DEPUIS L ’O CCIDENT
3. A UTOUR DE L ’ IDÉE DE FŪRYŪ
3.4 Panorama de l’idée de fūryū chez les écrivains de Meiji
Fūryū est un terme intimement lié à la pratique des arts et lettres249. Or il faut peut‐être rappeler que ce que nous désignerions aujourd’hui par « belles‐lettres », après avoir connu un formidable essor au cours du XVIIIe siècle, tend à se retrouver marginalisé par les détenteurs de l’autorité intellectuelle. On peut situer l’une des origines de cette tendance dans la promulgation d’un édit visant à imposer l’exclusivité de la doctrine orthodoxe néo‐confucéenne de Zhu Xi (Kansei igaku no kin 寛政異学の禁, 1790) qui véhiculait une vision pragmatique de la littérature250. Que l’écrivain rejette le roman voire la poésie comme un passe‐temps inutile ou qu’il y voie inversement une distraction pour oublier les misères de son temps, la position des belles‐lettres se radicalise. Ainsi, la première génération des intellectuels de Meiji – Fukuzawa Yukichi 福沢諭吉 (1834‐1901), Nakamura Masanao 中村正直 (1832‐1891), Nishi Amane 西周 (1829‐1897)… – porte sur elles un regard très dur, en particulier sur le roman. Répressive dans les premières années, cette génération tentera ensuite de les utiliser, les réformer et les « assainir » afin d’édifier les masses. Les belles‐lettres se fraieront peu à peu la voie d’une autonomie et gagneront le statut d’art noble au cours des années 1880, mais au prix parfois d’un rejet de leur héritage (cf. chap. 1).
249 On notera que les dictionnaires de Meiji restent assez vagues sur sa définition et se montrent plutôt
restrictifs quant à son étendue. En effet, les usuels de l’époque, notamment Genkai 言海 (1889‐91), Nihon
daijirin 日本大辞林 (1894), Nihon daijiten 日本大辞典 (1896), Kotoba no izumi ことばの泉 (1898‐99),
s’accordent tous pour le définir comme un synonyme de miyabi みやび et fūga 風雅. En général, les définitions de ces termes se renvoient les unes aux autres, ce qui rend leur compréhension exacte malaisée. Toutefois, il ne faut probablement pas entendre ici fūryū au sens étroit d’une valeur purement aristocratique comme le suggère l’étymologie de miyabi, mais plus généralement comme un raffinement esthétique. En outre, il est parfois rapproché du terme suki すき, qui désigne une inclination pour les arts, en particulier celui du thé. Ces définitions soulignent l’aspect artistique ou culturel de fūryū qui trouverait alors dans le « bon goût » français un équivalent assez proche.
250 Il s’inscrit dans une série de réformes lancées par le grand conseiller Matsudaira Sadanobu qui visent
à restaurer la morale et le système social traditionnels, sans sacrifier le développement économique. À la suite de ces mesures, plusieurs gesakusha furent condamnés pour outrage à la morale (bien que ce fut plutôt la satire du gouvernement qui était indirectement visée). Un certain nombre, d’origine samouraï, rejoignit les rangs de l’administration provinciale ou shogounale. Les autres devinrent de véritables professionnels à mesure que l’écriture du roman s’apparentait de plus en plus à une entreprise commerciale.
Bien qu’il n’apparaisse que de manière épisodique dans les réflexions des écrivains et intellectuels de l’ère Meiji, le terme fūryū est parfois employé pour stigmatiser le goût esthétique des lettrés (bunjin 文人) et romanciers (gesakusha 戯作者) d’Edo. Il représente alors ces scories du passé dont il faudrait se débarrasser pour prétendre à une littérature moderne. Le critique Uchida Roan 内田魯庵 (1868‐1929) pose l’enjeu du débat en ces termes : 今の文士の病弊は政治宗教等社会の活問題を対岸の火災視するを以て却て文学者らしき気風なる如 く誤想するにあり。在来戯作者の通弊なりし風流病又洒落癖し や ら く へ きは今猶ほ文壇を支配して朝暮に活動す る世間の問題の如きは俗事と称して之に関係せざるを以て却て高上なりとし故こ とさらに遠ざかる傾向 あるが故に終に全く社会を離れて孤立し時代を横流する思潮の何物なるかを理解せざるに到る。儒 生の経世経国を重んずる者すら詩文業に従ふ時は往々風流癖に犯されて世事と遠ざかるを常とす。 況んや在来戯作者は主として婦女子の歓を買ふをもて目的とし而して儒生の治国平天下的道徳の素 養を全く欠くが故に世間と離れて故こ とさらに社会上の権利を捨て社会の贅疣たるを甘んずるは決して 無理ならざるなり。されど斯は旧時代の戯作者的通弊にして苟くも明治の文壇に覇を立てんとする ものは此通弊を脱して進んで社会の活問題を討尋し他の政治家宗教家等と共に之を解釈するを以て 自家の責任となさゞるべからず。若し此活ける問題を解釈する力なからん乎、文学者は他の講談落 語家と決して相択ばざるなり。
Le mal des hommes de lettres aujourd’hui est qu’ils regardent les problèmes réels de la société, politiques, religieux ou autres, comme on regarde un incendie depuis la rive opposée d’une étendue d’eau et qu’ils ont l’illusion de faire ainsi preuve de l’esprit d’écrivain. Le mal répandu chez les littérateurs (gesakusha 戯 作 者 ) traditionnels – la maladie de fūryū et la manie de désinvolture – gouverne encore aujourd’hui le monde des lettres. Ils considèrent les problèmes de la société comme vulgaires, pensent s’élever en ne s’y mêlant pas et cherchent à s’en éloigner délibérément. En conséquence, ils finissent par se détacher complètement de la société, s’isolent et ne comprennent plus la pensée de leur époque. Même ceux qui font grand cas des théories de gouvernement et d’administration confucéennes sont souvent gagnés par la manie de fūryū quand ils s’adonnent à l’art du vers ou de la prose et s’éloignent des affaires mondaines. À plus forte raison les littérateurs traditionnels, qui se donnent pour objectif de susciter l’émoi chez les dames. Étant totalement dépourvus de l’esprit civique confucéen, il n’est pas étonnant qu’ils abandonnent volontairement leurs droits civiques et se contentent d’être les parasites de la société. Mais c’est là un mal commun aux littérateurs d’une époque révolue et ceux qui aspirent à régner sur le monde des lettres de Meiji doivent se débarrasser de ce mal, aller de l’avant et prendre leurs responsabilités en menant des investigations minutieuses sur les problèmes réels de la société, en les explicitant de concert avec les politiciens ou les spécialistes en matière religieuse. S’ils n’avaient pas la force d’expliciter ces problèmes réels, les écrivains ne seraient pas différents des conteurs ou des humoristes.251
Cet article s’inscrit certes dans les années de l’après‐guerre sino‐japonaise, où certaines voix, notamment celle de Roan, s’élèvent pour réclamer un véritable roman social. Mais au‐delà du contexte immédiat, cet extrait résume bien ce que pouvait signifier fūryū pour certains écrivains issus de la même génération que Kōda Rohan : la
251 Extrait de l’essai Asacha no ko 朝茶の子 (Premier déjeuner) publié en série de mai à juillet 1899 dans la
revue Shin‐shōsetsu 新小説. (Meiji bungaku zenshū 明治文学全集 (Œuvres complètes de la littérature de Meiji), vol. 24, 1978, p. 205)
« manie » (heki 癖), pire, la « maladie » (byō 病) d’écrivains d’une époque révolue dont l’irresponsabilité sociale serait devenue inacceptable. Et Roan ne constitue en rien une exception.
Un éditorial de la revue Jogaku zasshi 女学雑誌 intitulé Fūryū o ronzu 風流を論ず (De fūryū)252, vraisemblablement rédigé par le journaliste chrétien Iwamoto Yoshiharu 巌本 善 治 (1863‐1942) alors rédacteur en chef, dénonce l’immoralité pathologique de l’homme de fūryū : ランプを消して月を見れば風流なるよし、落花の下に一首を賦すれば風流なるよし、妻寒きに泣き 児餓えに泣くとき陶然酔ふて太平楽を歌へば風流なるよし、銭の勘定を知らず儲けることを知らず 世を渡ることを知らず屡ば人の厄介に為り乍ら返すことを知らざれば風流なるよし、若し夫れ日夜 営々として職業し ご とに勉強すれば無風流なるよし、人の花を観るとき田畠で ん ば たに肥料こ や しを与ふれば無風流なる よし、たとひ何事を為すとも歌の一つ位ひ出来発句の一つ位ひ詠めざれば無風流なるよし Éteindre sa lampe et contempler la lune : voilà qui est fūryū. Composer un poème sous les fleurs de cerisier qui se dispersent : voilà qui est fūryū. S’enivrer et proclamer son insouciance quand sa femme pleure de froid et ses enfants pleurent de faim : voilà qui est fūryū. Ne pas savoir tenir un compte, ni gagner de l’argent, ni même mener sa vie, compter souvent sur les autres sans jamais leur rendre la pareille : voilà qui est fūryū. Et si l’on s’atèle assidûment au travail jour et nuit, ce n’est pas fūryū. Si l’on répand de l’engrais dans les champs pendant que d’autres contemplent les fleurs, ce n’est pas fūryū. Si à tout propos on ne compose pas un petit poème ou déclame quelques vers, ce n’est pas fūryū.
Et ainsi de suite, avec une acidité mordante, Iwamoto rejette catégoriquement la tradition littéraire sino‐japonaise incarnée dans l’idéal de fūryū. Selon lui, l’homme de fūryū ne serait ni utile – en ce sens qu’il ne génère aucun profit, personnel ou collectif – ni même moralement bon, car il se lance dans une poursuite égoïste du plaisir dans un contexte socio‐économique difficile ; ce « débauché fainéant » serait un résidu des privilèges aristocratiques de l’époque féodale.
Au même moment, le critique littéraire Ishibashi Ningetsu 石橋忍月 (1865‐1926) porte une autre attaque à l’idéal de fūryū dans un article intitulé Fūryū to wa nani zo 風流とは 何ぞ (Qu’est‐ce que fūryū ?)253. Il dénonce la manie qu’ont les hommes de fūryū d’éviter la définition du terme et note que, selon l’opinion courante, ces derniers seraient perçus comme des êtres détachés du monde vulgaire, qui aiment la nature et fuient le commerce des hommes car leur compassion dépasse les vils sentiments humains pour embrasser toute la création. Or pour Ningetsu, l’homme de fūryū est simplement paresseux et cruel. Paresseux parce que sous prétexte de ne pas se mêler au vulgaire, il rechigne à travailler. Cruel parce qu’il sacrifie son devoir et ses sentiments envers ses
252 No 210, 26 avril 1890. (Meiji bungaku zenshū 明治文学全集 (Œuvres complètes de la littérature de Meiji),
vol. 32, 1973, p. 29)
253 Kōko shinbun 江湖新聞, 23 et 24 avril 1890. Rohan réagira contre les attaques de Ningetsu qui, à son
tour, publiera un second article dont le titre se passe de commentaires : Ku fūryū 駆風流 (Éradiquer fūryū) (7 mai 1890, Kōko shinbun). Cette controverse sera évoquée ci‐dessous.
proches sur l’autel du détachement. Ningetsu le considère donc comme un être égoïste et borné dont le prétendu détachement s’apparente davantage à du désintérêt ou de l’abandon. Ce rejet de fūryū va jusqu’au refus de l’appellation de « poète » (shijin 詩人), pris au sens de quelqu’un qui exprime par le langage sa vie affective et intellectuelle de manière esthétique, aux versificateurs fūryū (fūryū inshi 風流韻士) qui « crachent un vers à la vue d’une fleur ou alignent quelques mots en entendant une grenouille » 花を
看て一句を吐き蛙を聞て一語を並ぶ254.
Pour compléter ce bref tour d’horizon des adversaires du fūryū, on peut citer un curieux ouvrage intitulé Fūryū tetsugaku 風流哲学 (La Philosophie de fūryū) rédigé par un personnage original, prétendument célèbre, qui se présente sous le pseudonyme de Chōsei Koji 嘲世居士 (Le Vénérable qui se moque du monde)255. Il s’agit en fait d’un détracteur, qui se pare de l’habit d’un homme de fūryū (choix du pseudonyme, ton cocasse) pour mieux le dénoncer. Il invoque deux soi‐disant spécialistes de la question, le Chinois Kan Kororin 韓胡廬倫 (onomatopée évoquant le roulement d’un petit objet ou le son des cordes du shamisen) et l’Occidental Dētarumē データルメー (déformation de detarame, « balivernes »), pour faire une analyse pseudo‐scientifique de fūryū, citations à l’appui, et démontrer au final que son épanouissement coïncide avec le déclin des civilisations.
Ces quatre critiques émergent de pensées fort différentes. Difficile de bien cerner la dernière sans connaître l’auteur, mais en ce qui concerne les autres : le roman social de Roan découle d’une conception naturaliste de la littérature ; Iwamoto méprise les belles‐lettres en général, dans l’esprit pragmatique des penseurs du début de l’ère Meiji (keimō shisō 啓蒙思想) ; l’idée du poète chez Ningetsu rejoint celle des romantiques.
254 Sōjitsuron 想実論 (De l’idée et du réel), in Kōko shinbun 江湖新聞, 30 mars 1890.
255 Publié le 27 mai 1888 chez un certain Nose Tokitarō 能勢土岐太郎. L’auteur n’a pu être identifié. La
page de couverture comporte ce qui semble être la traduction anglaise du titre : un étonnant Contradictions
Philosophy, qui reprend un des types de fūryū définit dans le livre, celui de l’homme qui prend plaisir à
tout faire différemment d’autrui. En japonais, le titre lui‐même est déjà cocasse puisqu’il met côte à côte un terme issu d’une longue tradition artistique (fūryū) avec un de ces vocables nouvellement créés à l’ère Meiji
(tetsugaku).
Il faut noter au passage qu’à cette époque, fūryū semble quasi absent du discours philosophique ou esthétique. Un exemple toutefois : Takada Sanae 高田早苗 (1860‐1938) consacre le second chapitre de son
Bijigaku 美辞学 (Esthétique, 1889) à une discussion sur le « goût » (shikō 嗜好, traduction de l’anglais taste). Il
le définit comme une sensibilité esthétique présente de manière innée mais à divers degré chez l’homme, sensibilité qui peut toutefois s’aiguiser par l’éducation. Or il déclare à ce propos : comme il y a des sages et des fous dans le monde, il y a des hommes de fūryū et d’autres qui en sont dépourvus. Fūryū fonctionne ici comme un synonyme de shikō et désigne donc le bon goût. Il n’a cependant pas le statut de véritable concept esthétique comme ce dernier.
Quatre voix disparates certes, mais sans doute pas isolées256. Annoncent‐elles pour autant la mort de fūryū et de son esthétique ? Certainement pas, car à la même époque (dans les années 1890), on le retrouve dans l’œuvre de nombreux écrivains, et non des moindres : Mori Ōgai 森 鴎 外 (1862‐1922), Natsume Sōseki 夏 目 漱 石 (1867‐1916), Masaoka Shiki 正岡子規 (1867‐1902), Ozaki Kōyō 尾崎紅葉 (1867‐1903), Kitamura Tōkoku 北村透谷 (1868‐1894), Shimazaki Tōson 島崎藤村 (1872‐1943), Izumi Kyōka 泉 鏡花 (1873‐1939), Takahama Kyoshi 高浜虚子 (1874‐1959), sans oublier bien sûr Kōda Rohan.
Natsume Sōseki257, surtout dans sa jeunesse, montre une attirance marquée pour l’esthétique du détachement incarnée par le mot fūryū. Celui‐ci apparaît à plusieurs reprises dans ses premiers textes en chinois, comme lors de cette excursion dans la péninsule de Bōsō où il se plaint de ses compagnons qui n’entendent rien à l’esprit poétique de fūryū qui implique la communion avec la nature (fūryū inji 風流韻事) car ils ne cessent de faire du vacarme en buvant, mangeant, jouant au go ou au mah‐ jong258. Dans les journaux qu’il rédige durant son séjour en Angleterre entre 1900 et 1902, il emploie parfois fūryū pour caractériser cette sensibilité esthétique japonaise à laquelle lui renvoie son expérience occidentale. Il oppose par exemple le bâtiment en pierre de trois étages où Carlyle aimait se retirer à un fragile ermitage japonais qui donne l’impression de mélancolie et de solitude, de fūryū :
256 On pourrait y ajouter, mais issu d’une génération précédente, le cas intéressant de Narushima
Ryūhoku 成島柳北 (1837‐1884). Tout en affectant, dans l’esprit du lettré d’Edo, de se présenter comme un « homme inutile » (muyō no hito 無用の人), il conçoit néanmoins des doutes sur l’idéal de fūryū. Il publie en effet un article intitulé Fūryū no shugi 風流の主義 (Principe de fūryū, in Yomiuri shinbun 読売新聞, 15 juin 1882) dans lequel il dresse une liste de quatre types déviants de fūryū selon le principe fondamental qui les définit : malpropreté (fuketsu 不潔), érotisme et obscénité (kōshoku waisetsu 好色猥褻), obstination et excentricité (ganko kiheki 頑固奇僻) ou prodigalité (shashi 奢侈). Le malpropre érige l’indigence en règle de vie et se rapproche de l’état de mendiant. L’obscène se prend pour un bel héros de roman d’amour tragique tout en fréquentant les quartiers de plaisir. L’excentrique fuit le goût commun et rechigne à travailler. Le prodigue se pique de son bon goût artistique et collectionne des calligraphies qu’il est incapable de lire. On peut reconnaître dans ces quatre types quelques traits de l’idée traditionnelle de fūryū – sobriété (wabi), érotisme (kōshoku) ou faste (basara) – qui incarnent ici les idéaux esthétiques du lettré d’Edo. Mais loin de nier en bloc cet héritage culturel, Narushima aspire plutôt à le dépasser : seul un homme libre atteindrait l’essence de fūryū. Cette idée de liberté (jiyū 自由) s’inscrit dans le courant incarné notamment par le Mouvement pour la Liberté et les Droits du Peuple (Jiyū minken undō 自由民権運動) qui atteint son apogée au début des années 1880. Le fūryū de Ryūhoku est donc une notion fortement impliquée socialement, qui ne peut plus se complaire dans la frivolité et le dilettantisme.
257 Voir OKAZAKI Yoshie, op. cit., vol. II, pp. 184‐242. En outre, dans ce second volume de son étude sur la
notion de fūryū, il examine notamment les occurrences du terme dans des textes de Kōda Rohan, Izumi Kyōka et Masaoka Shiki.
毎日の様に川を隔てゝ霧の中にチエルシーを眺めた余はある朝遂に橋を渡つて其有名なる庵りを叩