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1.4 Recherche op´erationnelle pour les r´eseaux de soin

1.4.2 Planification

La planification est le fait de planifier les actes. La notion de temps est `a prendre en compte. Quels sont les actes qui seront planifi´es `a telle date, connaissant les res- sources n´ecessaires ? Par exemple, une planification peut-ˆetre l’affectation `a chaque acte chirurgical des ressources ad´equates pendant une demi-journ´ee ou une journ´ee. La planification est g´en´eralement ´etudi´ee sur quelques semaines, voire quelques mois. Ceci permet notamment de g´en´erer le calendrier global de disponibilit´e de chaque ressource `a moyen terme ce qui d´etermine la charge de travail quotidienne ou hebdomadaire.

La r´ealisation de la planification des salles op´eratoires est le fruit de n´egociation entre les diff´erents acteurs au bloc : les chirurgiens, les anesth´esistes, les infirmi`eres, l’´equipe manag´eriale, etc., dont les contraintes et int´erˆets sont souvent diff´erents. Dans ce contexte, une situation gagnant gagnant n´ecessite une n´egociation constructive. (Marcon et al., 2003) cr´eent un outil de planification des salles op´eratoires. Leur objectif est la

Section 1.4. Recherche op´erationnelle pour les r´eseaux de soin minimisation du risque de non r´ealisation de la planification r´ealis´ee tout en stabilisant le temps d’utilisation des salles op´eratoires. Le risque de non r´ealisation traduit le fait que la planification propos´ee peut ne pas ˆetre int´egralement r´ealis´ee `a cause de certains al´eas. Les hˆopitaux g´en`erent de fa¸con r´ep´etitive la planification des salles, ce qui est consommateur de temps. La dur´ee des actes chirurgicaux est souvent stochastique, ce qui complique la construction du programme op´eratoire. (Van Oostrum et al., 2008) proposent une planification cyclique d’op´erations, en anglais Master Surgical Schedule (MSS), qui permet de d´eterminer le programme chirurgical principal afin de palier `a ce probl`eme. Dans un MSS, les types d’actes chirurgicaux fr´equemment r´ealis´es sont planifi´es de fa¸con cyclique. Un MSS sp´ecifie pour chaque salle op´eratoire par jour une liste d’actes chirurgicaux qui doivent ˆetre r´ealis´es. Pour contrer l’aspect stochastique, les auteurs proposent une planification avec une marge de s´ecurit´e. L’outil propos´e permet ´egalement un nivellement des exigences pour les lits en amont, tel que les unit´es de soins intensifs. Si l’occupation de ces lits est trop ´elev´ee, cela entraine `a terme des retards.

Deux approches de planification peuvent ˆetre utilis´ees :

– ”Open scheduling”. Un planning vide est consid´er´e et rempli par les actes chirur- gicaux selon leur ordre d’arriv´ee. La construction du planning est faite en deux ´etapes. La premi`ere concerne le placement des actes chirurgicaux `a moyen terme. La seconde permet un ordonnancement d´etaill´e des actes `a court terme.

– ”Block scheduling”. La planification est faite `a partir d’une pr´e-allocation de salles affect´ees `a des chirurgiens, des sp´ecialit´es ou des groupes de chirurgien pendant des plages horaires pr´ed´efinies. Cette pr´e-allocation est r´ealis´ee grˆace au Master Surgical Schedule. Les actes chirurgicaux sont ensuite affect´es `a ces salles pendant ces plages horaires.

(Chaabane et al., 2008) comparent les deux approches : la premi`ere est dite orient´ee salle op´eratoire alors que la seconde est orient´ee chirurgien. Les deux approches donnent finalement des r´esultats similaires. Les approches sont exp´eriment´ees sur un hˆopital belge. Les auteurs fournissent un outil d’aide `a la d´ecision aux hospitaliers qui peuvent utiliser l’une ou l’autre des deux approches. (Kharraja et al., 2006) comparent aussi ces deux approches pour la planification des op´erations dans un bloc op´eratoire. Dans le mˆeme temps, l’outil permet une affectation des chirurgiens aux salles op´eratoires et un ordonnancement des interventions. L’approche block scheduling permet une meilleure utilisation des ressources que l’approche open scheduling.

Lors de la planification, des heures suppl´ementaires peuvent ˆetre allou´ees aux diff´erentes ressources, dont les salles op´eratoires. (Hans et al., 2008) proposent une planification robuste ayant pour objectifs la maximisation des taux d’utilisation des salles, la minimisation des heures suppl´ementaires, ainsi que la non annulation d’actes chirurgicaux. Des marges de s´ecurit´e d´etermin´ees par des donn´ees historiques sont affect´ees `a chaque salle op´eratoire pendant chaque journ´ee en suppl´ement de son temps d’ouverture. Les auteurs d´eplorent un manque de m´ethodes robustes dans la litt´erature et en proposent ainsi une. La robustesse de la m´ethode assure une limitation des heures suppl´ementaires.

Dans beaucoup d’hˆopitaux, le bloc op´eratoire sert ´egalement `a traiter les cas arrivant du service des urgences. Pour prendre en compte cet aspect lors de la planification, certains papiers int`egrent un facteur stochastique `a leur ´etude. Par exemple, (Lamiri et al., 2009) prennent en compte les op´erations urgentes dans leur probl`eme de planifi- cation chirurgicale : les salles op´eratoires sont partag´ees entre les actes programm´es et le service des urgences. Le mod`ele int`egre donc une partie stochastique. L’objectif est la minimisation du d´epassement des coˆuts.

Dans un bloc op´eratoire, la ressource goulot n’est pas n´ecessairement au sein du bloc `a proprement parler ni des ressources utilis´ees pendant l’acte. (VanBerkel and Blake, 2007) montrent que la ressource goulot peut se situer au niveau des lits post-interventionnels. (Iser et al., 2008) proposent une planification des actes qui tient compte de ces lits. Les ressources post-interventionnelles impliquent des incertitudes pour la cr´eation de la planification. En effet, la salle de r´eveil est une ressource partag´ee et est donc aliment´ee par plusieurs salles op´eratoires simultan´ement. La salle de r´eveil est la ressource critique : s’il n’y a pas de lit en salle de r´eveil disponible alors que l’acte chirurgical est termin´e, le patient attend en salle op´eratoire, ce qui retarde les op´erations suivantes. Les auteurs consid`erent ainsi deux niveaux pour leur ´etude : le block op´eratoire et la salle de r´eveil.

(Kharraja et al., 2006) ajoutent un troisi`eme niveau. Ils consid`erent trois ´etages : les blocs op´eratoires, les Salles de Soin Post-Interventionnel ainsi que l’unit´e de Soins Intensifs. En fonction de l’´etat du patient, la sortie de la salle op´eratoire est soit une SSPI ou l’unit´e de SI. Si la sortie est une SSPI, le patient attend dans la salle op´eratoire jusqu’`a lib´eration d’une place en SSPI. Si la sortie est l’unit´e de SI, le patient va dans cette unit´e sans d´elai.