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Sur le plan microscopique :

B - l’examen clinique :

D) L ’étude anatomopathologique :

2) Sur le plan microscopique :

L’aspect microscopique est assez évocateur : il réalise une prolifération tumorale constituée de cellules monomorphes polygonales ou cubiques qu’elles

soient situées en région solide ou pseudopapillaire. Ces cellules ont un cytoplasme peu abondant, faiblement éosinophile, avec souvent présence de granulations PAS et pouvant correspondre à de l’alpha-1-antitrypsine [82]. Le noyau est arrondi à chromatine finement dispersée. Les mitoses et les atypies cytonucléaires sont exceptionnelles [81].

Les cellules les plus éloignées des axes fibre-vasculaires ont parfois un cytoplasme plus clair et vacuolisé sans doute lié à des phénomènes d’altération cellulaire [ 3 ].

Entre les zones cellulaires et les zones kystiques centrales, sont parfois retrouvées des foyers d’histiocytes spumeux, et d’amas de cristaux de cholestérol, associés de temps en temps à des cellules géantes multi nucléées [3]. L’examen microscopique permet également de visualiser dans quelques cas des embols tumoraux au niveau des veines péri-capsulaires.

Figure 33 : image microscopique montrant une disposition pseudopapillaire des cellules. [50]

Les résultats anatomopathologiques de nos malades concordaient avec ces données, on a constaté la présence de cellules monomorphes arrondies qui se disposaient de façon radiaire autour des axes ou en nappe réalisant ainsi un aspect pseudopapillaire. Ces cellules étaient dotées de noyaux arrondis ou ovalaires, un cytoplasme éosinophile et étaient dépourvues d’atypie cytonucléaire. On a remarqué également l’absence de mitoses.

3)L’immunohistochimie :

L’étude immunohistochimique confirme le diagnostic de tumeur solide et pseudopapillaire du pancréas en éliminant les tumeurs d’une autre nature surtout les tumeurs neuroendocrines [48]. Elle peut révéler :

a-Les marqueurs de différenciation endocrine :

Les TPPSP montrent une immuno- réactivité forte et diffuse (90%) pour le NSE (neuron specifique enolase) mais ne doit pas être assimilée à une preuve de différenciation neuroendocrine, car ce marqueur est aussi exprimé dans des néoplasies neuroendocrines variables [83, 84].

Les autres marqueurs sont négatifs, notamment la chromogranine A, marqueur le plus spécifique des tumeurs endocrines. Cependant, quelques cas de TPPSP expriment une positivité faible et focale pour la synaptophysine (10 à 15%) [85, 86]. Ceci, peut être considéré comme une preuve de différenciation neuroendocrine plutôt que d’une origine neuroendocrine de la tumeur [84].

b-Les marqueurs de différenciation acineuse :

L’immunomarquage s’avère positif pour l’alpha-1-antitrypsine (90%) et 1-antichymotrypsine [83]. Mais cette immuno- réactivité forte à l’alpha-1-antitrypsine n’est pas spécifique [87], car elle se trouve aussi dans des tumeurs

non pancréatiques (hépatome, néoplasie hépatique associée à la prise de contraceptifs oraux, tumeurs de la vésicule vitelline, et autres).

c-Les marqueurs épithéliaux :

La tumeur montre une positivité faible et focale pour les cytokératines [86, 88].

d-Les marqueurs mésenchymateux :

Les TPPSP expriment habituellement une immunoréactivité forte et diffuse pour la vimentine.

e-Les marqueurs tumoraux :

L’immunoréactivité pour les marqueurs canalaires, dont l’ACE et la CA19-9 est rarement détectée voire absente.

f-Les récepteurs hormonaux :

Les cellules tumorales peuvent être marquées par les anticorps antirécepteurs à la progestérone, cependant elles sont rarement marquées par les anticorps antirécepteurs aux estrogènes.

e-autres :

L’immunomarquage de ces tumeurs par le CD10 et le CD56 semble être constant, intense et diffus à l’ensemble de la tumeur (90%) [83, 84].

L’immunomarquage par la béta-caténine peut atteindre 100% au niveau du cytoplasme et 80% au niveau du noyau, alors que la E-cadhérine est présente au niveau du noyau et complètement absente dans le cytoplasme et les cellules de la membrane [83].

El Nakib et al [50] ont réalisé une étude publiée en 2013 ou ils ont étudié le profil immunohistochimique chez 14 patients.

Les résultats immunohistochimiques obtenus ont révélé que les TPPSP avaient une tendance diffuse et constante à positiver avec la vimentine (14/14 soit 100%) le CD-99 (14/14 soit 100%), et le PR ( 14/14 soit 100% ) , le NSE (13/14 soit 92,7% ) et l’alpha1-anti-trypsine (12/14 soit 87,5% ) .

La même étude a montré que la positivité était inconstante et locale pour la synaptophysine (4/14 soit 28,6%) les cytokératines (3/14 soit 21,4%) et la chromogranine (2/14 soit 14.3 %).

Niu et al [89] ont étudié le profil immunohistochimique chez 20 patients atteints de tumeur de Frantz, et ont montré que l’expression de ces différents marqueurs dans les cellules tumorales était principalement répartie de façon focalisée, et l’expression d’ACE n’a pas pu être détectée. Il y avait deux cas avec une forte positivité pour l’insuline et un cas avec une forte expression positive du glucagon. Ils étaient localisés dans le parenchyme de la tumeur plutôt que dans les marges tumorales. Le résultat a démontré que quelques TPPSP pourraient avoir des caractéristiques de différenciation distinctes. L’analyse immunohistochimique dans cet étude a conclu que la TPPSP exprimait principalement le caractère exocrine et était accompagné d’une différenciation neuroendocrine.

Figure 34 : image microscopique après étude immunohistochimique montrant une positivité pour la vimentine (A) et pour la synaptophysine (B ) . [89]

4-La microscopie électronique :

Ce moyen d’étude est destiné beaucoup plus à la recherche qu’au diagnostic.

Elle montre des cellules qui sont de contour polygonal et régulier, dotées d’un noyau souvent arrondi, parfois excentré, entouré d’une membrane à chromatine fine et régulièrement dispersée. Le nucléole est souvent visible.

Le cytoplasme est parfois abondant, contient de nouvelles mitochondries, un appareil de golgi souvent développé, un réticulum endoplasmique granuleux clairsemé le plus souvent [90,91,92].

Dans la plupart des cas, un certain nombre de cellules contiennent des granules intra cytoplasmiques :

-Soit des granules osmiophiles qui sont similaires aux granules de zymogènes avec un diamètre variant entre 300 et 2000nm, contenant probablement de l’alpha-1-antitrypsine, et limités par une fine membrane évocateurs d’une différenciation acineuse [90,91,92].

- Soit plus rarement des granules de plus petites tailles ressemblant à des granules neuro-sécrétoires évocateurs d’une différenciation endocrine [90,91,92]. Soit à la fois les deux types de granules.

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