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CHAPITRE 3 : IDENTITE DE LA DISCIPLINE SI OU RESPECT DU MAITRE

1. F ACE A L ’ AGONIE DE LA PLANETE : DEVELOPPEMENT DURABLE OU DECROISSANCE ?

1.1. La planète rongée par la maladie

J’ai eu maintes occasions de présenter un diagnostic de l’état de la planète. J’ai testé différentes stratégies de présentation, et j’ai constaté que la meilleure façon de capter l’attention et l’implication du public, est de se centrer sur quelques chiffres et de les ramener à l’échelle d’une journée.

jardin, une alternative : soit couper l’herbe à sa base, soit arracher la racine.

Dans le premier cas, on est dans les soins ; les causes ne sont pas traitées et la mauvaise herbe a toutes les chances de repousser à nouveau. On peut avoir l’impression que la terre est propre, alors que c’est uniquement une illusion à la surface. Une vision en profondeur montre les racines. Or le développement durable n’a pas pour projet cette vision en profondeur, cette interrogation sur les causes profondes de la maladie.

Avec les soins on endormirait le patient ; avec le développement durable on endormirait le citoyen. On l’endormirait alors même que le sens de la maladie serait le réveil. Ne serait-ce donc pas l’inverse de ce qu’il conviendrait de faire ?

La maladie de la terre ne devrait-elle pas conduire au réveil de l’humanité plutôt qu’à son assoupissement ?

Pour exposer cette position, il est indispensable de commencer par un rapide diagnostic de l’état de la planète (1.1.) suivi par une critique du développement durable (1.2.) et par les propositions des tenants de la décroissance (1.3.).

1.1. La planète rongée par la maladie

J’ai eu maintes occasions de présenter un diagnostic de l’état de la planète. J’ai testé différentes stratégies de présentation, et j’ai constaté que la meilleure façon de capter l’attention et l’implication du public, est de se centrer sur quelques chiffres et de les ramener à l’échelle d’une journée.

Chapitre 4 : Ecologie, Développement Durable et/ou décroissance Ou Respect de la planète

110

J’invite les conférenciers à imaginer qu’entre le moment où ils se lèvent le matin et l’instant où ils retrouvent les bras de Morphée7 :

- 6.000 enfants seront morts d’avoir bu de l’eau polluée,

- 41.100 hectares de forêt auront disparu (l’équivalent de 82.200 terrains de foot),

- entre 50 et 100 espèces auront disparu,

- 68 millions de tonnes de terre seront perdues à cause de l’érosion, - 160.000 personnes auront quitté la campagne. La plupart des migrants

finiront dans des bidonvilles périphériques,

- 55.000 tonnes de céréales ne seront pas produites à cause de l’érosion des sols,

- 27.397 enfants de moins de 5 ans seront morts de sous-alimentation, d’épidémies et d’insalubrité,

- 137.000 tonnes de pétrole auront été rejetées en mer par des navires, - 27 tonnes de déchets nucléaires auront été produites,

- 12.300 personnes auront été sévèrement empoisonnées par des pesticides.

Concernant la situation économique et sociale, on constate que 20% de la population mondiale absorbe 90% de la consommation mondiale ; que 2/3 de la population mondiale vit avec moins de 2 dollars par jour, que 300 millions d’enfants sont exploités et que 842 millions d’individus souffrent de la faim.

Bien entendu, une mise en perspective s’impose : est-ce une amélioration ou une dégradation par rapport au passé ?

7 Sources des informations chiffrées contenues dans la partie 1.1. : Global Environment Facility 2002, Lee 2002, Nations Unies 2003, Ramonet 2004.

Chapitre 4 : Ecologie, Développement Durable et/ou décroissance Ou Respect de la planète

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J’invite les conférenciers à imaginer qu’entre le moment où ils se lèvent le matin et l’instant où ils retrouvent les bras de Morphée7 :

- 6.000 enfants seront morts d’avoir bu de l’eau polluée,

- 41.100 hectares de forêt auront disparu (l’équivalent de 82.200 terrains de foot),

- entre 50 et 100 espèces auront disparu,

- 68 millions de tonnes de terre seront perdues à cause de l’érosion, - 160.000 personnes auront quitté la campagne. La plupart des migrants

finiront dans des bidonvilles périphériques,

- 55.000 tonnes de céréales ne seront pas produites à cause de l’érosion des sols,

- 27.397 enfants de moins de 5 ans seront morts de sous-alimentation, d’épidémies et d’insalubrité,

- 137.000 tonnes de pétrole auront été rejetées en mer par des navires, - 27 tonnes de déchets nucléaires auront été produites,

- 12.300 personnes auront été sévèrement empoisonnées par des pesticides.

Concernant la situation économique et sociale, on constate que 20% de la population mondiale absorbe 90% de la consommation mondiale ; que 2/3 de la population mondiale vit avec moins de 2 dollars par jour, que 300 millions d’enfants sont exploités et que 842 millions d’individus souffrent de la faim.

Bien entendu, une mise en perspective s’impose : est-ce une amélioration ou une dégradation par rapport au passé ?

7 Sources des informations chiffrées contenues dans la partie 1.1. : Global Environment Facility 2002, Lee 2002, Nations Unies 2003, Ramonet 2004.

Les spécialistes sont formels : les déséquilibres écologiques sont sans précédent :

- le rythme d’extinction des espèces est 10.000 fois plus élevé que depuis les 65 derniers millions d’années.

- Il n’y a jamais eu par le passé autant de maladies liées à l’environnement. 25% des maladies conduisant à des morts prématurées peuvent, dans les pays développés, être expliquées par la dégradation de l’environnement.

- Les cancers sont en augmentation importante : les ¾ d’entre eux sont directement liés à la dégradation de l’environnement.

- L’augmentation des températures est sans précédent sur le millénaire.

- Les catastrophes liées au climat ont augmenté de 160% entre 1975 et 2001.

En ce qui concerne la situation économique et sociale, on constate également une dégradation des inégalités sans précédent : en 1816, le ratio entre le PNB des pays les plus pauvres et celui des plus riches était de 1 à 3 ; en 1950, il passe de 1 à 35, en 1973, de 1 à 44, en 1992, de 1 à 72, et en 2000 de 1 à 86.

Si l’on observe à présent les revenus combinés du cinquième de la population la plus pauvre par rapport au cinquième le plus riche, en 1960, le ratio était de 1 à 30 ; il passe en 1998 de 1 à 78.

Le nombre de personnes pauvres s’est accru de 100 millions dans les années 90. En 40 ans, le nombre d’individus souffrant de la faim a doublé : de 400 millions en 1965, on est passé à 842 millions en 2005. En France, l’indice BIP 40, baromètre des inégalités et de la pauvreté est passé de 3,60 en 1663 à 5,60 en 2003. L’indice de santé sociale montre qu’aux Etats-Unis, si le PIB par

Les spécialistes sont formels : les déséquilibres écologiques sont sans précédent :

- le rythme d’extinction des espèces est 10.000 fois plus élevé que depuis les 65 derniers millions d’années.

- Il n’y a jamais eu par le passé autant de maladies liées à l’environnement. 25% des maladies conduisant à des morts prématurées peuvent, dans les pays développés, être expliquées par la dégradation de l’environnement.

- Les cancers sont en augmentation importante : les ¾ d’entre eux sont directement liés à la dégradation de l’environnement.

- L’augmentation des températures est sans précédent sur le millénaire.

- Les catastrophes liées au climat ont augmenté de 160% entre 1975 et 2001.

En ce qui concerne la situation économique et sociale, on constate également une dégradation des inégalités sans précédent : en 1816, le ratio entre le PNB des pays les plus pauvres et celui des plus riches était de 1 à 3 ; en 1950, il passe de 1 à 35, en 1973, de 1 à 44, en 1992, de 1 à 72, et en 2000 de 1 à 86.

Si l’on observe à présent les revenus combinés du cinquième de la population la plus pauvre par rapport au cinquième le plus riche, en 1960, le ratio était de 1 à 30 ; il passe en 1998 de 1 à 78.

Le nombre de personnes pauvres s’est accru de 100 millions dans les années 90. En 40 ans, le nombre d’individus souffrant de la faim a doublé : de 400 millions en 1965, on est passé à 842 millions en 2005. En France, l’indice BIP 40, baromètre des inégalités et de la pauvreté est passé de 3,60 en 1663 à 5,60 en 2003. L’indice de santé sociale montre qu’aux Etats-Unis, si le PIB par

Chapitre 4 : Ecologie, Développement Durable et/ou décroissance Ou Respect de la planète

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tête ne cesse d’augmenter entre 1970 et 1996, en même temps l’indice de santé sociale ne cesse de régresser.

En 2032, dans l’hypothèse où aucune mesure draconienne ne serait prise pour réguler ces dysfonctionnements, c’est 70% de la planète qui sera détruite et l’on assistera à l’effondrement de l’organisation sociale dans de nombreux pays du globe.

Si l’inégalité dans la répartition des richesses matérielles sur la planète s’est accrue, ce phénomène s’accompagne d’une inégalité dans la responsabilité des dégradations écologiques. Incontestablement, la responsabilité de la dégradation écologique de la planète incombe principalement aux pays riches.

Globalement, l’empreinte écologique8 des pays à hauts revenus est 6 fois supérieure à celle des pays à faibles revenus, et 3 fois supérieure à la capacité mondiale.