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II. Actualisation et transmission des connaissances sur les sites archéologiques en Algérie (période post indépendance à nos jours)

II.3 Transmission des connaissances sur les sites archéologiques

II.3.2 Maquette physique comme support

En Algérie de nombreuses maquettes sont disponibles notamment dans les musés pour deux objectifs principaux :i) d’une part, mettre en scène des années de recherche archéologique, et ii)d’autre part, faire connaître au public les civilisations anciennes. Citons l’exemple de :i) la maquette de la bibliothèque de Timgad conservée dans le musée della civiltà romana à Rome,et ii) celle d’Imedghassen élaborée par F. Rakob, présentée los de l’exposition universelle de Paris en 1867, dont une des copies est conservée actuellement au musée de Cirta(Fig.I.12). Ainsi que iii) la fameuse maquette du site archéologique de Djemila réalisée en plâtre à l’échelle 1/25 dont une copie est conservée au musée de Djemila (Fig. II.14) (Bahloul Guerbabi ,2016).

II.3.3 Représentation infographique virtuelle

Un essai de restitution virtuelle de la Maison des Fresques romano -africaine, à Tipasa, a été élaboré par Chayani.M en 2009(Fig.II.15). Ceci a été réalisé au moyen de l’outil 3D grâce à l’usage de la photogrammétrie ainsi qu’une analyse rigoureuse de tout ce qui a été dit sur cette

Figure II.13: Maquette du mausolée d’Imedghassen.

(Source : Rakob,2008)

Figure II.12 : Maquette de la bibliothèque de Timgad au Museo della civiltà romana à Rome.(Source : Lalupa,2009)

Figure II.14 :Maquette du site de Djemila conservée au musèe de la ville. (Source :BAHLOUL GUERBABI,2016).

56 maison (Fig.II.16-17). L’objectif principal était de « compléter virtuellement, les éléments manquants de cette architecture qui n’a malheureusement pas réussi à se maintenir en l’état, au fil des siècles, en raison de divers facteurs humains, climatiques... ». L’auteur conclut dans sa recherche que « l’utilisation de logiciel 3D pour la restitution de cette architecture antique va se révéler être un procédé efficace pour sa reconstruction volumétrique. À travers une maquette virtuelle, nous allons regrouper l’ensemble des données archéologiques dont nous disposons et réaliser une synthèse tridimensionnelle » ( Chayani,2010,p50).

FigureII.17 : Vue à l’intérieur de la salle de réception (oecus)/ rendu des chapiteaux en mode filaire.

(Source : Chayani.M,2010,p49).

Figure II.16 : Vue aérienne du péristyle.

(Source : Chayani.M,2010,p49.)

Figure II.15: Vestige du péristyle de la Maison des Fresques.

(Source :Chayani.M,2010,p48)

57 Aussi, en 2010, le site archéologique de la ville de Mansourah fût classé l’objet d’une modélisation numérique ; restitution virtuelle du minaret de la mosquée dans le but de préparer un dossier pour le classement international de ce site (Fig.II.18). A ce propos, Ghomari avance ceci « la modélisation numérique est devenu un outil indispensable pour la prédiction de phénomènes divers ; mais aussi pour la compréhension et la simulation du comportement mécanique d’un ouvrage. La demi-ruine de l’emblème de Tlemcen qu’est le minaret de Mansourah est légendaire. Pour nous permettre d’élucider cette énigme, nous avons étudié à l’aide de la méthode des éléments distincts (adaptée aux constructions en maçonnerie porteuse) la ruine du minaret après l’avoir restitué dans sa configuration originelle dans le travail précédent. Cette modélisation nous a permis de retrouver le plan de ruine du minaret après avoir enlever une clef de voûte de la galerie constituant l’entrée à la mosquée par le minaret »(Fig.II.19) (Ghomari,2010,p01).

A ce propos, l’étude la plus récente d’une restitution virtuelle des thermes romains en Algérie, est celle de Bahloul Guerbabi (2016) dont l’un des objectifs était d’ « étudier de manière directe le patrimoine sous ses différents angles à commencer par l’aspect architectural et arriver à l’élaboration des recommandations pratiques de sauvegarde en vue d’une meilleure prise en charge de notre patrimoine régional, fondamental pour notre histoire nationale » (Bahloul Guerbabi,2016, p315). Elle adopta la méthode d’une restitution au moyen d’une maquette virtuelle après une minutieuse étude et analyse bibliographique des constructions

Figure. II.18 : Restitution virtuelle du minaret emblématique de la ville de Mançoura.(source : Ghomari,2010).

Figure. II.19 : Modélisation de l’effondrement du minaret par la méthode des éléments distincts.(source : Ghomari,2010).

58 balnéaire d’origine romaines en Algérie en prenant l’exemple des trois cités antiques de Thamugadi –Timgad(Fig.II.20), Lambaesis-Lambèse(fig.II.21) et Cuicul-Djemila (Fig.II.22).

Dans sa conclusion elle suggère qu’ « investir dans un musée virtuel, reconstituer une partie de l’histoire antique est une excellente initiative qui ne coûte pas cher et rend un grand service pour initier et réconcilier le pubic avec son patrimoine » (Bahloul Guerbabi,2016,p315).

II.4 Interprétation

L’actualisation des connaissances et la mise en valeur n’ont vu le jour qu’à la fin de la période précoloniale par plusieurs voyageurs non spécialistes. Cependant, les travaux les plus conséquents datent de l’époque coloniale là où on assiste à de multiples progrès relatifs à la mise au jour et à la conservation des différentes époques et par de différentes techniques (dessins croquis….), voire même au moyen de la photographie aérienne réalisée plus tard par les colons

Figure II.20: Les grands thermes de Timgad. (Source :Bahloul Guerbabi.FZ,p273).

Figure II.21: les grands thermes de Lambèse, cotè palestre .(Source :Bahloul Guerbabi.FZ,p288)

FigureII.22: La restitution les grands thermes de Djemila . (Source :Bahloul Guerbabi.FZ,p305)

59 et qui demeure une référence fiable jusqu’à aujourd’hui. Plus tard, dès l’indépendance, l’Algérie maintenait plusieurs tentatives à travers des lois, textes et initiatives en se référant toujours aux anciennes lois léguées par les Français dans le but de protéger ses biens culturels, l’uns de ses témoignages historiques. Toutefois, l’Algérie n'a pas connu une véritable évolution en matière de recherche archéologique durant cette époque de postindépendance.

Conclusion

En conclusion, nous pouvons dire que, bien que l’Algérie, pays qui recèle une immense richesse en matière de sites, monuments et vestiges, ce n’est qu’en ces dernières années que la conscience collective envers le patrimoine national s’est éveillée. Ceci se fait lentement en fonction de la reconnaissance de ces témoignages comme fondement historique de la nouvelle génération. A cet effet, de multiples recherches, colloques, voire même des interventions fructueuses au moyen de nouvelles techniques sont effectués sur plusieurs vestiges plus ou moins utiles nécessitant d'être conservés.

En somme, les problèmes confrontés par l’Algérie depuis l’indépendance jusqu’à ce jour demeurent les mêmes :i) l’absence de formation des acteurs responsables de la préservation du patrimoine d’une part, et ii) le manque de sensibilisation de la population. Dans le contexte Algérien, ce n’est que récemment qu’on a pris conscience de la valeur de notre patrimoine, c’est pourquoi, la préservation et la mise en valeur deviennent aujourd’hui une exigence sociale. Cette nouvelle situation et les expériences menées sur le terrain méritent d’être étudiées et analysées.

Une telle tâche nécessiterait l’établissement d’un protocole méthodologique répondant aux objectifs de cette requête.

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Introduction

Notre contexte d’étude s’est porté sur trois sites romains de la région de Biskra situés sur le limes saharien. La présentation des cas d’étude est divisée en deux chapitres ; le premier est consacrée à l’étude de notre principal cas d’étude Thouda, tandis que le deuxième sera consacré à l’étude des deux autres sites Badès et El kasbat.

Dans le présent chapitre, on abordera en premier lieu une brève présentation de la Wilaya de Biskra comme contexte général où se situent nos cas d’étude. Dans cette partie, on focalise l’étude de cette ville à l’époque romaine en se limitant à l’énumération d’une infime partie des sites archéologiques romains comme ultimes traces reflétant l’occupation romaine dans cette région. Dans la seconde partie de ce chapitre, on tentera d’exposer l’évolution historique du site archéologique de Thouda à travers le temps. On y décrira :i) les différentes étapes et périodes repères par lesquelles ce site est passé, ainsi que ii) les différentes opérations d’actualisation des connaissances sur ce site archéologique, et ce depuis la période coloniale jusqu’aux travaux entrepris de nos jours.