Population et échantillonnage

3.3.1 Population à l’étude

La première étape du processus d’échantillonnage est celle de préciser la population à l’étude. La population se définit comme un ensemble d’éléments ayant des caractéristiques communes (Fortin, 2006). Pour la cibler, le chercheur doit en premier lieu établir des critères de sélection dictant les éléments qui la composent. Ce mémoire utilise la population ciblée pour le projet de recherche sur les malentendus culturels. Les critères d’inclusion établis pour le projet de recherche étaient de résider sur le territoire de la ville de Québec, d’être âgé de plus de 18 ans, d’être Québécois natif ou Québécois immigrant, d’âges, de sexes, de cultures et de classes sociales différents. Sont ici considérées comme Québécois natifs: toutes personnes nées au Québec, peu importe sa descendance et comme Québécois immigrants toute personne née à l’extérieur du Canada. Sont considérés comme immigrants pour cette recherche: toutes personnes ayant un statut d’immigrant économique, provenant du regroupement familial, ayant un statut de réfugié parrainé par l’État ou parrainé par le privé, auxquels nous ajoutons les personnes qui ont un statut de migrant temporaire, c’est-à-dire celles ayant un statut d’étudiant étranger ou un statut de travailleur temporaire. De plus, le niveau intermédiaire à l’oral de la langue française était également un critère d’inclusion pour l’étude. Selon Statistique Canada, la population totale du territoire de la ville de Québec est de 531 902 personnes, et au total, 37 340 personnes sont des personnes immigrantes, un nombre qui n’inclus pas les résidents temporaires. Outre les critères sociodémographiques que sont l’âge, le sexe et le lieu de provenance, les critères de la population à l’étude tiennent compte de la connaissance de la langue française, soit la capacité à soutenir une conversation dans cette langue, ce qui représente 520 120 personnes au total sur le territoire de la ville de Québec (Statistique Canada, 2017). La population immigrante du territoire étudié est issue de cinq continents. Sur le territoire étudié, 8 290 personnes proviennent des Amériques (Nord, centrale et Sud), 11 820 de l’Europe, 11 710 de l’Afrique, 5 480 de l’Asie et 35 de l’Océanie. Les données statistiques présentées ici incluent les personnes âgées de moins de 18 ans et ne tiennent pas compte des migrants temporaires, c’est-à-dire des personnes ayant un statut d’étudiants étrangers et celles ayant un statut de travailleur temporaire.

3.3.2 Échantillonnage

L’échantillonnage vise à former le corpus empirique d’une recherche. Deux grandes modalités d’échantillonnage sont souvent nommées en recherche, soit l’échantillon probabiliste et l’échantillon non probabiliste. La modalité utilisée pour cette recherche est l’échantillon non probabiliste. Ce type d’échantillonnage n’offre pas une chance égale à toute la population d’être choisie pour former l’échantillon et ne peut prétendre être représentatif de la population du territoire étudié (Fortin, 2006). Il s’agit de la modalité la plus souvent utilisée en recherche qualitative et se constitue en fonction de caractéristiques précises pour l’étude (Deslauriers et Kérisit, 1997).

L’étude présentée dans ce mémoire a utilisé un échantillonnage à cas multiples, vu sa méthode de collecte de données réalisées auprès de plusieurs individus. La recherche à cas multiples propose deux critères clés servant à orienter le chercheur: les principes de diversification, externe ou interne; les principes de saturation. Cette recherche s’inscrit dans le principe de diversification interne, puisqu’elle explorait le portrait global à l’intérieur d’un groupe restreint et homogène d’individus. Son critère d’homogénéité était le lieu de résidence de la population à l’étude, soit des personnes demeurant sur le territoire de la ville de Québec. La diversification interne du groupe se caractérisait par l’âge, le sexe, le pays de naissance, le statut d’immigration, etc. Elle visait l’étude en profondeur d’un groupe restreint et non le développement d’une vision globale de la population de Québec (Deslauriers et al., 1997). Le type d’échantillon utilisé pour s’arrimer à l’échantillonnage à cas multiples était l’échantillon par contraste, dont le but est d’ « ouvrir les voies à la comparaison (externe) ou à une sorte de "totalité hétérogène" » (Pires, 1997b, p.68). Pour ce projet, ce type d’échantillon fut adopté dans l’objectif d’assurer la présence de chaque groupe pertinent à l’objet d’étude. Il était ici question de variables spécifiques rattachées au problème étudié, soit les malentendus culturels. Deux types de variables stratégiques sont employées pour indiquer le contraste : les variables générales, soit l’âge, le sexe, le territoire habité ; et les variables spécifiques rattachées à l’objet d’étude, soit les sources de différences telle que la diversité des pays de provenance des participants. Il ne s’agissait donc pas de viser une représentativité numérique, mais d’assurer la diversité des groupes représentés.

Un échantillon de 17 personnes aux caractéristiques diversifiées (âge, sexe, classe sociale, pays de naissance, culture, religion, etc.) a été formé pour le projet de recherche global sur les malentendus culturels. De ces 17 participants, quatre étaient des chercheuses rattachées au projet de recherche. Cet échantillon répondait au désir de celles-ci de former deux groupes comptant un nombre paritaire d’hommes et de femmes et un nombre presque paritaire de Québécois natifs et de Québécois immigrants. Initialement, 16 personnes devaient être recrutées pour un total de 20 participants, mais le désistement de quatre participants dont trois à la suite du premier atelier a porté le nombre total à 17 personnes. Le fait que l’un des désistements se soit

produit à la suite de la première entrevue a permis aux chercheurs de recruter une personne supplémentaire en vue de conserver le nombre prévu de participants pour les premiers ateliers. Pour ce mémoire de maitrise, seul l’un des deux groupes formés a été analysé.