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Développement durable

Dans le document Liste des figures et des tableaux (Page 25-28)

1. Problématique

1.2 État de la question

1.2.4 Développement durable

Malgré un intérêt pour le sujet depuis les années 1970 dans la communauté internationale, ce n’est qu’en 1987 que le Rapport Brundtland offre la première définition claire de ce qu’est le

développement durable, une définition qui est toujours d’actualité : « Le genre humain a

parfaitement les moyens d’assumer un développement durable, de répondre aux besoins du présent sans compromettre la possibilité pour les générations à venir de satisfaire les leurs. » (Brundtland,

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1987 : 14) Présidée par Gro Harlem Brundtland, cette rencontre de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations Unies a engendré ce rapport qui est maintenant considéré dans la littérature comme un point charnière de l’histoire, puisqu’il

engendra une prise de conscience au niveau international en ce qui concerne les enjeux

environnementaux de la planète. Les liens établis entre l’environnement, la consommation et la pauvreté amènent le rapport Brundtland à décrire le développement durable comme étant composé de trois dimensions : l’environnement, l’économie et le social.

Dans le domaine culturel québécois, le développement durable s’incarne, entre autres, par l’Agenda 21 de la culture du Québec. Celui-ci est un cadre de référence composé de 21 objectifs visant à fournir des lignes directrices à la communauté culturelle du Québec pour mettre en œuvre des actions inscrivant la culture dans le développement durable. Accompagné aussi d’une charte d’engagement, l’Agenda 21 décrit ainsi la culture et son lien avec le développement durable :

La culture constitue une composante essentielle de la qualité de vie. Elle est le creuset dans lequel se forment et s’épanouissent les individus en même temps qu’elle définit les peuples. Elle est une clé pour comprendre le monde et pour vivre ensemble. En ce sens, la culture précède et influence toute action de développement. (Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2012)

L’Agenda 21 considère la culture comme étant porteuse de l’identité culturelle de toute

communauté, permettant à chacune d’entre elles d’entrer en dialogue avec l’autre. Cette rencontre culturelle favoriserait ainsi la cohésion sociale et l’inclusion de groupes sociaux minoritaires ou marginalisés en plus de participer au développement des citoyens. Ainsi, la culture y est décrite comme étant un catalyseur dans le processus de développement économique. La lutte pour la justice sociale ne doit pas être seulement faite à l’international, mais aussi à l’échelle nationale, afin de combattre aussi les iniquités sociales au sein d’une seule nation. La culture doit transcender toutes les dimensions du développement durable.

Chaumier et Porcedda considèrent que « [les musées] occupent une position singulière » (Chaumier et Porcedda, 2011 : 9) dans la société par rapport au développement durable. Selon eux, en tant que vecteurs culturels, ils ont une responsabilité certaine envers la société en ce sens et sont des acteurs de changement de choix. Dans son texte « Réinventer un modèle : des leçons du passé faisons table

pleine », Chaumier fait un constat important en ce qui a trait à la démocratisation de la culture : « On a souvent confondu l’augmentation du nombre de visites avec une démarche d’accessibilité à tous » (Chaumier, 2011b : 158). Faisant écho aux propos de Cameron exprimés quarante ans plus tôt, il explique que malgré l’accroissement des taux de fréquentation, les groupes sociaux culturellement exclus demeurent absents de la fréquentation muséale. Chaumier rappelle que les taux de

fréquentation augmentent, car ce sont les mêmes types de personnes ou groupes sociaux qui visitent davantage les musées. Ainsi, il soutient que les musées doivent redoubler d’efforts pour créer de nouvelles stratégies pour ne plus vivre dans l’illusion d’accessibilité et pour réellement développer leurs publics en participant à la création d’une société plus juste, égalitaire. Selon Chaumier, les pistes de solution se trouvent non seulement dans la création d’un nouveau modèle d’écomusée, mais aussi dans l’action culturelle afin d’inventer de nouvelles façons de faire. Il prône ainsi un retour vers ce type d’institution, mais en version améliorée.

Pour Jean-Marie Lafortune, auteur de La médiation culturelle. Le sens des mots et l’essence des pratiques, les valeurs de l’Agenda 21, « […] qui fait de la culture un facteur d’irrigation du

développement. » (Lafortune, 2012 : 215), s’appuient sur la médiation culturelle. L’auteur explique :

En somme, c’est en se déployant sur le triple plan d’une éducation artistique, exigeant du milieu scolaire qu’il fasse une plus grande place à la formation au sensible, d’une éducation populaire, nécessitant un soutient plus large du gouvernement aux démarches d’apprentissage informelles par lesquelles les citoyens mènent collectivement des actions qui suscitent une critique de leurs conditions de vie ou de travail, et d’une éducation à l’environnement, requérant de la population qu’elle réduise

significativement l’empreinte écologique liée à son mode de vie, que la médiation culturelle apporte une réponse aux problèmes auxquels la société est confrontée aujourd’hui et aux crises qui l’ont fait apparaître. (Ibid.)

Tout comme en France, les programmes de médiation culturelle au Québec sont, généralement, facilités par les paliers gouvernementaux inférieurs, c’est-à-dire par les instances municipales et des regroupements régionaux, ceux qui sont en première ligne des enjeux touchant le territoire, la cohésion sociale et l’exclusion. Selon Lafortune, l’arrivée de la médiation culturelle exprime la volonté des instances municipales et des institutions culturelles d’élargir leurs publics et d’ « […] accroître leur engagement dans la communauté. » (Ibid. : 13) En effet, dès les années 1990, les municipalités entament le développement culturel de leur territoire, en complément aux développements

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économique et social, ce qui entraine de nouvelles actions locales dans le domaine culturel visant la démocratisation et la démocratie culturelle.

Dans le cadre de ce mémoire, nous considérons le développement durable comme un élément contribuant à l’articulation de la Nouvelle Muséologie comme une approche pertinente dans le domaine muséal. Nous considérons aussi qu’il contribue à un renouvellement des approches

éducatives et de la relation entre le musée et ses publics, notamment par l’adoption de la médiation culturelle comme mode d’intervention. Cette recherche jette un regard sur le musée en tant

qu’instrument social, plus particulièrement sur le MBAM et la société montréalaise. Dans le chapitre sur l’impact social, la réflexion se pose sur l’impact social du musée sur les individus et les groupes spécifiques, afin de mieux saisir le rôle d’acteur de développement social du musée.

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