Fonctions Complexes
1.11.1 Forme algébrique - Forme trigonométrique Exercice 1.1 ♥Exercice 1.1♥
Donner l’écriture algébrique des nombres complexes suivants : 1. z1=¡1
Déterminer le module et et un argument dez= Ã1+ip
3 1−i
!20
.
Solution : On montre facilement que1+ip
3=2eiπ3 et que1−i=p
1. Par factorisation par les angles moitiés (voir proposition 1.24 page 28 ), on trouve : z=eiθ+1=eiθ2
µ
eiθ2+e−iθ2
¶
=2cosθ
2eiθ2.
Il reste à étudier le signe de cosθ2. Commeθ∈[−π,π], alors θ2 ∈[−π/2,π/2] et cosθ2 Ê0. Il vient donc :
|z| =2cosθ
2 et arg(z)=θ
2 [2π]. On montre de même que siz′=eiθ−1alors : z′=eiθ2
µ
eiθ2−e−iθ2
¶
=2isinθ
2eiθ2=2sinθ
2ei
³θ 2+π
2
´
.
On étudie alors le signe desinθ2. Commeθ∈[−π,π],sinθ/2Ê0siθ∈[0,π]etsinθ/2<0siθ∈]−π, 0[. Donc :
¯¯z′¯¯=2¯¯¯sinθ
2
¯¯
¯ et arg¡ z′¢
=
θ+π
2 [2π] siθ∈[0,π]
θ+3π
2 [2π] siθ∈]−π, 0[
2. En utilisant les résultats de la question précédente, on obtient : Z=cosθ+isinθ+1
cosθ+isinθ−1=eiθ+1 eiθ−1=eiθ2
eiθ2 2cosθ2
2isinθ2 =cotanθ
2e−iπ2
On obtient|Z| = |z|/¯¯z′¯¯= ¯¯¯cotanθ
2
¯¯
¯ etarg(Z)=arg(z)−arg¡ z′¢
=
(−π/2 siθ∈[0,π[
−3π2 [2π] siθ∈]−π, 0[ . Exercice 1.5 ♥
Trouver les entiersn∈Ntels que¡p3+i¢n
soit réel.
Solution : Comme p3+i=2eiπ6, sin∈N:¡p3+i¢n
=2neinπ6. Ce nombre est réel si et seulement sinπ6≡0 [π]
c’est-à-dire si et seulement sinest un multiple de6. Exercice 1.6 ♥
On considère, pourθ∈Retn∈N, le complexez=[1−sinθ+icosθ]n. Déterminer les réelsθtels queRe (z)=0. Solution : En utilisant la factorisation par les angles moitiés (voir proposition 1.24 page 28 ), on trouve :
z=[1+ei(π/2+θ)]n=2ncosn(π/4+θ/2)ein(π/4+θ/2) et donc :
Re (z)=2ncosn(π/4+θ/2) cos(nπ/4+nθ/2) Par suite :Re (z)=0si et seulement si θ=2kπ+π/2 (k∈Z) ou θ=(2k+1)π/n−π/2.
1.11.2 Polynômes, équations, racines de l’unité
Exercice 1.7 ♥SoitPle polynôme défini dansCpar :
P(z)=z3−z2+(5+7i)z+10−2i. 1. Montrer quePpossède une racine imaginaire pure.
2. En déduire une factorisation deP de la formeP(z)=(z−2i)Q(z)oùQ est un polynôme du second degré à coefficients complexes.
3. Résoudre alorsP(z)=0et factoriser complètement le polynômePsurC.
Solution :
1. Le nombre complexe 2i est une racine deP.
2. Padmet alors une factorisation de la formeP(z)=(z−2i)Q(z)avecQ (z)=az2+bz+cun polynôme à coefficients complexes à déterminer. Par identification, on montre queQ (z)=z2+(−1+2i)z+1+5i.
3. En appliquant le théorème de résolution des équations du second degré à coefficients complexes, on trouve que les racines deQsont−1+i et2−3i. On a donc : P=(z−2i)(z+1−i) (z−2+3i).
Exercice 1.8 ♥
Déterminer les racines carrées des nombres complexes suivants : 1. z1= −3+4i
2. z2= −5−12i
3. z3= −24−10i 4. z4= −i Solution :
1. On utilise la méthode vue en cours. SoitZ=X+iYune racine carrée dez1.(X, Y)vérifie le système :
X2+Y2 =5 X2−Y2 = −3 XY >0
.
Par addition-soustraction des deux premières équations, il vient que2X2=2c’est-à-direX= ±1et2Y2=8 c’est-à-direY= ±2. On utilise alors queXY>0et on trouve que Z=1+2i ou Z= −1−2i . Réciproquement, on vérifie que ces deux solutions conviennent.
2. On procède de même et on trouve que les deux racines carrées dez2sont 2−3i et −2+3i
3. On procéde encore de la même façon et on trouve que les deux racines dez4sont 1−5i et −1+5i .
4. On peut procéder comme avant. Mais on peut aussi utiliser la forme exponentielle de−i qui est−i=ei3π/2donc Z=ρeiθest une racine carrée de−i si et seulement si
(ρ =1 2θ =3π2 [2π]
et alorsρ=1etθ=3π/4[π]. DoncZ=ei3π/4ouZ=ei7π/4 ce qui donne, sous forme algébriqueZ=
p2
2 (1−i) ouZ=
p2
2 (−1+i). On vérifie réciproquement que ces deux solutions conviennent.
Exercice 1.9 ♥
Déterminer les racines des polynômes suivants : 1. z2+i z+5−5i
2. z2+z−i z−5i
3. z2−i z+1−3i 4. z2−3i z−3−i=0 Solution :
1. Le discriminant dez2+i z+5−5i est∆= −21+20i. Une racine carrée de∆est2+5i. Les racines du polynôme sont donc : 1+2i et −1−3i .
2. Le discriminant dez2+z−i z−5iest∆=18i. Une racine carrée de∆est3+3i. Les racines du polynôme sont donc : 1+2i et −2−i .
3. Le discriminant dez2−i z+1−3iest∆= −5+12i. Une racine carrée de∆est2+3i. Les racines du polynôme sont donc : 1+2i et −1−i .
4. Le discriminant dez2−3i z−3−i=0est∆=3+4i. Une racine carrée de∆est2+i. Les racines du polynôme sont donc : 1+2i et −1+i .
Exercice 1.10 ♥ Déterminer :
1. Les racines troisièmes de−8. 2. Les racines cinquièmes de−i 3. Les racines sixièmes de −4
1+ip 3
Solution : Soitz=ρeiθ∈Cavecρ∈R∗+etθ∈R.
1. On a−8=8eiπ etz est une racine troisième de−8si et seulement siρ3=8et3θ=π [2π]. Il vient alorsρ=2 etθ=π/3 [2π/3]. Doncz= 2eiπ/3 ouz=2ei(2π/3+π/3)=2eiπ= −2 ouz=ei(4π/3+π/3)= ei5π/3 . On vérifie réciproquement que ces trois nombres conviennent.
2. Comme−i=e−iπ2, on a :z5= −i si et seulement siρ5=1et5θ≡ −π2 [2π]c’est-à-dire si et seulement siρ=1et θ= −10π £2π
5
¤. Les cinq racines cinquièmes de−isont donc : ei(4k−1)10π aveck∈ 0, 4. 3. De même, on montre que −4
1+ip
3=2e2iπ3 . Par conséquent,z6=1+−i4p3 si et seulement siρ6=2et6θ≡2π3 [2π], c’est-à-dire si et seulement si :ρ=p6
2etθ≡π9£π
3
¤. Les six racines sixième de −4
1+ip
3sont donc : ei(3k+91)π avec k∈ 0, 5.
Exercice 1.11 ♥♥
Résoudre dansCl’équation
(z−1)6+(z−1)3+1=0 (⋆)
Solution : PosonsZ=(z−1)3. L’équation devient alorsZ2+Z+1=0qui admet deux solutions :Z1= −12+ip23=e2i3π etZ2= −12−i
p3
2 =e−2iπ3 . On a alors(z−1)3=Z1ou(z−1)3=Z2. La première équation amène : z=ei(6k+92)π+1 aveck∈ 0, 2et la seconde : z=ei(6k−2)π9 +1 aveck∈ 0, 2. On vérifie réciproquement que ces six nombres sont solutions de(⋆).
Exercice 1.12 ♥♥
1. Résoudre dansC, l’équation
(1+i z)5=(1−i z)5(⋆) (1.1)
2. En déduire les valeurs detanπ
5 ettan2π
5 , que l’on exprimera sous la forme : q
p+qp
n, (n,p,q)∈Z2
3. En déduire la valeur detan π 10. Solution :
1. Soitzune solution de(⋆).z6= −idonc1−i z6=0. PosonsU=1+i z
1−i z. Le nombre complexeUdoit vérifierU5=1. En posantω=ei2π5, il existek∈ 0, 4tel que :
U=ωk Alors :
z= −iωk−1
ωk+1=tan¡kπ 5
¢
On vérifie réciproquement, que z=tankπ
5 est solution pourk∈[0, 4].
2. Résolvons de façon différente l’équation(⋆)en développant les deux membres à l’aide de la formule du binôme de Newton :
1+5(i z)+10(i z)2+10(i z)3+5(i z)4+(i z)5
=1−5(i z)+10(i z)2−10(i z)3+5(i z)4−(i z)5
⇐⇒ 5i z+10(i z)3+(i z)5=0
⇐⇒ z£
z4−10z2+5¤
=0 Et sizest une solution non-nulle,Z=z2est racine du trinôme
Z2−10Z+5=0
qui possède deux racines réelles :
3. En utilisant la formule de trigonométrie :
tan 2θ= 2tanθ etAest alors la seule racine positive de ce trinôme :
A=
Résoudre les équations suivantes d’inconnuez∈C: 1. 1+z+i
1. Soitz une solution de la première équation. On a nécessairementz6=i cari n’est pas une solution de l’équation.
PosonsZ=z+i trois solutions z=1, 0,−1 . On vérifie réciproquement que ces trois nombres sont solutions de l’équation.
2. Considérons maintenant une solutionz de la deuxième équation. Comme précédemment, il est clair quez6=i. PosonsU=z+i Après factorisation par l’angle moitié, on trouve que z∈n
cotankπ
n ;k∈ 0,n−1o
. On vérifie réciproquement que ces nombres sont solutions de l’équation.
Exercice 1.14 ♥♥
Résoudre
z3=z
Solution : ♥♥ On remarque quez =0 est une solution de cette équation. Supposons alorsz6=0. En prenant les modules, on a :|z|3=¯¯z¯¯= |z|et donc :|z| =1. Siz est solution, alors en multipliant parz on trouve quez4= |z|2=1 d’oùz∈{1,i,−1,−i}. On vérifie réciproquement que ces solutions conviennent. L’ensemble solution de l’équation est donc : {0, 1,i,−1,−i}.
Exercice 1.15 ♥
Soitωune racinen-ième de l’unité différente de1. On pose S=
nX−1 k=0
(k+1)ωk.
Déterminer une valeur deS.
Indication 1.9 :On pourra calculer(1−ω) S. Solution :
(1−ω) S = (1−ω)
nX−1 k=0
(k+1)ωk
=
nX−1 k=0
(k+1)³
ωk−ωk+1´
= (1−ω)+2¡ ω−ω2¢
+3¡
ω2−ω3¢
+. . .+n¡
ωn−1−ωn¢
= 1|+ω+ω2{z+. . .+ωn−1}
=0
+nωnpar télescopage
= n et S= n
ω−1 .
Exercice 1.16 ♥♥
Soitn∈N,nÊ2. Calculer le produit des éléments deUn. Solution :
Y
ξ∈Un
ξ=
nY−1 k=0
e2ikπn =
nY−1 k=0
³ e2inπ´k
=³
e2iπn ´1+2+...+n−1
=³
e2iπn ´n(n2−1)
=e2iπn(n2n−1)=ei(n−1)π= (−1)n−1
Exercice 1.17 ♥ Résoudre dansCl’équation
1+2z+2z2+ ··· +2zn−1+zn=0 Indication 1.9 :Multiplier par(1−z).
Solution : Soitz une solution de l’équation. Comme1n’est pas solution de l’équation, nécessairement z6=1. En multipliant l’équation par(1−z), on se ramène à l’équation équivalente :
(1+z)(1−zn)=0
Les solutions de cette équation sont les racines nièmes de l’unité différentes de1, et éventuellement−1à rajouter.
Exercice 1.18 ♥♥
PournÊ2, on noteω=e2iπn . Calculer les sommes suivantes : S1=
nX−1 k=0
ωk p (p∈Z), S2=
nX−1 k=0
³n k
´
ωk, S3=
nX−1 k=0
¯¯
¯ωk−1¯¯¯.
Solution :
• La première somme est géométrique de raisonωp. La raison est différente de1 si et seulement sip n’est pas un multiple den. Alors
S1=ωpn−1 ωp−1 = 0 Sipest un multiple den, on trouveS=n.
• La deuxième somme se calcule grâce à la formule du binôme : S2=
Xn k=0
Ãn k
!
ωk−ωn=(1+ω)n−1= −2ncosn π
n−1 en utilisant la factorisation par l’ angle moitié
• La troisième somme se calcule en remarquant que
¯¯
¯ωk−1
¯¯
¯=2
¯¯
¯sinkπ
n
¯¯
¯=2sinkπ
n
La première égalité est une conséquence de la factorisation de l’angle moitié et la seconde provient du fait que sinus est positif sik∈ 0,n−1. On introduit alors la sommeE des exponentielles imaginaires correspondante que l’on calcule et finalement,
E=2
nX−1 k=0
eikπn =2eiπ−1
eiπn−1=2i e−2niπ sin2nπ S3=Im(E)= 2cotan³π
2n
´
Exercice 1.19 ♥♥♥
Soitn∈N,nÊ1et soitω∈Un. On dit queωest une racine primitiven-ième de l’unité si et seulement si toute racine n-ième de l’unité s’écrit comme une puissance deω. Autrement dit :
Un=n
ωk|k∈Zo
Soitk∈ 0,n−1. Montrer queω=e2ikπn est une racine primitiven-ième de l’unité si et seulement sik est premier avecn.
Solution :
⇒ Par contraposition, si k etn ne sont pas premiers entre eux, alors ils admettent un diviseur commun d6= ±1: n=dn′etk=dk′avecn′,k′∈N. En particulier,wn′=
µ e2iπk
′d n
¶n′
=1et
©wr |r∈Nª
⊂Un′ÚUn
carn′<n. On en déduit queωn’est pas primitive.
⇐ Siketnsont premiers entre eux alors d’après le théorème de Bezout, il existea,b∈Ztels queak+bn=1. Donc pour toutl∈ 0,n−1,
µ e2ikπn
¶al
=e2ik alπn =e2i(1−nbn)lπ=e2ilπn etωest bien primitive.
Exercice 1.20 ♥♥♥
Posonsω=e2i7π et considéronsX=ω+ω2+ω4etY=ω3+ω5+ω6. 1. Montrer queY=Xet queImX>0.
2. CalculerX+YetXY. En déduire queXetYsont solutions d’une équation du second degré puis calculerXetY. 3. ExprimerRe Xen fonction decos2π7.
4. En déduire quecos2π7 est une racine du polynôme8x3+4x2−4x−1=0. Solution : On remarque queωest une racine septième de l’unité.
1. On remarque queω=ω6,ω2=ω5 etω3=ω4. Il est donc clair queY=X. Par ailleurs, comme 2π7,4π7 ∈[0,π], on a :sin2π7 >0 etsin4π7 >0. De plus¯¯sin8π7¯¯=sinπ7 <sin2π7 car sinest croissante sur£0,π2¤
. DoncImX= sin2π7 +sin4π7 +sin8π7 >0.
2. On applique le cours :1+ω+ω2+ω3+ω4+ω5+ω6=1−ω7
1−ω =0carω7=1. Il vient alors queX+Y= −1.Par ailleurs
XY=ω4+ω5+ω6+3ω7+ω8+ω9+ω10=ω4+ω5+ω6+3+ω+ω2+ω3=2.
En utilisant les relations entre les coefficients et les racines d’un trinôme du second degré, on obtient queXetY sont racines du trinômeX2+X+2. On en déduit que, commeRe X>0,X= −12+i
p7
2 et queY= −12−i
p7 2. 3. Remarquons queRe¡
ω4¢
=Re¡ ω3¢
. Donc : Re X = Re¡
ω+ω2+ω4¢
= Re¡
ω+ω2+ω3¢
= cos2π
7 +cos 22π
7 +cos 32π
7
= cos2π
7 +2cos2 2π
7 −1+4cos3 2π
7 −3cos2π
7
= 4cos3 2π
7 +2cos2 2π
7 −2cos2π
7 −1 4. CommeRe (X)= −1/2, l’égalité précédente devient :
−1
2=4cos3 2π
7 +2cos2 2π
7 −3cos2π
7 −1 Soit :
8cos3 2π
7 +4cos2 2π
7 −4cos2π
7 −1=0 et on prouve quecos2π7 est une racine du polynôme.