• Aucun résultat trouvé

Médiation culturelle au Musée des beaux-arts de Montréal

Dans le document Liste des figures et des tableaux (Page 81-84)

4. La médiation culturelle

4.2 Comparaison des pratiques

4.2.3 Médiation culturelle au Musée des beaux-arts de Montréal

Tel que présenté précédemment, la mission du MBAM est l’enrichissement des connaissances liées au patrimoine artistique universel, à l’aide de programmes adaptés aux différents publics et de politiques d’accès privilégiées, dans le but affirmé que les différentes communautés ciblées (adultes, familles, groupes scolaires, groupes communautaires) développent un regard critique afin de mieux vivre en société (MBAM, 2015). Rappelons également que cette mission dite sociale est directement liée à sa fonction éducative :

À l’occasion du 375e anniversaire de Montréal, sera inauguré le nouveau pavillon d’art international et d’éducation […] qui, justement, insistera sur la mission sociale du Musée […]. Ce pavillon deviendra l’outil d’éducation et de promotion de valeurs qui nous rassemblent, au-delà de l’étroitesse des champs disciplinaires.

(Bondil, 2014 : 9)

Pour le MBAM, l’éducation est donc le véhicule choisi pour porter des valeurs de paix et d’unicité considérées essentielles à la fondation et au développement de toute société et de tout individu auprès de sa clientèle diversifiée.

En comparant la mission du MBAM avec celles du MNBAQ et celle du MBAC, il apparaît que celle du MBAM arrime clairement l’enrichissement des connaissances liées aux collections avec la médiation de ces dernières auprès de différents publics et non-publics. Par opposition, il semble que les

missions des deux autres musées tendent à pencher davantage soit d’un côté ou de l’autre et qu’elles présentent une absence de considération particulière pour les non-publics. De plus, le MBAM affirme sa volonté de jouer un rôle actif dans le développement des communautés et affirme ainsi sa volonté d’être une institution pertinente et active au sein de sa société. Cette approche relationnelle

annoncée du MBAM rappelle ainsi les propos de Lafortune quant à la médiation culturelle et à son potentiel social dans la résolution des enjeux contemporains.

76

Collection

La collection de type encyclopédique du MBAM est composée de 43 000 œuvres (MBAM, 2019b). Le Musée présente sa collection sous six groupements, soit archéologie et cultures du monde, art international ancien et moderne, art québécois et canadien, art contemporain international, arts décoratifs et design, ainsi qu’arts graphiques et photographiques.

En comparant la collection du MBAM avec celles des deux autres institutions, nous remarquons qu’elle est de taille moyenne et un peu plus variée en termes de types d’arts. Il est intéressant de noter que le MBAM définit sa collection comme « encyclopédique », alors que le MNBAQ et le MBAC utilisent d’emblée des termes plus nationalistes, tels que « mémoire du Québec » ou « art canadien » et « international ». Cela s’explique en partie par le mandat spécifique des musées d’état. L’utilisation du terme « encyclopédique » pour décrire sa collection arrime davantage le MBAM avec sa mission humaniste. Le Musée fait un lien clair avec sa collection spécialisée dans le « patrimoine artistique universel » en évitant des qualificatifs impliquant frontière territoriale ou disciplinaire et exclusion.

Médiation culturelle

Tel qu’annoncé dans sa mission et démontré dans la grille comparative en annexe (Annexe 6), le MBAM offre une panoplie de programmes adaptés à différents publics et non-publics. Le musée propose différents types d’atelier, des camps de jour, des colloques, des concerts, des conférences, des cours et ateliers d’art, des guides-ressources dans les expositions, un outil pédagogique

interdisciplinaire en ligne, des programmes d’accessibilité, d’art-thérapie et scolaires, des projections de films, des projets de mieux-être, ainsi que des visites.

La liste des programmes offerts par le MBAM démontre qu’en plus des programmes traditionnels destinés à des publics bien connus des musées, comme le MNBAQ et le MBAC le font également, le MBAM propose des programmes spécialisés destinés pour des publics précis. En témoigne, la multiplication des formes d’activités à l’intérieur de sa programmation éducative, comme les ateliers

(ateliers, ateliers art en mouvement, ateliers art et yoga, ateliers créatifs multidisciplinaires et ateliers de création supervisés par un art-thérapeute) et les visites (visites adaptées, visites autoguidées, visites guidées, visites d’expositions ou de collections, rencontre avec une œuvre). La multiplication de programmes et de partenariats permet aussi au Musée d’interagir avec des publics non

traditionnels et marginalisés socialement pour différentes raisons (ex. : âgisme, racisme, revenue, itinérance, analphabétisme, mobilité réduite, déficience visuelle, ainsi que troubles d’apprentissage, d’alimentation ou de santé mentale). Cette diversification des publics et des formes d’interactivité témoigne d’un modèle de communication sensible aux différents récepteurs présents dans l’environnement de l’institution et de médiateurs ayant la capacité d’adapter en conséquence leur message et la forme qu’ils lui donnent. Enfin, soulignons que plusieurs des programmes offerts, en particulier ceux établis en partenariat avec différents milieux et qui entretiennent des liens forts avec le programme le MEP, tel qu’expliqué précédemment par Jean-Luc Murray en entrevue, annonce d’emblée leurs objectifs à portée sociale, tel que « briser l’isolement ». Cela démontre une démarche d’implication sociale et une approche relationnelle entre le musée et le public entretenant ainsi des liens plus explicites avec la médiation culturelle que chez les deux autres musées. Selon Chaumier et Mairesse, « La médiation est un choix d’attitudes, une philosophie et une approche que l’on met en œuvre. » (Chaumier et Mairesse, 2013 : 60). C’est ce que nous observons tant dans les entrevues réalisées que dans l’analyse des pratiques éducatives du MBAM.

78

Dans le document Liste des figures et des tableaux (Page 81-84)