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Pays Africains Pays Développés 42

Ln(Inigdpcapita) -0,027 (0,003) 0.007 (0.003) Ln(DomestInvest)- Ln(Depreciationrate) 0.202 (0.018) 0.069 (0.016) Ln(IDE)- Ln(Depreciationrate) 0.0189 (0.006) -0.001 (0.006) IDEDominvest -0.0037 (0.007) 0.058 (0.018) m1 0.03 0.01 m2 0.088 0.096 Hansen 0.83 0.38 (.) : Standard error

m1: p value du test d’autocorrélation d’ordre 1 des résidus. m2 : p value du test d’autocorrélation d’ordre 2 des résidus.

Hansen : p value du test de Hansen de validité des instruments, P< : les instruments utilisés sont bons.

L’impact des IDE sur le niveau de revenu par tête passant par l’augmentation de la quantité de bien capital, a été enregistré au sein des pays africains de notre échantillon. L’impact des IDE passant par l’amélioration de la qualité du capital, a été souligné pour les pays développés de notre échantillon. L’amélioration de la qualité de bien capital disponible dans un pays, engendre du progrès technique. L’impact des IDE sur le revenu par tête de long terme des

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Australie, Autriche, Belgique, Canada, Danemark, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Japon, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Portugal, Espagne, Suède, Suisse, Royaume-Uni, Etats-Unis.

pays africains, ne passant pas par une amélioration de la qualité de leurs investissements, n’engendre pas également de progrès technique au sein de ces pays.

Au sein des pays en voie de développement et africains en particulier, ne disposant pas d’assez de capacités d’absorption (niveau du capital humain, développement du marché financier, liberté économique, …), les externalités de productivité engendrées par les IDE sont faibles, voire inexistantes comme dans notre étude. Afin que les pays africains puissent bénéficier au maximum de la présence d’entreprises multinationales, ils doivent consentir des efforts pour améliorer leurs capacités d’absorption. Dans notre troisième et dernier chapitre, qui sera consacré aux externalités de productivité liées aux flux d’IDE qu’un pays reçoit, nous tenterons de donner également une définition plus élaborée à la notion de capacités d’absorption.

Conclusion

Nous avons constaté tout au long de notre premier chapitre, que les investissements sur le continent africain étaient insuffisants, pour amorcer une croissance économique permettant à ses pays d’atteindre leur objectif de développement du millénaire. Ce faisant au sein de ces pays, les investissements directs étrangers (IDE) sont perçus comme une composante principale, de la stratégie de développement. C’est pourquoi, certaines autorités essaient depuis peu de mettre en place et de maintenir du mieux que possible, un climat favorable à l’attraction de capitaux étrangers. Une justification à cela, est la possible interaction supposée entre ces capitaux étrangers et la croissance économique du pays hôte. Cette relation, objet de notre second chapitre, devrait s’opérer théoriquement à la fois par une augmentation du stock de capital, ainsi que par des retombées de productivité dans l’économie hôte.

En effet, les investissements directs étrangers, sont considérés comme une source à part entière de financement et vont donc influer sur le revenu par tête du pays hôte, dans des proportions différentes mais selon le même principe que les investissements dits nationaux. Nous avons montré qu’au sein de notre échantillon, les IDE ont un impact de ce type. Ce résultat, donnant un effet direct positif et significatif des investissements étrangers sur le revenu par tête, s’inscrit dans le débat concernant l’impact avéré ou non des IDE sur la croissance économique du pays hôte. En effet, il a été démontré plus d’une fois dans littérature comme nous l’avons évoqué, que l’impact des investissements étrangers sur la croissance économique du pays hôte est inexistant, sauf pour lui à disposer d’un certain niveau de capacité d’absorption ( (Borensztein, De.Gregorio, & Lee, 1998) ; (Alfaro, Chanda, Kalemli-Ozcan, & Sayek, 2004) et (Azman-Saini, Baharumshah, & Law, 2010)). Nous pensons, que ce résultat important est du d’une part à la composition de l’échantillon de pays sur lequel l’étude est menée, et d’autre part à la méthodologie d’estimation retenue. Nous pensons que ce canal opère, quand les investissements étrangers n’évincent pas, ceux domestiques comme cela est souvent le cas dans la littérature. On parlera donc d’impact direct des IDE sur la croissance économique du pays hôte, et par extension sur le revenu par tête, car ils augmentent le stock de capital physique disponible dans le pays. Ce faisant, lorsque dans l’échantillon sur lequel l’étude est menée, les IDE stimulent ou n’ont aucun impact sur les investissements domestiques à long terme (comme dans notre cas), on s’attend à ce qu’il y ait un impact direct positif des investissements étrangers sur le niveau de revenu par tête dans le pays hôte. Enfin, lorsque les IDE évincent l’investissement domestique à long terme, leur

impact direct sur le niveau de revenu par tête, dépendra des proportions dans lesquelles l’éviction à lieu et du montant d‘IDE que le pays hôte reçoit. Aussi, étant donné que les IDE font partie de l’investissement total, on peut comprendre pourquoi ils sont rarement ressortis significatifs dans la littérature, pour expliquer la croissance économique, quand ils sont mis dans la même équation que l’investissement total. C’est la raison pour laquelle nous avons choisis ici, d’une part de retirer les IDE de l’investissement total, afin d’en extraire l’investissement dit national, et d’autre part d’instrumenter ces variables de manière à éliminer la corrélation entre elles, à l’aide de la méthode des moments généralisés. Nous avons également comparé l’impact de ces différents types de capitaux (étrangers et domestiques), sur le niveau de revenu par tête de long terme au cours de la période d’étude. On a constaté que les investissements directs étrangers, ont eu un impact moyen positif supérieur sur le niveau de revenu par tête de long terme (22% de hausse quinquennale moyenne), à celui des investissements domestiques (0,5% de hausse quinquennale moyenne). De plus, les entreprises multinationales qui investissent dans ces pays, sont supposées détenir une technologie plus avancée, dans les processus de production, de distribution, dans le management et le marketing (Blomström & Kokko, 1998), qui peut être transmise aux entreprises nationales et par conséquent augmenter leur productivité. Cependant la littérature économique a démontré, que les investissements directs étrangers représentent un potentiel de transfert de connaissances vers l’économie du pays hôte, à la condition que ce dernier dispose de suffisamment de capacités d’absorption. Ces capacités d’absorption sont donc importantes pour le pays hôte, afin qu’il puisse bénéficier au maximum de la présence d’entreprises étrangères. Nous avons donc cherché à déterminer si de tels effets (indirects) liés à la présence d’investissements étrangers, ont vu le jour sur la période d’étude au sein de notre échantillon. Il s’agit d’effets indirects sur la croissance économique du pays hôte, via ce qu’on a identifié dans la littérature comme étant les capacités d’absorption. S’agissant de la définition des capacités d’absorption, même si comme évoqué plus haut il n’existe pas de consensus, nous avons répertorié à l’aide de la littérature, un certain nombre de variables, susceptibles d’influer sur l’impact des IDE dans le pays hôte. Il s’agit du niveau du capital humain (Borensztein, De.Gregorio, & Lee, 1998), du revenu par tête du pays hôte ( (Blomstrom, Lypsey, & Zejan, 1994), du développement du secteur financier ( (Alfaro, Chanda, Kalemli-Ozcan, & Sayek, 2004) ; (Alfaro, Chanda, Kalemli-Kalemli-Ozcan, & Sayek, 2010); (Hermes & Lensink, 2003) et (Durham, 2004)). Les effets indirects d’IDE sur la croissance du revenu par tête, se font par le biais d’une modification du niveau de productivité dans le pays hôte,

facilité par ses capacités d’absorption (Alfaro, Chanda, Kalemli-Ozcan, & Sayek, 2010). La modification du niveau de productivité dans le pays hôte générée par les IDE, à condition que ce dernier dispose de suffisamment de capacités d’absorption, se fait par une amélioration de la qualité de certains investissements domestiques. Nous avons trouvé au sein de notre échantillon de pays africains, qu’il n’existe pas d’effets indirects (externalités) pour la croissance du revenu par tête, liés à la présence d’investissements étrangers. Les IDE que ces pays reçoivent, ne leur permettent pas encore de rehausser leur niveau de productivité. En revanche, pour une vingtaine de pays développés, nous avons trouvé que les effets indirects (externalités) d’IDE, représentés par le produit entre les investissements domestiques et étrangers, sont significatifs et positifs. Donc pour ces pays développés, il existe des externalités de productivité positives, causées par les investissements étrangers. Ces résultats tiennent sans doute, au fait que les pays développés en règle générale, disposent de suffisamment de capacités d’absorption (connaissances suffisantes, marché financier développé, bon niveau de liberté économique, …), pour bénéficier des opportunités d’investissement domestiques qui se créeront, par l’entremise des IDE présentes dans leur économie.

Afin que les pays africains puissent bénéficier au maximum de la présence d’entreprises multinationales, ils doivent entreprendre des efforts pour améliorer leurs capacités d’absorption, de manière à pouvoir profiter des externalités de productivité qui s’offriront à eux. C’est pourquoi dans le dernier chapitre qui suit, nous chercherons à déterminer de manière beaucoup plus exhaustive, la notion de capacité d’absorption. Puis, nous essaieront de déterminer le seuil critique à partir duquel, ces externalités deviennent possibles.

CHAPITRE 3 : La productivité totale des facteurs