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Nombre de logements

Le nombre de logements est une question cru- ciale dans le développement du projet. Si aug- menter le nombre de logements peut être fi nan- cièrement intéressant (ne serait-ce que pour amortir la maison collective), ce n’est pas for- cément le mieux pour développer des relations sociales et un sentiment d’appartenance à une communauté.

Ainsi, ces projets comptent généralement entre 20 et 30 logements, avec un taux d’occupation de 1,3 personne par logement (en moyenne 20 au Danemark et 24 aux Pays-Bas22). Toutefois, cer-

taines communautés, généralement guidées par une démarche plus spécifi que, notamment spi- rituelle, regroupent moins d’habitants, comme l’illustre le « Petit Béguinage de Lauzelle ».

Espace partagé, espace privé

Comprendre l’habitat regroupé ne peut se faire sans envisager le rapport entre l’espace privé et l’espace partagé, aussi bien à l’extérieur qu’en intérieur.

Au contraire par exemple des maisons de re- traite, il ne s’agit pas ici de compléter des espaces privés par un espace de vie collectif dans lequel les habitants viennent passer leur journée ou se restaurer : l’espace privé est un véritable loge- ment, équipé et aménagé, permettant de pouvoir réellement recevoir et cuisiner. Concrètement, cela peut se traduire de bien des manières : du «petit» logement doté d’une kitchenette avec un coin nuit plus ou moins séparé, au pavillon mitoyen off rant des pièces supplémentaires (bu- reau, chambre de passage), en passant par le lo- gement associant une chambre et un salon/cui- sine. La question de la séparation de la chambre peut à ce sujet être un point extrêmement dé- 22 - D’après Charles Durrett in Senior Cohousing, a commu- nity approach to independent living.

Des aspects réglementaires peuvent aussi conduire à limi- ter le nombre de logements en-dessous d’un certain seuil, et donc expliquer des écarts entre pays.

licat, notamment dans les résidences les plus anciennes, où la distinction n’était pas toujours faite pour des raisons d’économie d’espace (et donc de coûts).

Toutefois, prévoir des équipements ou des «mètres carrés» n’est pas suffi sant pour créer un sentiment d’intimité et faire du logement un espace privé : les questions de l’accès, de l’ouver- ture à l’extérieur, des rapports entre les espaces partagés et ceux privés sont alors primordiales. Le choix de la distribution de l’étage par un es- calier individuel qui évite de la partition « haut/ bas » à Munksøgård l’illustre par exemple. De manière analogue, l’espace bâti partagé, lors- qu’il y en a un, fait l’objet de réalisations très va- riées, que ce soit en terme d’architecture ou de programme. Ainsi, ce bâtiment peut se résumer à un espace de vie avec une cuisine, ou bien pro- poser des espaces supplémentaires pour des ac- tivités plus spécifi ques (atelier, buanderie, etc.). Cependant, des questions de coût limitent bien souvent les ambitions des habitants.

Là encore, au-delà même de la question des pro- grammes, la question de l’organisation spatiale des espaces s’avère non négligeable : un salon mal exposé (trop sombre ou trop lumineux en été), ou bien quelque peu isolé peut ainsi rendre compliqué son appropriation.

De même, la place de ce bâtiment au sein de l’en- semble est essentielle, si bien que de manière gé- nérale, les projets positionnent l’espace collectif au niveau du passage menant aux logements, ce qu’on observe eff ectivement à Munksøgård, et en position centrale (la centralité la plus impor- tante étant d’ailleurs celle visuelle plus que celle «métrique»). L’ouverture de la pièce commune à l’extérieur est aussi importante pour que les habitants puissent de manière spontanée s’y re- trouver ou y rentrer lorsqu’il passe devant, sans que cela résulte d’une action «préméditée».

âgées comme étant l’une des formes possibles de ces habitats regroupés :

« Cohousing is a living arrangement where multiple houses (usually 20 to 30) are oriented around a common open area and a common building. These communities are custom-designed neighborhoods for residents who do not want to live in typical suburban, ur- ban or eve rural neighborhoods where neighbors don’t know each other. For seniors, it is an alternative to assisted living as well. Cohousing residents are proactive in creating viable, friendly, neighborhoods in which residents coo- perate and socialize. » 24

A l’heure actuelle cependant, après deux décen- nies durant lesquelles certains projets fi rent fi - gure de pionniers en étant développés par leurs futurs habitants, ces habitats regroupés se déve- loppent de manière plus large, en étant aussi re- pris par des promoteurs ou des collectivités. Ne manque pas alors de se poser la question de l’incidence que peut avoir le développement du projet non plus par ses usagers mais par un tiers, aussi bien en terme d’intérêt de la démarche que de réussite du projet lui-même (pertinence et qualité du projet développé, rapports induits entre les habitants, etc.).

D’ailleurs, de manière analogue, dans le cas d’habitats groupés participatifs, se pose aus- si la question du devenir de tels projets lors du renouvellement de leurs occupants (interroga- tion vraie de manière générale pour toute forme d’habitats participatifs).

Une étude approfondie autour de ces deux en- jeux pourrait en ce sens être menée, même si à l’heure actuelle, on peut penser que dans le cas de l’habitat pour personnes âgées, le recul (tem- porel) reste insufi sant pour beaucoup de projets.

24 - Ibid.

Un projet (le plus souvent) fruit