• Aucun résultat trouvé

D’abord, la restitution comme opération de transmission des connaissances consiste à donner une image complète d'un monument ou d'un site sous forme de maquette, de dessin ou d'image 3D à partir des données fournies par les archéologues. Sauf sur le plan scientifique, sa valeur varie en fonction de la qualité des documents fournis et des recommandations des historiens concernés (Golvin ,2010). La restitution à l’aquarelle est une méthode traditionnelle qui repend davantage à des suggestions et hypothèses scientifiques réalistes. Quoi qu'il en soit, Jean-CLaude Golvin est aujourd'hui une référence mondiale dans ce domaine, ses restitution descriptives, offrent généralement une vue aérienne du site ; ou bien narratives, reflétant d’une manière minutieuse sur certains détails de scènes de vie. En redonnant, par ses images en

30 aquarelle, l’idée, l’allure, de tout ce qu’était site ou monument ancien d’une manière plus réaliste (Fig. I.16-17).

Grace aux envoies de Rome, de nombreux sites romains on étés restitués au trait, sciographie ou aquarelle. Parmi les représentations graphiques à l’aquarelle, on peut citer en guise d’exemple celles des thermes de Caracalla proposé par Abel Blouet en 1826 (Pérès, Leblanc,2014) (Fig.I.18).

Figure I.16 : Théâtre antique vers la fin de l’Ier siècle av J. C, au moyen

d’aquarelle par

J-C.Golvin.(Source :Golvin ,2010)

Figure V.17 : Vue de la ville d'Arles depuis le Nord-Est, IVè siècle par J-C.Golvin. (Source : Golvin,210)

Figure I.18 : Les thermes de Caracalla selon Abel Blouet (1826).

(Source :FLEURY.PH,2014)

31 En somme, le support graphique est l’une des méthodes les plus importantes et plus faibles dont Pauline Salanave Péhé (2015) affirme également l’efficacité en rapportant que

« le dessin reste une technique indispensable même en présence des nouvelles techniques. C’est une méthode qui permet de représenter rapidement et simplement un objet grâce à un simple croquis » (Salanave Péhé 2015.p.111).

III.1.1.4 Photographie numérique archéologique : la mémoire visuelle

Aujourd’hui, la photographie comme moyen de transmission de connaissances dépasse la simple description visuelle des objets pour répondre à un double objectif comme souligne Auduc« la photographie est d’abord une photographie documentaire en même temps qu’une source d’information pour le chercheur » (Auduc ,2013). Cette technique est assurée par des spécialistes de différents domaines selon les moyens, dont dispose chaque équipe archéologique et ses choix méthodologiques. Les prises de vue officielles sont effectuées soit par un photographe spécialisé soit par un archéologue-photographe.

A travers les expériences photographiques internationales des monuments ayant une valeur architecturale, faites par les élèves durant les journées européennes du Patrimoine, il apparait que la photographie numérique est aussi l’une des méthodes de transmission des informations sur les monuments. En effet, elles encouragent les jeunes à découvrir le patrimoine d'une manière personnelle et créative par la participation à un concours photo. Dans son article intitulé « L a photographie de travail dans les recherches en archéologie : un objet hybride entre prise de note informelle et compte rendu normé » Marie Desprès-Lonnet (2013 ,pp.74-94) confirme à ce propos que « la photographie documentaire y était abordée sous le double statut d’outil et de média, ce qui a permis de la considérer dans son rôle organisateur d’une pluralité d’usages : étude et connaissance du patrimoine, communication, médiation culturelle ».

Par ailleurs, l’expérience de l’inventaire général des monuments historiques en France soulève que « l’apport de la photographie est alors essentiel »par le fait qu’elle aide non, seulement le chercheur à faire découvrir réellement le patrimoine encore méconnu et invisible à nos regard c'est-à-dire une « mémoire visuelle » mais aussi à constituer une norme sur laquelle il se réfère pour une conservation la plus fidele (Auduc.A ,2013). Néanmoins , FAVRE-BRUN Aurélie affirme que cette technique présente de nombreux inconvénients sur l’utilisateurs qui ne prend pas en compte certains facteurs et paramètres lors de la prise comme « […]la

32 mauvaises conditions météorologiques ou lumineuses, et l’inaccessibilité géographique et visuelle[…] » (FAVRE-BRUN,2013,p.34)

III.1.1.5 Maquette physique

Par définition, le mot maquette désigne « la représentation d’un monument (ou d’un site) faite en trois dimensions que celle-ci soit réalisée en matériaux (plâtre, plastique, métal, bois) » (Golvin,p26,2010).Dès le XIX siècle, dans le domaine de restitution architecturale, la maquette est devenue un moyen pertinent d’actualisation et de transmission des connaissances notamment les maquettes muséographiques et pédagogiques destinées à des institutions culturelles (restitution d'édifice, topographie, urbanisme, site archéologique ainsi que des maquettes flexibles et tactiles adaptées aux publics handicapés). Le recours à cette technique comme outil d’expression efficace apportant non seulement une aide très significative à la conservation des monuments anciens mais également l’illustration de l’histoire de la vie des édifices, tant sur le plan technique que philosophique se justifie notamment par le « double effet de l’échelle réduite et de la configuration matérielle en trois dimensions …» (Mouton,2011,p24).

A cet effet, la grande maquette de l'architecte normand Paul Bigot (1870-1942) qui représentait en plâtre la Rome antique au temps de l'empereur Constantin (IVe s. apr. J.-C.) classé à l'inventaire des monuments historiques(Fig. I.19-20) , et que l’on peut trouver à Caen, Bruxelles ou Rome répondent réellement à ce besoin .

Figure I.19 : Colisée aujourd’hui. (Source : auteur, 2017).

Figure I.20 : Maquette de Rome (module du Colisée en cours de restauration).

(Source :fleury.PH,2014)

33 D’ailleurs, l’exemple de la maquette du Trajaneum de Pergame bâti sous l’empire romain montre bien l’apport et l’utilité de la maquette dans la prise des décisions nécessaires dans l’opération d’anastylose visant une reconstitution intégrale en gardant la forme originale de la manière le plus idéale (Fig. I.21).

C’est grâce à cet outil d’aide il a été possible de (Nohlen,2011 ,p25) :

i) « Examiner la relation entre les matériaux d’origine et les nouveaux éléments en béton en identifiant les parties d’origine colorées et les ajouts en blanc,ii)Déterminer le meilleur emplacement des éléments susceptibles d’avoir leur place en différents endroits ;ii).Définir la quantité de nouveaux matériaux à apporter pour respecter une présentation didactique » .

III.1.1.6 Représentation infographique virtuelle

Aujourd’hui, les études qui traitent l’actualisation des connaissances au moyen des techniques de numérisation notamment la restituions virtuelle en 3D sont abondantes par rapport à celles utilisées au moyen des interventions réelles et graphiques. L’avènement de ce qui est communément appelé modèle virtuel ou « la réalité virtuelle » s’est exécuté à partir des années 1980, parallèlement avec la naissance de l’informatique graphique (Fleury, 2010). Le modèle virtuel est en effet, l’un des modèles de restitution adopté actuellement. En effet, l’apport apporté par la méthode de la restitution virtuelle est incontestable tel que le confirme plusieurs chercheurs. Ubelmann.Y (2014, p.01) avance que le recours à cette méthode a pour but

« d'essayer de trouver les techniques les plus adéquates pour conserver numériquement ce qu'on ne peut pas garder physiquement". M.Cotte et F. Laroche ( 2011 ,p999) rapportent également que « les outils industriels modernes couramment dénommés « réalité virtuelle », réalité augmentée […] apportent des possibilités nouvelles que les professionnels de la conservation et

Figure I.21 : Maquette du fronton du Trajaneum distinguant les parties anciennes et nouvelles. Échelle 1/50.(Source : Nohlen.K,2011,p25)

34 de la mise en valeur de ces patrimoines ne peuvent plus ignorer ». En effet, dans le domaine de restitution archéologique virtuelle, il existe principalement trois modes d’utilisation virtuelle : l’image fixe en 3D, l’animation de synthèse et la visite interactive.