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Étape 7 : Obtention des données normatives préliminaires.

1.5.4. Procédure et Participants

1.5.4.2. Participants Échantillons cliniques

Nous avons constitué deux échantillons cliniques. Un premier échantillon clinique composé de 28 patients entamant leur première séance de psychothérapie et recrutés à partir de la patientèle de 4 psychologues (3 femmes et un homme) qui ont répondu positivement à notre

appel de participation à cette étude. Initialement, 7 thérapeutes s’étaient montrés intéressés par

cette étude et déclarés prêts à participer.

Les cliniciens ont signé un consentement éclairé écrit leur expliquant les modalités de la recherche (Annexe 5), qu’ils n’auraient pas connaissances des résultats de leurs patients (les plaçant en condition clinique non feedback ou CNF) et que l’investigateur de l’étude n’aurait pas accès à l’identité des patients. Les clients de ces 4 psychothérapeutes ont signé un consentement éclairé électronique leur précisant les objectifs et modalités de cette recherche (Annexe 6), le fait que les données seraient recueillies de manière anonyme et que leurs thérapeutes n’auraient pas accès aux données, ce qui est à même de réduire les biais de désirabilité sociale et de favoriser un feedback plus libre.

4 thérapeutes (3 femmes, 1 homme) récoltèrent les données de 28 patients avec un échantillon de patients sondés compris entre 1 et 16 patients selon les thérapeutes et un âge des patients compris entre 20 et 45 ans (M = 30.43, ET = 6).

Au niveau des données sociodémographiques de contrôle, dans ce groupe, 71.4% des patients ont déclaré être en couple (mariés ou en cohabitation) et 28.6% n’étaient pas au moment de l’étude dans une relation de couple (célibataire, divorcés ou veuf/ve). En ce qui concerne le niveau d’éducation 96.4% des participants de ce groupe se situaient au niveau du baccalauréat français ou à un niveau supérieur. Pour l’appartenance à une catégorie socioprofessionnelle, 85.7% reportaient être en activité.

3 des 4 thérapeutes ont rempli la fiche de pointage relative aux soins distribués à chaque patient et reprenant des informations sur leur pratique et leur expérience. L’âge moyen des thérapeutes était de 52 ans (M = 52.33, ET = 5.86), leur expérience clinique moyenne en années était de 8 ans (M = 8.33, ET = 2.08), leur approche de traitement utilisée la plus représentée était la thérapie comportementale et cognitive. Pour leurs 24 clients respectifs, le nombre de séances a été compris entre 1 et 9 chez leur psychothérapeute. 16.7% des patients ont été considérés comme “mandaté à recevoir des soins” parce qu’ils ne se sont pas rendus en thérapie de leur propre chef. 79.2% (n = 19) des patients consultaient pour des troubles anxieux ou des troubles de l’humeur avec une sous-proportion de 4.2% des patients qui présentaient concomitamment de l’anxiété et des problèmes d’abus de substances, 20.8% des patients sont venus consulter pour d’autres raisons incluant des problématiques de santé des problèmes somatiques ou des troubles de la personnalité. 37.5% des patients recevaient un traitement médicamenteux.

Les thérapeutes ont reçu des codes d’accès spécifiques pour chacun de leurs patients. Les thérapeutes avaient pour consigne d’arrêter d’enregistrer les données des patients dans les situations suivantes :

- Si le patient revenait en thérapie après un délais supérieur à 8 semaines depuis la dernière séance. Il s’agit d’un critère purement empirique qui est utilisé dans la pratique Feedback Informed Treatment (FIT) pour qualifier un nouvel épisode de traitement. En effet, la mesure enregistrée sur une séance n’apparaîtrait plus prédictive de la prochaine

séance au-delà de ce délai de 8 semaines et comme les algorithmes prédictifs ont pour vocation d’estimer la trajectoire du changement, la mesure ne serait plus fiable après ce délai. Nous avons donc décidé de limiter les enregistrements successifs de séance à cette durée afin de pouvoir tester des hypothèses appropriées.

- Si la thérapie était terminée.

- Si le patient avait abandonné la thérapie.

- Si le patient décidait de ne plus enregistrer ses séances.

Sur l’échantillon de 24 patients pour lesquels les thérapeutes ont fournis des renseignements complémentaires, l’enregistrement fut stoppé pour un délai supérieur entre deux séances consécutives à 8 semaines, dans 12.5% des cas, et les patients ont abandonné leur traitement dans 37.50% des cas ; les patients restant étaient soit toujours en traitement à la fin de la collecte des données (25%) ou avaient terminé leur thérapie (25 %). Ces données sont importantes car elles sont assez similaires aux taux d’abandons rapportés dans la littérature.

Un second échantillon clinique (n = 28) a été constitué de patients que nous avons reçu

en psychothérapie en consultation externe, et qui ont commencé leur premier épisode de traitement, en utilisant les échelles PCOMS dans leur nouvelle version unifiée.

Ces patients ont rempli un formulaire de consentement éclairé les informant que leur thérapeute utilisait des échelles de feedback pour suivre leurs progrès en termes de résultats et d’alliance thérapeutique. Dans ce formulaire, ils autorisaient expressément l’utilisation de leurs données à des fins de recherche. Nous avons administré l’ORS et la SRS à chaque séance de thérapie et utilisé le feedback des patients pour adapter le traitement, comme nous procédons de manière habituelle, et ces patients ont été de ce fait en condition feedback (CF). Nous avons

évalué les difficultés des participants de manière à produire une analyse fonctionnelle de leur

problématique et de ce fait, seulement les informations nécessaires au traitement rapportés par les patients sont reproduites ici pour donner les informations sur le contexte des soins ; pour ces

raisons elles n’ont pas été catégorisées selon la même séquence que dans le groupe CNF. Dans ce second groupe clinique le mode de traitement privilégié était la thérapie comportementale et

cognitive (TCC). Les séances disponibles pour l’analyse variaient de 1 à 15 sachant que seules

les séances issues d’un premier épisode de traitement, avec un délai entre les séances ne dépassant pas 8 semaines (2 mois ou de manière moins conservatrice une durée de 61 jours) ont été analysées.

Au niveau des variables sociodémographiques, les patients du groupe CF étaient âgés de 18 à 71 ans (M = 34.61, ET = 12.89), 71.4% ont déclarés être en couples. 53.6% exerçaient une activité professionnelle contre 46.4% qui n’en exerçaient pas (qui suivaient des études, n’occupaient pas d’emploi ou étaient à la retraite).

57.2% des patients consultaient pour des problèmes d’humeur, d’anxiété ou des problèmes émotionnels, 21.4% recevaient des soins pour des problèmes relationnels, 7.1% pour des problèmes professionnels, et 14.3% pour d’autres raisons (incluant des problèmes de stress, des conduites addictives, ou d’autres problématiques de santé). 42.9% des patients étaient identifiés comme recevant un traitement médicamenteux à un moment donné de la thérapie.

Dans ce sens les patients étaient assez représentatifs des problématiques les plus couramment rencontrées pour des soins reçus en consultation externe.

Ces deux échantillons cliniques vont être analysés de manière comparative avec un échantillon non clinique dans le but d’évaluer les propriétés discriminantes de l’échelle ORS (sensibilité au changement). Les propriétés psychométriques pour les échelles ORS et SRS, vont également être analysées pour les échantillons cliniques et non cliniques, ce qui permettra de documenter des données pré-normatives.