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pollution officielle contre pollution clandestine

Grand absent de l’image et néanmoins responsable de la panique sur la rive, le monstre se dirige droit vers la foule. Durant tout ce plan-sé-quence, le mutant sera visuellement absent, délibérément camouflé par la machine jaune dont la forme renvoie directement à celle de l’animal lors de sa première apparition. La créature, résultat imprévisible d’une action illégale et d’une pollution clandestine, se trouve ainsi dissimulée par la machine jaune, riposte officielle par l’épandage en plein jour du redoutable “agent jaune”, biocide par ailleurs destiné à éradiquer le virus et non pas le monstre.

On apprend en effet quelques scènes auparavant à travers les médias que « l’agent jaune qui va être utilisé pour la première fois, a été mis au point par l’armée US pour lutter contre les épidémies de virus inconnus ou en cas d’attentat bactériologique. […] ce puissant produit chimique élimine complètement tout agent biologique dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres ». De quoi s’étonner que ce produit puisse être utilisé en plein milieu d’une ville très densément peuplée comme Séoul, avec l’aval de l’OMS et donc de la communauté internationale. Durant le film, on voit régulièrement les médias parler du virus, de l’évasion des “contaminés”, des critiques portées par l’OMS sur la gestion de la crise, de “l’agent jaune” mais pratiquement aucun mot sur la créature en elle-même. Au point que les manifestants eux-mêmes en ont oublié sa présence.

À ce stade du film, le spectateur qui a suivi toute la traque du mutant par la famille Park sait que le virus est une totale invention. Le médecin de l’armée américaine vient tout juste de le dire explicitement à son ho-mologue coréen. L’annonce de la présence du virus sert uniquement de prétexte à l’utilisation de “l’agent jaune” pour un test grandeur nature de ce nouveau produit.

Se détachant au milieu de l’image, les grands personnages publicitaires flottants sont les seuls à l’échelle de la machine. On peut y voir des figures de l’armée américaine et de la société coréenne dépossédée de son auto-rité. Effet du hasard, à ce moment, le ballon rouge (comme la couleur du T-shirt des manifestants) portant l’inscription en coréen, est totalement plié en arrière par le vent tandis que le ballon blanc avec son inscription NO VIRUS?, personnifiant les médecins en blouse blanche de l’armée améri-caine, se tient bien debout et menaçant avec ses bras en l’air.

cultures populaires, cultures informelles

sait bien présente mais que l’on ne voit pas, nous renvoie aux premières minutes lors de la scène du suicide. L’étrange design de la machine s’ap-parente à celle de la créature lors de sa première apparition. La déroute des forces de l’ordre et des manifestants rappelle la débandade lors de la scène de l’évacuation du gymnase transformé en chapelle ardente, où le militaire en combinaison jaune panique totalement. Le fleuve, si calme, évoque la discrétion avec laquelle la créature a pris naissance (déversement clandestin de formaldéhyde). Tandis que sur la rive, les cris de la foule couverts par le message rappelant l’imminence de la dis-persion de “l’agent jaune” est le reflet du tapage géopolitique et média-tique orchestré par l’armée américaine pour pouvoir tester son produit.

The Host est un film à la fois drôle et intelligent mélangeant les genres avec une grande habilité (film de monstre, comédie noire, thriller, film fan-tastique, satire sociale…) dans lequel on retrouve un véritable condensé des problématiques liés aux sciences et techniques en société. Le parti pris du réalisateur de nous présenter le film du point de vue d’une famille disloquée, totalement seule et démunie devant cette situation permet de mieux percevoir le désarroi et l’impuissance de la population face aux autorités lors de période de crise. L’information vient du journal télévisé, le dialogue est inexistant et la réponse officielle ou médiatique est à mille lieues des préoccupations réelles et concrètes des personnes directe-ment impactées.

Stolz der Nation : la fierté de la nation – Extrait du film “Ingl

orious Basterds” de Quentin

D

ans cet ersatz de film de propagande nazie glissé dans le film In-glorious Basterds (2009), Quentin Tarantino retrace le fait d’arme d’un sniper allemand. Le soldat Zoller, isolé dans son clocher, tient en respect des jours durant une véritable armée, sans se reposer ni trembler. Fanatique, l’œil fou, il ne semble plus contraint aux limites physiques imposées par son corps. Cette scène caricaturale et visuelle-ment explosive est l’une des marques de fabrique de Quentin Tarantino, à l’image de l’easter egg du svastika formé par des impacts de balles.

Et pourtant, si derrière l’image d’Épinal de « surhommes » des soldats du IIIe Reich se cachait une troublante vérité, celle d’un usage massif et planifié de métamphétamines ?

Depuis les années 1930, la firme pharmaceutique Temmler travaille sur les effets stimulants de l’éphédrine. Ses travaux achevés, Temmler commercialise la pervitine en 1937. Cette métamphétamine est dans un premier temps prescrite aux civils comme médicament contre l’asthme. Chez ses utilisateurs apparaissent vite d’étonnants effets secondaires: sont notamment observées l’augmentation de la concentration et de