• Aucun résultat trouvé

Phase 1 : Sélection des projets et premier contact avec les organismes

Chapitre 2 : stratégie méthodologique

2.1 Phase 1 : Sélection des projets et premier contact avec les organismes

2.1.1 Échantillon pour les entretiens

L’objectif ultime de notre projet était de parler à des individus qui se retrouvaient potentiellement en situation de pauvreté et d’insécurité alimentaire. Nous avons déterminé trois critères de sélection, soit l’âge, le revenu et la scolarisation. Tout simplement, à des fins de référence, nous avons convenu nous fier au revenu des ménages et à leur scolarité pour procéder à la sélection des participants, même si nous savons très bien que la pauvreté ne se mesure pas seulement par rapport au seuil de faible revenu (Simmel [1903] 1998). En effet, il existe trois principales mesures de faible revenu, soit la mesure de faible revenu (MFR) de Statistique Canada, les seuils de faible revenu (SFR) de Statistique Canada et la mesure du panier de consommation (MPC) de Ressources humaines et Développement social Canada. Par exemple, évalué selon la mesure du panier de consommation (MPC), le seuil de faible revenu pour une personne seule dans la région métropolitaine de recensement de Montréal en 2009 est de 15 028$, 21 039$ pour une famille monoparentale avec un enfant et pour un couple sans enfants, puis finalement de 30 055$ pour une famille biparentale avec deux enfants. La mesure du panier de consommation est fondée sur le coût d’un panier de biens et services et tient compte des différences du coût de la vie qui existent entre les collectivités (Barayandema et al. 2011). Nous avons convenu que les études collégiales feraient office de limite, éliminant de ce fait les individus avec une formation universitaire. Nous croyons toutefois que des individus qui possèdent un faible revenu et une forte scolarisation peuvent apporter certaines informations utiles à la comparaison du point de vue de la sécurité alimentaire croisée avec le facteur éducation. Nous avons établi l’âge de 21 ans comme étant le minimum afin de rejoindre de jeunes adultes déjà en processus d’autonomisation et qui n’habitent pas chez leurs parents. L’âge de 65 ans a été établi comme limite, afin de maximiser la cohérence de l’échantillon et d’exclure les retraités, bien que nous étions conscients qu’il soit possible de trouver certains individus à la retraite de moins de 65 ans. Finalement, les langues françaises et anglaises ont été préconisées pour les entretiens.

2.1.2 Stratégie initiale pour rejoindre les participants

Le Réseau des jardins collectifs du Québec tient une liste à jour des projets et initiatives d’agriculture urbaine communautaire sur le grand territoire montréalais. Sur cette liste, sont inscrits le nom des organismes qui parrainent les initiatives, leur numéro de téléphone, le nom des personnes responsables et leur courriel ainsi que le nombre de projets et de participants pour chacun des jardins. Le premier contact avec les organismes et les coordonnateurs nous a permis d’identifier les organismes intéressés, ainsi que le portrait global des types de jardiniers qui se retrouvaient dans les initiatives à ce moment et finalement, de parcourir leur documentation. En effet, à cette étape, nous tentions de connaître plusieurs informations d’ordre générales comme la structure organisationnelle de l’organisme, son fonctionnement, ses objectifs, ses valeurs, sa mission ainsi que le nombre de participants dans chacun des projets. Or, selon la documentation scientifique, nous savions qu’en général, il y a une quinzaine de jardiniers par jardin collectif, dépendamment de la superficie totale cultivée. Nous savions aussi que les jardins comportent une minorité d’individus qui se situent dans la situation à la fois de faible scolarisation et de faible revenu, soit environ 25 %. Toutefois, nous savions aussi que certains projets de jardins comportent une majorité d’individus répondant à ces caractéristiques (Reyburn 2006). Partant de cette idée, nous étions conscients qu’avec un taux de 25 % d’individus en situation précaire par jardins, qu’il nous faudrait observer plus d’un jardin afin de pouvoir rencontrer une quinzaine d’individus en entretien avec le profil démuni. À cette étape, notre choix s’est arrêté sur quatre organismes (dont certains possèdent plus d’un projet) en raison de leur volonté à participer à l’étude, en plus du profil socio-économique des habitants des quartiers et des orientations véhiculées par les organismes qui chapeautent les projets de jardin. Le tableau à la page suivante décrit les spécificités des différents quartiers et projets retenus au préalable pour l’étude (un autre organisme et d’autres projets de jardins se sont ajoutés par la suite afin de rejoindre un maximum de participants).

33 Tableau 2.1 : Tableau récapitulatif

Parc-Extension Villeray Mercier Est Mercier

Ouest Pointe Saint- Charles Nb d’habitants 31 399 54 708 41 891 41 011 22 669 Revenu moyen

des ménages 28 786$ 36 069$ 43 391 $ 44 970 $ 46 239$ Taux d’activité par

rapport à Ville de Montréal

Faible Élevé Près de la moyenne Près de la moyenne Faible Taux de chômage (Montréal=9,2 % en 2001 et 9,1 % en 2006) 20,8 % 11 % 6,7 % 7,3 % 11,9 % Part de la population qui parle le français à la maison (Montréal=64 % en 2001 et 59, 8 % en 2006) 9 % de la population parle le français à la maison 64 % de la population parle le français à la maison 89 % de la population parle le français à la maison 78, 6 % de la population parle le français à la maison 55,1 % de la population parle le français et l’anglais à la maison Part de non diplômés

(Montréal=15 % en 2001 et 22, 7 % en 2006) 31 % des résidents n’ont pas de diplôme d’études secondaires 20 % des résidents n’ont pas de diplôme d’études secondaires 27 % des résidents n’ont pas de diplôme d’études secondaires 25,3 % des résidents n’ont pas de diplôme d’études secondaires 27,9 % des résidents n’ont pas de diplôme d’études secondaires Organisme qui

s’occupe des jardins collectifs

Vrac

Environnement Maison de Quartier Villeray

Y’a quelqu’un l’aut’bord du mur

Y’a quelqu’un

l’aut’bord du mur Club Populaire des Consommateurs de Pointe Saint-Charles Type d’approche Environnement Lutte contre

la pauvreté Environnement Environnement Autonomie et prise en charge Nom du projet Jardins collectifs

bio Parc- Extension Réseau des jardins collectifs de Villeray Paysage

Solidaire Solidaire Paysage Jardins collectifs de Pointe Saint-Charles

Les informations pour les quartiers de Parc-Extension et de Villeray proviennent du recensement 2001 compte tenu du fait que nous n’avons pu trouver les informations à l’échelle du quartier pour le recensement de 2006. Les informations concernant les quartiers Mercier Est, Mercier Ouest et Pointe Saint-Charles proviennent du recensement de 2006 (Statistique Canada).