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Introduction

Dans le débat général sur les déterminants de la croissance économique, on est arrivé au moins à un consensus. La croissance économique est le fait d’une part de l’accumulation de facteurs de production, et d’autre part de gains de productivité. L’accumulation des facteurs de production, génère de la croissance économique en faisant travailler plus d’inputs dans l’économie. Sans productivité, la croissance est vouée à être limitée par la démographie, par le taux d’investissement en capital physique, par la quantité limitée de ressources naturelles dont chaque pays dispose, toute chose égale par ailleurs. Cependant, avec l’amélioration de la productivité, ces contraintes ne se posent plus, car on est capable de produire à une plus grande échelle, avec la même quantité de facteurs de production. Un indicateur de l’importance de la productivité, est par exemple la mesure dans laquelle elle explique les variations de croissance économique entre pays. (Beyer & Vergara, 2002) ont déterminé qu’à peu près deux tiers de la variance des taux de croissance du PIB observée dans cent sept pays du monde, entre 1980 et 2000, est due aux différences de productivité totale des facteurs. Un rapport datant de 2003, du centre d’étude sur les standards de vies (CSLS)43, montre l’importance de la productivité, pour la réduction de la pauvreté dans les pays en voie de développement. D’après ce rapport, l’augmentation de la productivité du travail, est plus importante pour la réduction de la pauvreté, que la croissance économique. Dans la mesure où l’amélioration de la productivité, génère des emplois plus qualifiés, qui sont sources de meilleures rémunérations et d’augmentation de la production. Or d’après la littérature économique, les investissements directs étrangers représentent à la fois un moyen d’accroitre les facteurs de production pour un pays, et un canal par lequel peuvent transiter de nouvelles technologies développées à l’étranger, elles même nécessaires pour augmenter le niveau de productivité dans le pays hôte. C’est pourquoi, depuis deux décennies les pays en voie de développement ce sont tournés vers les IDE, qu’ils considèrent et ce à juste, comme un moyen incontournable dans leur volonté de renouer avec le développement économique.

A la lumière de notre deuxième chapitre, nous pouvons affirmer que les investissements directs étrangers, ont participé à la croissance économique dans les pays africains de notre

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Le Centre D’étude sur les standards de vie, est un organisme indépendant canadien à but non lucratif, qui vise à contribuer à une meilleure compréhension des tendances et des facteurs déterminants de la productivité, des standards de vie et du bien être par la recherche.

échantillon, au cours de notre période d’étude. Nous avons démontré que leur apport, c’est matérialisé à travers le processus d’accumulation de facteurs de production, tandis que dans les pays développés de notre échantillon, les IDE ont contribué à l’essor économique via leur impact sur le niveau de productivité agrégée. L’impact des IDE sur le niveau de productivité des entreprises locales, se manifeste par des externalités, c'est-à-dire une migration du type d’investissements qu’elles ont l’habitude de faire, vers d’autres reconnus comme étant plus productifs. Ces changements de comportement d’investissement, on lieu quand les entreprises locales sont en contact et comprennent les procédés de production et de management, déployés par les multinationales. Ce faisant un large pan de la théorie économique, suivi d’études économétriques, s’est consacré à l’explication de ce phénomène de transfert de technologie venant d’entreprises étrangères vers celles locales, qu’on qualifie d’externalités. Cependant à l’instar de nos résultats du second chapitre, les externalités de productivités liées aux IDE, ne pas toujours avérées. Elles nécessitent de la part des entreprises locales, un certain nombre de pré requis, qu’on a coutume de dénommer capacités d’absorption. En effet, dans la littérature économique sur les externalités de productivités des IDE, certains auteurs ont mentionné que les pays en voie de développent de manière générale, ne disposent pas de suffisamment de capacités d’absorption, pour pouvoir bénéficier des possibilités d’externalités de productivité, liées aux IDE (Saggi, 2000). Or au cours des vingt dernières années, nous avons assisté à une véritable augmentation des flux d’investissements étrangers, à destination des pays du continent africain. D’autre part les entreprises multinationales qui procèdent à ces investissements, sont reconnues pour être leaders dans les activités de recherche et développement au niveau international. Dans ce cas, il est approprié de clarifier les conditions dans lesquelles les IDE permettent aux pays hôtes en règle générale et africains en particulier, de s’approprier tout ou partie de la technologie étrangère déployée sur leur sol, de sorte à rehausser leur niveau de productivité totale des facteurs.

C’est pourquoi, dans notre troisième et dernier chapitre, nous définirons tout d’abord dans une première section, le concept de productivité totale des facteurs, nous nous intéresserons à ses différents modes de calcul ainsi qu’à ses principaux déterminants. Ensuite, dans la deuxième et dernière section, nous nous focaliserons sur l’impact des investissements directs étrangers, l’un des potentiels déterminants de cette productivité. Cette étude est donc motivée, par l’idée développée ci-dessus selon laquelle les pays en voie de développement de façon générale, et africains en particuliers, ne disposent pas des compétences techniques nécessaires pour être à la pointe dans les technologies innovantes. En revanche, ils peuvent s’ils détiennent un

minimum de capacité d’absorption ( (Borensztein, De.Gregorio, & Lee, 1998); (Alfaro, Chanda, Kalemli-Ozcan, & Sayek, 2004) et (Azman-Saini, Baharumshah, & Law, 2010)), bénéficier de retombées technologiques (externalités de productivité), liées à la présence sur leur sol, d’entreprises multinationales (Blomström & Kokko, 1998). Nous analyserons cette hypothèse de détention de capacité d’absorption minimale, pour l’impact des IDE sur la productivité du pays hôte, à l’aide d’une méthodologie économétrique appropriée, sur un échantillon assez large, comprenant aussi bien des pays africains, européens, d’Amérique du Nord, d’Amérique latine et d’Asie. Cette étude revêt ainsi une importance capitale, à l’aune de la recrudescence des flux de capitaux étrangers à l’échelle mondiale, constatée depuis deux décennies. Cela nous permettra tout d’abord, de faire un constat sur la période d’étude, concernant l’impact des IDE reçus sur le niveau de productivité des pays, et ensuite de formuler des préconisations aux pays en voie de développement (africains en particulier), dans leur volonté de bénéficier au maximum de la présence d’entreprises étrangères sur leur territoire.

3.1- La productivité totale des facteurs : définition, déterminants et