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Pôles de consommation de produits animaux en Union Européenne

Les deux tiers de la consommation de protéines animales sont concentrés dans cinq pays : l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne. Chacun de ces pays consomme à lui seul plus que l’ensemble des

autres NEM 13. Les évolutions de globales de consommation de protéines animales sont relativement stables

depuis vingt ans. Les pays du top 10, notamment l’Espagne et le Royaume Uni, ont contribué à plus de la moitié de la croissance de la consommation depuis 1990. Les nouveaux états membres ont cependant un poids grandissant depuis 1990 et totalisent aujourd’hui 17% des consommations de protéines animales (figure 1.2.1).

Figure 1.2.1. Evolution de la consommation de protéines animales en Union Européenne entre 1990 et 2011 par pays – source : FAOSTAT19

18 Belgique, Danemark, France, Allemagne, Irlande, Italie, Pays-Bas, Pologne, Espagne, Royaume-Uni 19http://faostat3.fao.org/home/E 0 1 2 3 4 5 6 M t d e p ro téi nes an im al es 1990 2000 2011

49 Le régime alimentaire européen par habitant est réparti entre les produits animaux, qui couvrent 57% des apports protéiques et les autres produits majoritairement des végétaux (43%). Le régime en produits animaux est principalement composé de produits laitiers, de viande de porc, et de viande de volaille qui comptent pour 70% des protéines animales consommées et environ 40% des apports protéiques totaux en 2011 (figure 1.2.2). En revanche la contribution au régime alimentaire total des produits animaux est relativement faible du point de vue des apports énergétiques (24% des apports caloriques pour l’ensemble des produits).

Pour la suite de l’analyse des régimes alimentaires nous exprimerons les valeurs en protéines consommées dans la mesure où l’intérêt nutritionnel de l’alimentation animale réside plus dans les apports protéiques que dans les apports caloriques. Pour évaluer l’impact nutritionnel des produits animaux il conviendrait d’analyser outre les quantités de protéines, leur qualité ainsi que la qualité d’autres composants tels que les acides gras ou les oligoéléments, et comment ceux-ci s’intègrent dans le régime global des européen. Cependant le volet nutritionnel est hors du champ de cette ESCo. Les recommandations des rapports de l’OMS, de l’EFSA et de l’AFSSA sont exprimés ici en complément pour les quantités de protéines, puisque c’est sur cette variable que nous appuyons notre analyse.

Figure 1.2.2. Régime alimentaire protéique et calorique en Union Européenne en 2011. Source: FAOSTAT Le régime moyen européen en protéines est compris entre 59 et 114 g/hab/j pour l’adulte (Efsa Panel on Dietetic Products Nutrition Allergies, 2012) avec une moyenne de 104 g/hab/j. Il est généralement au-dessus des recommandations de l’OMS (Who, 2007) qui s’échelonnent entre 50 et 70 g/hab/j20 pour l’adulte en bonne santé.

La diversité des apports protéiques est également importante en vue de couvrir les besoins en acides aminés indispensables, ce qui est rendu possible par la variété des régimes alimentaires, y compris végétariens. Définir une limite supérieure à la consommation de protéines et fixer le ratio optimal entre protéines végétales et protéines animales fait débat : en 2007, l’AFSSA estimait que l’état des connaissances ne permettait pas de les définir de manière pertinente. Cependant, dans la mesure où les apports nutritionnels des Européens en produits animaux sont importants, une réduction de la consommation de viande rouge ou transformée21 visant à limiter les

risques de cancer colorectal évoquée par le CIRC (Bouvard et al., 2015), semble donc compatible avec le maintien d’une alimentation couvrant quantitativement les besoins protéiques.

20 Les apports protéiques conseillés par l’OMS sont exprimés en grammes de protéines consommées par jour en fonction du poids des

individus ; ils sont de 0,83 g.kg-1.j-1 pour l’adulte en bonne santé. Sur cette base, Westhoek et al. (2011) calculent un apport recommandé

de 50 à 70 grammes de protéines par habitant et par jour pour l’Union européenne. (Westhoek, H.; Trudy, R.; van den Berg, M.; Janse, J.; Nijdam, D.; Reudink, M.; Stehfest, E., 2011. The Protein Puzzle. The consumption and production of meat, dairy and fish in the European

Union. The Hague: PBL Netherlands Environmental Assessment Agency, 218 p.

http://www.pbl.nl/sites/default/files/cms/publicaties/Protein_Puzzle_web_1.pdf)

21 Selon le CIRC, la viande rouge fait référence à tous les types de viande issus des tissus musculaires de mammifères comme le bœuf, le

veau, le porc, l’agneau, le mouton, le cheval et la chèvre. Les produits carnés transformés (ou viande transformée) font référence à la viande transformée par salaison, maturation, fermentation, fumaison ou d'autres processus mis en œuvre pour rehausser sa saveur ou améliorer sa conservation. 20% 11% 9% 6% 4% 6% 43% Consommation de protéines

104

g/hab/jour 11% 6% 2% 76% Consommation de calories Produits Laitiers Viande de porc Viande de volaille Viande bovine Œufs

Viande de petits ruminants Produits halieutiques Autres aliments

3 473

50 Les consommations de produits animaux par habitant peuvent aussi être présentées en termes massiques. Les produits laitiers sont la principale source de consommation avec 84,5 kg/hab en 2013 ce qui équivaut à environ 275 litres de lait consommés par habitant en équivalent lait (tableau 1.2.1), dont une large partie est consommée sous forme de fromages. La deuxième source de consommation concerne les viandes blanches : la viande de porc avec près de 40 kg par habitant et la viande de volaille (24,30 kg/hab). Les viandes rouges dont la consommation est décroissante comptent beaucoup moins dans la ration alimentaire avec 14,75 kg/hab pour la viande bovine et 2,13 kg/hab pour la viande ovine. On note également que les produits halieutiques sont un poste de consommation relativement élevé avec 22,94 kg/hab malgré une contribution équivalente à la viande bovine en termes d’apports protéiques.

Tableau 1.2.1. Consommations de produits animaux par habitant en Union Européenne en kg par habitant entre 2011 et 2014.

Consommations Unités 2011 2012 2013 2014 Source

Laits liquides kg produit par hab. 64,70 64,20 63,60 -- (CNIEL, 2015) Matière grasse laitière kg produit par hab. 3,70 3,70 3,70 -- (CNIEL, 2015) Fromages kg produit par hab. 17,30 17,30 17,20 -- (CNIEL, 2015) Viande de volaille kgec par hab. 23,72 24,25 24,30 24,69 (FranceAgrimer, 2015) Viande de porc kgec par hab. 39,87 39,36 39,09 39,63 (FranceAgrimer, 2015) Viande bovine kgec par hab. 14,75 14,39 13,91 13,95 (FranceAgrimer, 2015) Viande ovine kgec par hab. 2,13 1,99 1,91 1,85 (FranceAgrimer, 2015)

Œufs kg produit par hab. 11,99 -- -- -- FAOSTAT

Produits Halieutiques kgpv par hab. 22,38 21,61 21,77 21,50 (OCDE, 2015)

N.B. kgec : kilogrammes équivalent carcasse ; kgpv : kilogrammes de poids vif

1.2.4 Régime alimentaire au sein des pays de l’Union Européenne et structure