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a. Les activités de recherche et développement

On considère que la machine à développer les nouvelles technologies, dispose de trois éléments différents (Robyn, 2000). Le premier est la recherche de base dans les sciences (Chimie, Physique, Biologie,…), qui permet de développer des connaissances (savoirs). Le second élément est la recherche appliquée (appelée recherche et développement). C’est la recherche dédiée à la problématique de création et de développement de nouveaux procédés de fabrication, de nouveaux produits. Les activités de recherche et développement, consiste à transformer les résultats de la recherche de base (fondamentale), en invention qu’on pourra intégrer dans les processus de productions de biens et services. Le dernier élément est composé des entreprises qui utilisent ces inventions dans leurs processus de production, et les améliorent dans le temps via des innovations (améliorations).

La recherche fondamentale et la recherche et développement, représentent environ 2,2% du PIB, dans les pays de l’OCDE. Aux Etats-Unis, la recherche et développement représente chaque année entre 2 et 3% du PIB depuis 1957, contre à peu près 2% en Europe. En

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Il existe beaucoup d’études dans la littérature économique, concernant les déterminants de la productivité totale des facteurs. Même si aucun consensus ne semble se dégager, une majorité d’article souligne l’importance du capital humain et des efforts en termes de recherche et développement (Isaksson, 2007).

moyenne, au sein des pays de l’OCDE, la recherche fondamentale représente un cinquième des ressources allouées au secteur recherche et développement, mais réunit les deux tiers des personnes travaillant dans la recherche. Au sein de la recherche fondamentale, le personnel est très qualifié mais distant des marchés. On comprend ainsi pourquoi, ce secteur est moins financé. Le financement de la recherche fondamentale est presqu’exclusivement publique (moins de 10% vient du secteur privé). Tandis que dans la recherche et développement, à peu près trois quart du financement est privé, et il est financé jusqu’à hauteur de 85% par le secteur manufacturier, qui représente donc le levier de la recherche et développement (Issakson, Hee.Ng, & Robyn, 2005). On peut donc dire, que les connaissances issues de la recherche fondamentale, sont transformées en technologies de production (inventions) par la recherche et développement. Ensuite, ces technologies peuvent être améliorées dans le temps, par des innovations.

Concernant le continent africain, un nombre croissant de pays ont réalisés que sans investissement en science et technologie, l’Afrique restera en marge de l’économie mondiale, et il sera difficile de mettre fin à l’extrême pauvreté. Un programme d’action consolidée a été mis en place sur le continent, pour la période allant de 2003 à 2008, avec le soutien de l’UNESCO. C’est l’une des initiatives les plus ambitieuses, ayant vu le jour en Afrique depuis plusieurs années, visant à renforcer les capacités en science et technique. En 2005, six nouvelles académies de sciences ont été crées, au Mozambique, au Soudan, à l’Ile Maurice, au Maroc, en Tanzanie et au Zimbabwe, contre seulement neuf sur la période 1902-2004 (UNESCO, 2010). Cependant, le développement des sciences et technologie en Afrique est sujet à de nombreuses contraintes, notamment budgétaires. Ce secteur attire très peu d’investissements publics, avec en moyenne 0,3% du PIB consacré à la recherche et développement, soit en moyenne sept fois moins que dans les pays industrialisés. C’est l’Afrique du Sud qui dépense le plus en recherche et développement, sur le continent africain (0,94% du PIB en 2006 contre 0,73% en 2001).

La répartition des dépenses de recherche et développement dans les différentes branches du secteur manufacturier au sein des pays de l’OCDE, montre un certain niveau de concentration. On remarque qu’en moyenne, les entreprises responsables de 30% de la valeur ajoutée totale du secteur, financent plus de 70% des dépenses en recherche et développement. 90% des dépenses en recherche et développement sont financées, par les entreprises qui assurent 50% de la valeur ajoutée totale du secteur manufacturier. De façon plus claire, quelques branches seulement à savoir, l’industrie pharmaceutique, les équipements informatiques et les

industries du transport, financent 90% de ces dépenses, et seulement 4% environ des dépenses proviennent d’entreprises de moins de vingt cinq employés (Issakson, Hee.Ng, & Robyn, 2005).

Une telle concentration s’explique par trois principaux facteurs : les opportunités technologiques, l’exclusion, ainsi que les contraintes de capitaux (Cohen & Levine, 1989). Les opportunités technologiques, représentent le niveau de technologie accessible par une entreprise ou un pays, qu’à partir d’un certain niveau de dépenses en recherche. L’opportunité technologique au sein de l’industrie manufacturière par exemple, prend sa source dans les connaissances accumulées grâce à l’activité de recherche fondamentale, évoquée ci-dessus. On estime qu’un certain laps de temps, ainsi qu’un certain niveau de connaissance sont nécessaires, avant que les activités de recherche et développement permettent d’aboutir à des nouvelles technologies. L’exclusion représente la proportion dans laquelle l’entreprise innovante, exploite les profits de son innovation. Cette exclusion s’érode dans le temps, avec la capacité d’imitation et le degré de concurrence qui prévaut sur le marché. Elle peut cependant être maintenue, par l’entremise de système telle que la protection de la propriété intellectuelle. A cause de son issue assez hypothétique, la recherche et développement est source de fortes asymétries d’informations, entre investisseurs et chercheurs. Il peut s’en suivre une sélection inefficace des projets par les investisseurs, comme le résultat d’information imparfaite sur la qualité de ces projets. A terme, cette asymétrie d’information peut réduire le champ des possibilités de financements pour la recherche. On peut donc dire sans risque de se tromper, que le vent technologique ne souffle pas dans toutes les directions, à cause de cette concentration plus ou moins forte, fonction des éléments cités plus hauts et des secteurs d’activités.

Cependant, on dénombre plusieurs études dans la littérature économique, dans lesquelles la recherche et développement est un des déterminants essentiels de la productivité totale des facteurs. A cause de problèmes de mesure, cette corrélation peut être faible empiriquement. Aussi, du aux moyens financiers considérables qu’ils nécessitent, les études s’intéressant à l’impact des dépenses de recherche et développement sur la productivité totale des facteurs, se focalisent en grande majorité sur les pays développés. On peut citer (Abdih & Joutz, 2006), qui montrent qu’aux Etats-Unis il existe une corrélation positive mais faible entre la productivité totale des facteurs et le stock de connaissance (nombre de brevets). (Guellec & Van.Pottelsberghe.de.la.Potterie, 2001) ont analysé la relation de long terme, entre recherche et développement et productivité totale des facteurs sur la période 1980-1998 au sein de seize

pays de l’OCDE. Ils ont utilisé pour leur étude, des approximations des trois différentes origines de recherche et développement : la recherche privée domestique, la recherche publique et celle financée par l’étranger. Pour eux, la recherche privée domestique et celle financée par l’étranger favorisent l’émergence de nouveaux types de biens et services, une meilleure qualité de la production et l’introduction de nouveaux processus de fabrication. Tandis que la recherche publique, développe uniquement le niveau des connaissances scientifiques. Ils démontrent que ces trois sources de recherche et développement, sont importantes pour la croissance de la productivité, même si c’est la recherche financée par l’étranger qui enregistre l’impact le plus élevé, suivi par la recherche privée domestique. Enfin, ils arrivent à un résultat intéressant, montrant que les recherches privées domestiques et publiques sont importantes les unes pour les autres. Il existe également, des études basées sur des données industrielles. Dans le cas du Royaume-Uni, (Cameron, Proudman, & Redding, 1999) montre que les activités de recherche et développement augmentent le taux d’innovation industriel, donc la productivité totale des facteurs des industries du Royaume-Uni. Avec des données de treize industries manufacturières au sein de douze pays de l’OCDE et sur la période 1970-1992, (Griffith, Redding, & Van.Reenen, 2000) s’interrogent sur l’impact des activités de recherche et développement sur la productivité total des facteurs. Leurs résultats montrent que la recherche et développement impacte positivement la productivité totale des facteurs, via l’innovation et le transfert de technologie de l’étranger. Ils trouvent les mêmes résultats pour le niveau d’éducation. L’impact des activités de recherche et développement sur la productivité totale des facteurs qui se fait par le transfert de technologie, est plus important dans les pays qui sont distants de la frontière technologique.