wellbeing than men. » (Mguni & Bacon, 2010: 48) et de l’âge : « Subjective wellbeing tend to be ‘U-shaped’, that is, it is the highest amongst younger and older members of the population. People between the age of 35 and 44 years tend to report lower levels of subjective wellbeing. » (Ibid.) Bien qu’il semble farfelu de considérer susciter un changement sur ces

caractéristiques individuelles, il nous apparaît important d’inclure tout de même ces éléments dans l’aspect individuel afin d’être en mesure de mieux comprendre l’identité et l’état d’une communauté ou d’une société, au même titre que leur situation financière par exemple.

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Aspect collectif

L’aspect collectif s’intéresse plus particulièrement aux relations entre l’individu et les personnes qui l’entourent, ainsi qu’avec les organismes présents dans son environnement. Bien que cette

distinction n’ait pas été relevée explicitement par les auteurs, nous soulignons ici deux facettes de l’aspect collectif, soit ce que nous avons appelé le collectif immédiat et le collectif élargi. Dans l’aspect collectif immédiat, nous désignons ce qui est présent dans l’environnement immédiat de l’individu et avec lequel l’individu entretient des liens étroits, tels que les personnes avec lesquelles l’individu habite. Dans l’aspect collectif élargi, nous désignons les autres individus et les ressources publiques, tel qu’un collègue de travail ou un hôpital, ainsi que les regroupements d’individus.

Premièrement, les trois études relèvent les relations familiales et sociales. Les termes diffèrent un peu d’une étude à l’autre, soit la cohésion sociale pour Matarasso, les indices familiaux chez Bernard et al. et le support émotionnel chez Mguni & Bacon. Toutefois, tous font allusion aux connexions proches entre les individus. Bernard et al. et Mguni & Bacon vont un peu plus loin en accordant un souci particulier dans leurs recherches à la nature des liens entre les individus d’une famille, notamment s’ils habitent sous le même toit, dans une perspective de résilience.

Deuxièmement, Matarasso et Mguni & Bacon mentionnent les organismes publics comme élément à prendre en considération dans l’aspect collectif. Seul Matarasso mentionne spécifiquement le cas des musées dans son étude, puisqu’un de ses cas porte sur un tel type d’établissement. Bernard et al. et Mguni & Bacon vont souvent faire davantage référence aux hôpitaux ou autres services prodiguant des soins de santé en faisant référence aux services offerts dans les institutions publiques. Toutefois, le fait qu’ils ne soient pas explicitement mentionnés ne signifie pas nécessairement que les musées sont ou devraient être exclus des réflexions. Par exemple, le sentiment d’appartenance à la

communauté, concept clé en muséologie et en patrimoine, est un facteur pris en considération par Matarasso et Mguni & Bacon.

Troisièmement, Matarasso et Bernard et al. relèvent l’engagement social comme élément de l’aspect collectif. Les deux études soulignent d’une part l’implication civique d’un individu et, d’autre part, l’implication de la population ou des organisations elles-mêmes dans leur environnement.

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