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Entrevues semi-dirigées

Dans le document Liste des figures et des tableaux (Page 58-62)

3. Le Musée des beaux-arts de Montréal

3.3 Entrevues semi-dirigées

With regards to collaborative learning, participants gained skills in learning how to look at and respond to art in a museum context, in art-making techniques, and learned about two Montreal community artists and their art. […] An increase in expressive capacities as well as in experiential understanding of using the arts for visual conversation and

communication with others took place to varying degrees for each individual. All were proud to have their art on view in such a respected venue, and their sense of enhanced self-esteem and self-confidence was evident. Participating in the museum context added to their self-narratives of their journeys in significant ways, contributing to a feeling of belonging in, as well as contributing to, the community at large. (CAHD, 2006 : 4-5)

3.3 Entrevues semi-dirigées 3.3.1 Objectifs et méthodologie

Les entrevues menées avec les employés du MBAM avaient pour objectifs d’identifier le rôle social poursuivi par le programme et son étendue, d’interroger le rôle social du musée par rapport à sa mission institutionnelle et de confirmer la pertinence du programme le MEP comme étude de cas dans le cadre du projet de recherche. Pour ce faire, nous avons effectué des entrevues semi-dirigées avec les principaux employés du Musée supportant le programme le MEP en mars 2016. Nous avons rencontré le directeur du département de l’éducation et de l’action culturelle (DÉAC) de l’époque, Jean-Luc Murray, ainsi que la responsable des programmes éducatifs pour les clientèles adultes dont

le programme est sous sa responsabilité depuis FLS, Marilyn Lajeunesse. Nous avons également réalisé une entrevue de groupe avec les éducateurs et éducatrices qui sont en charge du

développement et de la réalisation des projets avec les groupes communautaires. Les entrevues individuelles avec Jean-Luc Murray et Marilyn Lajeunesse avaient une durée d’une heure. L’entrevue de groupe avec les éducateurs et éducatrices s’est déroulée dans le cadre d’une de leurs réunions de travail mensuelles. La discussion était d’une durée d’environ 20 minutes et quatorze d’entre eux ont accepté de participer à la discussion.

3.3.2 Analyse

Un schéma d’entrevue a été élaboré afin d’interroger tous les participants autour des trois objectifs de recherche, soit les missions, les rôles et les objectifs de l’institution, du département et du programme. Suite à la transcription des entrevues (Annexes 2, 3 et 4), les entrevues ont été

synthétisées dans une grille d’analyse afin de comparer les réponses des participants par rapport aux objectifs de recherche (Annexe 5).

Interrogés par rapport à la mission du MBAM, certains ne se sentaient pas particulièrement à l’aise avec le terme mission. Par exemple, un éducateur a affirmé d’amblée : « Il n’y a pas de mission. » Pour sa part, Jean-Luc Murray a expliqué :

Et en même temps, on ne peut pas enfermer trop la mission tout de suite parce qu’elle est en redéfinition. Il faut accepter aussi que maintenant, c’est plus un changement d’attitude qu’on vit, de l’institution par rapport à ses visiteurs, qu’une mission un peu comme on la voyait il y a quelques années avec un mission statement, avec des objectifs parce que tout est ouvert, tout est perméable. Les murs du Musée se dissolvent

tranquillement.

Ainsi, les participants accordaient consciemment une importance particulière au rôle de l’éducation au sein de l’organisation, lui attribuant un rôle de premier plan. Dans leur vision du Musée, le terme accessibilité revient souvent. Ils expriment leur souci de rendre accessible le Musée à tout type de

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visiteur et ils imaginent le MBAM comme un lieu où différents types d’individu ou de groupe sont en mesure de visiter le musée « ensemble ».

À propos du rôle que joue leur département dans la réalisation de cette mission, ou plutôt de cette vision, de l’organisation, Jean-Luc Murray et Marilyn Lajeunesse ont exprimé la volonté que

l’institution demeure pertinente au sein de la communauté, comprise ici dans un sens large en ne se limitant pas aux écoles et aux visiteurs-types. L’ancien directeur du département a expliqué : « La vision d’un musée humaniste vient du département de l’éducation qui est la porte d’entrée du dialogue avec les visiteurs. » Selon eux, le Musée doit rester à l’écoute des besoins des visiteurs actuels et potentiels.

Concernant le rôle du MEP, Jean-Luc Murray et Marilyn Lajeunesse ont affirmé que le programme est essentiel dans la nouvelle vision du Musée en tant que lieu de culture pour tous les types de visiteurs.

L’ancien directeur du département soutient que le MEP a amené un changement de perspective et de pratiques à l’intérieur du Musée ayant touché l’ensemble de la structure organisationnelle, autant horizontalement que verticalement. La responsable du programme a expliqué qu’en côtoyant des gens différents, autant pour les employés que pour les visiteurs, les masques et les préjugés tombent.

Selon eux, le MEP a joué un rôle important dans le changement de perspective enclenchée au MBAM et sa redéfinition récente. Comme Jean-Luc Murray l’a affirmé : « Le MEP est le point de départ du changement d’attitude du Musée puisque cela a demandé au Musée qu’il change sa manière de travailler. » Il a expliqué ainsi les répercussions sur l’ensemble de l’institution et des visiteurs :

Ça a changé d’abord la façon dont les professionnels en éducation travaillent, ça a changé la façon dont on conçoit aussi le rôle du musée dans sa société et curieusement, avant le début de ce programme-là, on prenait des programmes pour les visiteurs réguliers et on essayait de les adapter aux visiteurs à besoins particuliers. Maintenant, en développant des programmes beaucoup plus riches, multisensoriels, multimodales, innovants, ouverts, centrés sur des enjeux actuels, on se rend compte que c’est le contraire qui arrive. Ça enrichit toute la programmation offerte aux autres visiteurs.

Ainsi, les décideurs du Musée cherchent désormais à offrir des expériences universelles selon lui. Par exemple, il explique que la croissance de la clientèle familiale leur a fait réaliser l’absence de salles des bains adaptées, d’espaces pour allaiter et de vestiaires pour les poussettes. Du côté des

expositions, il souligne l’intégration de la musique et du tactile dans l’optique de créer une exposition qui convient autant à une personne aveugle, qu’une personne en chaise roulante, qu’à un enfant.

À propos des objectifs du programme, Jean-Luc Murray et Marilyn Lajeunesse estiment que FSL avait rempli ses objectifs de départ en rendant le musée accessible et en brisant son image aux yeux des participants et en les transformant en visiteurs récurrents. Selon les participants, le MEP pour sa part irait un peu plus loin, mais resterait plus difficile à définir en raison des clientèles variées desquels émergent d’autres objectifs spécifiques. Sont évoqués entre autres : le bien-être, la santé, la

communication, l’établissement de liens avec les autres, la sécurité et le sentiment d’appartenance.

Interrogés sur des changements observés chez les participants par l’entremise du programme, les éducateurs soulignent qu’ils ne sont pas immédiats, qu’ils sont invisibles et qu’il est plus facile de les observer dans le cadre de projets se déroulant en plusieurs rencontres. Tout de même, Marilyn Lajeunesse et les éducateurs nomment les observations suivantes :

• tisser des liens entre les individus;

• tolérance envers les autres;

• briser l’isolement;

• importance de l’imaginaire;

• apprendre sur les autres;

• apprendre les différentes périodes artistiques;

• s’inspirer des œuvres;

• discuter;

• santé mentale;

• changement de perception à l’égard du Musée;

• curiosité, éveil;

• prise de décision, autonomie;

• sentiment de fierté.

Les changements observés semblent très variés, notamment en raison de la diversité des groupes et des activités.

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