• Aucun résultat trouvé

J. Baradez en 1949 Y-R.Hadji en 2003-2004-2005

II. Présentation du site archéologique d’El Kasbat

II.3 Etat de conservation du site d’EL Kasbat

Comme c’est le cas des deux premiers sites archéologiques de Thouda et Badés , un plan de protection et de mise en valeur a été effectué également pour le site de Gemellae ,et en trois phases .

II.3.1Première phase :

Délimitation du site à protéger (Fig.IV.26). Selon le plan de protection et de mise en valeur : la superficie du périmètre à protéger est de 173791,06 m2 avec une longueur totale de 1751,03m. La superficie construite des ruines est de 1017,00m2, quant à la superficie totale de ce qui reste construit du camp, elle est de 1760,00m2.

 Proposition d’une clôture tout autour du site (Fig.IV.27). La surface du première à protéger est de 173791 ,06m2 avec une longueur de 1751.03m.

Figure IV.26: Périmètre du site Eche 1/4000. (Source : PPMS, 2009).

106

 Les servitudes : les limites du périmètre du site sont entourées d’une zone de protection de 200m de large, où il ne sera pas permis de réaliser aucune construction hors du cadre du PPMSV

 La mise en place des panneaux signalétiques indiquant le site archéologique de Gemellae (Fig.IV.28)

II.3.2 Deuxième phase :

 L’élaboration d’un plan topographique et archéologique (Fig. IV.29)

 Proposition des études sur terrain (fouilles et prospections) par des archéologues spécialistes.

 Renforcement et restauration des murs en ruine.

II.3.3 Troisième Phase :

 Proposition d’aménagement intérieur et extérieur du site avec la proposition des équipements :

Figure IV.27 : Clôture du site d’El Kasbat. (Source : Auteur, 2017)

Figure IV.28: Panneaux signalétiques du site. (Source : Auteur,2017)

107

 Salle d’exposition ou musé archéologique du site.

 Hôtel avec un style architectural spécifique à la région.

 Restaurant.

 Cafeteria

 Boutique d’artisanat.

 Oratoire.

 Plantation d’arbres à la fin des fouilles qui convient à la nature du site et qui ne pourrait jamais causer de problèmes au site.

Cette dernière phase n’est pas encore mise en place en raison de l’étendue et la complexité du site.

II.4 Interprétation

Depuis les fouilles menées par les français durant la période coloniale dans les années cinquante, aucune intervention de terrain n’a été effectuée. Cela a engendré aujourd’hui des ruines sans toits dispersées partout. Certaines sont citées dans les anciennes descriptions mais dont ne subsistent aucune trace aujourd’hui. Cette disparition est due d’ailleurs aux actions d’ordre climatique (vents, soleil, écarts important de température entre l’été et l’hiver, pluie

…etc) et humain.

Figure IV.29 :Plan topographique du site .(Source : Rapport PPMSV,2009)

108 Lors de nos visites effectuées sur le site aux mois de Février et Mars 2017, nous avons constaté que ce site très étendu et riche en ruines est dans un état de dégradation total, mise à part la clôture qui a été construite en 2010. Ainsi, de multiples pathologies mettant le site en péril se développent de jour en jour sans aucune surveillance notamment aux niveaux des structures (Fig.IV.30).

.

Par ailleurs, et en dépit de la richesse historique, patrimoniale et archéologique que recèle ce site, il était moins visité à cause de sa situation dans une zone désertique d’accès difficile. Aujourd’hui, le site est plus au moins accessible grâce à la construction d’un nouveau pont qui facilite l’accès directe à ce dernier (Fig.IV.31).

Figure IV.30: L’état actuel des vestiges du site. (Source :Auteur,2017)

Figure IV.31: Le nouveau pont qui mène directement au site. (Source : Auteur,2017)

109 Néanmoins, et similairement à tous les sites archéologiques romains de la région de Biskra, l’absence des équipements ou de services d’attraction se pose toujours.

Conclusion

L’étude des deux sites de Badès et El Kasbat ne se prétend pas être exhaustive. De nombreux objets et inscriptions ont été dégagés lors des fouilles entreprises pendant la période coloniale, mais, qui ne sont pas signalés dans ce chapitre. La particularité de ces deux sites archéologiques réside dans leur situation stratégique sur les limites militaires romaines (limes).

Néanmoins, ces lieux de grande importance archéologique demeurent délaissés en matière d’études et de recherches scientifiques. De plus, les problèmes structuraux qui se manifestent clairement au niveau des ruines et qui risquent de disparaître complètement, restent encore sans aucune étude approfondie concernant leur conservation.

En somme, il est nécessaire de souligner que la région de Biskra est une région très riche en matière de traces et de ruines remontant à l’époque romaine. Cependant, cette richesse n’est pas encore exploitée comme il faut que ce soit par les autorités ou les habitants. Cette négligence est due en plus de manque des moyens disponibles sur terrain, l’ignorance de l’intérêt que ça puisse apporter sur différentes échelles.

110

Introduction

Dans le but de répondre aux questions posées et d’atteindre les objectifs escomptés, le présent chapitre se propose de présenter la méthodologie adoptée dans notre recherche.

A cet effet, ce chapitre est organisé en trois parties :

Dans la première partie, on présente les raisons du choix de la méthode d’enquête et les différents instruments et techniques adoptés et qui sont adéquats à notre problématique ainsi qu’aux objectifs de notre recherche.

Dans la deuxième partie, on expose les différentes recherches antérieures ayant abordé l’actualisation et la transmissions des connaissances sur les sites archéologiques. Ces recherches ne relèvent pas seulement du domaine de l’architecture ou de l’archéologie, mais aussi, de l’histoire d’art, de la philosophie voire même de la sociologie.

Dans la troisième partie, on développe la méthode de recueil de données utilisée dans notre recherche, en l’occurrence l’entretien (semi-directif). Pour mener à bien notre recherche, la méthodologie adoptée dans notre recherche s’appuie d’une part, sur une minutieuse revue de la littérature relative aux sites archéologiques de la région de Biskra en particulier les travaux de S.

Gsell et J. L. Baradez et récemment ceux de Y.R.Hadj. D’autre part, elle s’appuie également sur des recherches sur terrain menées au moyen d’entretiens semi directifs auprès de différents acteurs et responsables considérés comme spécialistes dans le domaine faisant l’objet de notre recherche. Ces dernières seraient renforcées par la suite par une technique complémentaire, celle des observations « in situ » des sites archéologiques romains concernés par la recherche afin de pouvoir déceler les différents changements subis par ces sites.

I. Méthodologie de recherche

Dans toute recherche scientifique et à chacune de ces étapes, la sélection des moyens à utiliser est strictement exigée afin de mieux appréhender la recherche. En effet, la méthodologie est définie comme l’ensemble des méthodes et des techniques qui orientent l’élaboration d’une recherche et qui guident la démarche scientifique (Angers ,1996).

111 I.1 Méthodes de recherche

On appelle méthode scientifique, l’ensemble des démarches visant le processus de production des connaissances scientifiques, que ce soient des observations, des expériences, de la modélisation ou des simulations numériques (Pronovost, 2015). On distingue à cet effet trois types de méthodes :i) expérimentale, ii) historique, et iii) d’enquête (TableauV.1).

I.1.1 Méthode expérimentale

Cette méthode soumet un objet de recherche à une expérience pour en faire une étude de causalité entre les variables (Farhi, 2014).

I.1.2 Méthode historique

C’est la façon d’aborder et d’interpréter un événement passé à partir principalement de document et d’archives. Néanmoins, cette méthode historique n’est pas qu’une simple procédure de recherche de documents, mais aussi une procédure d’authentification, de codification et de conservation de documents (Belleau ,1989). Outre, elle peut s’appliquer à tout document qu’il soit écrit, sonore, visuel ou audio visuel produit dans un passé ancien ou récent.

I.1.3 La méthode d’enquête

Il s’agit de la manière d’approcher un objet de recherche suivant des procédures d’investigation (Farhi, 2015) généralement dans le temps présent, auprès d’une large population parfois difficile à gérer. C’est pourquoi, la plupart des enquêtes dont le but est de quantifier ne reflètent que partiellement la nature de la réalité envisagée.

Méthode

Tableau V.1 : Les trois types de méthodes. (Source : Angers, 1996)

112 I.2 Techniques de recherche et instruments de collecte des données adoptés

Les techniques de recherche sont les moyens d’investigation qui permettent de recueillir des données dans la réalité. Ces techniques sont classées selon sept critères :i) le contact ou l’absence de contact ,ii) le type de contact ,iii) la forme des productions ,iv) la source des informations ,v) le degré de liberté des informations ,et vi) le contenu des documents et le genre de prélèvement (Angers,1996) .

I.2.1 L’entrevue de recherche : flexibilité et perception globale

Maurice Angers (1996) définit l’entretien de recherche comme « une technique directe d’investigation scientifique utilisée auprès des individus pris isolement mais aussi dans certains cas auprès de groupes, pour les interroger de façon semi directive et de faire un prélèvement qualitatif en vue de connaître profondément les personnes interviewées » (Angers, 1996, p140).

Selon J.-L. Loubet des Bayle, l’entretien de recherche est une relation interpersonnelle que le chercheur établit avec les personnes interviewées qui détiennent assez d’informations sur le phénomène qu’il étudie. Autrement dit, c’est la rencontre entre l’interviewer et l’interviewé au cours de laquelle le premier tente d’obtenir des informations résultant d’une connaissance, d’une expérience ou qu’elles soient la manifestation d’une opinion propre au second. Il ajoute également que l’entretien scientifique se différencie des autres formes d’entretiens non scientifiques dans la mesure où ce dernier doit être préparé à priori selon des règles et des normes relativement précises (Loubet des Bayle, 2000).

A cet égard, Demazière Didier ajoute que « l’entretien est la méthode par excellence pour saisir les expériences vécues des membres de telle ou telle collectivité : travailleurs exerçant la même activité professionnelle, militants participant au même collectif d’engagement, individus occupant une même position dans l’espace social, membres d’un groupe traversant la même épreuve, affrontant le même événement, effectuant les mêmes activités pratiques… etc » ( Diddier, 2008,pp15-35).

D’ailleurs, Blanchet et al (2013) avance également l’avantage que présente cette technique, en énonçant que de nombreuses recherches adoptant cette technique ont permis d’apporter des résultats intéressants, voire même inattendus et qui sont proches des faits vécus par les personnes interviewées.

113 Outre, et à la différence des enquêtes menées au moyen du questionnaire où les repenses constituent un discours fragmenté et délinéarisé, l’entretien permet au interviewés de s’exprimer librement d’une manière continue (Blanche et al, 2013).

I.2.2 Critères de classification de l’entrevue

J.-L. Loubet des Bayle distingue deux catégories de critères de classification, selon le domaine de l’entretien et les modalités techniques de l’entretien (Figure. V.1)

I.2.2.1 Critères correspondants au domaine de l’entretien

Dans cette première catégorie, les critères de classification sont relatifs à « la nature des informations recherchées ; les personnes interrogées ; la qualité des informations obtenues » (Loubet des Bayle, 2000, p72). Selon la nature des informations et l’objet de recherche, on distingue deux types d’entretiens :i) les entretiens documentaires et ii) les entretiens d’opinion, d’attitude ou de personnalité.

Figure V.1 : Classification de l’entrevue de recherche selon J.-L. Loubet des Bayle. (Source : Auteur ,2017. )