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Le texte a été traduit par une équipe de bibliothécaires, néo- phytes de la traduction. Les auteurs, que nous remercions de leur confiance, ont donné leur accord pour que leur texte soit adapté,

autant que de besoin, pour faciliter sa réception au sein de la communauté professionnelle francophone.

La fidélité à la lettre a donc souvent cédé le pas à celle de l’esprit et à la recherche de la plus grande fluidité de lecture possible. Au fil du texte, traducteurs et relecteurs ont pu ajouter des exemples de leur cru, enlever quelques allusions à des situations typiquement américaines incompréhensibles hors contexte, ou rogner quelques répétitions.

Pour les termes techniques du Design UX, les traducteurs ont choisi de reprendre ceux utilisés par Carine Lallemand et

Guillaume Gronier dans leur manuel Méthodes de Design UX1.

Lors de la première occurrence, le terme anglais a été repris en italiques et entre parenthèses.

Certains choix sémantiques sont des créations délibérées : les auteurs utilisaient le terme check-up pour introduire tous les exercices d’audit interne proposés. Le terme « autodiagnostic » nous a paru judicieux pour traduire le sous-entendu médical de check-up, sans lui associer le côté cravaté et normatif de l’audi- teur aux comptes.

Chacun des diagnostics est associé à une valeur numérique. Les auteurs parlent indifféremment de note, de score ou d’éva- luation. Tous ces termes étant connotés de manière néga- tive dans le contexte français, après maints tâtonnements, et conscients de filer la métaphore médicale, nous avons introduit la notion de cote d’utilisabilité, abrégeable en CUTI. Cette notion n’a rien de scientifique et est juste un outil utile pour mesurer les marges d’amélioration dans les différents secteurs d’activité de la bibliothèque.

1. Guillaume Gronier, Carine Lallemand, Méthodes de Design UX : 30 méthodes fondamentales pour concevoir et évaluer les systèmes interactifs, Paris, Eyrolles, 2015 (coll. Design web).

L’objectif de l’équipe qui a traduit le livre était bien entendu de rendre cette traduction la plus utile, utilisable et désirable pos- sible. Puissions-nous y être parvenus, malgré d’inévitables mala- dresses, répétitions et anglicismes résiduels, voire néologismes un peu barbares lorsqu’aucun mot usuel ne permettait de tra- duire exactement les idées présentées par Amanda Etches et Aaron Schmidt.

Chapitre 2. Analyser les usages :

12 techniques de base

Le pivot pour créer du plaisir et de l’engagement chez les utili- sateurs est d’étudier quels sont leurs besoins, leurs préférences, leurs espoirs et leurs rêves. On ne peut y parvenir qu’en met- tant en œuvre des enquêtes systématiques et cohérentes sur les usages et les usagers. Vous trouverez dans ce chapitre plusieurs techniques classiques : à l’inverse de la plupart des ouvrages sur l’UX, le Design UX ou l’utilisabilité, celui que vous avez entre les mains n’est pas organisé en fonction de ces techniques. Elles sont systématiquement mises en contexte, là où elles peuvent être les plus utiles, d’après les problèmes qu’elles aident à résoudre. Les techniques d’analyse des usages méritent tout de même une place à part : tout ce chapitre leur est dédié. Après chaque des- cription, volontairement brève, vous trouvez des suggestions d’emploi faisant référence aux chapitres 3 à 8.

2.1 Analyse des opinions et analyse

des comportements

Il existe deux sortes de recherches sur les usages et les usagers : l’analyse des opinions et l’analyse des comportements. Comme son nom l’indique, l’analyse des opinions révèle les préférences, les représentations, ce que disent explicitement les utilisateurs. L’analyse des comportements met en lumière ce que font les per- sonnes et la manière dont elles se conduisent en réalité.

Parfois, vous avez besoin de mesurer la satisfaction de vos utili- sateurs sur un point (disons, un nouveau service ou une nouvelle

ressource) et d’autres fois vous voulez en savoir plus sur la manière dont ils utilisent réellement quelque chose (une nou- velle interface ou un bureau d’information, par exemple). Dans l’absolu, une méthode n’est pas meilleure que l’autre : certaines techniques permettent de connaître les préférences des utilisa- teurs, d’autres ce qu’ils pensent et d’autres encore ce qu’ils font réellement. Il importe de choisir la technique la plus adaptée aux questions que vous vous posez.

Il faut rester conscient de certains biais, inhérents à chaque tech- nique. En tant que discipline, le Design UX accorde plus de valeur à l’analyse des comportements qu’à celle des opinions. Cela s’explique : le design a pour objectif de concevoir, de manière délibérée, des interfaces, outils, services et espaces adaptés à la manière dont les usagers les utilisent réellement, plutôt qu’à comment ils déclarent les utiliser. Cela ne veut pas dire qu’il faut exclure les méthodes de recherche d’opinion, ni prôner un usage exclusif des méthodes comportementales.

Il faut juste être au clair sur si voulez connaître l’opinion qu’ont les individus sur quelque chose que vous faites (ou souhaitez faire) et si vous avez besoin d’en savoir plus sur la manière dont ils utilisent vos outils pour atteindre leurs buts.

Un bon programme d’analyse des usages emploie les deux types de méthodes pour fournir une compréhension complète de votre public, et permettre de prendre des décisions éclairées, en toute connaissance de cause.