• Aucun résultat trouvé

l’École Nationale Supérieure d’Électrotechnique et d’Hydraulique de Toulouse s’affiche !

des fournitures d’électricité pour usage industriel sur place, puis à distance, que des usages de forces motrice, d’éclairage et d’appareils domestiques. Dans de petites communes disposant de chutes d’eau qui entrainaient d’anciens moulins, des industriels (minotiers, papetiers, fabricants de produits chimiques, etc. ) négociaient leur excédants d’énergie.

En 1945, soixante-dix-huit usines des Pyrénées d’une puissance totale de 830 000 kVA, produisaient quelque 2,7 milliards de kWh, le quart de la production hydroélectrique française. A cette époque, ces réalisations apportaient alors au pays, non seulement des équipements terminés, mais une mine d’études déjà largement engagées, ayant donné lieu, dès 1938, à un vaste programme remanié en 1941 par le comité d’organisation de l’énergie électrique ; il concernait notamment dans la région Midi-Pyrénées, un certain nombre d’usines hydroélectriques au fil de l’eau sur des rivières et des fleuves importants ; de majestueux ouvrages qui furent réalisés par la suite étaient ainsi préparés.

A un certain stade, il apparut nécessaire d’établir des relations entre les centres de production, afin de faciliter d’abord les échanges nationaux, puis ceux qui allaient concerner de bien plus vastes zones nationales et internationales. On prépara la création d’un grand réseau d’interconnexion commun à toutes les entreprises de production et de distribution d’électri-cité des Pyrénées et du Massif Central. On peut retenir de cette grande époque le souvenir de caractéristiques humaines qui l’ont jalonnée : l’esprit d’initiative, l’émulation par les concurrences techniques et de méthodes, la conscience de responsabilités à tous les échelons incitant aux décisions rapides et l’esprit d’équipe.

Et se fit sentir la nécessité d’annexer à cette grande armée, la préparation d’hommes hautement qualifiés pour toutes ces techniques nouvelles ; des professeurs clairvoyants firent créer des chaires spécialisées, des établis-sements scolaires à tous les degrés, des enseignements parallèles. Ce fut d’abord en 1902, la création à la faculté des sciences de Toulouse, d’un cours d’électricité industrielle post-scolaire et en 1908 à l’Université, (alors sous l’autorité de Paul Sabatier, doyen de la faculté des sciences), d’un diplôme d’ingénieur électricien. Une convention avec la municipalité de Toulouse permit l’installation et le fonctionnement de l’Institut Électrotech-nique. Charles Camichel devint directeur de cet institut ; après une pre-mière promotion en 1910, cette école fournit une pépinière de cadres pour

cultures populaires, cultures informelles

cette fleurissante industrie ; le professeur Camichel forma lui-même, dans la discipline de l’hydraulique qu’il créa, de nombreux élèves dont celui qui devait le suivre aux plus hauts sommets de la science internationale, et qui devint en 1942, son successeur, Léopold Escande.

Par décret du 2 novembre 1948, l’Institut d’Électrotechnique et de Méca-nique Appliquée, est transformé en École Nationale Supérieure d’Électro-technique et d’Hydraulique de Toulouse.

Voici le lien avec l’affiche présentée en haut de cet article. Une déesse d’inspiration romaine tenant fièrement une lance y est illustrée, l’équiva-lent du dieu Mars, la déesse de l’électricité ? Des éclairs blancs sur un fond rouge entourent un cartouche où l’on trouve les Pyrénées ennei-gées, une chute d’eau menant à une centrale hydro-électrique, laquelle est reliée à des pylônes transportant l’électricité vers les utilisateurs, alors que la ville de Toulouse, ville rose, supporte le paysage et que la déesse comme une statue de pierre surplombe le tout avec le Blason de la ville à ses pieds.

J’ai une anecdote à rapporter à ce sujet, ayant rencontré un professeur émérite de l’école actuelle, l’ENSEEIHT. Il m’a raconté, alors que je l’interrogeais sur l’affiche, l’importance qu’elle a eue dans son histoire per-sonnelle. Étudiant au lycée d’Arras, il se demande s’il ne l’avait pas vue, alors affichée sur les murs de la salle de travaux pratiques, ou peut-être, est-ce en 1955, alors qu’il était en Math Sup à Douai. Ce qui est sûr, c’est qu’avec quelques camarades de classe, ils avaient fait le souhait de continuer leurs études dans le sud de la France après l’hiver terriblement éprouvant de 1956, s’ils obtenaient le concours. Il a intégré l’établissement en 1957. Plus tard, il en assurera la direction.

L

e titre initial de cet article du quotidien « l’Humanité » paru le 17 juil-let 1937 invite à la balade. « Visitons le palais de la découverte » écrit G. Vigué. L’originalité réside dans la qualité de cet auteur ; il n’est pas journaliste mais agrégé de l’université et c’est hors de son amphithéâtre et de son parterre d’étudiants captifs, qu’il s’adresse au grand public, ciblant à travers l’organe quotidien du Parti Communiste les classes populaires et ouvrières. En 1937, l’Humanité comptabilise un tirage de 300 000 exemplaires. G. Vigué y endosse le rôle de passeur de savoir, à l’instar du médiateur d’aujourd’hui. Le fait est nouveau ; Les chercheurs, les scientifiques étaient jusque-là enfermés dans leur laboratoire, leur « tour d’ivoire », ne s’adressant qu’à des publics avertis. Mais l’environnement a changé. La période est marquée en France par de profonds bouleversements politiques et sociaux. Après les ravages de la grande guerre, les intellectuels du monde entier se mobilisent pour la paix et tentent de faire partager des valeurs fondées sur un esprit de raison. Universitaires et chercheurs affirment la nécessité d’organiser et professionnaliser la recherche scientifique. Ils veulent aussi montrer qu’il