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Dynamique des structures d’élevage

UGB mesure le nombre d’UGB de l’espèce i dans le territoire r pour chaque pays tandis que

1.7.6 Dynamique des structures d’élevage

Pour apprécier l’évolution des structures d’élevage, on compare ici quelques-uns des indicateurs précédents entre 2004, première année disponible du FADN, et 2012, année étudiée jusqu’ici. Le périmètre est dès lors légèrement différent de ce qui précède puisque ni la Bulgarie ni la Roumanie ne faisaient partie de l’UE en 2004. L’analyse est donc restreinte au champ de l’UE à 25. En outre, il convient d’avoir à l’esprit qu’en comparant ainsi deux années particulières, les résultats observés pour certains critères peuvent être au moins en partie dus à des effets de conjoncture. Pour s’en affranchir, il faudrait en toute rigueur comparer des moyennes olympiques67

calculées sur des périodes d’au moins 5 ans, mais la profondeur historique de la base actuellement disponible n’est pas suffisante pour qu’une telle analyse soit pertinente.

Le tableau 1.1.6 et le tableau 1.7.7 sont équivalents au tableau 1.7.2 et au tableau 1.7.3 présentés à la section 1.7.2 pour les évolutions observées entre 2004 et 2012. Le tableau 1.7.6 présente à la fois les variations absolues sur la période complète et les variations relatives annuelles correspondantes. Le tableau 1.7.7 présente seulement les variations absolues sur la période complète. En premier lieu, on constate que le nombre d’exploitations agricole a diminué dans presque tous les secteurs sur la période considérée (tableau 1.7.6). Globalement, se sont ainsi plus de 286 000 exploitations qui ont quitté l’élevage, qu’elles aient cessé toute activité agricole, seulement arrêté leur activité d’élevage ou suffisamment diminué celle-ci pour ne plus relever des OTEX considérées, ou encore qu’il s’agisse du résultat du développement des formes sociétaires. Parmi les structures d’élevage, si, en niveau, la diminution a été la plus forte pour les exploitations diversifiées (près de 160 400 exploitations en moins en 8 ans), en variation relative ce sont les exploitations spécialisées en granivores qui ont le plus reculé (-3.2% par an). Seules les exploitations spécialisées en ovins-caprins ont vu leur effectif légèrement augmenter (5 600 exploitations en plus, soit moins de +0.5% par an). De façon concomitante, le nombre d’UTA mobilisées a également diminué, à peu près au même rythme. On note cependant que la réduction de la main d’œuvre a été proportionnellement plus rapide que celle du nombre des exploitations dans pratiquement toutes les OTEX végétales, en bovins viande et en polyélevage et polyculture-élevage. En élevage, seules les exploitations spécialisées en bovins lait et en granivores ont vu leur main d’œuvre diminuer moins vite que le nombre de structures. En comparaison, SAU totale et cheptel total sont restés nettement plus stables, avec des variations relatives presque partout inférieures à 1% par an en plus ou en moins. Là encore, ce sont les exploitations diversifiées qui ont connu les évolutions les plus fortes, signe d’une tendance à la spécialisation des structures. La valeur totale de la production, de même que le montant total des aides distribuées, ont progressé dans toutes les OTEX. En élevage, les aides ont le plus augmenté pour les exploitations spécialisées en bovins lait, faisant suite à l’introduction sur la période, d’une part, de l’aide compensatoire laitière et, d’autre part, du découplage des aides directes.

À l’échelle des États Membres (tableau 1.7.7), il n’y a qu’en Espagne que le nombre des exploitations d’élevage a augmenté. On note également le poids de la Pologne : en élevage, avec un effectif ayant baissé de plus de 104 500 unités sur la période, la Pologne contribue en effet pour près de la moitié de la diminution observée à l’échelle du « top-10 » (environ -213 000 exploitations) et plus du tiers de celle observée pour l’ensemble de l’UE25 (environ -286 200 exploitations). Comme, dans le même temps, le nombre d’exploitations y a augmenté de près de 98 900 unités en production végétale, on peut supposer qu’il s’agit essentiellement d’un abandon des activités d’élevage au profit des cultures.

Une tendance similaire de basculement de l’élevage vers les cultures semble également s’opérer dans les « Autres NEM 10 », en France et, dans une moindre mesure, au Danemark. En Espagne, la tendance semble avoir été opposée, avec un retour massif vers les OTEX d’élevage. Partout ailleurs, et notamment en Italie, en Irlande et aux Pays-Bas, la baisse du nombre d’exploitations a été générale, aussi bien en élevage qu’en productions végétales. En valeur absolue, c’est en Italie que l’évolution a été la plus forte (près de 50 000 exploitations en moins) alors qu’en valeur relative c’est l’Irlande qui a connu le plus de changement (-29% toutes exploitations confondues, -30% pour les seules exploitations d’élevage). Logiquement, les mêmes constatations s’appliquent à l’évolution de la main d’œuvre.

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Spécialiste bovins lait -84 030 -2,3% -123 -1,8% -1 -0,0% +586 +0,3% +18 730 +4,0% +2 322 +3,8%

Spécialiste bovins viande -6 070 -0,2% -18 -0,5% +956 +0,7% -1 189 -0,7% +5 236 +2,5% +428 +0,7%

Spécialiste ovins et caprins +5 620 +0,4% +6 +0,2% +625 +0,6% -107 -0,1% +2 945 +2,8% +336 +1,2%

Spécialiste granivores -41 310 -3,2% -60 -2,3% -80 -0,2% +3 516 +1,2% +14 130 +4,5% +119 +0,8%

Polyélevage, Polyculture-élevage -160 370 -3,0% -361 -3,8% -3 741 -1,8% -3 006 -1,8% +9 964 +2,8% +817 +1,4%

Sous-total élevage -286 160 -2,0% -555 -2,2% -2 241 -0,3% -201 -0,0% +51 005 +3,5% +4 022 +1,8%

Spécialiste COP +126 430 +4,0% +169 +4,6% +7 445 +3,4% +537 +7,2% +25 037 +9,4% +2 230 +3,5%

Spécialiste autres cultures de plein champ -9 490 -0,3% -63 -1,4% -228 -0,2% -257 -2,5% +9 054 +3,5% +1 179 +2,8%

Spécialiste horticulture -23 200 -1,7% -62 -1,4% +75 +0,9% +6 +0,9% +3 654 +1,6% +180 +6,4%

Spécialiste vin +41 430 +2,1% +23 +0,7% +404 +1,5% -1 -0,1% +4 244 +3,0% +287 +5,3%

Spécialiste vergers - fruits +2 830 +0,1% +39 +1,2% +285 +1,3% +2 +0,4% +3 368 +3,6% +744 +11,7%

Spécialiste olives -28 710 -1,4% -40 -1,7% +192 +0,9% -4 -0,7% +643 +1,3% +201 +1,7%

Cultures permanentes combinées -20 520 -1,8% -37 -2,8% +104 +0,9% -27 -5,8% +488 +1,6% +56 +1,4%

Polyculture -40 420 -2,6% -72 -2,9% -123 -0,4% -7 -0,3% +473 +0,7% +110 +1,1%

Sous-total cultures +48 350 +0,3% -42 -0,2% +8 154 +1,8% +249 +1,1% +46 962 +4,1% +4 989 +3,4%

Toutes exploitations -237 810 -0,8% -598 -1,2% +5 914 +0,5% +49 +0,0% +97 967 +3,8% +9 010 +2,4% Tableau 1.7.7. Évolution du poids des structures d’élevage dans l’agriculture des États Membres entre 2004 et 2012 (périmètre UE 25 ; variations absolues sur la période)

Exploitations Bel. Dan. Fra. All. Irl. Ita. P.-Bas Pol. Esp. R.-Uni Top 10 Autres UE 15 Autres NEM 10 UE 25

Exploitations Élevage -4 550 -5 640 -19 120 -18 430 -32 020 -24 390 -1 600 -104 540 +7 270 -10 060 -213 080 -23 780 -49 300 -286 160

(Nombre) Autres -860 +500 +7 970 -2 300 -190 -25 400 -4 570 +98 830 -530 -1 000 +72 450 -43 300 +19 200 +48 350

Toutes -5 410 -5 140 -11 150 -20 730 -32 210 -49 790 -6 170 -5 710 +6 740 -11 060 -140 630 -67 080 -30 100 -237 810

Main d'œuvre Élevage -5 -6 -30 -35 -32 -65 +3 -157 +32 -13 -308 -64 -183 -555

(1000 UTA) Autres +4 +1 +9 -4 -1 -25 -9 +125 -64 +0 +36 -106 +28 -42 Toutes -1 -5 -21 -39 -33 -91 -6 -32 -32 -13 -273 -170 -155 -598 SAU Élevage -17 -38 -216 -206 -775 -1 016 +76 +256 +1 344 -291 -884 +358 -1 715 -2 241 (1000 ha) Autres +32 +141 +872 +738 +50 +337 +2 +1 918 +1 581 +376 +6 048 +246 +1 860 +8 154 Toutes +15 +103 +656 +532 -725 -679 +78 +2 173 +2 925 +85 +5 164 +605 +145 +5 914 Cheptel Élevage +246 +265 +348 +217 -1 038 -739 +590 +113 +1 436 -538 +899 +4 -1 103 -201 (1000 UGB) Autres +16 +10 +49 -45 +20 -46 +16 +179 +39 +54 +291 -114 +73 +249 Toutes +262 +275 +397 +172 -1 018 -785 +605 +292 +1 475 -485 +1 190 -111 -1 030 +49

Prod. agri. tot. Élevage +1 293 +3 519 +8 774 +10 813 +887 -504 +5 205 +6 404 +2 554 +3 984 +42 927 +4 446 +3 632 +51 005

(Mio. €) Autres +976 +2 690 +10 901 +5 631 +169 +5 071 +3 539 +5 007 +1 236 +3 539 +38 759 +2 907 +5 295 +46 962

Toutes +2 269 +6 208 +19 675 +16 444 +1 056 +4 566 +8 743 +11 411 +3 790 +7 523 +81 686 +7 354 +8 927 +97 967

Aides totales Élevage +114 +23 +272 +141 -112 +160 +365 +1 486 +375 -310 +2 514 +346 +1 161 +4 022

(Mio. €) Autres +70 +61 +209 +413 +21 +294 +127 +1 117 +1 030 +59 +3 401 +514 +1 074 +4 989

Toutes +184 +84 +482 +554 -91 +454 +492 +2 603 +1 405 -251 +5 915 +861 +2 234 +9 010

160 En matière de SAU, on observe dans tous les pays d’Europe de l’Ouest du « top-10 », hormis les Pays-Bas et l’Espagne, une diminution de la surface totale consacré à l’élevage. Cette tendance s’opère alors au bénéfice des cultures, sauf en Irlande et en Italie où l’augmentation de surfaces en productions végétales ne suffit pas à compenser la diminution des surfaces consacrées à l’élevage. Ces deux États Membres mis à part, la surface totale utilisée est en augmentation partout, sans doute le plus souvent au détriment des exploitations ne relevant pas du champ du FADN, c'est-à-dire de celles qualifiées de « petites » du point de vue du potentiel économique de production. Les cheptels des exploitations d’élevage du « top-10 » ont augmenté partout sauf en Irlande, en Italie et au Royaume-Uni, de sorte que trois groupes de pays peuvent être identifiés : ceux où la SAU consacrée à l’élevage a diminué alors que le cheptel a augmenté (Belgique, Danemark, France, Allemagne) ; ceux où la SAU a diminué de même que le cheptel (Irlande, Italie, Royaume-Uni) ; ceux où SAU et cheptel ont tous les deux augmenté (Pays-Bas, Pologne, Espagne). La production agricole totale a augmenté partout, mais rappelons qu’il faudrait tenir compte de la conjoncture et de l’inflation dans chaque État Membre pour évaluer dans quelle mesure cette augmentation en valeur (qui varie entre 2% et 6% par an en élevage et jusqu’à 10% par an en productions végétales) s’est également traduite en volume.

Les moyennes pouvant masquer une grande hétérogénéité infranationale, l’analyse de l’évolution des critères de taille et de performance par exploitation a été conduite à l’échelle des régions FADN. Faute de place, on se limite ici à l’étude de l’ensemble des exploitations d’élevage et à quelques-uns des indicateurs (cf. figure 1.7.1). En matière d’évolution des tailles, on considère seulement l’évolution de la SAU, du cheptel et du capital d’exploitation. On note d’abord la situation de la Saxe, la Saxe-Anhalt, la Thuringe et la République Tchèque : le capital d’exploitation y a fortement augmenté alors que SAU et surtout cheptel ont diminué. La situation du Danemark est opposée : augmentations de la surface et du cheptel par exploitation se sont accompagnées d’une décapitalisation. Aux Pays-Bas, dans les Flandres et en Bretagne, cheptel et capital d’exploitation ont augmenté plus rapidement que la SAU, dénotant une certaine intensification des systèmes. Enfin, la Slovaquie se distingue par une forte diminution de la taille des structures sur tous les critères, signe d’un relatif déclin de l’élevage dans un pays où les structures étaient certes peu nombreuses, mais de très grande taille. En matière d’évolution des performances, on s’intéresse seulement à l’évolution de la rentabilité, de l’endettement et de la dépendance aux aides. On retrouve tout d’abord la situation particulièrement défavorable de la Slovaquie où les trois indicateurs se dégradent de façon importante : forte baisse de la rentabilité par UTANS, fortes augmentations de l’endettement et de la dépendance aux aides. Ce constant s’applique également à une bonne partie de l’Espagne, en particulier les régions du Sud (Andalousie, Estrémadure, Castille-La Manche). Ailleurs, l’évolution de la rentabilité est positive presque partout, sinon elle n’est que peu défavorable. En revanche, l’évolution de l’endettement présente des situations contrastées. Outre la Slovaquie et le Sud de l’Espagne déjà évoqués, l’endettement a fortement augmenté en Grèce, dans une bonne moitié de l’Italie (Toscane, Latium, Marches, Pouilles, Sardaigne et, dans une moindre mesure, Vénétie), dans les pays baltes et le nord de la Finlande. Au contraire, dans le reste de l’Italie (Piémont, Lombardie, Émilie-Romagne, Ombrie, Abruzzes, Molise, Campanie et Basilicate) et en Galice, l’endettement a fortement baissé. Ailleurs, il est resté nettement plus stable. Enfin, la dépendance aux aides a diminué dans la plupart des anciens États-Membres, notamment au Danemark, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et en Suède, même si elle a augmenté dans certaines régions espagnoles, italiennes, grecques, en Belgique et aux Pays-Bas. Dans presque tous les Nouveaux États Membres, hormis la Lituanie, la dépendance aux aides a fortement augmenté, en cohérence avec la montée en puissance de la mise en œuvre de la PAC dans ces pays.

161 Figure 1.7.1. Évolution 2004-2012 de quelques indicateurs de taille et de performance des exploitations par régions FADN – Toutes exploitations d’élevage, moyenne par exploitation

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