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En ce qui concerne les caractéristiques phénoménologiques, nous avons postulé une différence entre les événements à valence positive et les événements à valence négative, et cela pour les deux phases de l’étude (Hypothèse A).

5.2.1 Phase d’imagination

On s’attendait à observer des moyennes plus élevées sur les échelles phénoménologiques pour les événements positifs par rapport aux événements négatifs (Hypothèse A1). Les résultats des tests-t appariés sont présentés au Tableau 2. Sur les 21 caractéristiques mesurées, 11 sont significativement différentes entre les événements positifs et négatifs, mais seulement 5 d’entre elles sont restées significatives après correction pour comparaisons multiples. Plus précisément le niveau de détails sensoriels, la valence de l’émotion (anticipée et

anticipatoire), l’intensité de l’émotion anticipatoire et la probabilité de l’événement étaient significativement plus élevés pour les événements positifs que négatifs. En revanche, la clarté des personnes, la familiarité du lieu et des personnes, la facilité de l’imagination, l’intensité de l’émotion anticipée et l’importance personnelle de l’événement n’étaient plus significatives après correction pour comparaison multiples.

Par ailleurs, allant à l’encontre de nos hypothèses, il est intéressant de remarquer que la familiarité du lieu et la facilité de l’imagination étaient plus élevées pour les événements négatifs plutôt que positifs, bien que ces différences ne soient plus significatives après correction.

5.2.2 Phase de rappel

Sur les 317 événement imaginés, 248 événements ont été récupérés lors de la phase de rappel, soit 78.23%, avec une proportion de rappel moyen de .77 (ET = .14 ; étendue = .37 - 1).

Nous avons postulé un meilleur rappel quantitatif et qualitatif des événements positifs en comparaison avec les événements négatifs (Hypothèse A2).

Au niveau quantitatif, les événements positifs (M= 6.60 ; ET= 1.14) étaient significativement plus rappelés par rapport aux événements négatifs (M = 5.80 ; ET= 1.47), t(19) = 2.79, p = .012, d = 0.61.

Quant au niveau qualitatif, tout comme pour la phase d’imagination, on s’attendait à observer des moyennes plus élevées sur les échelles phénoménologiques pour les événements positifs

par rapport aux événements négatifs, mais cette fois portant sur les événements récupérés lors de la phase de rappel. Les résultats des tests-t appariés sont présentés au Tableau 3. Sur les 17 caractéristiques mesurées, 7 étaient significativement plus élevées pour les événements positifs que négatifs (clarté de l’ensemble de l’événement, clarté des personnes, détails sensoriels, intensité de l’émotion anticipatoire, voyage mental dans le temps, valence des émotions anticipées et anticipatoires). Cependant, seule la valence des émotions anticipées et anticipatoires est restée significative après correction pour comparaisons multiples.

Tableau 2

Caractéristiques phénoménologiques des événements futurs positifs versus négatifs générés lors de la phase d’imagination l’exception des Jours (variable continue). Les différences qui restent statistiquement significatives après correction pour comparaisons multiples de Benjamini-Hochberg

(FDR 0.05) sont présentées en gras.

aDifférences qui ne sont plus significatives suite à la correction de Benjamini-Hochberg.

Tableau 3

Caractéristiques phénoménologiques des événements futurs positifs versus négatifs récupérés lors de la phase de rappel

Positif (n=20) Négatif (n=20) Note : toutes les caractéristiques sont mesurées sur une échelle allant de 1 à 7, à l’exception du fait d’avoir pensé à l’événement et l’avoir partagé (variables dichotomiques : 1= oui, 2= non). Les différences qui restent statistiquement significatives après correction pour comparaisons multiples de Benjamini-Hochberg (FDR 0.05) sont présentées en gras.

aDifférences qui ne sont plus significatives suite à la correction de Benjamini-Hochberg.

5.2.3 Imagination vs. rappel

On s’attendait à ce que, indépendamment de la valence émotionnelle, les caractéristiques phénoménologiques diffèrent entre les deux phases de l’étude (Hypothèse B). Autrement dit, nous avons postulé un effet principal de la phase de l’étude sur la phénoménologie des événements. Les résultats des ANOVAs à mesures répétées pour chaque variable sont présentés au Tableau 4 (le tableau contenant les erreurs se trouve à l’Annexe 11).

Effectivement, sur les 13 caractéristiques mesurées à la fois pendant la phase d’imagination et celle de rappel, 10 d’entre elles étaient significativement différentes entre les deux phases de l’étude. Plus spécifiquement, elles avaient toutes des moyennes plus élevées pour la phase d’imagination que pour la phase de rappel. En revanche la facilité de l’imagination/rappel d’un événement donné, bien que ne soit pas significative après correction pour comparaisons multiples, était plus élevée pour la phase de rappel (M= 3.00, ET= 0.51) que pour la phase d’imagination (M=3.43, ET=0.65).

En plus nous avons postulé une hypothèse d’interaction entre la valence émotionnelle et la phase de rappel où les moyennes phénoménologiques des événements imaginés à valence positive seraient plus élevées des événements imaginés à valence négative (Hypothèse B1).

Cela peut s’observer dans la section PHASE*EMOTION du Tableau 4. L’effet d’interaction des deux variables était significatif pour la valence de l’émotion (anticipée et anticipatoire) ainsi que l’intensité de l’émotion anticipatoire. Plus précisément, grâce au Tableau 2, nous pouvons observer que ces 3 variables avaient des moyennes significativement plus élevées pour les événements positifs (M= 6.35, ET= 0.37; M= 5.73, ET= 0.75; M= 4.04, ET= 1.29) que pour les événements négatifs (M= 1.86, ET= 0.44; M=2.87, ET= 0.65; M= 3.22, ET= 1.29) respectivement, lors de la phase d’imagination.

Par ailleurs, un effet principal de l’émotion s’est révélé significatif pour les détails sensoriels, la clarté des personnes, la valence des émotions anticipées et anticipatoires ainsi que

l’intensité des émotions anticipatoires et le voyage mental. Comme présenté au Tableaux 2 et 3, les valeurs du t de ces variables sont toutes positives, indiquant que leurs moyennes sont plus élevées pour les événements positifs que négatifs.

Tableau 4

Résultats de l’ANOVA 2 (émotion) x 2 (phase) à mesures répétées portant sur les caractéristiques phénoménologiques qui ont été mesurées lors des deux phases

Intensité émotion anticipatoire 23.33 1 36.86 0.000 0.66 Sentiment de vivre l'expérience 34.63 1 39.09 0.000 0.67 Valence émotion anticipatoire 95.33 1 61.45 0.000 0.76 Intensité émotion anticipatoire 5.45 1 26.28 0.000 0.58 Sentiment de vivre l'expérience 1.12 1 2.81 0.110 0.13 Intensité émotion anticipatoire 1.77 1 11.96 0.000 0.39 Sentiment de vivre l'expérience 0.29 1 1.51 0.230 0.07 Voyage mental 0.04 1 0.25 0.620 0.01 Note : toutes les caractéristiques sont mesurées sur une échelle allant de 1 à 7. Les différences qui restent statistiquement significatives après correction pour comparaisons multiples de Benjamini-Hochberg (FDR 0.05) sont présentées en gras.

aDifférences qui ne sont plus significatives suite à la correction de Benjamini-Hochberg. Le carré moyen (Mean Square) ne figure pas car il est identique à la somme des carrés (Sum of Squares), étant le ddl = 1.

5.2.4 Prédicteurs phénoménologiques du rappel

Finalement, on s’attendait à ce que certaines caractéristiques phénoménologiques de la phase d’imagination soient en mesure de prédire le rappel subséquent de l’événement imaginé (Hypothèse C). Autrement dit, nous prédisons un effet principal du rappel versus non rappel sur les caractéristiques phénoménologiques mesurées lors de la phase d’imagination. Les résultats de l’ANOVA à mesures répétées sur chaque variable sont présentés au Tableau 5 (le tableau contenant les erreurs se trouve à l’Annexe 12). Aucune des 21 caractéristiques

phénoménologiques n’était significativement différente lors du rappel ou non rappel d’un événement donné. Aucun effet d’interaction n’a été détecté.

Tableau 5

Résultats de l’ANOVA 2 (émotion) x 2 (rappel vs. non rappel) à mesures répétées portant sur les caractéristiques phénoménologiques qui ont été mesurées lors de la phase d’imagination

Sum of

Squares Df F p Partial η2 RAPPEL

Clarté 0.21 1 0.59 0.451 0.03 Détails Visuels 0.17 1 0.47 0.503 0.02 Détails Sensoriels 0.63 1 1.72 0.205 0.08 Clarté Lieu 0.01 1 0.01 0.908 0.00 Familiarité Lieu 0.01 1 0.01 0.911 0.00 Clarté Personnes 0.31 1 0.21 0.650 0.01 Clarté Objets 0.00 1 0.00 0.961 0.00 Familiarité Personnes 0.01 1 0.01 0.915 0.00 Familiarié Objets 0.16 1 0.15 0.698 0.01 Facilité 0.30 1 0.50 0.486 0.03 Valence émotion anticipée 0.29 1 1.77 0.200 0.09 Intensité émotion anticipée 0.64 1 1.15 0.297 0.06 Valence émotion anticipatoire 0.01 1 0.11 0.748 0.01 Intensité émotion anticipatoire 0.14 1 0.28 0.602 0.01 Sentiment de vivre l'expérience 0.04 1 0.18 0.672 0.01 Voyage mental 0.31 1 0.91 0.353 0.05 Importance personnelle 0.46 1 0.55 0.467 0.03 Fréquence de pensée 0.07 1 0.27 0.610 0.01 Probabilité 0.47 1 1.06 0.315 0.05 Proximité temporelle 0.01 1 0.01 0.904 0.00 Jours 1747.84 1 0.59 0.452 0.03

EMOTION Valence émotion anticipatoire 154.15 1 84.09 0.000 0.82 Intensité émotion anticipatoire 15.38 1 19.50 0.000 0.51 Sentiment de vivre l'expérience 1.10 1 0.99 0.332 0.05 Note : toutes les caractéristiques sont mesurées sur une échelle allant de 1 à 7, à l’exception des jours (variable continue). Les différences qui restent statistiquement significatives après correction pour comparaisons multiples de Benjamini-Hochberg (FDR 0.05) sont présentées en gras.

aDifférences qui ne sont plus significatives suite à la correction de Benjamini-Hochberg. Le carré moyen (Mean Square) ne figure pas car il est identique à la somme des carrés (Sum of Squares), étant le ddl = 1.

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