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Choix d’études

Dans le document Liste des figures et des tableaux (Page 85-88)

5. L’impact social

5.1 Définition

5.1.1 Choix d’études

Nous avons choisi de comparer trois études. Dans le cadre de notre processus de sélection, nous avons privilégié des études portant sur l’impact social en tant qu’ensemble et présentées sous forme d’ouvrages comprenant l’élaboration de définitions, de typologie et d’évaluation, incluant

préférablement une méthodologie détaillée. Les articles scientifiques synthétisants des études en mettant l’accent davantage sur quelques résultantes isolées en omettant de les insérer dans une compréhension globale du sujet de notre étude ont donc été mis de côté. Nous avons aussi privilégié

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des études entretenant des liens étroits avec le secteur public, pour leur familiarité avec les organismes de type muséal, par opposition à la littérature sur le développement social dans le secteur privé par exemple. Ainsi, les études retenues ont comme point commun d’être ancrées dans un contexte de politique particulier, où les instances gouvernementales incitent le développement de mesures d’évaluation de leur développement social en opposition à leur développement

économique.

La première étude retenue intitulée Use or Ornament ? The social impact of participation in the arts par François Matarasso a été publiée en 1997. Mené par le groupe de recherche Comedia, il s’agit de la première étude sur l’évaluation de l’impact social de la participation des individus dans les activités culturelles, du moins au Royaume-Uni. Cette recherche a été critiquée en raison de son évaluation d’effets à long terme par une méthodologie à court terme, de sa difficulté d’établir une relation de cause à effet claire et de son manque de données qualitatives pour appuyer les résultats (Belfiore, 2002). Nous retenons tout de même l’ouvrage dans le cadre de notre étude pour son approche d’évaluation centrée sur les personnes à l’intérieur d’un tout complexe (Ibid.), pour ses liens avec la médiation culturelle par son accent sur la participation des individus dans des programmes culturels, dont des programmes dans des musées, ainsi que pour sa pertinence historique. La méthodologie utilisée (questionnaires, entrevues individuelles et de groupe, observation) est similaire aux pratiques actuelles en évaluation muséale et en étude des publics.

La deuxième étude par Paul Bernard et al., intitulée Comment mesurer le développement social ? Rapport de l’équipe CQRS sur les indicateurs sociaux synthétiques, a été publiée en 2002. Cette étude a été mandatée par le Conseil québécois de la recherche sociale (CQRS)1 et réalisée en partenariat avec le Conseil de la santé et du bien-être (CSBE)2 et l’Institut de la statistique du Québec. L’étude rassemble des chercheurs en sociologie, sciences humaines et relations industrielles d’universités québécoises et analyse la méthodologie et la pertinence pour mesurer le développement social du Québec des indicateurs déjà présents dans le monde scientifique, dont très peu s’avèrent utiles.

L’étude dresse le portrait général de ce que devrait être l’évaluation du développement social à l’aide de plusieurs indices de développement sociaux dont la majorité serait à développer. Leur proposition

1 Aujourd’hui Fonds québécois de la recherche sur la culture

2 Aujourd’hui Commissaire à la santé et au bien-être

reste donc essentiellement théorique, mais la recherche met en évidence les lacunes existantes dans la compréhension et l’évaluation du développement social à cette époque et propose une vision et des lignes directrices vers lesquelles les efforts scientifiques devraient être poursuivis. Dans le cadre de notre recherche, nous retenons cette étude pour sa perspective québécoise et son élaboration d’une définition du développement social à des fins scientifiques. La méthodologie proposée par cette étude utilise des indices synthétiques, semblables à la mesure du Produit intérieur brut (PIB), ce qui est loin des pratiques actuelles en matière d’évaluation muséale et en muséologie.

Enfin, la troisième étude par Nina Mguni & Nicola Bacon, intitulée Taking the temperature of local communities. The Wellbeing and Resilience Measure (WARM), a été publiée en 2010 par la Young Foundation dans le cadre du Local Wellbeing Project. Les auteures décrivent le WARM comme étant un cadre de travail permettant de mesurer le bien-être et la résilience d’une communauté donnée par l’identification des forces et faiblesses de cette dernière. Selon elles, les résultats permettraient ainsi aux décideurs de faire des choix éclairés quant à l’utilisation des fonds publics : « Understanding how people feel about the quality of their lives is important for local decision-makers and service providers at any time, but becomes vital when resources are as scarce as they are in these uncertain times. » (Mguni & Bacon, 2010 : 6) Nous retenons cette étude dans le cadre de notre recherche en raison de ses liens avec les thématiques et les publics cibles du MBAM, soit le bien-être, les individus et les communautés et car il s’agit d’une étude relativement récente permettant d’établir certains liens de causalité. La méthode WARM consiste à analyser plusieurs études existantes sur les communautés telles que les recensements, les évaluations effectuées par les autorités locales et les agences de santé, ainsi que les enquêtes statistiques du British Household Panel Survey afin de mesurer le bien-être d’une communauté, puis à analyser ses forces et faiblesses afin de mesurer sa résilience. Bien qu’entreprendre un type de recherche telle que celle-ci serait une initiative marginale et probablement trop ambitieuse pour un seul musée, il existe déjà une pratique d’évaluation de produits et services en muséologie. Il serait ainsi davantage à la portée des musées de poursuivre et d’améliorer leurs pratiques actuelles d’évaluation et de partager leurs résultats de manière à permettre la mise en commun par un tiers des résultats dans le cadre d’une méta-analyse.

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