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Plans dans l’espace

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Géométrie élémentaire de l’espace

3.6 Plans dans l’espace

3.6.1 Représentation paramétrique des plans

PROPOSITION3.30 ♥♥♥ Équation paramétrique d’un plan SoitR³O,i ,j,k´un repère de l’espaceE. Soient :A¡

xA,yA,zA¢

∈E,u¡

xu,yu,zu

¢etv¡

xv,yv,zv

¢deux vecteurs deV. SoientM¡

x,y,z¢

un point de l’espace etPle plan affine passant parAet engendré paru etv. On a équivalence entre :

1 Mest élément deP

2 il existe¡α,β¢

∈R2tel que−−→AM=α−→u+β−→v.

3 il existe¡α,β¢

∈R2tel que :





x=xA+αxu +βxv

y=yA+αyu +βyv

z=zA+αzu+βzv

Le système





x=xA+αxu+βxv

y=yA+αyu+βyv

z=zA+αzu+βzv

est une équation paramétrique deP. Preuve SoitM¡

x,y,z¢

un point de l’espace. Supposons queMest élément du planP alors le vecteur−−→AMest combinaison linéaire des vecteursuetv. Autrement dit, il existe des scalairesα,βRtels que−−→AM=αu+βv. En récrivant cette égalité avec des coordonnées, on obtient

x=xA+αxu+βxv y=yA+αyu+βyv z=zA+αzu+βzv

. Réciproquement, si les coordonnées du pointM¡

x,y,z¢

vérifient le système précédentes, on montre que−−→AM=αu+βv et donc queMP.

3.6.2 Représentation cartésienne

Pour tout ce paragraphe, on fixe un repère orthonormal directR³O,i ,j,k´de l’espaceE. PROPOSITION3.31

SoitP un plan affine deE SoitAun point deP et¡u,−→v¢

un couple de vecteurs engendrantP. On a équivalence entre :

1 le pointMest élément deP.

2 le produit mixtedet³−−→

AM,−→u,−→v´ est nul.

Preuve SiMP alors−−→AMest combinaison linéaire deu etv et les vecteurs−−→AM,u,v sont coplanaires. On a alors nécessairementdet³−−→

AM,u,v´

=0. Réciproquement, sidet³−−→

AM,u,v´

=0alors les vecteurs−−→AM,u,v sont coplanaires ce qui n’est possible que si le pointMest dans le même plan que celui passant parAet engendré paru,v, c’est à direP(caruetv ne sont pas colinéaires par hypothèse).

COROLLAIRE3.32

trois points non alignés de l’espaceE. AlorsM¡ x,y,z¢

Preuve Il suffit d’appliquer la proposition précédente àu=−→

ABetv =−→

ACet d’exprimer le produit mixte avec les coordonnées de ces vecteurs.

PROPOSITION3.33 ♥♥♥ Équation cartésienne d’un plan

• SoitP un plan affine passant par un pointA¡

xA,yA,zA

¢ de l’espaceE et admettant le vecteurn(a,b,c)comme vecteur normal alors une équation cartésienne dePest

a(x−xA)+b¡ yyA¢

+c(z−zA)=0

• Réciproquement, l’ensemble des pointsM¡ x,y,z¢

vérifiant l’équationax+by+cz=da,b,c,dsont des réels et oùa,b,cne sont pas tous nuls est un plan affine de vecteur normal n(a,b,c) .

Preuve

Mest élément dePsi et seulement si−−→AMetnsont orthogonaux et donc si et seulement si−−→AM.n=0. Exprimant cette dernière égalité avec les coordonnées des vecteurs considérés, on retrouve la formule proposée.

Sia6=0, posonsA³

DÉFINITION3.19 Équation normale d’un plan

SoitPun plan affine d’équationax+by+cz=d. Comme dit plus haut, le vecteurn(a,b,c)est un vecteur normal à P. Si ce vecteur est de plus unitaire, c’est à dire si

°°→−n°°2=a2+b2+c2=1

alors l’équationax+by+cz=dest appélée équation normale deP.

Interprétation géométrique de l’équation normale

SoitPun plan etHle projeté orthogonal de l’origineOdeRsurP. Posons :u =°°°−−→OH−−→OH°

°°. Considérons les3angles non orientés :

Cette dernière égalité forme une équation normale deP.

Position relative de deux plans

L’espace est ici encore rapporté à un repère orthonormal directR³O,i ,j,k´. DÉFINITION3.20 Plans parallèles

Deux plans de l’espace sont parallèles si et seulement si ils admettent un vecteur normal non nul commun.

DÉFINITION3.21 Plans perpendiculaires

Deux plans de l’espace sont perpendiculaires si et seulement si ils admettent des vecteurs normaux non nuls orthogo-naux.

PROPOSITION3.34 Caractérisation de la perpendicularité ou du parallèlisme de deux plans à partir de leurs équations cartésiennes respectives

SoientPetPdeux plans d’équations cartésiennes respectives

ax+by+cz=d et ax+by+cz=d. Les vecteursn(a,b,c)etn¡

a,b,c¢

sont donc, respectivement, des vecteurs normaux àPet àP.

1 Les plansPetPsont parallèles si et seulement si il existe un réelλ6=0tel que a=λa, b=λb et c=λc

2 Les plansPetPsont confondues si et seulement si il existe un réelλ6=0tel que a=λa, b=λb, c=λc et d=λd 3 Les plansPetPsont perpendiculaires si et seulement si

aa+bb+cc=0

Preuve

1 P etP sont parallèles si et seulement si leurs vecteurs normaux sont colinéaires ce qui est se traduit en termes de coordonnées par les3égalités ci dessus.

2 PetPsont confondues si et seulement si, à la fois, ils sont parallèles et si ils ont un point communA¡

xA,yA,zA¢ . D’après le point précédent, ceci est équivalent à

a=λa, b=λb, c=λc et axA+byA+czAd=axA+byA+czAd=0 On obtient alors

(λaa)xA+(λbb)yA+(λcc)zAd+d=0 ou encore

1)¡

axA+byA+czA¢

d+d=0 Et commeAest élément deP, on a aussi

1)dd+d=0 Ce qui prouve qued=λd

3 Les deux plans sont perpendiculaires si et seulement si leurs vecteurs normaux sont orthogonaux, c’est-à-dire si et seulement sin.n=0, de quoi découle l’égalité à prouver quand on la transcrit en coordonnées.

PROPOSITION3.35

SoientP etP deux plans de l’espace de vecteurs normaux respectifsn etn. SiP etPsont sécants alors leur intersection est une droite de vecteur directeurn∧ −→n.

Preuve SoitAun point de l’ intersection des deux plansPetP.

Si le pointMest élément dePP alors−−→AMest orthogonal àn et àn. Par conséquent,−−→AMest colinéaire àn∧ −n etM appartient à la droite passant parAdirigée parn∧ −n.

Réciproquement, supposons queMappartient à la droite passant parAdirigée parn∧ −n, alors le vecteur−−→AMest orthogonal àn et àn. CommeAest élément des plansPetP, nécessairementMest élément dePetPet donc dePP.

3.6.3 Distance d’un point à un plan

FIGURE3.6 – Plans sécants dans l’espace

PROPOSITION3.36 Distance d’un point à un plan

SoitPun plan affine de vecteur normaln. SoitMun point de l’espace etHson projeté orthogonal surP. On appelle distance du pointMau planP la distanceMH. On la note :d(M,P). C’est la plus petite distance du pointMà un pointAdeP:

∀A∈P, d(M,P)=HMÉAM.

Preuve SoitAP. Le théorème de Pythagore appliqué dans le triangleAHMpermet d’écrireAH2+HA2=AM2. Comme HA2Ê0, on aMH2ÉAM2et doncMHÉMA.

M

H

A

FIGURE3.7 – Distance d’un point à un plan

Remarque 3.16 Hest l’unique point dePtel que les vecteurs−−→MHetn sont colinéaires.

Deux méthodes de calcul de la distance d’un point à un plan

THÉORÈME3.37 Quand le plan est donné par un point et deux vecteurs directeurs

SoitP un plan défini passant par un pointA, engendré par les vecteursu etv et de vecteur normaln. SoitMun point de l’espace. On a

d(A,P)=

¯¯

¯→−n·−−→AM¯¯¯

°°−→n°

° =

¯¯

¯¡→−u ∧ −→v¢

·−−→AM¯¯¯

°°−→u∧ −→v°

° =

¯¯

¯det³

u,−→v,−−→AM´¯¯¯

°°−→u∧ −→v°

°

Preuve ♥♥ SoitHle projeté orthogonal deMsurP. Plaçons nous dans le plan défini par les pointsA,HetM. Soitθune mesure de l’angle non orienté³n,−−→

MA´

. On aMH=AM· |cosθ|. Par ailleurs

MH=AM· |cosθ| =

°°n°°°°°−−→AM°°°|cosθ|

°°n°° =

¯¯

¯n·−−→AM¯¯¯

°°n°°

ce qui prouve la première formule. Pour la seconde, il suffit d’appliquer la première avecn= −u∧−v qui est bien un vecteur normal àP. Enfin, par définition, on sait que¡u∧ −v¢

·−−→AM=det³u,v,−−→AM´

THÉORÈME3.38 Quand le plan est donné par une équation cartésienne

On rapporte le plan à un repère orthornormalR. SoientP un plan d’équation cartésienneax+by+cz+d=0et M¡

xM,yM,zM

¢un point de l’espace. On a

d(M,P)=

¯¯axM+byM+czM+d¯¯ pa2+b2+c2

Preuve Au regard de l’équation cartésienne dePle vecteurn(a,b,c)est normal pourP. On considère un pointA¡

xA,yA,zA¢

P. En utilisant la formule précédente, on obtient

d(M,P) =

¯¯

¯n·−−→

AM¯¯¯

°°n°°

=

¯¯a(xMxA)+b¡ yMyA¢

+c(zMzA)¯¯ pa2+b2+c2

=

¯¯axM+byM+czM¡

axA+byA+czA¢¯¯

pa2+b2+c2

=

¯¯axM+byM+czM+d¯¯ pa2+b2+c2 car commeAest élément deP, on aaxA+byA+czA= −d.

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